Les contes d'Hoffmann, le film musical de 1951Feu orange cinéma

The Tales Of Hoffman (1951)

Attention, l'opéra original de Jacques Offenbach a été altéré, transformé en ballet chanté, les paroles françaises originales adaptées en anglais.

Sorti en en Angleterre le 26 novembre 1951.
Sorti aux USA le 13 juin 1952.
Sorti en blu-ray anglais le 23 mais 2015,
Sorti en blu-ray français le 14 avril 2015,
Sorti en blu-ray allemand le 14 janvier 2016.
Annoncé en blu-ray américain le 7 juin 2022 chez Criterion.

De Michael Powell (également scénariste) et Emeric Pressburger, sur un livret de Dennis Arundell, d’après le livret de Jules Barbier de l’opéra inachevé de Jacques Offenbach, d’après les nouvelles de Ernst Theodor Amadeus Hoffmann aka Ernst Theodor Wilhelm Hoggmann ; avec Moira Shearer, Robert Helpmann, Léonide Massine, Robert Rounseville, Pamela Brown, Ludmilla Tchérina, Ann Ayars et le Royal Philarmonic Orchestra de Londres.

Pour adultes et adolescents.

(épouvante fantastique / prospective, opéra ballet) Prologue : la scène se passe à Nürenberg où les girouettes couronnant toits pointus font une forêt de coqs et l’horloge du clocher de la cathédrale fait tourner des personnages médiévaux. Nous voilà devant les vestiaires du théâtre de la ville, et sur le comptoir est posé le programme du spectacle de la soirée, la Libellule enchantée, un ballet en trois actes.

Le sévère conseiller Lindorf fait son entrée dans un salon où les domestiques en perruque et livrée somnolent vautrés sur les chaises dorées. Il réveille d’un coup de canne l’un des deux domestiques, puis s’en va courir de chaises en chaise dans un large vestibule tendu de velours rouge jusqu’à arriver dans un hall dallé à colonnades où il tombe en arrêt devant l’annonce pour de main du ballet Don Giovanni, avec en vedette la première ballerine Stella. Le conseiller chausse ses binocles, pour scruter le dessin charmant d’une innocente jeune fille en tutu – puis il se précipite à nouveau, arrivé dans les coulisses du théâtre.

Embusqué derrière un décor, il guette la danseuse en collant figurant quelque palpitante naïade au fond de l’eau. Lindorf n’est pas le seul à jouer les voyeurs en coulisse, puisqu’un gros homme réjoui en costume de gitan concentre son attention sur les formes de la jeune femme en scène. C’est alors, qu’en toute discrétion, la danseuse dépose dans la poche du « gitan » un petit paquet, que le gros homme s’empêche d’ouvrir : noué dans un mouchoir blanc à dentelles, une clé dorée à ruban d’argent noué, et écrit sur le mouchoir à l’encore noir : « Je t’aime Hoffmann », signé S. Ayant surpris le geste de la danseuse, le conseiller Lindorf se cache davantage, apparemment choqué. Lindorf suit le « gitan » qui va pour sortir des coulisses — passe devant lui et commence à compter sous son nez des pièces de monnaie. Le gros homme fait la moue et prétend s’éloigner, alors Lindorf ajoute dans sa paume trois pièces.

Le « gitan » prétend chasser Lindorf, qui se remet sur sa route et ajoute davantage de pièces, jusqu’à ce que le gros homme retrouve le sourire, et tende la main, pour échanger le mouchoir et la clé contre l’argent. Et pendant ce temps, Stella est retournée sur scène sautiller sur des nénuphars tandis qu’un danseur grimé en démon cornu rouge vient la rejoindre pour un pas de deux.

Hoffmann, un poète ; Nicklaus son fidèle ami et compagnon, le conseiller Lindorf, Stella la première ballerine. Dans le public, il y a le jeune poète Hoffmann, qui n’a d’yeux que pour Stella. A l’entracte, les étudiants qui assistaient au ballet se ruent pout boire de la bière et du vin à la Cave de Luther, chantant et dansant une farandole endiablée. Parmi eux, Hoffmann, tandis que le conseiller Lindorf continue de suivre et d’observer, immédiatement remarqué par Niklaus, le jeune meilleur ami d’Hoffmann.

Les contes d'Hoffmann, le film musical de 1951

Les contes d'Hoffmann, le film musical de 1951

Les contes d'Hoffmann, le film musical de 1951

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film musical.

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Le choc des mondes, le film de 1951  Feu vert cinéma

When Worlds Collide (1951)
Traduction du titre original : Quand les mondes entrent en collision

Sorti aux USA le 22 novembre 1951.
Sorti en France le 20 juillet 1952.
Sorti en DVD Belge le 12 septembre 2002.

De Rudolph Maté ; sur un scénario de Sydney Boehm ; d'après le roman de 1933 de Edwin Balmer et Philip Wylie ; avec Richard Derr, Barbara Rush, Peter Hansen, John Hoyt, Larry Keating, Rachel Ames, Stephen Chase, Frank Cady, Hayden Rorke, Sandro Giglio. Produit par George Pal.

Des aiguilles – dans une botte de foin céleste… Il y a plus d’étoiles dans les cieux qu’il y a d’êtres humains sur la Terre. À travers leurs télescopes, les hommes de Science constamment fouillent les recoins infinis de notre système solaire, en quête de nouvelles trouvailles, espérant mieux comprendre les lois de l’Univers… Les observatoires dédiés à l’étude de l’Astronomie sont souvent placés dans des lieux élevés et reculés. Mais il n’y en aucun aussi reculés que l’Observatoire du Mont Kenna dans cette partie de l’Afrique du Sud.

Trois hommes travaillent sous le dôme de l’Observatoire. L’un d’eux, Emery Bronson, portant une barbiche, est assis devant un écran et se redresse : si leurs calculs sont corrects, ils auront fait la découverte la plus effrayante de tous les temps ! Bronson ajoute que les deux corps célestes détectés auront traversé presque un million de miles en deux semaines. Il s’interrompt alors que le bruit des moteurs d’un avion grossit, et les trois scientifiques lèvent la tête vers le plafond.
Stanley, l’astronome à la droite de Bronson demande si c’est Randall, et Bronson répond qu’il l’espère. Puis Bronson ajoute à l’attention du troisième scientifique, Paul, qui porte une blouse blanche, qu’il veut que Randall reparte aussi vite que possible : toutes les plaques photographiques sont prêtes, cataloguées et marquées pour identification. Paul ajoute aux boites jaunes une dernière boite, les plaques photographiques impressionnées de cette nuit. Bronson s’en réjouit : il a dit au professeur Henron qu’il lui ferait parvenir le plus grand nombre de détails à leur disposition. Puis, se levant et s’éloignant de quelque pas, Bronson ajoute à l’attention de Stanley et de Paul, qu’il ne sera pas nécessaire de préciser à Randall ce qu’il emporte. Stanley et Paul se regardent, puis Paul ajoute une note au contenu d’une valisette et Stanley referme la valisette.

De fait, Dave Randall partage son étroit cockpit avec une jolie blonde. Il reçoit l’appel radio de Russ Curtis de l’aéroport de Mont Kenna qui lui annonce que la piste d’atterrissage numéro trois est dégagée, que la visibilité est bonne, et qu’une voiture l’attend pour l’emmener à l’Observatoire. Randall ne prête qu’une attention limitée au message, occupé qu’il est à embrasser sa blonde, et Russ Curtis doit répéter « Over » avant que le pilote daigne lui répondre qu’il a bien reçu le message.

Plus tard, Randall attend sous le dôme près des pupitres quand arrive Stanley par l’escalier de fer menant au télescope. Stanley s’étonne que Randall ait été retenu sur l’aéroport, vu qu’il a atterrit deux heures auparavant. Randall prétend alors qu’il avait à son bord la tante de l’un de ses amis qu’il devait ramener chez elle. Arrive le professeur Bronson, qui rappelle que Randall leur a été chaudement recommandé. Randall s’étonne qu’il ait besoin de recommandation seulement pour livrer un paquet.

Bronson répond par une question : est-ce que Randall a pris avec lui son passeport avec le visa des Etats-Unis. Randall suit Bronson à son bureau et répond que oui – mais insiste : à qui doit-il livrer quoi ? Bronson rétorque que selon les recommandations, il pouvait compter sur le manque de curiosité de Randall. Randall répond, sur un ton plus bas qu’il se fiche de ce que Bronson trafique : il veut juste savoir où il doit se rendre et quand il doit être payé. Bronson baisse aussi le ton et s’excuse – il ne voulait pas se montrer grossier. C’est seulement que le secret est très important au point où ils en sont. Randall devra voler jusqu’à Lisbonne, puis prendre le un vol transatlantique pour New-York. La livraison devra être faite au professeur Hendron de l’Observatoire Cosmos. Et Bonson tend à Randall une enveloppe contenant trois photos noir et blanc du professeur Hendron – de face, et de ses deux profils : Randall doit lui livrer personnellement l’objet – et Bronson insiste, Randall doit s’en souvenir : à remettre au seul professeur Hendron. Puis Bronson sort son portefeuille et en tire des billets pliés qu’il remet à Randall pour ses frais.

Randall compte les billets – et s’étonne : il était supposé gagner 1500 dollars plus les frais ! Bronson répond que Hendron paiera à réception, et ajoute qu’il n’y a que le temps qui compte. L’argent ne compte absolument pas. Randall répond qu’avec lui, l’argent compte toujours. Bronson réplique que c’est peut-être le cas pour l’heure, mais un jour viendra peut-être où l’argent n’aura plus aucune signification pour Randall ou pour qui que ce soit d’autre. Randall répond que quand cela lui arrivera, il sera six pieds sous Terre. Alors Stanley passe une menotte au poignet de Randall et lui souhaite bonne chance. La menotte est reliée à une valisette métallique cerclée de fil de fer cacheté. Randall est soudain inquiet, mais quand Stanley lui remet la clé de la menotte en souriant, Randall est soulagé.

A bord de l’avion qui l’emmène à New-York, l’hôtesse de l’air remet à Randall un radiogramme de plus envoyé depuis le décollage. Randall remercie l’hôtesse, celle-ci insiste sur le fait qu’elle espère que Randall apprécie son voyage, et quand la jolie jeune femme s’en va, Randall se retourne pour admirer le carénage arrière de l’hôtesse de l’air. Puis il ouvre le radiogramme : il provient d’un certain Donovan travaillant pour le New-York Sentinel, un journal, qui lui propose encore plus d’argent qu’au premier radiogramme – 5000 dollars au total pour des révélations exclusives sur le contenu de la « boite noire ». Randall est troublé, hésite, puis chiffonne le radiogramme.

Plus tard, Randall se présente à la douane de New-York, hésitant, sa valisette noire menottée à sa main. Au même moment, Joyce Hendron, la fille du professeur observe l’arrivée des passagers avec un homme moustachu en costume cravate. Joyce pense avoir repéré l’homme qui les intéresse, transportant la « boite noire ». Aussitôt, l’homme moustachu vient trouver David Randall et exige de voir son passeport, réclame à la douane le bagage de Randall et escorte ce dernier jusqu’à Joyce Hendron, qui se présente et lui annonce qu’ils iront directement jusqu’à l’observatoire. Comme ils vont pour quitter les lieux, un journaliste court vers eux en appelant Randall deux fois. Il se présente comme étant Donovan, du Sentinel. Randall lui répond qu’ils se verront une autre fois, mais Donovan insiste : ils ont augmenté leur offre – 7500 dollars. Et Donovan présente un chèque à l’ordre de Randall, qui répond « non merci » : il travaille sur une meilleure offre. Et s’en va au bras de Joyce Hendron, tout sourire.

Dans le taxi, Joyce déclare qu’elle n’arrive pas à imaginer comment le Sentinel a eu vent de la mission de Randall, cependant elle comprend qu’il soit difficile de garder le secret avec les journaux. Elle ajoute qu’elle est heureuse que Randall ait refusé leur offre – car il se rend bien sûr compte de ce que cela voudrait dire si le public disposait de cette information prématurément. Randall répond que bien sûr, il comprend cela très bien… Encouragée, Joyce reprend qu’ils ont tous priés pour que le professeur Bronson se trompe, pour que les photographies en question démontrent qu’il y a une erreur dans ses calculs. Puis elle demande à Randall s’il n’aurait pas préféré ne pas savoir. Alarmé, Randall répond que non, c’est mieux de savoir. Joyce répond qu’elle aurait aimé avoir son courage, mais elle est épouvantée. Aussi épouvantée que tous ces gens le seraient s’ils savaient. Et devant Dave Randall cramoisi, elle ajoute, les yeux baissées, qu’elle n’a pas le courage de faire face à la fin du monde.

Le choc des mondes, le film de 1951

Le choc des mondes, le film de 1951

Le choc des mondes, le film de 1951

Le choc des mondes, le film de 1951

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Flight To Mars, le film de 1951Feu orange cinéma

Flight To Mars (1951)
Traduction du titre : Vol pour Mars.

Sorti aux USA le 11 novembre 1951.
Sorti en France le 11 juin 1954.
Sorti en blu-ray américain le 20 juillet 2021 (blu-ray 2K, The Film Detective).

De Lesley Selander ; sur un scénario de Arthur Strawn, inspiré du roman Aelita de 1923 de Tolstoï, déjà adapté en film en 1924 ; avec Marguerite Chapman, Cameron Mitchell, Virginia Huston, Arthur Franz.

Pour adultes et adolescents.

Un homme plus jeune dialogue avec un homme âgé assis à un énorme télescope qui observe la planète Mars. Ils se demandent si l’expédition qui doit partir dans deux jours arrivera sur cette planète et ce qu’ils y trouveront. De la vie peut-être, d’un certain genre. Et ils se demandent aussi si un jour ils auront un télescope assez puissants pour voir ce qui se passera là-bas.

Plus tard, au Pentagon, le centre de commandement militaire américain aux USA, des gradés et des hommes en costumes noirs à chapeaux mous assortis arpentent un couloir devant un garde replet et binocleux en casque blancs. Le plus gradé, sans doute un général, ouvre lui-même la porte vitrée d’un bureau de transmission (non gardé), et tend une feuille de papier que le préposé s’empresse de dactylographier sur son télétype. À l’autre bout des ondes ou du fil, la machine imprime un communiqué de presse : le gouvernement des USA au monde (ébahi, comme il se doit) que toutes les premières pages et les bulletins d’informations radiodiffusés doivent retenir leur une pour cette nouvelle : les préparatifs ultimes pour lancer une fusée à réaction en direction de Mars ont été complétés. Et c’est le message le plus important que le Pentagon aura jamais communiqué s’il faut en croire le général à deux civils qui semblent à la limite d’en rire.

Flight To Mars, le film de 1951

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Le jour où la Terre s'arrêta, le film de 1951Feu vert cinéma

Ici la page Amazon.fr du blu-ray français du Jour où la Terre s'arrêta (1951)

The Day The Earth Stood Still (1951)

Sorti aux USA le 28 septembre 1951.
Sorti en France le 18 septembre 1952.
Sorti en blu-ray américain le 2 décembre 2008.
Sorti en blu-ray français le 11 décembre 2008.

De Robert Wise, sur un scénario de Edmund H. North, d'après la nouvelle Farewell to the Master de 1940 de Harry Bates, avec Michael Rennie, Patricia Neal, Hugh Marlowe, Sam Jaffe, Billy Gray, Frances Bavier. D'après la nouvelle de Harry Bates "Farewell to the Master" (1940).

Pour adultes et adolescents.

(prospective, premier contact extraterrestre) L'espace infini constellé d'étoiles, puis dans le halo d'un système de propulsion inconnu, nous dépassons la Lune et nous dirigeons vers la Terre, survolons ses nuages, plongeons à travers pour filer au-dessus d'un océan... Au sol, une antenne radar tourne et alerte de son écho les militaires d'une station au bord de l'Océan Pacifique.

"Saint Maquereau !", s'exclame le soldat avant de se retourner vivement vers son camarade penché à son côté : "Appelle le Quartier Général !" et à un autre des deux occupant la même pièce : "Trouve le lieutenant !" Celui-là sort immédiatement du bungalow.

Sur une carte de la Mer de Chine, un militaire pousse un mobile en forme de petite flèche et quelqu'un à la même table s'exclame : "Sacré Noël! Ce truc fait au moins du 4.000 !" (NDT 6000 km/h) Son subordonné lui répond : "Mais c'est incroyable, Monsieur !" et d'ajouter : "... ça ne peut pas être un avion, ça ne peut-être qu'un missile."

Le plus haut-gradé se précipite à son téléphone à colonne et tapote pour obtenir l'opératrice : "Ici Luckton de Frris à Charlie Baker! J'ai un bug à 200.000 pieds (NDT : 60.000 mètres) faisant du 4.000 miles à l'heure." Et plus tard à Calcutta en Inde, un présentateur radio en costume cravate fait une annonce en Hindustani (NDT : Hindi Urdu).

De même dans un village français, le soir, alors quatre hommes et une femme se sont rassemblés autour d'une petite table sur lequel est posé le poste de T.S.F, probablement à la terrasse du café du village, en face de l'hôtel de ville, le présentateur français annonce: "Les informations jusqu'à présent laissent penser qu'il s'agit d'une fusée téléguidée ; s'agit-il d'une bombe planante ou de troupes aéroportées, c'est ce que nous ne savons pas encore..."

Tandis qu'à Londres, debout devant son micro, le présentateur B.B.C en costume trois pièces, aux cheveux blancs et aux lunettes rondes annonce : "Les rapports arrivent de tout l'Empire (Britannique), à travers le monde entier ; le gouvernement n'a pas encore fait de déclaration, mais semble n'y avoir aucun doute sur la réalité d'un gros objet non identifié tournant autour de la Terre à une vitesse incroyable."

Un autre présentateur à lunettes et nœud papillon, vraisemblablement américain, cette fois assis, les mains posés devant le gros micro de table à pied : "Ici encore Elmer Davis ; nous ne savons toujours pas ce que c'est ou d'où sa vient, mais il y a bien quelque chose là-bas ; il a été suivi tout autour de la terre par radar, se déplaçant à la vitesse de quatre mille miles par heure ; ce n'est pas une autre de ces paniques à propos de soit-disant soucoupe volante ; les scientifique et les militaires sont déjà d'accord sur ce point ; quoi que cela puisse être, c'est réel."

Un autre poste de radio, à la terrasse d'une maison de la campagne américaine, par un présentateur anonyme et alarmé : "Nous interrompons ce programme pour vous donner le rapport d'une unité navale en mer : un gros objet voyageant à vitesse supersonique se dirige vers la Côte-Est des Etats-Unis."

Et un autre présentateur, plus âgé, quasiment chauve, costume sombre, petites lunettes rondes :" Ici H. V. Kaltenborn qui vous parle : ici à la capitale de la nation, il y angoisse et préoccupation, mais aucun signe de panique apparent; en fait, il y a des signes de normalité, la magnifique météo printanière, les touristes qui affluent autour des monuments et des autres bâtiments.

Et effectivement, à Washington, le temps est beau et de petites foules élégantes s'attardent au bord du bassin sur la promenade de Helm, au bas de l'Obélisque du Monument de Washington, ou sortent du Lincoln Memorial imitant un temple grec avec ses colonnes, et deux larges volées de marches. Et certains touristes se mettent à pointer le ciel du doigt, tandis que les autres s'arrêtent et se retournent dans la même direction : au-dessus du dôme du Capitole, et tandis qu'un bourdonnement grandit, descendant du ciel, un halo brillant encore petit décrit une courbe plongeante.

Les voitures circulant dans les rues se sont arrêtés, tout le monde s'est figé tandis que le halo décrit un cercle au-dessus des toits et des tours, et sur la grande pelouse, cette fois il y a bien des signes de panique générale : les gens se mettent à crier et s'enfuir, abandonnant leurs affaires. Le halo en forme de soucoupe volante ralentit, puis se pose en plein milieu de la pelouse de l'Ellipse (?).

Un peu plus loin, en ville, au milieu de la circulation, un homme paniqué traverse l'avenue en criant : "ils sont là !!! Ils ont atterri !!!, sur le Mall !!! (NDT le parc autour de l'obélisque) Ils ont atterri !!!" Et les parkings souterrains de vomir des voitures et un fourgon de police militaire noires, qui, toutes sirènes hurlantes foncent vers le site d'atterrissage de la soucoupe volante, vite rejoints par des jeeps et pick-ups de l'Armée de Terre, suivis par des chars très pressés.

Au gouvernement, on veut parler au chef d'état major de l'armée de Terre, le chef d'état-major veut parler au président des Etats-Unis : "Je suis désolé, mais vous devez l'interrompre."

Et chez l'imprimeur, les rotatives impriment les éditions spéciales des journaux, tandis que dans un studio de télévision, le présentateur coiffé d'un chapeau mou se lance dans un bulletin inopiné : "Bon après-midi, ici Drew Pearson, nous interrompons nos programmes pour vous donner les dernières informations quant à un phénomène extraordinaire : l'arrivée d'un astronef à Washington ; le gouvernement et le département de la Défense sont préoccupés par le signalement de mouvements de panique dans plusieurs villes importantes de la côte Est."

On passe au présentateur une note écrite à la main sur papier déplié, et l'homme moustachu au chapeau mou reprend : "Je suis autorisé à vous assuré que, à ce point, il n'y a aucune raison de s'inquiéter ; les rumeurs d'armées d'envahisseurs et de destructions massives relèvent de l'hystérie, et sont absolument fausses ; je répète : ces rumeurs sont absolument fausses ; le vaisseau, conçu pour voyager hors de l'atmosphère terrestre, a atterri à Washington aujourd'hui à 3 heures 47 de l'après-midi, heure standard de la côte Est ; nous ne savons toujours pas d'où il vient ; le vaisseau est toujours parqué exactement là où il atterri il y a deux heures, et pour le moment, il n'y a aucun signe de vie provenant de l'intérieur ; des troupes ont été transportées en hâte de Fort Myer, en traversant la Rivière Potomac et ont formé un cordon autour du vaisseau ; ils sont soutenus par des tanks, de l'artillerie et des mitrailleuses ; derrière les rangs de la police, s'est massée une foule importante de curieux; l'armée a pris toutes les précautions pour parer à toute urgence qui pourrait survenir ; tous les yeux, tous les canons, sont braqués sur le vaisseau ; et c'est comme cela depuis deux heures, tandis que la tension commence à peine à... "

Le présentateur, ses propres yeux braqués sur le tube cathodique à sa gauche, s'interrompt : "Une seconde, Mesdames et Messieurs, je pense que quelque chose est en train d'arriver..."

Et effectivement, une rampe vient de sortir du bas de la soucoupe, qui paraissait pourtant n'avoir aucune ouverture jusqu'alors. Et la foule des curieux de faire un pas en avant pour mieux voir, tandis que les soldats à proximités deviennent franchement nerveux et pointent fusils et mitrailleuses lourdes dans la direction du mouvement.

Tandis que des enfants insouciants se précipitent au premier rang, ravis, la partie supérieure de la soucoupe se fend et s'ouvre, et une silhouette humanoïde longiligne casquée s'encadre dans l'ouverture. La créature descend de quelques pas en direction de la rampe, puis semblant s'adresser directement à la foule et aux soldats, lève sa main droite gantée paume ouverte et déclare : "Nous sommes venus vous rendre visite en signe de paix et bien intentionnés.

Puis l'inconnu descend calmement la rampe tandis que les soldats sur le tank sortent leurs armes de poing et le vise. Au bas de la rampe, l'inconnu s'arrête à nouveau et glisse sa main dans une fente de sa combinaison, alarmant davantage tous les soldats. Il en sort un objet en forme de tube, qu'il tient pratiquement comme un pistolet. Il reprend sa marche et pointe le tube en direction des militaires, et quand il s'arrête à nouveau, presse un bouton, et d'un déclic, le tube s'ouvre comme une espèce de fleur de métal.

Alors l'un des soldats sur le char fait feu sur l'inconnu, qui s'effondre tandis qu'une femme crie. Les premiers soldats menés par un gradé s'approche, tandis que l'inconnu semble trembler, à terre, les yeux fixés sur le tube brisé tombé dans l'herbe. Les militaires à proximité immédiate de l'inconnu ne semblent savoir quoi dire ou faire. C'est alors qu'ils réalisent que sur la soucoupe volante, en haut de la rampe, se tient désormais une autre créature humanoïde, d'allure plus menaçante.

Les soldats reculent et braquent leurs armes sur le nouveau venu, et cette fois, la foule des curieux panique et reflue en hurlant. La créature descend la rampe, la soucoupe volante se referme et la rampe se rétracte. La visière du casque du nouveau venu se soulève révélant une lumière pulsante, qui décoche des rayons lumineux en direction des fusils mitrailleurs que portaient deux soldats. Ceux-ci lâchent leurs armes, et incrédules, réalisent qu'elles ont été désintégrées. La créature décoche de nouveaux rayons, désarmant trois autres soldats, puis désintègre le char d'où provenait le tir, tandis que son équipage a apparemment eu le temps de sauter, et il n'en reste plus qu'une flaque de métal fondu.

Tous les militaires refluent, tandis que le premier visiteur de l'Espace se redresse, l'épaule en sang, pour crier : "Gort! Deglet ovrosco!

Le jour où la Terre s'arrêta (1951)

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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

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