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- Écrit par David Sicé
Gawain And The Green Knight (1973)
Sorti en Angleterre en juin 1973.
Diffusé à la télévision française.
De Stephen Weeks (également scénariste), sur un scénario de Philip Breen (également producteur), d’après le seul manuscrit survivant du poème médiéval du 14ème siècle. Avec Murray Head, Ciaran Madden, et Nigel Green.
Notre conte a été chanté des siècles durant par les bardes : la légende de Gawain et du Chevalier Vert. Il y a bien longtemps, quand les dieux païens hantaient le monde et les hommes de bien espéraient des miracles, à Camelot : nombreuses sont les années qui ont passées depuis la fondation de la Table Ronde. Les guerres ont cessé, le royaume s’est avachi, la chevalerie a déclinée et les idéaux chevaleresque sont négligés. Seul Gawain, simple écuyer, prie pour vivre la gloire et l’aventure d’un chevalier. Le roi Arthur vieillissant craint pour son règne, et convoque alors ses chevaliers pour un banquet, un banquet dont il s’assurera que ses invités n’oublieront jamais.
Le roi demande soudain que le cuisinier retire la tête de cochon qu’on vient de lui servir, car la nourriture — en fait l’entier banquet — lui retourne l’estomac. Et comme un chevalier attablé veut commencer à manger, le roi, cinglant, le lui interdit et même se lève pour insister : ils ont beaucoup trop festoyé ces dernières années, ils ont bu trop de coupes de vin, alors ce soir, pas une miette de pain, pas de goulée de vin, jusqu’à ce qu’il sache que les hommes avec lesquels il festoie mérite encore le nom de chevaliers. Et à ces mots, une lumière verte jaillit à l’entrée de la salle du banquet, et un homme barbu aux cheveux longs gris-vert à la cape verte parait sur un chevalier blanc drapé de vert. Le barbu s’étonne : que voilà un riche festin et pourtant le trône est vide ? à cela, le roi répond indigné que l’inconnu a peut-être trouvé un château avec des gardes endormis, mais pas une cour sans son roi.
L’inconnu met pied à terre et se mesure au roi, qui recule devant qui est en réalité un géant brandissant son bâton. Le géant sourit : par son bâton, le roi doit voir qu’il vient en paix et que tout ce qu’il veut, c’est s’amuser sportivement. Puis le géant fait tourner son bâton — qui se transforme en hache, faisant crier d’horreur les invités. Le roi n’est pas rassuré mais répond fermement que la hache suggère sans doute le genre de sport que recherche le géant : un combat à mort d’homme à homme ? Le géant réplique que ce genre de combat est le reflet de l’époque ancienne du roi, et les vieilles traditions doivent faire place pour les nouvelles : le géant préfère pour sa part le genre de sport qui suit les saisons. Et de se retourner vers les invités, à qui il présente sa hache, la fait tourner deux fois, propose aux plus proches chevaliers de la soupeser, mais ils ont trop peur pour oser le faire. Le géant rit, fait tourner une troisième fois la hache, vantant le tranchant et l’authenticité de l’arme — ces lames jumelles n’ont pas d’égales. Il frappe le vide, puis se retourne vers le roi Arthur et prétend lui offrir la hache, la déposant aux pieds du roi.
Puis tournant le dos à la hache et au roi, déclare qu’il va à présent s’agenouiller devant l’assistance, le cou à découvert, pour n’importe lequel des hommes présents qui voudra remplir la tâche de lui décoller la tête de ses épaules. Puis il invite un volontaire à ramasser la hache, s’agenouillant et comme personne ne vient, il insiste qu’il n’y aura aucun tour, qu’il n’essaiera pas de se défendre, agenouillé, prêt pour recevoir un coup, un seul, pas un de plus. Tout ce qu’il demande, c’est qu’il soit autorisé à la rendre, de manière légère. Il éclate de rire : c’est un jeu tout simple, une découpe pour une découpe, n’y a-t-il personne pour jouer à son jeu ? Personne ne répond.
Le géant se relève et devient menaçant : quelle genre de cour est-ce donc ici ? où est leur fierté, leur vaillance, leur courage ? Il s’agenouille à nouveau, et le roi Arthur regarde ses chevaliers immobiles et silencieux tout autour. Le géant, tête baissé, rappelle qu’il attend et que son cou refroidit. N’y tenant plus, le roi Arthur s’écrie que si le géant est si prompt à rechercher la folie, alors par le ciel il la trouvera : lui, Arthur, prendra la hache lui-même et... Comme le roi joint le geste à la parole et ramasse la hache du géant, un jeune écuyer appelle le roi, puis saute la table pour le rejoindre tandis que le chevalier qu’il le traite d’idiot et lui demande ce qu’il fait. Mais le jeune écuyer demande déjà au roi qu’il lui accorde le défi, et que la découpe lui revienne.
La foule des chevaliers s’indigne, mais le roi Arthur les fait taire. Puis constate que s’il y a peu il les avait défié à lever les doutes sur s’ils méritaient le nom de chevaliers, il voit bien à présent qu’il n’y a plus de place pour le doute : un seul homme a eu le courage de relever le défi, et si cet homme n’est qu’un humble écuyer, qu’il vienne à lui — et le roi Arthur le fait chevalier. Le défi est à présent accepté, déclare le roi et il prévient Gawain qu’il n’aura qu’une seule chance d’éviter que le coup de hache lui soit retourné. Puis comme Gawain se présente devant le géant qui s’est relevé, il remarque qu’il est peut-être trop tard pour le demander, mais il aurait voulu savoir son nom et sa maison. Le géant répond que Gawain sait tout ce qu’il a à savoir et s’agenouille : que le jeu commence.
Gawain lève la hache, et la tête du géant roule à terre, yeux grands ouverts. Mais le corps décapité du géant se relève et va ramasser sa tête dont les yeux bougent, puis la recolle sur ses épaules et à pas lents revient devant Gawain et lui prend la hache. Alors Gawain s’agenouille à son tour, résigné. Mais le géant déclare qu’il était venu défier un homme, pas un petit garçon, et il serait chose désolante d’en tuer un si jeune, parce qu’il est encore vert, et sans instruction : il lui donne une année de plus pour faire pousser sa barbe et faire comme bon lui chante, et s’il choisit de partir à sa recherche, le géant lui laissera le choix de l’arme pour le vaincre en combat singulier. Mais si quatre saisons ont passé et que Gawain ne l’a pas retrouvé, le géant clamera son droit à retourner le coup de hache que Gawain lui doit. Comme le géant s’en va, Gawain s’exclame : mais comment fera-t-il pour retrouver le géant. Celui-ci se retourne et répond qu’il lui enverra des signes et des guides, pour le mettre sur le bon chemin.
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- Écrit par David Sicé
Soylent Green (1973)
Sorti aux USA le 9 mai 1973.
Sorti en France le 26 juin 1974.
Sorti en blu-ray aux USA le 29 mars 2011.
Sorti en blu-ray en France le 8 juin 2011.
Ressortie en France le 28 janvier 2015.
L'article de ce blog sur le blu-ray français de 2011 se trouve ici.
De Richard Fleischer. Avec Charlton Heston, Edward G. Robinson, Leigh Taylor-Young.
D'après le roman de Harry Harrisson "Make Room! Make Room!" (1966).
2022. New-York City compte 40 millions d'habitants, la moitié au chômage, et plus qu'une poignée d'arbres à l'abri d'une tente pressurisée. Les industriels ont détruit toute la vie naturelle et ont accusé l'effet de serre qu'ils ont eux-mêmes provoqué. Les halls, les escaliers, les églises sont encombrés de sans-abris. La vraie nourriture n'existe plus que pour les très riches ou au marché noir et ce sont des espèces de galettes - soleil jaune, rouge, vert (la variété la plus appréciée de tous) qui nourrissent la population lors de distribution gratuite.
Le détective Frank Torn occupe une position enviée dans cette société désespérée car sur chaque scène de crime, il récupère ce qu'il veut. Il vit avec un vieil homme nommé Sol, qui fait le travail d'enquête dans les livres et les registres qui survivent dans une société qui n'imprime plus de livres et où seuls les plus riches ont droit à des jeux vidéos. Pour Torn, l'assassinat de Simonson, l'un des principaux directeurs de la société qui fabrique les galettes Soleil est d'abord l'occasion de se gaver : siffler l'alcool, embarquer la nourriture du frigo, voler des livres pour son père, coucher avec la jolie fille qui servait de "mobilier" à la victime. Aussi, quand son patron lui annonce qu'il faut arrêter l'enquête, Torn prétexte des différents détails étranges de l'affaire pour continuer à mener la belle vie...
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- Écrit par David Sicé
La machination (1973)
Il existe au moins deux versions de ce roman: l'original de 1973 et la version révisée par l'auteur de 1981.
Sorti en France en avril 1973 chez GP ROUGE ET OR FR (illustré par Daniel Dupuy, texte original).
Sorti en France en février 1993 chez LE LIVRE DE POCHE FR (illustré par Christophe Durual, texte révisé 1981)
De Christian Grenier.
Lio - Lionel Kancel - se réveille amnésique dans une chambre qu'il ne connait pas avec vue sur la Tour Eiffel. Après son petit petit-déjeuner, un homme en costume entre et l'appelle Président. Lio réalise alors qu'il occupe le dernier étage du Présidium, et qu'il se trouve être le Président des Mondes Unifiés. Mais comment cela pourrait-il être, lui qui n'a que 22 ans ?
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(texte original de 1973)
Première partie: L'onirium
Chapitre 1
Lorsque Lio s'éveilla, il se rendit compte immédiatement que quelque chose d'inhabituel venait de se produire. Pourtant, tout paraissait calme dans cette vaste chambre entièrement capitonnée de gris. Les bruits devaient être littéralement engloutis par les murs, le plafond, le sol, recouverts d'une épaisse moquette.
Lio ne fit pas un mouvement.
Il tenta de remettre un peu d'ordre dans son esprit. Qu'y avait-il d'anormal ? Tout d'abord, cette pièce. Jamais de sa vie il n'avait couché dans une chambre semblable. Meubles et objets autour de lui avaient une apparence non pas luxueuse, mais fonctionnelle et confortable. A portée de sa main, le socle blanc d'une petite table de nuit se prolongeait, dans un galbe gracieux, en un familier café-distributeur.
Lio esquissa un vague sourire de soulagement tandis que son esprit embué lui semblait gargouiller comme au sortir d'une nuit agitée. Puis, soudain, ce fut l'apaisement ; une sorte de rideau s'écarta de son cerveau, et tout lui paru beaucoup plus clair.
Il s'assit sur son lit...
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(texte révisé en 1981)
Première partie: L'onirium
Chapitre 1
Lorsque Lio s'éveilla, il se rendit compte immédiatement que quelque chose d'inhabituel venait de se produire. Pourtant, tout paraissait calme dans cette vaste chambre entièrement capitonnée de gris. Les bruits devaient être littéralement engloutis par les murs, le plafond, le sol, recouverts d'une épaisse moquette.
Lio ne fit pas un mouvement.
Il tenta de remettre un peu d'ordre dans son esprit. Qu'y avait-il d'anormal ? Tout d'abord, cette pièce. Jamais de sa vie il n'avait couché dans une chambre semblable à celle-ci. Il était entouré d'objets fonctionnels et luxueux. A portée de sa main, le socle blanc d'une petite table de nuit se prolongeait, dans un galbe gracieux, en un familier café-distributeur.
Lio ne se sentit pas le courage de réfléchir. Son esprit embué lui semblait gargouiller comme au sortir d'une nuit agitée. Puis, soudain, ce fut l'apaisement ; une sorte de rideau s'écarta dans son cerveau, et tout lui parut beaucoup plus clair.
Il s'assit sur son lit...
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- Écrit par David Sicé
La ville sans soleil (1973)
Sorti le 16 mars 1973, chez Robert Laffont, collection Plein Vent n°95, réédité en novembre 1978.
De Michel Grimaud ; préface d’Alain Bombard qui a conseillé et documenté les auteurs.
Pour adultes et adolescents.
(Prospective, presse) Nous sommes dans une petite ville industrielle dans la France des années 1980. La pollution de l'atmosphère y a pris des allures inquiétantes. Un groupe de jeunes essaie par tous les moyens de stopper la progression de ce mal qui menace la population dans son existence même. se heurte cependant à la résistance intéressée du principal industriel de la ville, propriétaire des usines les plus polluantes.
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Le texte original de Michel Grimaud, pour Laffont (Pleint Vent).
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LA VILLE
Aldo dédaigna l’ascenseur surchargé et dévala en courant les larges escaliers du building.
Au-dehors, un air lourd, épais, poisseux même, l’enveloppa d’un manteau chaud et gluant. Le soleil, dans ses efforts pour traverser la brume dense couvrant la ville, inondait les rues d’une lumière douloureuse à la vue. C’était un mois de mai sans fleurs et sans oiseaux. Aldo, qui était né dans la cité, ne lui connaissait qu’un ciel couvert, plus ou moins plombé selon les saisons.
Aldo avait dix-sept ans et rêvait justement d’éclosions et de pépiements. A grandes enjambées, l’adolescent se mit en route, empruntant l’artère principale. Centre de toutes les activités, c’était la voie que l’on montait ou redescendait pour la promenade. Elle passait par la grand-poste, s’élargissait en place devant la basilique, pour repartir et prendre fin à la gare.
Prénommée rue Droite par la sagesse des anciens, elle avait connu de nombreux avatars : baptisée alternativement et par tronçons du nom de généraux ou d’hommes de lettres, selon les maires qui s’étaient succédés aux commandes de la ville, elle était pourtant demeurée rue Droite pour le bon sens populaire, et l’on ignorait résolument les plaques contradictoires jalonnant son parcours.
Rue Droite, donc. Aldo marchait à grands pas. Comme il s’y attendait, en abordant le carrefour de la poste et des grands magasins, le garçon trouva une circulation piétonne et automobile inextricable. Il eut un mouvement d’humeur : il lui faudrait certainement vingt minutes pour sortir de là ! Les trottoirs n’étaient guère plus praticables que la chaussée, et, quelques pas plus loin, un important rassemblement endiguait tout espoir de progression. Aldo s’en approcha, curieux.
— Que se passe-t-il ?
Nul ne répondit à sa question et les badauds machinalement s’écartèrent pour lui livrer passage. Trois ouvriers installaient non sans peine une machine à sous d’un nouveau genre. Elle se présentait sous l’apparence d’un volumineux cylindre d’acier brillant, percé sur son pourtour et à diverses hauteurs, d’ouvertures circulaires ressemblant à des hublots et surmontés d’un panneau publicitaire sur lequel on pouvait lire :
Fatigue ? AIR VITAL !
Tête lourde ? AIR VITAL !
Malaise ? AIR VITAL !
AIR VITAL ! la seule arme efficace contre les maux de la vie moderne !
AIR VITAL ! la bouffée d’oxygène qui vous fait revivre !
AIR VITAL !
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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