La peur géante, le roman de 1957
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La peur géante (1957)
Sorti en août 1957 chez FLEUVE NOIR ANTICIPATION FR,
Réédité en grand format en 1978,
Réédité en poche en février 1994 chez DENOEL FR, réédité en avril 1998,
Réédité en omnibus en juin 1996 chez LEFRANCQ BE, le 2 juin 2021 chez BRAGELONNE FR.
Adapté en bande dessinée en trois parties le 21 octobre 2013 par Lapière / Raynès chez ANKAMA FR.
De Stefan Wul (alias Pierre Pairault, autre pseudonyme : Lionel Hudson).
Pour adultes et adolescents.
(prospective, apocalypse) Bruno Daix, ingénieur en réfrigération dans une Afrique française futuriste utopique, voit ses vacances perturbées par un problème en apparence anodin : la glace ne se forme plus à zéro degré, ce qui provoque des réclamations chez la clientèle des frigoristes et conditionneurs d’air. En fait, la glace ne se forme plus du tout — et la gravité extrême du fait se révèle brutalement en la forme d’une monstrueuse vague provoquée par la liquéfa ction des calottes polaires – balayant tout sur son passage.
Le texte original de 1957 de Stefan Wul pour Fleuve Noir et Denoël.
CHAPITRE PREMIER
L’année 2157 vit la plus grande catastrophe affectant l’humanité depuis les temps bibliques. L’attaque, car c’en était une, commença de façon insidieuse par quelques pannes de réfrigérateurs.
Ce matin-là, Bruno Daix sortit de sa douche en sifflotant. Il s’avança sur sa terrasse en se frictionnant le torse au Floréthyl et contempla sa ville.
In Salah, capitale du Sahara et deuxième ville d’Afrance, dressait de toutes parts à l’assaut du ciel ses immeubles éclatants de blancheur. Bizarrement surmonté d’un jardin-terrasse, chaque bâtiment ressemblait à un géant glabre, coiffé d’une chevelure de feuillage.
Partout, des ponts de plastique franchissaient d’un seul élan des rues taillées en abîmes et d’où montait déjà le murmure de la circulation.
Tiède de soleil, le sol de la terrasse chauffa délicieusement les pieds nus de Bruno Daix. Il sourit de plaisir, posa son flacon de Floréthyl sur le carrelage et pencha une tête heureuse et rasée de près entre la joue épineuse d’un cactus et la caresse d’une palme.
De si haut, la végétation du square lui parut un matelas de coton vert. Il eut l’impression de pouvoir y sauter impunément, s’amusa un instant à imaginer une chute moelleuse, puis laissa errer son regard le long de l’immeuble d’en face, véritable falaise de polystyrène, criblée de fenêtres et constellée de stores multicolores.
Plus haut, des hélicoptères bourdonnaient dans le ciel bleu comme un essaim d’abeilles métalliques.
Au loin, entre les silhouettes rectilignes des buildings et l’entrelacs des ponts, on devinait le miroitement du lac sous une brume de chaleur violette.
Bruno Daix pensa qu’il allait faire très chaud et, fervent de sports nautiques, décida de faire un polyparcours avant de partir en vacances.
Il ne se doutait pas que son destin s’approchait de lui par-derrière, sous la forme du visiophone qui l’avait cherché dans tout l’appartement avant d’explorer la terrasse. Sur ses roues caoutchoutées, l’appareil s’arrêta à un stad de lui et nasilla : « Patron, quelqu’un veut vous parler ! »
Bruno sursauta et, tournant la tête, considéra l’appareil d’un œil soupçonneux. « Qui ?
— M. Driss Bouira.
— Je m’en doutais ! Dis-lui que je suis déjà sorti. »
Il secoua les épaules avec mauvaise humeur et rentra dans sa chambre en se demandant ce que lui voulait son patron.
« Je suis en vacances, bougonna-t-il. Il veut me refaire le coup de dimanche dernier. Il se passera de moi, pour une fois ; Il y a assez d’ingénieurs capables aux usines Nivôse. Je suis en vacances depuis hier soir, j’ai dit ! Je vais faire un polyparcours. »
Tout en ronchonnant, il passa rapidement un survêtement climatisé et ressortit bientôt sur la terrasse.
Suivant une allée qui serpentait à l’ombre changeante des palmes, il atteignit le garage et sauta dans sa voiture, une Assoul de fabrication tunisienne ;
Le portail automatique claqua derrière lui tandis qu’il bondissait sur la piste menant au pont 7. Il doubla plusieurs engins, passa en trombe le virage lové autour de la massive Banque Saharienne et déboucha sur le pont à toute vitesse, avec la sensation subconsciente de fuir son patron.
Il dut ralentir aux abords de la Croix, où le pont 7 coupait la piste C comme pour marquer le centre de la ville ; Agacé par la lenteur de la circulation, il obliqua sur une voix de descente et se laissa glisser en colimaçon jusqu’au pont inférieur bordé de panneaux publicitaires aux couleurs criardes, puis il plongea dans le tunnel à grande circulation, traversa toute la ville en un quart d’heure et resurgit au soleil dans la verdoyante banlieue.
En quelques minutes, il fut à destination…
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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The Fly, La Mouche, la nouvelle de 1957
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The Fly (1957)
Attention, bien qu'écrite par un auteur parlant couramment le français et l'anglais, les versions anglaises et françaises ne sont pas des traductions l'une de l'autre et diffèrent dans leurs détails.
Sorti dans le magazine Playboy de Juin 1957.
Traduit dans le recueil Nouvelles de l’Anti-monde chez Robert Laffont en mars 1962,
Réédité en 1966 chez Marabout et Marabout Géant, réimprimé en 1973,
Réédité chez l’Arbre Vengeur en janvier 2018 ;
Réédité également chez Flammarion, étonnants classiques le 14 mai 2008, réédité le 27 février 2019.
Adapté en film américain en 1958 sous le titre français La mouche Noire avec Vincent Price.
Adapté en film américain en 1986 sous le titre français La mouche avec Jeff Goldblum.
De George Langelaan.
Pour adultes et adolescents.
(pas de résumé, lisez s’il vous plait le début de la nouvelle ci après).
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Le texte anglais de George Langelaan de 1957 pour le magazine Playboy de juin 1957.
THE FLY fiction By George Langelaan
if she looked upon the horror any longer
she would scream for the rest of her life
TELEPHONES AND telephone bells have always made me uneasy. Years ago, when they were mostly wall fixtures, I disliked them, but nowadays, when they are planted in every nook and corner, they are a downright intrusion. We have a saying in France that a coalman is master in his own house; with the telephone that is no longer true, and I suspect that even the Englishman is no longer king in his own castle.
At the office, the sudden ringing of the telephone annoys me. It means that, no matter what I am doing, in spite of the switchboard operator, in spite of my secretary, in spite of doors and walls, some unknown person is coming into the room and onto my desk to talk right into my very ear, confidentially – whether I like it or not. At home, the feeling is still more disagreeable, but the worst is when the telephone rings in the dead of night. If anyone could see me turn on the light and get up blinking to answer it, I suppose I would look like any other sleepy man annoyed at being disturbed. The truth in such a case, however, is that I am struggling against panic, fighting down a feeling that a stranger has broken into the house and is in my bedroom. By the time I manage to grab the receiver and say:"Ici Monsieur Delambre. Je vous ecoute," Iam outwardly calm, but I only get back to a more normal state when I recognize the voice at the other end and when I know what is wanted of me.
This effort at dominating a purely animal reaction and fear had become so effective that when my sister-in-law called me at two in the morning, asking me to come over, but first to warn the police that she had just killed my brother, I quietly asked her how and why she had killed Andre.
"But, Francois… I can't explain all that over the telephone. Please call the police and come quickly."
"Maybe I had better see you first, Helene?"
"No, you'd better call the police first; otherwise they will start asking you all sorts of awkward questions. They'll have enough trouble as it is to believe that I did it alone... And, by the way, I suppose you ought to tell them that Andre ... Andre's body, is down at the factory. They may want to go there first."
"Did you say that Andre is at the factory?"
"Yes ... under the steam-hammer."
"Under the what!"
"The steam-hammer! But don't ask so many questions. Please come quickly Francois! Please understand that I'm afraid ... that my nerves won't stand it much longer!"
Have you ever tried to explain to a sleepy police officer that your sister-in-law has just phoned to say that she has killed your brother with a steam-hammer? I repeated my explanation, but he would not let me.
"Oui, monsieur, oui, I hear ... but who are you? What is your name? Where do you live? I said, where do you live!"
It was then that Commissaire Charas took over the line and the whole business. He at least seemed to understand everything. Would I wait for him? Yes, he would pick me up and take me over to my brother's house. When? In five or 10 minutes.
*
La traduction au plus proche.
LA MOUCHE fiction Par George Langelaan
si elle regardait l'horreur plus longtemps
elle hurlerait pour le reste de sa vie
LES TÉLÉPHONES ET LES sonneries de téléphone m'ont toujours mis mal à l'aise. Il y a quelques années, lorsqu'ils étaient principalement fixés au mur, je ne les aimais pas, mais de nos jours, lorsqu'ils sont plantés dans tous les coins et recoins, ils sont carrément une intrusion. Nous avons un dicton en France qui dit qu'un charbonnier est maître chez lui ; avec le téléphone, ce n'est plus vrai, et je soupçonne que même l'Anglais n'est plus roi dans son propre château.
Au bureau, la sonnerie soudaine du téléphone m'agace. Elle signifie que, quoi que je fasse, malgré la standardiste, malgré ma secrétaire, malgré les portes et les murs, un inconnu entre dans la pièce et sur mon bureau pour me parler à l'oreille, en toute confidentialité, que cela me plaise ou non. À la maison, la sensation est encore plus désagréable, mais le pire est lorsque le téléphone sonne en pleine nuit. Si quelqu'un pouvait me voir allumer la lumière et me lever en clignant des yeux pour répondre, je suppose que j'aurais l'air de n'importe quel autre homme endormi, agacé d'être dérangé. Mais la vérité, dans ce cas, c'est que je lutte contre la panique, contre le sentiment qu'un étranger s'est introduit dans la maison et se trouve dans ma chambre. Lorsque je parviens à saisir le combiné et à dire : « Ici Monsieur Delambre. Je vous écoute, » je suis calme en apparence, mais je ne retrouve un état plus normal que lorsque je reconnais la voix au bout du fil et que je sais ce qu'on attend de moi.
Cet effort pour dominer une réaction et une peur purement animales était devenu si efficace que lorsque ma belle-sœur m'a appelé à deux heures du matin, me demandant de venir, mais d'abord pour prévenir la police qu'elle venait de tuer mon frère, je lui ai demandé tranquillement comment et pourquoi elle avait tué André.
« Mais, François... je ne peux pas expliquer tout cela au téléphone. Je vous en en prie, appelez la police et venez vite.
— Je devrais peut-être vous voir d'abord, Hélène ?
— Non, vous ferais mieux d'appeler la police d'abord, sinon ils vont commencer à te poser toutes sortes de questions gênantes. Ils auront déjà assez de mal à croire que j'ai fait ça toute seule... Et, à propos, je suppose que vous devriez leur dire qu'André ... Le corps d'André, est à l'usine. Ils voudront peut-être y aller en premier.
— Vous avez dit qu'André était à l'usine ?
— Oui... sous le marteau-pilon.
— Sous la quoi ?!?
— Le marteau-pilon ! Mais ne posez pas tant de questions. Venez vite, François, s'il vous plaît ! Comprenez que j'ai peur... que mes nerfs ne le supporteront plus très longtemps ! »
Avez-vous déjà essayé d'expliquer à un policier endormi que votre belle-sœur vient de téléphoner pour dire qu'elle a tué votre frère avec un marteau-pilon ? J'ai répété mon explication, mais il ne m'a pas laissé faire.
« Oui, monsieur, oui, j'entends... mais qui êtes-vous ? Quel est votre nom ? Où habitez-vous ? J'ai dit, où habitez-vous ! »
C'est alors que le commissaire Charas reprit la ligne et toute l'affaire. Lui, au moins, semblait tout comprendre. Je l'attendrais ? Oui, il viendrait me chercher et m'emmènerait chez mon frère. Quand ? Dans cinq ou dix minutes.
*
Le texte français de George Langelaan de 1963.
LA MOUCHE
J’ai toujours eu horreur des sonneries. Même le jour, au bureau, je répond toujours au téléphone avec un certain malaise. Mais la nuit, surtout lorsqu’elle me surprend en plein sommeil, la sonnerie du téléphone déclenche en moi une véritable panique animale que je dois maîtrise avant de pouvoir coordonner suffisamment mes mouvements pour allumer, me lever et aller décrocher l’appareil. C’est alors un nouvel effort pour moi que d’annoncer d’une voix calme : « Arthur Browning à l’appareil » : mais je ne retrouve mon état normal que quand j’ai reconnu la voix à l’autre bout du fil, et je ne suis véritablement tranquillisé que quand je sais enfin de quoi il s’agit.
Ce fut cependant avec beaucoup de calme que je demandai à ma belle-sœur comment et pourquoi elle avait tué mon frère lorsqu’elle m’appela à deux heures du matin pour m’annoncer cette nouvelle et me demander de bien vouloir prévenir la police.
— Je ne peux pas vous expliquer tout cela au téléphone. Arthur. Prévenez la police et puis venez.
— Je ferais peut-être mieux de vous voir avant.
— Non, je crois qu’il vaut mieux d’abord prévenir la police. Autrement ils vont se faire des idées et vous poser des tas de questions… Il vous avoir assez de mal à croire que j’ai fait ça toute seule. Au fait, il faudra leur dire que le corps de Bob se trouve à l’usine. Ils voudront peut-être y aller avant de venir me chercher.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.
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La nuit du chasseur, le film de 1955
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Night Of The Hunter (1955)
Sorti aux USA le 26 août 1955.
Sorti en France le 11 mai 1956.
Sorti en blu-ray américain le 16 novembre 2010 chez CRITERION (région A, anglais LPCM 1.0, pas de version ou sous-titres français).
Sorti en blu-ray français le 31 octobre 2012, coffret collector 1BR, 2DVD, 1CD (région B, anglais DTS HD MA 1.0, version française, sous-titres forcés), épuisé.
Sorti en blu-ray français le 4 septembre 2013 BR+DVD (région B, anglais DTS HD MA 1.0, version française, sous-titres forcés).
Ici l'article de ce blog sur le blu-ray américain de 2010 de la Nuit du Chasseur (1955)
De Charles Laughton (également scénariste), sur un scénario de James Agee, d'après le roman de Davis Grubb ; avec Robert Mitchum, Billy Chapin, Sally Jane Bruce, Shelley Winters, Lillian Gish.
Pour adultes et adolescents.
Rêve, mon petit, rêve
Rôde dans la nuit le chasseur
Gonfle ton cœur enfantin, de peur
La peur est juste un rêve
Alors rêve, mon petit, rêve…
La vieille dame disait : Alors vous vous souvenez les enfants comme je vous avais raconté dimanche dernier à propos du bon Seigneur qui montait jusqu’en haut de la montagne et parlait au peuple, et comme il disait « que soient bénis les cœurs purs car ils verront tous Dieu », et comme il disait que le Roi Salomon, dans toute sa gloire, n’était pas aussi merveilleux que les lys dans le pré ? Et je sais que vous n’oublierez pas « Ne juge pas sans quoi tu seras toi-même jugé », parce que je vous l’ai expliqué. Et puis le bon Seigneur vint à dire : « Méfiez-toi des faux prophètes, qui viennent à vous habillés en mouton, mais qui sont à l’intérieur des loups voraces. Tu les reconnaîtras à leurs fruits… »
Des enfants filent dans toutes les directions, tandis que l’un est resté face à l’arbre pour compter de cinq en cinq à toute vitesse jusqu’à cent. Il quitte l’arbre immédiatement, et va vers le seul garçon resté immobile devant la trappe ouverte de la cave de la maison voisine, et demande ce qui ne va pas. Le garçon immobile ne répond pas, mais pointe du doigt les jambes d’une jeune femme renversée au bas des marches de l’escalier. Tous les enfants se rassemblent devant la trappe.
Un arbre bon ne peut pas porter de fruits maléfiques, pas davantage que ne peut un arbre corrompu porter un fruit bon. De là, par leurs fruits, tu les reconnaîtras.
Sur la route qui quitte la maison, s’en va, joyeux et fier, un pasteur dans son automobile. Le pasteur parle tout seul et demande au Seigneur ce qu’il arrivera ensuite : une autre veuve ? Cela en fait déjà six, ou douze – il ne se souvient pas : le Seigneur n’a qu’à lui dire quelle sera la prochaine, il est déjà en route. Selon le pasteur, le Seigneur lui envoie toujours l’argent qu’il lui faut pour avancer et prêcher sa parole : une veuve avec une petite liaisse de billets cachés dans un pôt à sucre.
Comme il traverse une ville puis passe devant une église, le pasteur soupire : il se sent fatigué et pense que le Seigneur ne comprend pas sa fatigue. Selon le pasteur, le Seigneur comprend les meurtres parce que son Livre est plein de meurtres – mais il y a des choses que le Seigneur déteste, des choses qui sentent le parfum, des choses avec de la dentelle, des choses avec des cheveux bouclés… Et le pasteur de s’arrêter en ville pour se payer un spectacle de strip-teaseuse. Assis dans le noir, le pasteur grimace, son poing gauche tatoué « Haine » crispé sur sa cuisse. Il finit par rentrer son poing dans sa poche, et avec un clac, la lame de son couteau à cran d’arrêt jaillit de sa poche. Alors le pasteur lève les yeux au ciel et soupire : « il y en a trop : on ne peut pas tuer le monde entier. » C’est alors qu’un policier lui pose la main sur l’épaule : le pasteur conduit une voiture de tourisme immatriculée à Moundsville : et, pour le vol de cette voiture de tourisme, Harry Powell est condamné à passer trente jours au pénitencier de Moundsville. Lorsque Harry Powell tente de corriger le juge lorsque ce dernier prononce sa sentence, afin que le Juge l’appelle « Prêcheur » (Pasteur), le juge rétorque qu’un voleur de voiture ne peut être un homme de Dieu et maintient son verdict.
Ailleurs, dans une prairie remplie de fleurs, un garçon répare la poupée d’une petite fille. Soudain, leur père arrive en voiture au milieu du jardin. Son fils accoure, joyeux. Le père demande où est sa mère ; le fils répond qu’elle est partie faire des courses, puis remarque que son père saigne. Alors son père lui demande de l’écouter : la liasse de billet qu’il tient dans sa main droite (il a un révolver dans sa main gauche), il faut la cacher avant qu’ « ils » arrivent. Il y en aurait pour près de 10.000 dollars. Ils entendent alors une sirène de police arriver, tandis que le père envisage plusieurs cachettes, puis réalise où personne n’ira chercher l’argent.
Comme la police arrive, le père s’agenouille et dit à son fils : le garçon doit d’abord jurer qu’il s’occupera de la petite Pearl, sur sa vie. Ensuite il doit jurer qu’il ne dira jamais où l’argent est caché, même pas à sa mère. Le garçon jure et s’étonne d’avoir à garder le secret de sa mère, mais son père explique que le garçon a du bon sens, et pas sa mère, et il veut que cet argent revienne à son fils quand celui-ci aura grandi… Puis il se relève et demande au garçon de se redresser et de jurer solennellement, main levée, en répétant son serment : il protègera Perle sur sa vie et ne dira jamais où est l’argent. Quatre policiers arrivent, pistolet au point et appelle le père par son nom, Ben Harper. Puis ils plaquent le père à terre et l’emmène, choquant le garçon. Sa mère arrive. Le garçon, John, tourne simplement les talons et s'en va, tandis que sa mère prend sa petite sœur dans les bras.
Plus tard, Ben Harper est condamné à être pendu par le cou par le même juge que Harry Powell pour le meurtre de Ed Smiley et Corey South. Seulement, lorsqu’il partage sa cellule avec Harry Powell, il ne peut s’empêcher de parler dans son sommeil, et Harry Powell tente de lui faire avouer où il a caché l’argent. Harper se réveille et lui donne un coup de poing : Harry Powell a quand même entendu parler Harper d’enfants, et comme il tente de jouer sur la culpabilité de Harper quand à son double meurtre, Harper rétorque qu’il ne supportait pas l’idée de voir ses enfants mourir de faim comme tant d’autres sur les routes en cette période de Grande Dépression. Et comme Harper est conduit à la potence, Harry Powell remercie le Seigneur de l’avoir conduit en prison, dans la même cellule qu’un homme qui a laissé une veuve avec 10.000 dollars qui l’attendent bien cachés.
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L'homme qui rétrécit, le film de 1957
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The Incredible Shrinking Man (1957)
Sorti aux USA le 22 février 1957,
Sorti en France le 17 mai 1957.
Sorti en DVD français en 2012, UNIVERSAL CLASSICS ;
Sorti en blu-ray français le 11 octobre 2017 ;
Sorti en blu-ray américain le 19 octobre 2021 (CRITERION US, nouvelle restauration 4K, nombreux bonus, région 3 anglais seulement).
De Jack Arnold, sur un scénario de Richard Matheson (d’après son roman de 1956, The Shrinking Man) et Richard Alan Simmons, avec Grant Williams, Randy Stuart, April Kent, Paul Langton, Raymond Bailey.
Pour adultes et adolescents.
Une plage de rêve sous un ciel bleu à peine voilé de quelques nuages, l’océan, un petit yacht à l’avant duquel un jeune couple bronze.
L’histoire étrange, presque incroyable de Robert Scott Carey, commença un jour d’été très ordinaire. Je connais cette histoire mieux que personne, parce que je suis Robert Scott Carey…
Sur le petit yacht, l’homme blond fait mine de sommeiller et comme sa très jolie compagne prend un coussin pour le caler sous sa tête, puis s’étire, il remarque que c’est comme ça qu’il veut passer ses vacances. Sa compagne, fermant les yeux à son tour, approuve. Mais l’homme — Robert Carey — ajoute qu’il a soif. Sa compagne fait mine de ne rien avoir entendu et répond que ce soleil fait du bien. Robert ouvre les yeux et regarde son épouse, répétant qu’il a soif. Ce à quoi son épouse répond, les yeux toujours fermés, en souriant, que c’est intéressant. Robert ajoute qu’une bouteille de bière bien fraîche aurait bon goût. Sa compagne ouvre et les yeux et répond : pourquoi tu ne vas pas la chercher ? Robert se détourne : il est en vacances, pour toute la semaine. Et son épouse de réponde : moi aussi, mon ami.
Alors Robert enlace la jeune femme — Louise — et lui colle un tendre baiser sur la joue, puis un autre, et déclare qu’ils devraient se marier. Ce à quoi Louise répond qu’ils sont mariés depuis six ans. Robert fait mine d’être incrédule : vraiment, pour lui, cela lui a semblé seulement six minutes. Mais Louise est intraitable : elle n’ira pas lui chercher cette bière. Robert se détourne et croise les bras : il a fourni le bateau, qu’elle fournisse la bière. Louise corrige : c’est son frère à lui qui a fourni le bateau. Robert transige : si Louise apporte la bière, il apportera le dîner. Louise accepte l’accord et se lève. Cependant comme Robert rappelle qu’il veut une bouteille, Louise rappelle qu’ils sont à court et qu’il n’aura droit qu’à une canette. Robert s’indigne : comment parviendront-ils aux Philippines dans ses conditions ? Louise rétorque qu’ils n’iront pas aux Philippines, ils seront rentrés à la maison à la fin du week-end. Robert taquine : c’est de la mutinerie ! Et comme Louise fait le tour du bastingage pour descendre dans la cabine, il lance « que les bières soient froides ! », « comme de la glace ! » elle promet.
Comme Louise disparait dans la cabine, l’attention de Robert est attirée par un nuage blanc à la surface de l’océan, qui semble grandir en taille très progressivement. Il se redresse et s’assoit, alors que le nuage grandit plus vite — ou se rapproche. Robert se lève. Le nuage est devenu énorme et arrive droit sur lui. Il passe à l’arrière du bateau, mais avant qu’il ait pu faire quoi que soit d’autre, le bateau est engouffré et les yeux lui piquent tandis que des particules argentées tourbillonnent et lui collent à la peau. A peine quelques secondes plus tard, le nuage est passé et Louise demande à son mari ce qui vient de lui arriver. Il ne sait pas, un genre de brouillard. Puis elle s’étonne des particules brillantes qui maculent le torse de Robert et lui tend une serviette pour s’essuyer…
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La Conquête de l'Espace, le film de 1955
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Conquest of Space (1955)
Traduction et titre français : La Conquête de l'Espace.
Sorti aux USA le 20 avril 1955.
Sorti en Angleterre le 2 mai 1955.
Sorti en France le 15 juillet 1955.
Sorti en coffret blu-ray + dvd allemand ENDLESS CLASSIK DE le 23 décembre 2016.
Sorti en blu-ray australien IMPRINT AU le 6 avril 2022 collector, réédité le 21 février 2024.
Sorti en coffret un seul blu-ray américain SHOUT US + I Married a Monster from Outer Space 1958 le 16 mai 2023.
De Byron Haskin, sur un scénario de James O’Hanlo, Philip Yordan, Barré Lyndon, George Worthing Yates adapté du livre de Willy Ley illustré par Chesley Bonestell ; avec Walter Brooke, Eric Fleming, Mickey Shaughnessy, Phil Foster, William Redfield, William Hopper, Benson Fong, Ross Martin, Vito Scotti, John Dennis, Michael Fox, Joan Shawlee, Iphigenie Castiglioni, Rosemary Clooney ; produit par George Pal.
Pour adultes et adolescents.
Ceci est l’Histoire de Demain, ou d’Après-Demain, alors que l’Humanité a construit une station spatiale et l’a placé à un millier de milles de la Terre, fixée par la gravité et orbitant autour du monde en deux heures, servant un objectif double : être un poste d’observation dans les cieux et un lieu où l’on peut assembler un astronef puis le lancer pour exploirer les autres planètes et le vaste univers lui-même, la plus récente et la plus formidable aventure humaine, un plongeon vers… la Conquête de l’Espace !!!
A bord de la station spatiale en forme de roue tournoyante, un équipier en combinaison beige debout devant son pupitre annonce une fusée en approche. Deux officiers le rejoingnent au pupitre pour constater par eux-mêmes le panache incandescend qui monte au-dessus de quelques îles sur l’océan et de quelques nuages moutonnants.
« C’est la navette, pile au rendez-vous, hein, Capitaine ? » remarque le premier officier en uniforme bleu. « Non, Monsieur, ils sont en retard, d’une minute et 33 secondes. » répond son collègue plus jeunes. « Une minute et 34 secondes, Capitaine… » corrige l’officier supérieur aux tempes grisonnante : « C’est sans importance, bien sûr, mais cela pourrait ; en navigation céleste, une seconde peuf faire la différence entre la vie et la mort. »
Le jeune officier s’est sensiblement crispé, mais le technicien à la console s’exclame bonenfant : « Chouette, j’espère qu’ils n’ont pas oublié la crème glacée cette fois ! »
Au regard noir de l’officier grisonnant qui se retourne, le jeune technicien se met au garde à vous, et l’officier le sermonne : « Je croyais avoir donné un ordre afin que cette nourriture ne doit plus jamais un sujet de conversation à bord de la Roue ? — Désolé, Monsieur, j’ai oublié… » L’officier grisonnant ne lâche pas l’affaire : « Il y a certains hommes à bords qui ne sont pas autorisés à profiter de la nourriture que vous mangez, Caporal, et à moins qu’il ne vous tienne de partager leur régime à eux, je vous conseillerais de ne plus jamais oublier. — Oui, Monsieur ! »
Les deux officiers s’en vont déjà. Le grisonnant s’arrête devant la porte pressurisée et le plus jeune s’empresse de passer devant lui pour faire tourner le volant qui permet d’ouvrir la lourde porte devant son aîné. Ils passent dans la section suivante, le jeune officier referme la porte derrère lui et fait tourner la roue, tandis que l’autre s’est rendu à un pupitre pour abaisser un interrupteur étiqueté « écran d’observation ».
L’officier grisonnant tourne ensuite une molette, puis abaisse un autre interrupteur qui fait s’iluminer un écran de projection devant une passerelle à rampes. L’écran montre la pleine lune sur un ciel plus qu’étoilé, en noir et blanc. Le jeune officier monte les quelques marches et avance sur la passerelle pour s’arrêter devant l’écran, suivi de l’officier grisonnant… « La Lune, Barney ; d’ici quelques jours et un mois, et nous seront dessus… » et de sortir une cigarette d’ un étui…
Le jeune officier (Barney) remarque : « Vous réalisez, Monsieur, que cela fait une année complète que je suis là-haut sans avoir eu aucune permission. » L’autre répond, d’un air dégagé, la cigarette à la main : « Il y en a plusieurs d’entre nous qui sont sur le même bateau, Barney. — %ais je ne suis marié que depuis trois mois et demi. — Je suis certain que Linda comprendra… »
L’officier grisonnant sort un briquer : « … c’est une fille sensée ; après tout, quand une fille épouse un soldat… — Un soldat ! » répète Barney, visiblement offensé. L’officier grisonnant le regarde, surpris, et Barney se détourne : « Un fantôme, vous voulez dire… Un robot qui tourne en rond dans un beignet troué metallique : c’est ce que vous avez été pour ma mère ces trois dernières années, et ce que je suis en train de devenir pour mon épouse ! »
L’officier grisonnant s’est radouci : « Barney… — Je suis désolé, Monsieur : vous avez construit la Roue et vous en êtes fier, vous avez tous les droits de l’être mais… eh bien, pourquoi moi ? Nous étions heureux en bas… Une petite maison sur la base, elle commençait à peine à la meubler, et vous, vous m’en arrachez ? »
L’officier grisonnant répond, regardant son fils dans les yeux : « Ta place est ici, Barney : tu es mon fils, l’Espace est ton héritage. » Alors Barney se raidit et déclare froidement : « Je requiers formellement, Monsieur, qu’étant donné que le service sur la Roue est volontaire et qu’on ne m’a jamais accordé le privilège de me porter volontaire, il me soit accordé la permission de retourner sur Terre par la navette. »
Ils sont interrompu par un jeune technicien s’adressant à l’officier grisonnant : « Colonel, Monsieur, il y a une tempête qui prend de l’envergure au-dessus du Pacifique, une vraie beauté, peut-etre un typhon. — Suivez sa trajectoire et notifiez toutes les stations météos susceptibles d’être affectées. — Oui, Monsieur. »
Puis, tirant une bouffée de sa cigarette tandis que le jeune technicien sort, le colonel déclare, apparemment très content de lui : « Permission refusée. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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