The Ghost Breakers, le film de 1940Feu vert cinéma

The Ghost Breakers (1940)
Titre français : Le mystère du château maudit.
Traduction du titre anglais : Les Casseurs de Fantômes.

Noter que c'est la troisième adaptation filmée de la pièce de théâtre éponyme après le film de 1914 et celui de 1922, également adaptée en roman en 1915 et deux fois en pièce radiophonique en 1949 et , la quatrième sera Scared Stiff 1953.

Noter également que ce film a été plagié par Disney pour concevoir l'attraction de la Maison Hantée (The Haunted Mansion) de 1969, le film de 1998 adapté de l'attraction et son remake de 2023. The Ghost Breakers a également servi de modèle pour Ghost Busters selon Dan Aykroyd, qui voulait y ajouter les éléments de parapsychologie devenus très à la mode dans les années 1970 et début 1980.

Ne pas confondre avec la série télévisée de 2011, ou le film de 1967.

Sorti aux USA le 7 juin 1940.
Sorti en France le 9 juillet 1947.

De George Marshall, sur un scénario de Walter DeLeon, d'après la pièce de théâtre de 1909 de Paul Dickey et Charles W. Goddard ; avec Bob Hope, Paulette Goddard, Willie Best, Richard Carlson, Paul Lukas, Anthony Quinn.

Pour adultes et adolescents.

(comédie d'épouvante, mystère) Un orage et une pluie torrentielle s’abattent sur une ville de nuit (New-York). Dans une des chambres de l’hôtel, une jeune femme (Mademoiselle Carter) appelle le standardiste pour se plaindre du fait qu’il n’y a plus de lumière dans sa chambre ; puis elle réclame qu’on lui monte un moyen de s’éclairer, car elle part demain pour Cuba et elle doit encore faire ses bagages. La réponse semble être positive car la jeune femme sourit et remercie le standardiste, puis raccroche.

La jeune femme rejoint l’homme moustachu plus âgé qui fume à la fenêtre. Elle déclare que tout l’hôtel est dans l’obscurité et que l’on va leur apporter des chandelles. Le moustachu répond que toute la ville est dans l’obscurité, alors que New-York connait de nombreux orages sans panne générale. Il trouve cela très étrange. En tout cas, cela plaît à la jeune femme qui répond en souriant que c’est excitant.

Dans le couloir, un cortège de cinq garçons d’étages apportent chacun deux chandeliers et vont chacun à une porte du couloir, puis frappent à leur porte respective. Dans la chambre, la jeune femme se rend à la porte et le garçon lui remet ses deux chandeliers avec chacun leur bougie allumée, et ajoute qu’ils s’attendent à ce que l’électricité soit rétablie sous peu. La jeune femme, sans avoir remarqué l’homme qui vient de sortir de la chambre en face, remercie le garçon et assure que ce sera parfait.

L’homme, qui porte un chapeau mou, une gabardine, hèle et rattrape la jeune femme : il a un cigare à allumer, et fait remarquer qu’on se croirait à Noël. Sauf qu’un coup de tonnerre retentit tout près, et il sursaute comme la jeune femme, qui répond en riant, un peu nerveuse cependant, que ce serait plutôt un genre de 4 juillet (la fête nationale américaine).

Et comme l’inconnu approuve et tire une bouffée de son cigare enfin allumé, elle ajoute que c’est une belle nuit pour un meurtre. L’inconnu semble très surpris et demande : comment a-t-elle su ? La jeune femme répond comme si c’était la suite de la plaisanterie qu’elle ne le savait pas. Puis elle réalise et panique, pour répéter qu’elle ne le savait pas, qu’elle a seulement dit que c’en aurait été une bonne pour. Et elle rentre précipitamment dans sa chambre son chandelier à deux bougies à la main pour refermer la porte au nez de l’inconnu outré.

Elle retrouve cependant le moustachu et comme si rien n’était arrivé, elle remarque avec légèreté que la décharge d’un seul éclair aura suffit à les renvoyer au moyen-âge. Le moustachu lui répond qu’il faudra qu’elle s’habitue aux chandelles, car il n’y aura pas d’électricité sur l’Ïle Noire : le château est aujourd’hui strictement dans l’état où l’arrière-arrière-grand-père de la jeune femme l’avait construit. La jeune femme répond qu’alors le fantôme doit retrouver son chemin dans le noir ? Comme c’est déprimant !

Le moustachu constate en souriant : « Alors vous connaissez les histoires qu’on raconte à propos du Castillo Maldito (le château maudit) ? » La jeune femme explique que sa mère lui en a parlé, et aussi du Père Noël et de Blanche-Neige et ses sept nains. Elle s’assied à la petite table et le moustachu la rejoint : « Malheureusement, les légendes à propos du Château ne sont pas des contes de fées. »

Alors Mademoiselle Harris minaude : « Oh, Monsieur Havez, je crois bien que vous essayez de me décourager ! » Havez répond « Eh bien, je suppose qu’en tant que membre du consulat cubain, je me devrais de dépeindre le château comme un paradis avec palmiers ; mais en privé, je vous conseillerais plutôt de vous tenir loin de l’Île Noire. »

Miss Harris n’est pas convaincue : « Voyons, vous ne croyez tout de même pas aux fantômes ? » Havez répond, toujours urbain : « Nous sommes bien forcés d’admettre qu’il y a une délimitation quelque part entre la superstition et le surnaturel. Tout ce que je sais, c’est que durant les vingt dernières années, aucun être humain qui l’aurait tenté de passer une nuit complète dans le Castillo Maldito n’aura jamais survécu pour voir le lever du soleil. »

The Ghost Breakers, le film de 1940

The Ghost Breakers, le film de 1940

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacré à ce film.

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Image Le mystère de la maison Norman, le film de 1939

Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1939. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.

Ici le calendrier cinéma pour 1940.

Ici le calendrier cinéma pour 1938.

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Le mystère de la maison Norman, le film de 1939

Annoncés pour décembre 1939

En Angleterre

Le magicien d'Oz (musical, 11 décembre 1939)

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Annoncés pour novembre 1939

Aux USA

Le mystère de la maison Norman (10 novembre 1939, The Cat And The Canary, le chat et le canari)

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Image

Annoncés pour août 1939

Aux USA

Le magicien d'Oz (musical, 25 août 1939)

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De peur que les ténèbres, le roman de 1941Feu orange livre / BD

Lest Darkness Fall (1939)
Traduction du titre original : De peur que les ténèbres ne tombent.

Sorti en anglais dans le numéro de décembre 1939 du magazine Unknown.
Sorti en grand format relié américain version révisée en 1941 chez HENRY HOLT US.
Traduit en français en 1972 par Christian Meistermann pour MARABOUT BE ;
Réédité en février 1983 pour NEO (Nouvelles éditions Oswald) ;
Réédité en 1999 pour LES BELLES LETTRES FR collection le cabinet noir.

De Lyon Sprague de Camp.

Pour adultes et adolescents.

(fantastique, voyage dans le temps, uchronie, presse) L'archéologue américain Martin Padway visite le Panthéon de Rome en 1938. Un orage éclate, la foudre se déchaîne et il se retrouve transporté à Rome en l'an 535 de notre ère. Padway se demande d'abord s'il rêve ou s'il délire, mais il accepte rapidement son destin et entreprend de survivre.

En tant qu'archéologue, il a une connaissance suffisante des divers dispositifs utilisés avant son époque, mais après le sixième siècle, pour pouvoir les reproduire par les moyens disponibles. Il parle l'italien moderne et le latin classique, et apprend rapidement le latin vulgaire (qui était parlé à l'époque) pour communiquer efficacement. Plus important encore, Padway a lu avec beaucoup d'attention le livre de l'historien Procopius, qui a décrit la guerre même au début de laquelle Padway se trouve.

La première idée de Padway, après avoir conclu qu'il ne s'agit pas d'une illusion et qu'il se trouve vraiment dans le passé, est de fabriquer un alambic en cuivre et de vendre de l'eau-de-vie pour gagner sa vie. Il persuade un banquier, Thomasus le Syrien, de lui prêter un capital de départ pour démarrer son entreprise. Il apprend à ses employés les chiffres arabes et la comptabilité à double entrée. Padway finit par mettre au point une presse à imprimer, publie un journal et construit un système de télégraphe sémaphore rudimentaire à l'aide de petits télescopes.

*

De peur que les ténèbres, le roman de 1941

Le texte original de 1939 de Lyon Sprague de Camp, pour Unknown .

I.

TANCREDI took his hands off the wheel again and waved them. “—so I envy you, Dr. Padway. Here in Roma we have still some work to do. But pah! It is all filling in little gaps. Nothing big, nothing new. And restoration work. Building contractor’s work. Again, pah!”.

“Professor Tancredi,” said Martin Padway patiently, “as I said, I’m not a doctor. I hope to be one soon, if I can get a thesis out of this Lebanon dig.” Being himself the most cautious of drivers, his knuckles were white from gripping the side of the little Fiat, and his right foot ached from trying to shove it through the floor boards.

Tancredi snatched the week in time to avoid a lordly Isotta by the thickness of a razor blade. The Isotta went its way think dark thoughts. “Oh, what is the différence? Here everybody is a doc-tor, whether he is or not, if you understand me. And such a smart young man as you— What was I talking about?”

“That depends.” Padway closed his eyes as a pedestrian just escaped destruction. “You were talking about Etruscan inscriptions, and then about the nature of time, and then about Roman archeol—“
“Ah, yes, the nature of time. This is just a silly idea of mine, you understand. I was saying, all these people who just disappear, they have slipped back down the suitcase.”
“The what?”
“The trunk, I mean. The Trunk of the tree of time. When they stop slipping, they are back in some former time. But as soon as they do anything, they change all subsequent history.”
“Sounds like a paradox,” said Padway.
“No-o. The trunk continues to exist. But a new branch starts out where they come to rest. It has to, otherwise we would all disappear, because history would have changed and our parents might never have met.”

“That’s a thought,” said Padway. “It’s bad enough knowing the sun might become a nova, but if we’re also likely to vanish because somebody has gone back to the twelfth century and stirred things up—“
“No. That has never happened. We have never vanished, that is. You see, doc-tor? We continue to exist, but another history has been started. Perhaps there are many such, all existing somewhere. Maybe they aren’t much different from ours. Maybe the man comes to rest in the middle of the ocean. So what? The fish eat him, and things go on as before. Or they think he is mad, and shut him up or kill him. Again, not much difference. But suppose he becomes a king or a duce? What then? Are you coming to my house for dinner tomorros ? »

« Wh-what ? Why, yes, I’ll be glad to. I’m sailing next—«
« Si, si. I will show you the equations I have worked out. Energy must be conserved, even in changing one’s time. But nothing of this to my colleagues, please. You understand.” The sallow little man took his hands off the wheel to wag both forefingers at Padway. “It is a harmless eccentricity. But one’s professional reputation must not suffer.”
“Eek!” said Padway.

Trancredi jammed on the brake and skidded to a top behind a truck halted at the intersection of the Via del Mare and the Piazza Aracoeli.
“What was I talking about?” he asked.
“Harmless eccentricities,” said Padway.

*

La traduction au plus proche du texte de 1939.

I.

TANCREDI ôta ses mains du volant une fois de plus et les agita.
— … Aussi je vous envie, Docteur Padway. Ici à Rome nous avons encore un peu de travail à faire. Mais, pouah ! Tout n’est que rebouchage de petits trous. Rien de grand, rien de nouveau. Et du travail de restauration. Du travail d’entrepreneur en bâtiment. À nouveau : pouah!

— Professeur Tancredi, répondit patiemment Martin Padway, comme je le disais, je ne suis pas docteur. J’espère en être un bientôt, si j’arrive à tirer une thèse de ces fouilles au Liban.
Etant lui-même le plus prudent des conducteurs, ses phalanges étaient blanche de se cramponner à la portière de la petite Fiat, et son pied droit lui faisait mal à force de l’enfoncer au plancher.

Tancredi rattrapa le volant juste à temps pour éviter une altière Isotta Fraschini à un fil de rasoir près. L’Isotta repartit de son côté, remplie de sombres pensées.
— Oh, quelle est la différence ? Ici tout le monde est un doctore, qu’il le soit ou non, si vous me comprenez. Et un jeune homme aussi intelligent que vous… De quoi j’étais en train de parler ?
— Ça dépend.

Padway ferma les yeux comme un piéton échappait à l’instant à sa destruction. « Vous étiez en train de parler d’inscriptions étrusques, et puis de la nature du Temps, et puis d’archéologie rom…
— Ah, oui, la nature du Temps. C’est juste une de mes petites idées à moi, vous comprenez. J’étais en train de dire, tous ces gens qui disparaissent d’un coup, ils ont seulement tombé en glissant de la valise.
— De la quoi ?
— De la malle, je veux dire. Du tronc de l’arbre du Temps. Quand ils s’arrêtent de glisser, ils se retrouve en arrière, à une quelconque époque précédente. Mais aussitôt qu’ils font quoi que ce soit, ils changent toute l’Histoire subséquente.
— Ça sonne comme un paradoxe, répondit Padway.
— No-o. Le tronc continue d’exister. Mais une nouvelle branche jaillit là où ils se sont arrêtés. Il le faut, sinon nous disparaîtrions tous, parce que l’Histoire aurait eu changé et nos parents ne se seraient peut-être jamais rencontrés.

— Ça c’est une pensée rassurante, répondit Padway. C’est déjà assez stressant de savoir que le Soleil pourrait devenir une super-nova, mais si en plus nous sommes aussi susceptible de disparaître parce que quelqu’un est remonté jusqu’au douzième siècle et a un peu remué le potage…
— Non. Ça n’est jamais arrivé. Nous n’avons jamais disparus, en fait. Vous voyez, Doctore ? Nous continuons d’exister, mais une autre Histoire a commencé. Peut-être qu’il y en beaucoup de telles, existant toutes quelque part. Peut-être qu’elles ne sont pas bien différentes de la nôtre. Peut-être que l’homme est tombé au milieu de l’océan. Et alors ? Les poissons l’auront mangé, et la vie aura repris comme avant. Ou peut-être qu’on aura pensé qu’il était fou, qu’il aura été muselé ou tué. Là encore, pas vraiment de différence. Mais supposons qu’il devienne un roi ou un duce ? Quoi alors ? Est-ce que vous viendrez dîner chez moi demain soir ?

— Hein qu… quoi ? Oui, pourquoi pas, j’en serais heureux. Je prend le bateau…
— Si, si. Je vous montrerai les équations que j’ai élaborées. L’énergie doit être conservée, quand bien même on changerait son Temps. Mais pas un mot de tout ceci à mes collègues, je vous prie. Vous comprenez.

Le petit homme hâlé retira ses mains du volant pour pointer ses deux index sur Padway.
— C’est une excentricité inoffensive. Mais ma réputation professionnelle pourrait en pâtir.
— Héé ! cria Padway.

Tancredi écrasa la pédale de frein et pila juste derrière un camion arrêté à la croisée de la Via del Mare et de la Piazza Aracoeli.
— De j’étais en train de parler ? il demanda.
— D’excentricité inoffensive, répondit Padway.

*

De peur que les ténèbres, le roman de 1941

Le texte original de 1941, — dernière révision possible 1996 — de Lyon Sprague de Camp, pour HENRY HOLT US.

CHAPTER I

TANCREDI took his hands off the wheel again and waved them. “—so I envy you, Dr. Padway. Here in Roma we have still some work to do. But pah! It is all filling in little gaps. Nothing big, nothing new. And restoration work. Building contractor’s work. Again, pah!”.

“Professor Tancredi,” said Martin Padway patiently, “as I said, I’m not a doctor. I hope to be one soon, if I can get a thesis out of this Lebanon dig.” Being himself the most cautious of drivers, his knuckles were white from gripping the side of the little Fiat, and his right foot ached from trying to shove it through the floor boards.

Tancredi snatched the week in time to avoid a lordly Isotta by the thickness of a razor blade. The Isotta went its way think dark thoughts. “Oh, what is the différence? Here everybody is a doc-tor, whether he is or not, if you understand me. And such a smart young man as you— What was I talking about?”

“That depends.” Padway closed his eyes as a pedestrian just escaped destruction. “You were talking about Etruscan inscriptions, and then about the nature of time, and then about Roman archeol—“
“Ah, yes, the nature of time. This is just a silly idea of mine, you understand. I was saying, all these people who just disappear, they have slipped back down the suitcase.”
“The what?”
“The trunk, I mean. The trunk of the tree of time. When they stop slipping, they are back in some former time. But as soon as they do anything, they change all subsequent history.”
“Sounds like a paradox,” said Padway.
“No-o. The trunk continues to exist. But a new branch starts out where they come to rest. It has to, otherwise we would all disappear, because history would have changed and our parents might never have met.”

“That’s a thought,” said Padway. “It’s bad enough knowing the sun might become a nova, but if we’re also likely to vanish because somebody has gone back to the twelfth century and stirred things up—“
“No. That has never happened. We have never vanished, that is. You see, doc-tor? We continue to exist, but another history has been started. Perhaps there are many such, all existing somewhere. Maybe they aren’t much different from ours. Maybe the man comes to rest in the middle of the ocean. So what? The fish eat him, and things go on as before. Or they think he is mad, and shut him up or kill him. Again, not much difference. But suppose he becomes a king or a duce? What then?
“Presto, we have a new history ! History is a four-dimensional web. It is a tough web. But it has weak points. The junction places— the focal points, one might say— are weak. The backslipping, if it happens, would happen at these places.”

“What do you mean by focal points?” asked Padway. It sounded to him like polysyllabic nonsense.
“Oh, places like Rome, where the world-lines of many famous events intersect. Or Istanbul. Or Babylon. You remember that archaeologist, Skrzetuski, who disappeared at Babylon in 1936 ?”
“I thought he was killed by some Arab holdup men.”

“Ah. They never found his body! Now, Rome may soon again be the intersection point of great events. That means the web is weakening again here.”
“I hope they don’t bomb the Forum,” said Padway.
“Oh, nothing like that. There will be no more great wars; everybody knows it is too dangerous. But let us not talk politics. The web, as I say, is tough. If a man did slip back, it would take a terrible lot of work to distort it. Like a fly in a spider web that fills a room.”
“Pleasant thought,” said Padway.

“Is it not, though?” Tancredi turned to grin at him, then trod frantically on the brake. The Italian leaned out and showered a pedestrian with curses.
He turned back to Padway. “Are you coming to my house for dinner tomorrow?”

*

La traduction au plus proche du texte de 1941.

CHAPITRE I

TANCREDI ôta ses mains du volant une fois de plus et les agita.
— … Aussi je vous envie, Docteur Padway. Ici à Rome nous avons encore un peu de travail à faire. Mais, pouah ! Tout n’est que rebouchage de petits trous. Rien de grand, rien de nouveau. Et du travail de restauration. Du travail d’entrepeneur en bâtiment. À nouvea : pouah!

— Professeur Tancredi, répondit patiemment Martin Padway, comme je le disais, je ne suis pas docteur. J’espère en être un bientôt, si j’arrive à tirer une thèse de ces fouilles au Liban.
Etant lui-même le plus prudent des conducteurs, ses phalanges étaient blanche de se cramponner à la portière de la petite Fiat, et son pied droit lui faisait mal à force de l’enfoncer au plancher.

Tancredi rattrapa le volant juste à temps pour éviter une altière Isotta Fraschini à un fil de rasoir près. L’Isotta repartit de son côté, remplie de sombres pensées.
— Oh, quelle est la différence ? Ici tout le monde est un doctore, qu’il le soit ou non, si vous me comprenez. Et un jeune homme aussi intelligent que vous… De quoi j’étais en train de parler ?
— Ça dépend.

Padway ferma les yeux comme un piéton échappait à l’instant à sa destruction. « Vous étiez en train de parler d’inscriptions étrusques, et puis de la nature du Temps, et puis d’archéologie rom…
— Ah, oui, la nature du Temps. C’est juste une de mes petites idées à moi, vous comprenez. J’étais en train de dire, tous ces gens qui disparaissent d’un coup, ils ont seulement tombé en glissant de la valise.
— De la quoi ?
— De la malle, je veux dire. Du tronc de l’arbre du Temps. Quand ils s’arrêtent de glisser, ils se retrouve en arrière, à une quelconque époque précédente. Mais aussitôt qu’ils font quoi que ce soit, ils changent toute l’Histoire subséquente.
— Ça sonne comme un paradoxe, répondit Padway.
— No-o. Le tronc continue d’exister. Mais une nouvelle branche jaillit là où ils se sont arrêtés. Il le faut, sinon nous disparaîtrions tous, parce que l’Histoire aurait eu changé et nos parents ne se seraient peut-être jamais rencontrés.

— Ça c’est une pensée rassurante, répondit Padway. C’est déjà assez stressant de savoir que le Soleil pourrait devenir une super-nova, mais si en plus nous sommes aussi susceptible de disparaître parce que quelqu’un est remonté jusqu’au douzième siècle et a un peu remué le potage…
— Non. Ça n’est jamais arrivé. Nous n’avons jamais disparus, en fait. Vous voyez, Doctore ? Nous continuons d’exister, mais une autre Histoire a commencé. Peut-être qu’il y en beaucoup de telles, existant toutes quelque part. Peut-être qu’elles ne sont pas bien différentes de la nôtre. Peut-être que l’homme est tombé au milieu de l’océan. Et alors ? Les poissons l’auront mangé, et la vie aura repris comme avant. Ou peut-être qu’on aura pensé qu’il était fou, qu’il aura été muselé ou tué. Là encore, pas vraiment de différence. Mais supposons qu’il devienne un roi ou un duce ? Quoi alors ?

« Presto, nous aurions une nouvelle Histoire ! L’Histoire est une toile d’araignée à quatre dimensions. C’est une toile solide. Mais elle a ses points faibles. Les points d’attache — les œils, comme on pourrait les qualifier — sont faibles. La glissade en arrière, si elle devait survenir, surviendrait en ces lieux.
— Que voulez-vous dire par ‘œils’ ? demanda Padway. Tout cela sonnait à ses oreilles comme un non-sens polysyllabique.

— Oh, des lieux comme Rome, où les lignes-monde de tellement d’évènements fameux forment des intersections. Ou Istanbul. Ou Babylon. Vous souvenez-vous de cet archéologue, Skrzetuski, qui a disparu à Babylon en 1936 ?
— Je croyais qu’il avait été tué par des bandits arabes.
— Ah. On n’a jamais retrouvé son corps ! à présent, Rome pourrait bientôt être le point d’intersection de grands évènements. Ce qui signifie que la toile se fragilise à nouveau ici.
— J’espère qu’ils ne bombarderont pas le Forum, répondit Padway.

— Oh, rien de tel. Il n’y aura plus de grandes guerres ; tout le monde sait que c’est trop dangereux. Mais ne parlons pas politique. La toile, comme je le disais, est solide. Si un homme glisse en arrière, cela prendrait énormément d’énergie pour la distordre. Comme une mouche dans une toile d’araignée qui remplirait une pièce entière.
— Agréable vision, répondit Padway.

— N’est-ce pas ? Tancredi se tourna pour lui sourire, puis il donna frénétiquement des coups de freins. L’italien se pencha par la portière et insulta copieusement un piéton.
Il se retourna vers Padway. « Est-ce que vous viendrez dîner chez moi demain soir ? »

*

De peur que les ténèbres, le roman de 1941De peur que les ténèbres, le roman de 1941De peur que les ténèbres, le roman de 1941

La traduction de Christian Meistermann de 1972 pour MARABOUT BE, rééditée 1983 pour NEO, rééditée en 1999 pour LES BELLES LETTRES FR.

I

Les mains de Tancredi quittèrent de nouveau le volant et se mirent à s’agiter.
— … c’est pourquoi je vous envie, docteur Padway. Ici, à Rome, nous avons encore du travail. Mais, pah ! Nous ne faisons que boucher des trous. Rien de grands, rien de neuf. De la restauration. Un travail de maçon, quoi ! Ah oui, pah !

— Professeur Tancredi, dit patiemment Martin Padway, comme je vous l’ai déjà dit, je ne suis pas docteur. J’espère l’être bientôt, si j’arrive à tirer une thèse de cette fouille au Liban.
Lui-même, le plus prudent des chauffeurs, il voyait ses articulations blanchir à force de s’agripper à la cloison de la petite Fiat, comme il sentait une douleur au pied droit auquel il tentait de faire traverser le plancher.

Trancredi s’empara violemment du volant, juste à temps pour éviter une Isotta hautaine de l’épaisseur d’une lame de rasoir. L’Isotta continua son chemin en ruminant de sombres pensées.
— Oh ! quelle est la différence ? Ici, tout le monde est docteur, qu’il le soit ou non, si vous me comprenez. Et un jeune homme intelligent comme vous… De quoi étais-je en train de parler ?
— Ça dépend.

Padway ferma les yeux alors qu’un piéton venait d’échapper à l’anéantissement .
— Vous parliez d’inscriptions étrusques, et puis de la nature du temps, et puis de l’archéologie rom…
— Ah oui ! la nature du temps. Une de mes idées idiotes, vous comprenez. Je disais que tous ces gens qui ont disparu… ont glissé dans l’escalier.
— Dans quoi ?
— Le tronc, je veux dire. Le long du tronc de l’arbre du temps. Quand ils cessent de glisser, ils se retrouvent à une époque passée. Et là, dès qu’ils font quoi que ce soit, ils changent toute l’histoire postérieure.
— Ceci semble un paradoxe, dit Padway.
— No-on. Le tronc continue d’exister. Mais une nouvelle branche naït là où ils se sont arrêtés. Il le faut, autrement nous disparaîtrions tous parce que l’histoire aurait changé et que nos parents ne se seraient peut-être pas rencontrés.

— C’est une idée, dit Padway. C’est assez ennuyeux de savoir que le soleil risque de se transformer en nova, mais s’il y a aussi une probabilité pour que nous disparaissions parce que quelqu’un est retourné au XIIe siècle et a tout mi sens dessus dessous…
— Non. Ce n’est jamais arrivé. C’est-à-dire : nous n’avons jamais disparu. Voyez-vous, docteur, nous continuons d’exister, mais une autre histoire est née. Peut-être y en a-t-il beaucoup de ce genre qui existent un peu partout. Peut-être ne sont-elles pas tellement différentes de la nôtre. L’homme peut se retrouver au milieu de l’océan. Et alors quoi ? Les poissons le mangent et tout continue comme avant. Ou on pense qu’il est fou et on l’enferme, ou bien on le tue. Encore une fois, pas de grande différence. Mais supposons qu’il devienne roi ou duce. Et alors ? Presto, nous avons une nouvelle branche ! L’histoire est une toile à quatre dimensions. Une toile résistante, mais qui présente des points faibles. Les lieux de jonction — les points focaux, pourrait-on dire — sont peu solides. L’éventuel glissement en arrière se produit en ces lieux.

— Qu’entendez-vous par points focaux ? demanda Pasway qui croyait entendre du charabia pseudo-scientifique.
— Des endroits comme Rome, où les lignes mondiales de nombreux évènements célèbres, s’intersectent. Ou bien Istanbul. Ou Babylone. Vous vous souvenez de Skrzeuski, cet archéologue, qui a disparu à Babylone en 1936 ?
— Je croyais qu’il avait été tué par des bandits arabes.
— Ah ! On n’a jamais retrouvé son corps ! à présent, il se peut que bientôt Rome soit de nouveau le point d’intersection de grands évènements. Cela voudrait dire que la toile faiblirait encore ici.
— J’espère qu’ils ne bombarderont pas le Forum, dit Padway.

— Oh ! rien de la sorte. Notre duce est bien trop malin pour nous lancer dans une vraie guerre ; Mais ne parlons pas politique. La toile, disais-je, est généralement solide. Si quelqu’un retournait bel et bien dans le passé, il faudrait énormément de « travail » pour le déformer. Comme une mouche prise dans une toile d’araignée remplissant une pièce.
— C’est une aimable comparaison !
— N’est-ce pas ?

Trancredi se disposait à lui sourire, mais appuya frénétiquement sur le frein. L’italien se pencha à la fenêtre et abreuva un piéton d’injures. Puis, se retournant vers Padway :
— Voulez-vous dîner chez moi, demain ?

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacré à ce roman.

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Le mystère de la maison Norman, le film de 1939Feu vert cinéma

The Cat And The Canary (1939)
Traduction du titre original : Le Chat et le Canari.

Ce film est le remake de La volonté du mort (1927, The Cat And The Canary) et The Cat Creeps (1930)
A ne pas confondre avec le remake Le chat et le Canari de 1978.


Sorti aux USA le 10 novembre 1939.
Sorti en France le 28 février 1940.
Ressorti en France le 16 octobre 1946.

De Elliott Nugent ; sur un scénario de Walter DeLeon et Lynn Starling ; d'après la pièce de théâtre de John Willard ; avec Bob Hope, Paulette Goddard, John Beal, Douglass Montgomery, Gale Sondergaard, Elizabeth Patterson, Nydia Westman, George Zucco, John Wray, George Regas, William Abbey, Chief Thundercloud, Nick Thompson.

Pour adultes et adolescents.

Non loin de la Nouvelle-Orléans, existent là encore dans une étrange solitude les bayous de Louisiane. Un individu lugubre escorte en canot à travers le marécage Maître Crosby, un homme mûr distingué en chapeau, manteau et complet cravate, tenant sa serviette contre son corps. Crosby demande combien de temps il faudra encore – peu selon son pilote. Crosby consulte sa montre et demande si quiconque habite aussi au manoir Norman à part Miss Lu. Le pilote du canot semble ne pas connaître Miss Lu et prétend que personne d’autre n’habite là-bas.

Ils arrivent en vue du manoir – une grande maison blanche à colonnade au milieu du brouillard, des arbres tordus et des lianes. Ils accostent le ponton, sous les yeux d’une femme en noir élégante qui les observent par une fenêtre. Crosby paie son pilote et lui dit de revenir le chercher dans deux heures, mais l’homme s’éloigne rapidement en pagayant, criant qu’il ne fera pas de nouveaux voyages cette nuit-là. Crosby le hèle en vain, puis se hâte le long du chemin qui mène au perron de la demeure décrépite.

Crosby fait jouer le heurtoir de la porte d’entrée tandis que les grenouilles coassent à qui mieux mieux. La porte s’ouvre alors toute seule en grinçant sur un hall illuminé – et le chat noir qui sommeillait sur le tapis se relève et détale. La porte se referme, Crosby se retourne : c’est Miss Lu qui se tenait derrière lui qui lui avait ouvert. Miss Lu salue M. Crosby, qui la salut en retour et demande si les autres sont arrivés. Elle répond que pas encore. Crosby fait remarquer que la grande horloge ne marche pas – et marque minuit, et Miss Lu répond que celle-ci s’est arrêtée quand le maître de maison est mort.

Crosby demande si rien n’a changé là depuis dix ans et Miss Lu le confirme : c’était ce qu’aurait voulu Cyrus Norman. Crosby répond que tout se passera ce soir-là comme Norman l’aurait aussi voulu : son testament sera lu dans la bibliothèque à minuit, dix ans après sa mort – et ce sera la fin, selon Crosby : un homme mort ne peut arrêter le temps à jamais, et cela fera enfin du changement. Comme Miss Lu baisse les yeux, Crosby se sort un cigare et remarque que celle-ci devrait-être heureuse car elle doit se sentir bien seule depuis toutes ces années. Sans relever les yeux, Miss Lu réplique qu’elle n’est jamais seule – elle a ses amis. Ses amis de l’Autre-Monde : il y a toujours des murmures – la maison est pleine de murmures, qui lui disent des choses. Crosby ne se trouble pas : alors Miss Lu croit aux fantômes. Crosby demande alors si les fantômes ont dit à Miss Lu que les héritiers et Crosby devraient passer la nuit au manoir ?

Miss Lu regarde alors Crosby et lui répond qu’elle a tout préparé pour. Puis elle annonce que certains des héritiers arrivent alors-même. Crosby félicite alors Miss Lu pour la qualité de ses oreilles. Et effectivement, dehors, un petit bateau à vapeur conduit par un pilote noir arrive avec à son bord deux femmes et un jeune homme. La femme la plus âgée, Susan explique au jeune homme qu’elles sont cousines au second degré du défunt : leur arrière-grand tante Elizabeth était très… avait une famille très grande.

L’autre femme, un peu plus jeune, répond par le nombre 29, puis 30 – et Susan déclare que celle-ci exagère, puis lui demande de quoi elle parle : en fait, l’autre femme comptait les crocodiles. Le jeune homme corrige : ce sont des alligators. Puis il se demande comment un homme normal pourrait-il vouloir vivre dans un endroit si lugubre. Susan répond que Cyrus Norman était bien sûr quelque peu excentrique, et le jeune homme répond que Norman était simplement dingue. Susan lui demande alors s’il n’a donc aucun respect pour un parent mort, et le jeune homme confirme : aucun. Sauf si bien entendu le parent en question s’avère avoir voulu faire de lui son seul héritier. Susan en doute : selon elle, Cyrus Norman a toujours déclaré avoir un faible pour elle. Le jeune homme la regarde et répond que c’est elle-même qui l’a dit : Cyrus Norman était un excentrique.

Pendant ce temps, Crosby ouvre un coffre-fort et en retire le testament, exactement à l’endroit où il devait être. Crosby ouvre la grande enveloppe, en sort deux enveloppe plus petites et constate : les deux enveloppes ont été manipulés, quelqu’un a dû ouvrir le coffre-fort et les lire. Pour Miss Lu, c’est impossible : personne ne savait comment ouvrir le coffre-fort, à part Crosby. Crosby répond que ce n’est pas lui, et Miss Lu lui demande s’il la soupçonnerait, elle.

Crosby s’éloigne du coffre et rétorque en souriant que si quelqu’un a essayé d’altérer le testament, il aura perdu son temps : Crosby avait fait une copie à la demande du défunt et l’avait placée dans un coffre-fort dans une banque de la Nouvelle Orléans. On frappe à la porte, et Crosby ordonne à Miss Lu de ne rien dire de tout cela. Miss Lu va ouvrir : entre Susan Tilbread qui s’étonne de la voir encore là. Miss Lu arrête le jeune homme car elle connait Mmes Tilbred et Laybert, mais pas celui qui se présente comme étant Fred Blythe.

Susan demande s’ils sont les premiers à être arrivés. Miss Lu répond que M. Crosby les attend dans la bibliothèque – mais comme ils traversent le hall, la lumière se met à baisser et à clignoter. Ils s’immobilisent et Cicilie Laybert demande ce qui se passe. Miss Lu répond que parfois, « ils » entrent à l’intérieur des machines. Alors que la lumière revient, Crosby sort de la bibliothèque et salue les trois héritiers : Susan, Cicilie et Fred. On frappe alors à la porte – et un autre homme jeune et souriant, la pipe à la bouche – Charlie Wilder, fait son entrée. C’est encore un cousin au second degré par le côté de son oncle, selon Susan Tilbread. Fred Bythe refuse de lui serrer la main. Crosby intervient, demandant de laisser de côté toute querelle. Charlie remarque qu’il n’a aucune querelle avec Fred, et Fred finit par lui serrer la main.

Susan demande quand le testament sera lu, et Crosby répond pas avant l’arrivée des autres : Joyce Norman et Wallie Campbell – la dessinatrice et l’acteur. Cicilie est enchantée car ce sont deux célébrités qu’elle adore. Dehors, Wallie Campbell arrive justement : jeune, au visage rond, il n’est vraiment pas rassuré sur le canot guetté par les crocodiles, et raconte que c’est son premier voyage en mer. Il se met à raconter une blague, qui ne fait pas rire son pilote, un grand indien. Quand Wallie lui demande pourquoi il ne rit pas, l’autre lui répond qu’il l’a déjà entendue à la radio l’année d’avant. Dans le salon, Crosby explique à Susan que Cyrus Norman est mort dans la chambre de l’autre côté du hall – en haïssant toute sa famille. Susan est sur le point d’accuser un côté de la famille d’être responsable de la haine de Cyrus, mais ils sont interrompus par Miss Lu qui fait entrer Campbell. L’acteur entre, jovial, annonçant qu’il n’aurait pas voulu retarder la fête du fantôme de Cyrus. Crosby fait les présentations, Cicilie se pâme, Campbell s’étonne de l’absence du premier rôle féminin – et Susan prétend que Campbell a hérité de la folie de Cyrus, tandis que Fred Bythe se fâche immédiatement : qu’est-ce que c’est que cette histoire de premier rôle féminin ?

Campbell s’explique immédiatement : le décor, les alligators, les héritiers rassemblés – tout ce passe comme dans un mélodrame – une énigme policière dans laquelle il a joué. Et parmi tous les acteurs, il y avait une jeune fille dans le premier rôle – moderne, charmante. Et justement, voilà Joyce qui se présente à l’entrée de la bibliothèque, remettant son bagage à Miss Lu. Joyce Norman, effectivement charmante et moderne, s’excuse pour son retard et embrasse sa chère tante Susan – salue Cicilie, Charlie (qu’elle croyait absent), Fred et enfant Wallie Campbell, très étonné : en effet, il n’a pas reconnu la petite fille qui a tant grandi et est devenue jolie... Après une dernière blague de Wallie sur l’oncle Cyrus qui avait les dents si longues qu’à sa mort il a fallu le dévisser du parquet, les héritiers s’assoient autour du bureau pour la lecture du testament. Crosby va pour ouvrir la première enveloppe. Alors que sept coups de gong retentissent, les yeux fermés, Miss Lu se met à supplier le défunt maître de la maison pour qu’il lui dise le nom. Crosby la rappelle à l’ordre, se lève et tire la gouvernante par le coude, et lui demande ce qu’était ce bruit. Miss Lu répond que c’était un avertissement, comme la nuit où le maître de maison est mort.

Wallie veut alors repartir, même à la nage : il n’a jamais hérité quoi que ce soit de quelqu’un à part le rhume des foins. Joyce le force à se rasseoir car elle prétend avoir un million de questions à poser à l’acteur. Wallie accepte à condition que Joyce obtienne des explications de la gouvernante sur ces sept coups de cloche. Miss Lu répond que les sept coups veulent dire que sept survivront. Et ajoute qu’il y a huit personnes dans la pièce – donc un mourra avant l’aube. Susan et Cicily se mettent à crier, terrifiées, et Crosby, furieux, demande à Miss Lu d’arrêter de faire peur aux gens… Beaucoup de gens ont perdu la raison à cause de la peur !

Joyce veut que Crosby commence la lecture du testament et celui-ci s’assoit pour le faire. Mais comme Wally se met à parier que c’est Joyce l’héritière, Crosby l’interrompt et lui demande de s’expliquer, s’il sait quelque chose. Wally proteste : c’est ce qui arrive dans toutes les énigmes policières. Alors Miss Lu s’élance vers Wally, fascinée : selon elle, il a des fantômes tout autour de lui ! Wally veut un verre d’alcool, Fred le fait se rasseoir et la lecture du testament commence enfin : le défunt Cyrus Norman suspectant que la folie furieuse rôde dans sa famille, il décide que si son héritier devait mourir ou devenir fou sous un mois, tout reviendrait à une personne indiquée dans la seconde enveloppe. Fred Blythe s’indigne : ce testament est une incitation au meurtre !

Puis Crosby annonce que l’héritage sera partagé en part égal à qui portera le nom de Norman parmi ceux réunis dans la bibliothèque – et il n’y a que Joyce dans ce cas. Crosby empoche la seconde enveloppe. Tout le monde la félicite, et comme Miss Lu veut lui remettre les clés de la maison, Joyce les lui rend car elle souhaite la garder comme gouvernante. Puis Miss Lu remet une enveloppe que Cyrus Norman lui avait confié pour l’héritier et dont Crosby ignorait tout. Pour Wally, c’est certain : il s’agit d’un message à propos d’un trésor enfoui dans la maison. Parce qu’il y en a toujours, et comme Wally parle d’un pot d’or ou d’un collier en diamant, Susan confirme qu’il existe bien un collier d’émeraudes et de diamants qui a disparu.
Le mystère de la maison Norman, le film de 1939

Le mystère de la maison Norman, le film de 1939

Le mystère de la maison Norman, le film de 1939

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