Un crime dans la tête, le film de 1962Feu vert cinéma

Ici la page Amazon.fr du blu-ray américain multi-régions avec piste française d'un Crime dans la tête (1962)

Ici la page Amazon.fr du DVD français d'un Crime dans la tête (1962)

The Manchurian Candidate (1962)
Traduction du titre original: le candidat manchou.

Sorti aux USA le 24 octobre 1962.
Sorti en France le 23 novembre 1962.
Sorti en blu-ray américain le 1er février 2011 (multi-régions, version et sous-titres français inclus).

De John Frankenheimer. Avec Frank Sinatra, Laurence Harvey, Janet Leigh, Angela Lansbury, Henry Silva, James Gregory, Leslie Parrish, John McGiver, Khigh Dhiegh. D'après le roman de Richard Condon.

Pour adultes et adolescents

La Corée, 1952. Dans un bar enfumé, rempli de soldats américains prenant du bon temps avec des entraîneuses locales, un officier, Raymond Shaw, débarque et donne un coup de sifflet : il rappelle les soldats débraillés pour une mission d’infiltration au-delà des lignes ennemis. Ils sont guidés de nuit par un coréen à travers les marécages et les sables mouvants, mais alors qu’ils contournent un obstacle selon ses recommandations, tout le commando est surpris par une bande de soldats russes qui les endorment et les chargent dans un hélicoptère.

Plus tard, sur un aéroport américain, une fanfare et une foule acclame Raymon Shaw après avoir reçu la médaille d’honneur du président des états-unis : Shaw revient dans sa ville natale, et la réception a été organisé par sa mère envahissante, qui utilise son fils pour aider la campagne de son mari Johnny Iselin, beau-père de Shaw, qui veut devenir sénateur. Shaw est furieux, et dans la limousine, il insulte son beau père et en retour sa mère lui rappelle tout ce qu’elle a fait pour lui.
Shaw a reçu la médaille pour avoir sauvé les neuf soldats de sa patrie, et trois jours après leur kidnapping, avoir réussi à les ramener de l’autre côté des lignes ennemis. Comme lui, sa mère et son beau-père ont embarqué à bord d’un avion privé, Raymond Shaw retire sa médaille et annonce qu’il ne rentrera pas chez eux : il retourne à New-York travailler avec un patron de presse, Mr. Holborn Gaines. La mère de Raymond est indignée : pour elle, Gaines est un communiste qui a osé dénigrer son mari. Raymond répond que Gaines et lui ont au moins en commun leur mépris pour sa mère et son beau-père.

La guerre en Corée est terminée, mais le second de Raymond Shaw, Bennett Marco, fait encore des cauchemars à répétition, et des cauchemars vraiment bizarres : il est assis avec tous les membres de son commando derrière une honorable conférencière d’une association féminine passionnée d’horticulture, devant un public de dames respectables fumant et mangeant des petits gâteaux, prenant des notes. La dame disserte sans fin sur la culture des Hortensias. Sauf qu’à un moment, la conférencière devient un asiatique chauve en costume cravate, qui présente les membres du commando comme les sujets de démonstrations d’une technique de conditionnement par hypnose. Devant les honorables dames, l’officier – ou la conférencière en horticulture commence par présenter les différents jeux auxquels leurs scientifiques se sont livrés : faire croire à un des membres du commando qu’il fume, ou à un autre qu’il joue au carte. Puis l’un des militaires étrangers qui assiste à la conférence demande une démonstration plus sérieuse : Raymon Shaw doit tuer avec ses mains un membre de son commando. On lui demande de proposer son meilleur ami, il propose Marco, mais celui-ci est indispensable à la suite de l’opération, donc on lui demande un autre nom, et il donne celui d’Ed Mavole. L’asiatique lui demande de prendre un garrot et d’aller étrangler jusqu’à la mort son ami. Shawn se lève et très poliment va se placer derrière la chaise du soldat, qui, lorsque Shawn commence à lui passer le garrot au cou, proteste. Mais l’asiatique lui demande de se montrer raisonnable, et Ed Mavole accepte. Alors Raymond Shaw étrangle Ed Mavole, et Bennett Marco se réveille de son cauchemar en hurlant. Or Mavole est l’un des deux seuls membres du commando qui n’est jamais revenu.

Marco finit par parler de ses cauchemars à un conseil d’experts militaires, incrédules : Shaw est au-dessus de tout soupçons, même Marco lui-même le considère comme l’être humain le plus gentil, le plus brave, le plus chaleureux et le plus merveilleux qu’il ait connu de sa vie. La réunion se conclut par la conclusion du comité selon laquelle le Major Marco souffre du traumatisme des 18 mois d’action en Corée, et Marco est réassigné à un poste moins stressant, attaché de presse.

Un crime dans la tête,le film de 1962 photo

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James Bond 007 contre Docteur No, le film de 1962Feu vert cinéma

Dr. No (1962)

Sorti en Angleterre le 10 octobre 1962.
Sorti en France le 27 janvier 1963.
Sorti aux USA le 8 mai 1963.
Sorti en blu-ray américain le 21 octobre 2008 (Région A, français inclus)
Sorti en blu-ray français le 31 octobre 2008 (Région B, identique à l'édition américaine)

De Terence Young, sur un scénario de Richard Maibaum, Johanna Harwood, Berkely Mather ; adapté du roman de Ian Fleming ; avec Sean Connery, Ursula Andress, Joseph Wiseman, Jack Lord, John Kitzmiller, Bernard Lee, Lois Maxwell, Anthony Dawson, Zena Marshall, Eunice Gayson.

Trois aveugles marchent en fil indienne le long des rues, puis de la route, jusqu’au Queens Club, un club privé fréquenté par de riches anglais. L’un d’eux quitte prématurément sa partie de cartes avec trois autres, pour raisons professionnels selon lui. Cependant, au moment où il monte dans sa voiture, il est abattu de plusieurs balles par les trois aveugles, qui le chargent ensuite immédiatement dans un corbillard arrivé en trombe à côté d’eux. Ailleurs, dans une grande maison, une secrétaire appelle par radio les services secrets londonien. Comme elle s’apprête à transmettre une message, elle s’interrompt et va jeter un coup d’œil dans le salon : elle pousse un cri en apercevant les hommes armés au fenêtre, et elle est abattue. Les hommes dérobent notamment un dossier au nom d’un certain Docteur No. Sans réponse de l’agente W61, l’un des fonctionnaire du MI5, le service de contre-espionnage anglais, donne l’alerte. Un autre agent du MI5 se présente alors à un club de jeu privé cossu londonien où l’on parle français, et demande à rencontrer James Bond. Dans ce club, une certaine Sylvia Trench dépense sans compter à une table où se trouve également James Bond. Prévenu qu’on le demande, Bond quitte la partie, et Sylvia Trench le suit, regrettant qu’il parte si tôt. Bond lui propose de jouer à d’autres jeux tandis qu’il encaisse ses gains massifs, et Sylvia Trench se déclare très intéressée. Il lui laisse sa carte.

Après quoi, Bond – dit 007 – se présente au bureau de M, le chef du MI5, service secret britannique. La secrétaire, Miss Moneypenny, lui reproche de ne jamais l’inviter à dîner, et il flirte avec elle outrageusement. Il est trois heures du matin quand il se présente à son chef, M, qui lui demande quand est-ce qu’il dort et Bond répond, jamais quand il travaille. M informe 007 de la disparition de l’agent Strangway et de sa secrétaire, qui enquêtait pour les américains à cause d’interférences massives avec les communications de Cap Canaveral en provenance de la Jamaïque, entraînant des crashs de missiles et mettant en danger le programme spatial. M lui informe qu’un vol vers Kingston a été réservé pour Bond. M veut savoir ce qui est arrivé à Strangways. Cependant, avant de partir, M impose à Bond de rendre son Beretta – une arme de femme selon le spécialiste du MI5, à faible pouvoir d’arrêt, responsable des récents six mois d’hôpital de Bond. M exige que Bond s’arme d’un Walter PPK à plus fort pouvoir d’arrêt qui statistiquement a réduit les pertes en agents 00 ces derniers mois.

James Bond 007 contre Docteur No, le film de 1962

James Bond 007 contre Docteur No, le film de 1962

James Bond 007 contre Docteur No, le film de 1962

James Bond 007 contre Docteur No, le film de 1962

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La foire des ténèbres, le roman de 1962Feu vert livre / BD

 Ici la page Amazon.fr du roman La foire des ténèbres

Something Wicked This Way Comes (1962)
Traduction du titre original : Quelque chose de tordu vient par ici.

Sorti aux USA en septembre 1962 chez SIMON & SCHUSTER US.
Sorti en France en 1964 chez DENOEL FR.
Sorti en France en 1979 chez DENOEL FR.
Sorti en France le 5 octobre 2006 chez FOLIO FR.

De Ray Bradbury.

Will et Jim sont deux garçons qui vont bientôt avoir 14 ans. Ils habitent la petite ville de Green Town dans l'Illinois, et tandis qu'un orage gronde au loin, un marchand ambulant nommé Tom Fury sonne à leur porte leur offre un paratonnerre, affirmant que ce sera la maison de Jim sera bientôt frappé par la foudre. Jim installe en hâte le paratonnerre, puis vont voir le père de Will, Charles Holloway, le bibliothécaire. En ville tout le monde ressent des sensations curieuses, ignorant encore que celles-ci annonce l'arrivée en ville pour le 24 octobre de la fête foraine de M. Ténèbres.

La foire des ténèbres, le roman de 1962    La foire des ténèbres, le roman de 1962

La foire des ténèbres, le roman de 1962  La foire des ténèbres, le roman de 1962  

La foire des ténèbres, le roman de 1962   La foire des ténèbres, le roman de 1962

  La foire des ténèbres, le roman de 1962  La foire des ténèbres, le roman de 1962

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(Traduction au plus proche)

Arrivées.

1.

Le vendeur de paratonnerre arriva juste avant l'orage. Il descendit la rue de Green Town, dans l'Illinois, tard, un jour nuageux d'octobre, jetant des regards furtifs par dessus son épaule. Quelque part, pas si loin en arrière, de grands éclairs martelaient la terre. Quelque part, un orage telle une énorme bête avec des dents terrifiantes ne pouvait plus être ignoré. Alors le vendeur itinérant faisait sonner et trébucher son gros sac de cuir de pièces détachées de ferraille de grande taille invisibles sinon par la magie de sa langue quand il faisait du porte à porte, jusqu'à ce qu'il arrive enfin à un gazon qui n'allait pas du tout.

Non, pas l'herbe. Le vendeur leva les yeux. C'était plutôt les deux garçons, tout en haut de la douce pente, couchée dans l'herbe. De semblable taille et silhouette, les garçons étaient assis à tailler des brindilles en sifflet, à parler des temps passés et futurs, se réjouissant d'avoir laissé leurs empreintes digitales sur tout objet mobile de Green Town pendant l'été précédent, et leurs empreintes de pied sur tous les sentiers entre ici et le lac, et entre là et la rivière depuis que l'école avait commencé.

"Ho, les garçons!" appela l'homme dont tous les vêtements étaient couleur d'orage. "Vos parents sont là?".

Les garçons secouèrent la tête.

"Z'avez des sous, vous-même ?"

Les garçons secouèrent la tête.

"Hé bien..." Le vendeur avança peut-être de trois pas, s'arrêta et courba les épaules. Soudains, il semblait se rendre compte des fenêtres ou du ciel froid qui regardaient dans son dos. Il se retourna, lentement, reniflant l'air. Le vent secouait les arbres vides. Les rayons du soleil s'engouffraient dans une petite déchirure des nuages, nimbant les quelques feuilles de chênes survivantes tout d'or. Mais le soleil disparut, la petite monnaie était dépensée, l'air soufflait gris; le vendeur frissonna et reprit ses esprits.

Le vendeur remonta à pas lent la pente. "Petit, c'est quoi ton nom?"

Et le premier garçon, dont les cheveux étaient aussi blonds-blancs que le Chardon-Marie, cligna de l'œil, inclina la tête, et regarda le vendeur d'un seul œil aussi ouvert, brillant et clair qu'une goutte de pluie.

"Will, il répondit, William Halloway."

***

(texte original)

Arrivals.

1.

The seller of lightning-rods arrived just ahead of the storm. He came along the street of Green Town, Illinois, in the late cloudy October day, sneaking glances over his shoulder. Somewhere not so far back, vast lightnings stomped the earth. Somewhere, a storm like a great beast with terrible teeth could not be denied. So the salesman jangled and clanged his huge leather kit in which oversized puzzles of ironmongery lay unseen but which his tongue conjured from door to door until he came at last to a lawn which was cut all wrong.

No, not the grass. The salesman lifted his gaze. But two boys, far up the gentle slope, lying on the grass. Of a like size and general shape, the boys sat carving twig whistles, talking of olden or future times, content with having left their fingerprints on every movable object in Green Town during summer past and their footprints on every open path between here and the lake and there and the river since school began.

'Howdy, boys!' called the man all dressed in storm-coloured clothes. 'Folks home?'

The boys shook their heads.

'Got any money, yourselves?'

The boys shook their heads.

'Well - ' The salesman walked about three feet, stopped and hunched his shoulders. Suddenly he seemed aware of house windows or the cold sky staring at his neck. He turned slowly, sniffing the air. Wind rattled the empty trees. Sunlight, breaking through a small rift in the clouds, minted a last few oak leaves all gold. But the sun vanished, the coins were spent, the air blew grey; the salesman shook himself from the spell.

The salesman edged slowly up the lawn. 'Boy, ' he said. 'What's your name?'

And the first boy, with hair as blond-white as milk thistle, shut up one eye, tilted his head, and looked at the salesman with a single eye as open, bright and clear as a drop of summer rain.

'Will,' he said. 'William Halloway.'

***

(Traduction de Richard Walters)

Chapitre premier

Le représentant en paratonnerres arriva, précédant de peu l'orage. On le voyait suivre la grande-rue de Green Town, dans l'Illinois, sous le ciel nuageux d'octobre finissant, jetant des regards à la dérobée par-dessus son épaule. Quelque part, pas tellement loin derrière, d'immenses éclairs frappaient la terre. Quelque part, l'orage, bête énorme aux dents affreuses, était déjà une réalité.

Au bout du bras du représentant ferraillait l'énorme marmotte en cuir où les assemblages désassemblés de ferraille étaient entassés, qu'il assemblait en paroles, de porte à porte. Le représentant finit par arriver à un gazon qui lui fit un drôle d'effet.

L'herbe y poussait normalement partout. Le représentant leva les yeux. Deux garçonnets, tout en haut de la pente douce étaient couchés sur l'herbe. Semblable de taille et d'allure, ils étaient occupés à se tailler des sifflets tout en évoquant le passé et à l'avenir, satisfaits d'avoir laissé leurs empreintes digitales sur tous les objets mobiles de Green Town, au long de l'été écoulé et la trace de leurs pas sur tous les sentiers menant d'ici au lac et de là à la rivière, depuis la rentrée des classes.

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Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962Feu orange cinéma

The Wonderful World of the Brothers Grimm (1962)

Titre complet : The Wonderful World Of The Brothers Grimm (le monde merveilleux des Frères Grimm).

Sorti aux USA le 7 août 1962.
Sorti en France le 13 septembre 1963.
Sorti le 29 mars 2022 en blu-ray américain multi-région coffret deux blu-rays format cinérama restauré chez Warner Archives.

De Henry Levin (pour la partie consacrée aux Frères Grimm), George Pal (pour les contes, également procuteur), sur un scénario de Charles Beaumont, William Roberts et David P. Harmon, d’après la biographie des Frères Grimms de Dr Hermann Gerstne et les contes de Grimm. Avec Laurence Harvey, Claire Bloom, Karl Boehm, Walter Slezak, Oscar Homolka, Barbara Eden, Yvette Mimieux, Russ Tamblyn, Jim Backus, Beulah Bondi, Terry-Thomas, Buddy Hackett.

Pour toute la famille.

(Biographie / Fantastique) Un champ de bataille verdoyant en Europe. Un canon napoléonien fait feu, et au son du clairon, une ligne de soldats en uniforme blanc à la redingote bleue avancent, tandis que sur le côté, six tambours donnent le rythme de leur marche. Sur une colline, trois rangées de fusilleurs s’apprêtent à faire feu : la première à plat-ventre, la seconde un genou à terre, la troisième debout — ils font feu depuis la rangée du haut jusqu’à celle du bas, tandis que les boulets de canons se mettent à pleuvoir. « Au début des années 1800, les bruits effrayants de la guerre secouèrent une fois de plus le cœur de l’Europe. Pas très loin du champ de bataille, un autre genre de bruit, doux et gentil, résonnait, et pourtant il avait poursuivi d’année en année, et s’entendrait encore longtemps après que le bruit des canons et des batailles aient été oubliés. Si vous écoutez attentivement, vous pourrez l’entendre… dès à présent. »

C’est un bourg germanique avec ses toits pointus et ses clochers. Un palais et ses jardins magnifiques, et dans le palais une bibliothèque splendide. Deux jeunes hommes écrivent à la plume, chacun à leur bureau marqueté, séparés par une mappemonde. Ce bruit, c’est le grattement des plumes d’oie sur le papier. sUn vieil homme s’approche en catimini dans le dos du plus jeune des deux frères, faisant signe à l’autre de ne rien dire. Le jeune, tout aux aventures qu’il est en train de rédiger, sourit et grimace comme un enfant.

Le vieil homme toussote, le jeune homme sursaute et tente de cacher ce qu’il était en train d’écrire, et l’autre de demander : « eh bien, comment se passe votre travail aujourd’hui ? ». Le jeune homme s’excuse, il ne savait pas que le vieil homme — Monsieur Gruber — était là. Celui-ci demande si sa présence dérange le jeune homme : les mains de celui-ci tremblent. C’est le grand frère qui répond que son petit frère ne se sent pas bien, sa santé n’est vraiment pas… Et pourtant il continue de travailler, s’étonne Gruber : quel dévouement héroïque à sa tâche. Ce n’est rien, assure le jeune homme. Au contraire, assure Gruber, sa Grâce, le Duc (dont le portrait dans une pose guerrière est accroché au fond de la pièce), lui en sera le plus reconnaissant, et trouvera le moyen de lui en témoigner.

Gruber demande alors à examiner le fruit du labeur du jeune homme. Mais celui-ci ne le veut pas : ce n’est pas complet ! et le grand frère de renchérir : il vaut mieux que Gruber attende la remise du manuscrit entier. Gruber refuse. Comme le jeune homme tend une page, Gruber la repose et fouille dans les papiers sur le bureau, trouve une page qu’il commence à lire : « …et comme il tomba, il cessa d’être une grenouille, et se transforma en prince, avec des yeux merveilleux et gentils. » Le jeune frère Grimm est tout rouge, l’aîné regarde ailleurs en se croisant les bras. Gruber demande alors quand est-ce que cela est arrivé dans l’histoire familiale du Duc. Le jeune Grimm s’explique avec hésitation : en fait, il avait entendu cette petite histoire, et comme elle était encore fraîche dans son esprit, il avait pensé emprunter quelques minutes sur son travail pour la copier. Gruber s’emporte : il appelle cela « emprunter ». Lui appelle cela « voler », et de déchirer la feuille : il vole le Duc qui le paye pour écrire l’histoire de sa famille. Et quand il vole le duc, il commet un crime qui pourrait l’envoyer derrière les barreaux comme n’importe quel autre voleur. Puis Gruber demande s’il a besoin d’ajouter autre chose, avant de quitter la pièce.

Le jeune homme se lève et récupère les bouts de papier déchiré dans la corbeille. Plus tard, dans la rue pavée, il demande à son frère aîné Jacob de ne pas être en colère, parce que la colère empoisonne l’esprit et acidifie l’estomac. Jacob répond à son petit frère Wilhelm qu’ils vivent une époque périlleuse : le travail est difficile à trouver, l’argent rare. Wilhelm le jure, sa parole d’honneur qu’il est un homme changé. Mais Jacob n’en démord pas : Wilhelm a des responsabilités : une épouse, ses enfants. Wilhelm répond que son grand frère a absolument raison. Mais il a entendu cette, cette histoire merveilleuse, du vieux vendeur de fleurs… Jacob n’en veut rien entendre. Mais Wilhelm poursuit : à propos de cette belle princesse avec une balle en or, la balle tombe dans le puits, et elle pense l’avoir perdue, quand soudain une grenouille offre de la lui rapporter, mais seulement si elle invite la grenouille à dîner !

Deux commères qui les ont entendu remarquent que le monde entier pourrait être en feu et Wilhelm n’en sentirait toujours pas la fumée. Or, Wilhelm, qui les a entendues, a rebroussé chemin. Il les salue d’un doigt à la visière de sa casquette et leur répond que, pardon, mais il est capable de sentir la fumée, et la poudre à canon. Et il se lance dans une tirade tandis que les passants s’attroupent autour d’eux : vrai, le monde entier est en guerre, le sang coule partout…

Jacob tente de rappeler à l’ordre son petit frère, mais celui-ci poursuit : , du vrai sang, et non celui d’un dragon, qui n’est pas dangereux, ni le philtre d’une sorcière qui pourrait changer une vieille moche en une merveilleuse princesse : ça, c’est son monde à lui, et si ces dames préfèrent le leur, il les prie de se le garder pour elle, avec sa plus tendre bénédiction et son plus cordial bonjour.

La petite foule éclate de rire, et la plus petite des commères déclare à son amie qu’elle pense honnêtement que l’esprit du jeune homme lui échappe. La grande répond que cet esprit est déjà parti, et qu’il ne reviendra jamais. Quant à Wilhelm, ayant repris sa marche au côté de son frère, il garantit que c’était là le dernier souffle du vieux Wilhelm, et désormais, il le verra bien. Un homme à son perron interpelle Jacob qui doit aller voir ce qu’il veut. Mais Wilhelm parti acheter du pain est immédiatement arrêté par une vieille rosière. Comme il refuse de lui acheter une rose, elle lui promet une autre histoire, celle d’un petit homme bizarre qui file de l’or à partir de la paille. Wilhelm commence par refuser, puis il ne peut s’empêcher de revenir… L’homme de son côté — M. Stossel — reproche à Jacob d’écrire des histoires trop sombre et lui propose un remède : une admiratrice qui attendait dans le cabinet de lecture (la librairie), Mademoiselle Heinrich, qui réclame une dédicace d’un livre en fait rébarbatif sur les anciennes lois.

Mais comme Mademoiselle Heinrich s’en va, M. Stossel s’emporte : Jacob n’écrit que des livres que personne ne veut lire : il faudra qu’il écrive des romances — mais Jacob avoue ne rien comprendre aux femmes. Or Stossel veut des récits à propos de femmes.

Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

Le monde merveilleux des contes de Grimm, le film de 1962

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