Blade Runner: Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? le roman de 1968Feu vert livre / BD

Blade Runner (1968)

Titre original : Do Androids Dream Of Electric Sheeps ?
(Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?)
Autre titre français : Robot Blues.

Sorti aux USA en 1968 chez Doubleday (grand format).
Traduit en français par Serge Quadruppani en 1976 chez Champ Libre FR
Réédité en 1979 chez Lattès (même traducteur, 256 pages) et en 1985 chez J’ai lu (poche, même traducteur).

Adapté en film en 1982.

De Philip K. Dick.

Pour adultes et adolescents.

(prospective cyberpunk, robots) En 1992, la Terre souffre d’un hiver nucléaire et ses habitants émigrent massivement pour Mars. La plupart des animaux sont morts, et ont été remplacés par des robots à leur image. Decker et son épouse rêvent de posséder un vrai mouton, et pour se l’offrir, il retrouve et abat des androïdes qui se cachent illégalement sur la Terre. Seulement, ils sont de plus en plus difficile à distinguer des humains.

*


Le texte original de Philip K. Dick

ONE

A merry little surge of electricity piped by automatic alarm from the mood organ beside his bed awakened Rick Deckard. Surprised—it always surprised him to find himself awake without prior notice—he rose from the bed, stood up in his multicolored pajamas, and stretched. Now, in her bed, his wife Iran opened her gray, unmerry eyes, blinked, then groaned and shut her eyes again.

“You set your Penfield too weak he said to her. “I’ll reset it and you’ll be awake and—”
“Keep your hand off my settings.” Her voice held bitter sharpness. “I don’t want to be awake.”

He seated himself beside her, bent over her, and explained softly. “If you set the surge up high enough, you’ll be glad you’re awake; that’s the whole point. At setting C it overcomes the threshold barring consciousness, as it does for me.” Friendlily, because he felt well-disposed toward the world his setting had been at D—he patted her bare, pate shoulder.

“Get your crude cop’s hand away.” Iran said.
“I’m not a cop—” He felt irritable, now, although he hadn’t dialed for it.

“You’re worse.” his wife said, her eyes still shut. “You’re a murderer hired by the cops.
“I’ve never killed a human being in my life.” His irritability had risen, now; had become outright hostility.

Iran said, “Just those poor andys.”
“I notice you’ve never had any hesitation as to spending the bounty money I bring home on whatever momentarily attracts your attention.”

La traduction au plus proche

Un

Une joyeuse petite impulsion électrique, relayée par l'alarme automatique de l'orgue d'ambiance à côté de son lit, réveilla Rick Deckard. Surpris — il était toujours surpris de se retrouver réveillé sans préavis — il se leva du lit, se mit debout dans son pyjama multicolore et s'étira. Maintenant, dans son propre lit, sa femme Iran ouvrait ses yeux gris, sans joie, clignait des yeux, puis gémissait et refermait les yeux.

— Tu as réglé ton Penfield trop faible, lui dit-il. Je vais le réinitialiser et tu seras réveillée et...
— Ne touche pas à mes réglages. » Sa voix était d’une vivacité amère : Je ne veux pas être réveillée. »

Il s’assit à côté d'elle, se pencha sur elle et lui expliqua doucement. « Si tu règles l’impulsion assez haut, tu seras heureuse d'être réveillée ; c'est là tout l'intérêt. Au réglage C, elle passe le seuil qui bloque l’éveil, comme elle le fait pour moi. » Aimablement, parce qu'il se sentait bien disposé à l'égard du monde entier — son réglage à lui avait été sur D — il lui tapota l'épaule nue et blafarde.

— Ôte ta grosse main de flic, lâcha Iran.
— Je ne suis pas un flic... » Il se sentait irritable, maintenant, bien qu'il n'ait rien programmé pour cela.
« Tu es pire. répondit sa femme, les yeux toujours fermés. Tu es un meurtrier recruté par les flics.

— Je n'ai jamais tué un être humain de ma vie. » Son irritabilité avait augmenté, maintenant ; était devenue une franche hostilité.
Iran répliqua : Juste ces pauvres andis. »
— Je remarque que tu n’as jamais hésité à dépenser l'argent de la prime que je ramène, pour t’offrir ce qui attire momentanément ton attention. »

*

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La traduction de Serge Quadruppani

1

Le déclic de l’orgue d’humeur situé près de son lit réveilla Rick Deckard. Agréablement surpris, comme chaque jour, par la qualité de son éveil, il se dressa dans son lit puis, debout dans son pyjama multicolore, il étira ses membres. Dans le lit jumeau, sa femme Iran ouvrit des yeux gris sans joie, cligna deux ou trois fois des paupières en grognant puis referma les yeux.

— Tu n’as pas réglé ton Penfield assez haut, lui fit-il observer. Je vais t’arranger ça, et tu te sentiras bien réveillée…
— Touche pas à mon orgue ! (Sa voix était pleine de rancœur.) Je ne veux pas me réveiller.

Il s’assit à côté d’elle, se pencha et lui expliqua doucement :
— Si tu règles la décharge de manière à ce qu’elle soit assez forte, tu seras heureuse de te réveiller. C’est tout l’intérêt de la chose ! Tu mets le bouton sur C et tu atteins d’un seul coup la conscience éveillée. Comme moi.

Parce qu’il se sentait bien disposé à l’égard du monde entier — il avait réglé sous propre appareil sur D —, il caressa la pâle épaule nue.

— Retire ta sale patte de flic sur mon épaule.
— Je ne suis pas un flic !

Il se sentait irrité. Ça ne correspondait absolument pas au réglage de son orgue d’humeur.

— C’est vrai, répliqua sa femme, les yeux toujours fermés, tu n’es qu’un assassin à la solde des flics.
— Jamais de ma vie je n’ai tué un seul être humain.
Il était plus qu’irrité, maintenant, carrément hostile.
— Non, bien sûr. Rien que ces pauvres androïdes
— N’empêche que tu n’as jamais eu le moindre scrupule à dépenser le fric des primes pour satisfaire tes caprices.

*

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La traduction de Sébastien Guillot

1

Ce fut le déclic de l’orgue d’humeur situé près de son lit qui réveilla Rick Deckard. Surpris — ça le surprenait toujours de se retrouver éveillé sans préavis —, il s’extirpa de son lit, se redressa dans son pyjama multicolore et s’étira. Iran, son épouse, ouvrit alors ses tristes yeux gris, battit des paupières, puis les referma dans un grognement.

« Tu règles ton Penfield trop bas, lui dit-il. Je vais changer le réglage, ça va te réveiller et…
— Ne touche pas à mes réglages. » Sa voix recelait une aigreur glaciale. « Je ne veux pas être réveillée. »

Il se rassit sur le lit et se pencha sur elle. « Si tu mets l’alarme suffisamment fort, lui expliqua-t-il, tu seras heureuse de te réveiller : c’est tout l’intérêt de la chose. Sur C, tu atteins d’un seul coup la conscience éveillée. Comme moi. » Aimablement, parce qu’il se sentait bien disposé à l’égard du monde — il avait choisi D pour lui-même —, il se mot à tapoter l’épaule pâle de sa femme.

« Ôte tes sales pattes de flic de là, cracha Iran.
— Je ne suis pas un flic. » Il se sentait irrité, à présent, alors qu’il n’avait pas programmé pareil sentiment.
« Non, tu es encore pire, lui dit son épouse, les yeux toujours fermés. Un meurtrier payé par les flics.
— Je n’ai jamais tué un seul être humain de toute ma vie. » Son irritabilité s’était muée en franche hostilité.
« Juste de pauvres andros.
— Je ne crois pas avoir remarqué chez toi la moindre hésitation à dépenser l’argent des primes que je rapporte à la maison pour satisfaire le moindre de tes caprices. »

***

Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.

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ImageFeu orange Blu-ray / DVD

Barbarella, Queen of the Galaxy (1968)
Traduction du titre original : Barbarella, reine de la Galaxie.

Sorti aux USA le 10 octobre 1968.
Sorti en Angleterre le 18 octobre 1968.
Sorti en France le 25 octobre 1968.
Sorti en blu-ray américain le 3 juillet 2012 (multi-régions, version et sous-titres français inclus).
Sorti en blu-ray français le 31 décembre 2012.

De Roger Vadim (également scénariste), sur un scénario de Terry Southern, Vittorio Bonicelli, Clement Biddle Wood, Brian Degas, Tudor Gates ; d'après la bande dessinée de Jean-Claude Forest (également scénariste) et Claude Brulé. Avec Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O'Shea, Marcel Marceau, Claude Dauphin, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Catherine Chevallier. Produit par Dino De Laurentiis .

Pour adultes.

Alors qu’elle vient de retirer sa combinaison spatiale, sous laquelle elle ne portait rien du tout, Barbarella entend son ordinateur de bord annoncer qu’elle est sur le point de receveoir un message vidéo de Dianthus, le Président de la Terre et le Premier Ministre vacationnaire du Système Solaire. Barbarella n’a évidemment pas le temps de se rhabiller et se met au garde-à-vous tandis que le Président apparaît, très satisfait, sur l’écran holographique. Le Président salue Barbarella comme le veut l’usage, en levant la main paume ouverte et en disant « Amour ». Comme Barbarella veut s’habiller, le Président lui assure qu’il ne faut pas qu’elle se dérange : c’est une affaire d’Etat – une affaire non seulement sérieuse, mais également secrète. Cela étonne beaucoup Barbarella. Le président lui demande alors si la super-agente de la Terre a déjà entendu parler d’un jeune scientifique nommé Durand Durand. Comme c’est le cas, le président apprend à Barbarella que Durand Durand a disparu lors d’un voyage vers l’Etoile Polaire, dans les régions non encore cartographiées de Tau Ceti.

Barbarella demande alors pourquoi une telle nouvelle est un secret, et le président explique que Durand Durand est l’inventeur du Rayon Positronique, et qu’il s’agit d’une… arme. Barbarella est très surprise : pourquoi, en effet, quelqu’un voudrait-il inventer une arme ? Le président de la Terre n’en sait rien. Barbarella rappelle que l’Univers est en paix depuis des siècles, mais le président la corrige : seule la partie connue de l’Univers est en paix, et ils ignorent tout de la région de Tau Ceti et de ses habitants. Barbarella demande alors au président s’il pense que les habitants de Tau Ceti vivent encore dans un état primitif d’irresponsabilité névrosée – et c’est exactement le cas. Et s’ils ont appris du jeune scientifique le terrible secret du Rayon Positronique, cela pourrait leur donner le pouvoir de détruire l’union aimante de l’univers.

Barbarella est choquée : cela pourrait mener à une insécurité archaïque et à la… Elle n’ose même pas prononcer le mot, alors le président complète pour elle : à la guerre ! Barbarella n’étant pas certaine de la définition de ce mot, elle demande de préciser s’il s’agit bien d’une compétition égoïste. Et le président insiste : un conflit sanglant entre des tribues entières. Mais Barbarella ne veut pas y croire. Cependant le président ne veut prendre aucun risque, et comme il faut faire quelque chose, et cela veut dire que c’est à Barbarella d’intervenir, car le président de la Terre n’a ni armée, ni police, et ne peut pas se passer de l’orchestre présidentiel. Et à côté de cela, Barbarella est une astro-navigatrice deux fois cinq étoiles. La mission de Barbarella sera donc de trouver Durand Durand et d’utiliser tout ses talents incomparables pour préserver la sécurité des étoiles et de sa propre planète.

Puis le président montre à Barbarella la seule photo qu’ils ont de Durand Durand : âge 26 ans, yeux noisette, plutôt beau garçon. En fait, sur la photo floue et sale, il porte un casque et, à contre-jour, on ne distingue rien de ses traits. Barbarella déclare alors qu’elle ne pense pas qu’elle sera en mesure de reconnaître Durand Durand. Alors le président lui remet par téléportation un détecteur portable d’ondes mentales : quand elle voudra détecter la présence de Durand Durand, elle n’aura qu’à presser un bouton et l’appareil émettra de la lumière. Puis le président lui téléporte toutes sortes d’armes bizarres récupérées au musée, et c’est la fin de la communication. Barbarella est très critique : la voilà armée comme un sauvage nu. Puis elle lance l’accélération de son vaisseau spatial dans le continuum spatial, et selon l’ordinateur Alfie, ils entreront dans le champ gravitationnelle de Tau Ceti dans 154 heures et 50 minutes. Alors Barbarella décide d’aller dormir pendant 154 heures et souhaite une bonne nuit à son ordinateur, qui 154 heures plus tard, la réveille avec une chansonnette, pour qu’elle prenne son repas : un verre rempli d’un liquide violet. Cependant, après le déjeuner, le vol traverse des perturbations gravitiques, et malgré les systèmes de sécurité, tout tombe en panne, et quand Barbarella prend les commandes manuelles, elle écrase son vaisseau sur une banquise d'une planète inconnue, à l’air heureusement respirable.

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

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Tous à Zanzibar, le roman de 1968 Feu vert livre / BD

Ici la page amazon.fr du roman poche Tous à Zanzibar 

Stand On Zanzibar (1968)
Traduction du titre original : Debout, Zanzibar !

Sorti en Angleterre en septembre 1968 chez DOUBLEDAY UK (grand format).
Sorti en France en juillet 1972 chez LAFFONT FR (grand format, traduction de Didier Pemerle)

De John Brunner.

3 mai 2010, Norman Niblock House est le nouveau vice-président  adjoint responsable du personnel et du recrutement à la General Technics. Interrompu en plein milieu d'un étrange repas d'affaire avec Georgette Tallon Buckfast, le grand manitou de sa compagnie et l'ex ambassadeur américain au Béninia, House neutralise froidement une fille de Dieu. Celle-ci, au cours d'une visite touristique, avait tenté de démolir Shalmanaser, un super-ordinateur conscient (?) à coups de hache.

Mais House n'est pas au bout de ses peines : son colocataire, Donald Hogan découvre qu'une maîtresse de passage a enregistré leur conversation sur les possibles projets de la General Technics au Béninia. Plus tard, après que tous deux aient été pris dans une émeute, Hogan avoue à House qu'il est lui aussi un espion. Est-ce la raison pour laquelle il est immédiatement réaffecté au service actif par les services secrets ?

***

> Un must de la Science-Fiction, sur le thème de la surpopulation. Ne vous laissez pas désorienter par le "zapping littéraire" de Brunner : entre les publicités, les tableaux récapitulatifs, les scénettes et les inventaires, se cache un roman de facture beaucoup plus classique, plus accessible qu'il n'y parait, et surtout très pertinent.

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Tous à Zanzibar, le roman de 1968 Tous à Zanzibar, le roman de 1968

Tous à Zanzibar, le roman de 1968  Tous à Zanzibar, le roman de 1968 

Tous à Zanzibar, le roman de 1968  Tous à Zanzibar, le roman de 1968

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(traduction au plus proche)

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LE MODE INNIS

(paragraphe précédent de la citation coupé par John Brunner)

L'Homme typographique peut s'exprimer mais se révèle incapable de déchiffrer les liens d'imbrication de la technologie de l'imprimerie

(Harold) Innis, dans ses travaux plus récents s'attaquait à des imbrications plutôt qu'à des suites d'évènements pour décrire leurs rapports. Dans ses travaux plus anciens, comme le Commerce de la fourrure au Canada, il avait été un organisateur conventionnel d'arguments en paquets d'éléments de points de vue inertes, statiques. Comme il commençait à comprendre le pouvoir de conditionnement des médias à imposer leurs affirmations gratuites de manière subliminale, il se mobilisa pour tenir compte de l'influence mutuelle des médias et des civilisations : "Le progrès dans les moyens de communication tout comme l'absurdité du pont qui séparait les deux pays (Canada et USA)compensaient la hausse des difficultés à se comprendre. Le câble (du télégraphe) poussait au rapprochement des langages et facilitait des échanges toujours plus grands entre la langue anglaise et américaine. Dans le vaste domaine de la fiction anglo-saxonne, l'influence des journaux, du cinéma et de la radio déterminait à l'évidence les meilleurs ventes tout en créant une classe à part de lecteurs qui n'auraient que peu de chance de communiquer entre eux." Innis peut facilement décrire les liens entre les formes littéraires et non littéraires exactement comme dans la citation précédente où il parlait des liens entre la standardisation du vocabulaire et la montée des états militaires nationalistes.

(fin du paragraphe coupé).

Il n'y a rien d'obstiné ou d'arbitraire à propos du mode d'expression de (Harold) Innis. Serait-il traduit en prose à point de vue, non seulement il demanderait beaucoup de lignes, mais la clarté apporté aux liens entre les systèmes seraient aussi perdu. Innis sacrifia le point de vue et la gloire personnelle à réalisation d'un besoin urgent de clarté. Un point de vue peut être un luxe dangereux quand il est substitué à la pertinence et la compréhension. Comme Innis gagnait en clairvoyance, il abandonna tout pur point de vue dans la transmission de la connaissance. Quand il inter-connecte le progrès de la presse à vapeur avec "le renforcement des vocabulaires" et la montée des nationalismes et des révolutions, il ne rapporte pas le point de vue de quelqu'un et encore moins le sien. Il construit un graphe en mosaïque, ou galaxie perspicace... Innis ne fait aucun effort pour "mettre en mots" les inter-connexions des composantes de sa galaxie. Il n'offre aucun plat préparé dans ses derniers travaux, seulement des kits à cuisiner soi-même.

—Marshall McLuhan, La galaxie Gutenberg.

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SCANALYSE MON NOM

Indicatif SON: "Bienvenue sur SCANALYSE, l'unique focus triquodien de la grande grande actu par Engrelay Satelsery, INvétéré, INdépendant, INstantané, INterface entre vous et votre monde!"

***

(texte original)

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THE INNIS MODE

(paragraphe original précédant la citation, coupé par John Brunner)

Typographic man can express but is helpless to read configurations of print technology

Innis in his later work tackled configurations rather than sequences of events in their interplay. In his earlier work, like The Fur Trade in Canada, he had been a conventional arranger of evidence in perspective packages of inert, static components. As he began to understand the structuring powers of media to impose their assumptions subliminally, he strove to record the interaction of media and cultures: “Improvements in communication, like the Irish bull of the bridge which separated the two countries, make for increased difficulties of understanding. The cable compelled contraction of language and facilitated a rapid widening between the English and American languages. In the vast realm of fiction in the Anglo-Saxon world, the influence of the newspaper  the cinema and the radio has been evident in the best seller and the creation of special classes of readers with little prospect of communication between them."  Innis is here speaking with ease of the interplay among literary and non-literary forms exactly as in the earlier quotation he was speaking of the interplay between the mechanization of the vernaculars and the rise of military, nationalist states.

(fin du paragraphe original précédant la citation, coupé par John Brunner)

There is nothing wilful or arbitrary about the Innis mode of expression. Were it to be translated into perspective prose, it would not only require huge space, but the insight into the modes of interplay among forms of organisation would also be lost. Innis sacrificed point of view and prestige to his sense of the urgent need for insight. A point of view can be a dangerous luxury when substituted for insight and understanding. As Innis got more insight he abandoned any mere point of view in his presentation of knowledge. When he interrelates the development of the steam press with “the consolidation of the vernaculars” and the rise of nationalism and revolution he is not reporting anybody’s point of view, least of all his own. He is setting up a mosaic configuration or galaxy for insight … Innis makes no effort to “spell out” the interrelations between the components in his galaxy. He offers no consumer packages in his later work, but only do-it-yourself kits.

—Marshall McLuhan: The Gutenberg Galaxy

context (1)

SCANALYZE MY NAME

Stock cue SOUND: “Presenting SCANALYZER, Engrelay Satelserv’s unique thrice-per-day study of the big big scene, the INdepth INdependent INmediate INterface between you and your world!”

***

(traduction de Didier Pemerle, 1972)

CONTEXTE 0

LA MÉTHODE D'INNIS

Il n'y a rien d'arbitraire ou de forcé dans le mode d'expression d'Innis. Si on le traduisait en prose perspective, non seulement faudrait-il beaucoup d'espace, mais on perdrait les intuitions, les coups de sonde à l'intérieur des modes d'interaction des formes d'organisation. Parce qu'il ressentait le besoin pressant de ce genre de pénétration, Innis a sacrifié point de vue et prestige. Un point de vue peut devenir un luxe dangereux, si on le substitue à la perspicacité et à la compréhension. A mesure qu'il voyait clair, Innis a complètement cessé d'utiliser les simples points de vue pour exprimer son sujet. Lorsqu'il relie étroitement l'invention de la presse mue à la vapeur et l'"unification des langues vulgaires" avec la montée du nationalisme et de l'esprit révolutionnaire, il n'exprime pas le point de vue de qui que ce soit, et encore moins le sien. Il compose, par la méthode des mosaïques, une configuration, ou galaxie, destinée à illuminer la question... Innis, toutefois, ne se fatigue pas à "déchiffrer" les interrelations des éléments de la galaxie. Ses deniers travaux ne sont pas des produits prêts à être consommés, mais des objets "à faire soi-même"...

Marshall McLuhan, La galaxie Gutenberg.

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La dimension des miracles, le roman de 1968 Feu vert livre / BD

Dimension Of Miracles (1968)

Sorti aux USA en juin 1968 chez DELL BOOKS US.
Sorti en France en 1973 chez ROBERT LAFFONT FR (traduction de Guy Abadia).
Sorti en France en mai 1989 chez LE LIVRE DE POCHE FR (couverture de Lerond)
Sorti en France le 1er novembre 2009 chez LE LIVRE DE POCHE FR.

De Robert Sheckley.

Suite à une erreur informatique, Tom Carmody, un fonctionnaire malchanceux, gagne le premier prix de la Loterie Galactique, alors qu'en tant qu'humain de la Terre, il n'était pas censé pouvoir participer au jeu. Dépourvu de l'instinct galactique, il est incapable de retrouver le chemin de la Terre et se retrouve poursuivi par un prédateur qui veut le détruire. Toujours serviables, les organisateurs de la Loterie le transportent alors de Terre alternative en Terre alternative, espérant qu'il retrouvera bien un jour la sienne.

La dimension des miracles, le roman de 1968 La dimension des miracles, le roman de 1968

La dimension des miracles, le roman de 1968  La dimension des miracles, le roman de 1968

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(traduction au plus proche)

Cela avait été une journée typiquement frustrante. Carmody était allé au bureau, avait tièdement dragué Mademoiselle Gibbon, avait respectueusement contredit M. Wainbock, et passé quinze minutes avec M. Blackwell à discuter des pronostics quant à l'équipe de football américain des Géants...

***

(texte original)

PART ONE
The Departure from Earth

CHAPTER 1

It had been a typically insatisfatory day. Carmody had gone to the office, flirted midly with Miss Gibbon, disagreed respectfully with Mr Wainbock, and spent fifteen minutes with Mr Blackwell, discussing the outlook for the football Giants...

***

(traduction de Guy Abadia)

PREMIÈRE PARTIE

LE DÉPART DE LA TERRE

I

La journée avait été très peu satisfaisante, comme à l'accoutumée. Carmody était allé au bureau, avait plus ou moins flirté avec Miss Gibbon, respectueusement apporté la contradiction à Mr. Wainbock, et passé quinze minutes avec Mr. Blackwell à supputer les chances des Géants à la prochaine rencontre de football...

***