La quatrième dimension, la série de 1959
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Ici la page Amazon.fr du blu-ray français de la saison 1 de la Quatrième dimension (1959)
The Twilight Zone (1959)
Diffusé aux USA à partir du 2 octobre 1959 sur CBS US.
Diffusé en France en 1965 sur l'ORTF (quelques épisodes de la saison 1).
Diffusé sur TF1 dans Temps X, puis dans La Une est à vous (tout sauf la saison 4 aux épisodes de 50 minutes et le pilote de 1958).
Sortie de la saison 1 en blu-ray aux USA le 14 septembre 2010 (région A seulement).
Sortie de la saison 2 en blu-ray aux USA le 16 novembre 2010 (région A seulement).
Sortie de la saison 3 en blu-ray aux USA le 15 février 2011 (région A seulement).
Sortie de la saison 4 en blu-ray aux USA le 17 mai 2011(région A seulement).
Sortie de la saison 5 en blu-ray aux USA le 30 août 2011(région A seulement).
Sortie de la saison 1 en blu-ray français le 25 octobre 2011 (région B, lisible en France, image légèrement moins bonne que le blu-ray américain car plus compressée, quelques bonus manquants).
Sortie de la saison 2 en blu-ray français le 31 janvier 2012 (région B, lisible en France, image légèrement moins bonne que le blu-ray américain car plus compressée, quelques bonus manquants).
De Rod Serling.
Il y a une cinquième dimension, au-delà de ce qui est humainement connu. C’est une dimension aussi vaste que l’Espace, et aussi atemporelle que l’Infini. C’est la frange entre la Lumière et l’Ombre, entre la Science et la Superstition et elle se trouve couchée entre l’abîme de ses peurs de l’être humain et le sommet de sa connaissance. C’est la dimension de l’Imagination. C’est une étendue que nous appelons la Zone du Crépuscule.
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Saison 1 (1959 - 36 épisodes de 25 minutes).
The Twilight Zone S01E01: Solitude (ou La Ville déserte) (Where Is Everybody?)
The Twilight Zone S01E02: Pour les anges (One for the Angels)
The Twilight Zone S01E03: La Seconde Chance (Mr. Denton on Doomsday)
The Twilight Zone S01E04: Du succès au déclin (The Sixteen-Millimeter Shrine)
The Twilight Zone S01E05: Souvenir d'enfance (Walking Distance)
The Twilight Zone S01E06: Immortel, moi, jamais ! (Escape Clause)
The Twilight Zone S01E07: Le Solitaire (The Lonely)
The Twilight Zone S01E08: Question de temps (Time Enough at Last)
The Twilight Zone S01E09: La Poursuite du rêve (Perchance to Dream)
The Twilight Zone S01E10: La Nuit du jugement (Judgment Night)
The Twilight Zone S01E11: Les Trois Fantômes // Individus non identifiés (And When the Sky Was Opened)
The Twilight Zone S01E12: Je sais ce qu'il vous faut (What You Need)
The Twilight Zone S01E13: Quatre d'entre nous sont mourants (The Four of Us Are Dying)
The Twilight Zone S01E14: La Troisième à partir du soleil (Third from the Sun)
The Twilight Zone S01E15: La Flèche dans le ciel (I Shot an Arrow Into the Air)
The Twilight Zone S01E16: L'Auto-stoppeur (ou Le Voyageur) (The Hitch-Hiker)
The Twilight Zone S01E17: La Fièvre du jeu (The Fever)
The Twilight Zone S01E18: Le Lâche // Le Dernier Vol (The Last Flight)
The Twilight Zone S01E19: Le Testament Pourpre de la Guerre Sanglante (The Purple Testament, Infanterie "Platon")
The Twilight Zone S01E20: Requiem (Elegy)
The Twilight Zone S01E21: Image dans un miroir (Mirror Image)
The Twilight Zone S01E22: Les Monstres de Maple Street (The Monsters Are Due on Maple Street)
The Twilight Zone S01E23: Un monde différent (A World of Difference)
The Twilight Zone S01E24: Longue vie, Walter Jameson (Long Live Walter Jameson)
The Twilight Zone S01E25: Tous les gens sont partout semblables (People Are Alike All Over)
The Twilight Zone S01E26: Exécution (Execution)
The Twilight Zone S01E27: Le Vœu magique (The Big Tall Wish)
The Twilight Zone S01E28: Enfer ou Paradis (A Nice Place to Visit)
The Twilight Zone S01E29: Cauchemar (Nightmare as a Child)
The Twilight Zone S01E30: Arrêt à Willoughby (A Stop at Willoughby)
The Twilight Zone S01E31: La Potion magique (The Chaser)
The Twilight Zone S01E32: Coup de trompette (A Passage for Trumpet)
The Twilight Zone S01E33: Un original (Mr. Bevis)
The Twilight Zone S01E34: Neuvième Étage (The After Hours)
The Twilight Zone S01E35: Le Champion (The Mighty Casey)
The Twilight Zone S01E36: Un monde à soi (A World of His Own)
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Saison 2 (1960-1961)
The Twilight Zone S02E01: King Neuf sans retour (King Nine Will Not Return)
The Twilight Zone S02E02: L'Homme dans la bouteille (The Man in the Bottle)
The Twilight Zone S02E03: L'Homme et son double (Nervous Man in a Four Dollar Room)
The Twilight Zone S02E04: Allez-vous-en, Finchley ! (A Thing About Machines)
The Twilight Zone S02E05: L'Homme qui hurle (The Howling Man)
The Twilight Zone S02E06: L'Œil de l'admirateur (The Eye of the Beholder)
The Twilight Zone S02E07: Les Prédictions (Nick of Time)
The Twilight Zone S02E08: Les Robots du docteur Loren (The Lateness of the Hour)
The Twilight Zone S02E09: Retour vers le passé (The Trouble With Templeton)
The Twilight Zone S02E10: Futurographe (ou Une curieuse caméra) (A Most Unusual Camera)
The Twilight Zone S02E11: La Nuit de Noël (Night of the Meek)
The Twilight Zone S02E12: Poussière (Dust)
The Twilight Zone S02E13: Le Retour (Back There)
The Twilight Zone S02E14: Rien que la vérité (The Whole Truth)
The Twilight Zone S02E15: Les Envahisseurs (The Invaders)
The Twilight Zone S02E16: Un sou pour vos pensées (A Penny for Your Thoughts)
The Twilight Zone S02E17: Sans escale de vie à trépas (Twenty-Two)
The Twilight Zone S02E18: L'Odyssée du vol 33 (The Odyssey of Flight 33)
The Twilight Zone S02E19: M. Dingle (ou Le Surhomme) (Mr. Dingle, the Strong)
The Twilight Zone S02E20: Parasites (Static)
The Twilight Zone S02E21: Le Manipulateur (The Prime Mover)
The Twilight Zone S02E22: Conversation avec l'au-delà (Long Distance Call)
The Twilight Zone S02E23: Au bord du gouffre (ou La Piste de l'ouest) (A Hundred Yards Over the Rim)
The Twilight Zone S02E24: Rendez-vous dans un siècle (The Rip Van Winkle Caper)
The Twilight Zone S02E25: Le silence est d'argent (The Silence)
The Twilight Zone S02E26: Peine capitale (Shadow Play)
The Twilight Zone S02E27: L'Esprit et la Matière (The Mind and the Matter)
The Twilight Zone S02E28: Y a-t-il un martien dans la salle ? (Will the Real Martian Please Stand Up?)
The Twilight Zone S02E29: L'Homme obsolète (The Obsolete Man)
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Saison 3 (1961-1962)
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Saison 4 (1963)
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Saison 5 (1963-1964, saison finale)
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette série télévisée.
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Bell, Book and Candle, L'adorable voisine, le film de 1958
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Bell, Book and Candle (1958)
Titre français : L'adorable voisine.
Sorti en Angleterre le 4 décembre 1958.
Sorti aux USA le 25 décembre 1958.
Sorti en France le 10 mars 1959.
Sorti en blu-ray américain TWILIGHT TIME US limité à 3000 exemplaires, épuisé.
Sorti en blu-ray espagnol RESEN ES le 5 mars 2014.
Sorti en blu-ray américain SONY US le 28 janvier 2020.
Sorti en blu-ray anglais MEDIUMRARE UK le 13 novembre 2023.
De Richard Quine, sur un scénario de Daniel Taradash, d'après la pièce de théâtre de 1950 de John Van Druten avec James Stewart, Kim Novak, Jack Lemmon, Ernie Kovacs, Hermione Gingold, Elsa Lanchester, Janice Rule, Philippe Clay.
Pour adultes et adolescents.
(Comédie romantique fantastique) New-York, la neige tombe drue tandis que les passants se pressent pour leurs préparatifs de Noël, passant sans la remarquer devant la vitrine d’une certaine Gillian Holroyd, antiquaire spécialisée dans l’art primitif de l’Afrique Océanique — la vitrine et la boutique sont remplis de fétiches de toutes tailles et formes. Une tapisserie aux frises d’antilopes blanches sur bandes rouges et noires est pendue au mur et il y a même une tête coupée en terre cuite peinte avec de courtes dreadlocks. D’autres fétiches ont encore leur barbe ou leur pagne de paille… et il y a aussi des instruments de musique, comme un tambour.
Et posé sur une étagère, tel un objet d’art comme un autre, un chat siamois aux yeux bleus clairs, qui ne tarde pas à sauter d’un seul bon depuis son poste d’observation, jusque sur l’épaule d’une jolie femme aux cheveux platines à blouse rouge, pantalon noir, qui se met à marcher le long de ses présentoirs. La femme soupire : « oh, Pye, Pye, Pyewacket, qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? pourquoi je me sens comme ça ? C’est tellement routinier ! La même affaire jour après jour, les mêmes gens... »
Elle éteint l’éclairage d’un présentoir en abaissant un interrupteur sur le côté du présentoir. « Oh, je sais que je m’apitoie sur moi-même, mais c’est vrai. » Elle secoue la tête, puis propose : « Pourquoi tu ne m’offirais pas quelque chose pour Noël, Pye ? » Le chat siamois miaule comme pour répondre « oui » tandis qu’ils arrivent à la vitrine donnant sur la rue enneigée. Elle sourit : « Mm… qu’est-ce qui me ferait plaisir ? »
La jeune femme dépose un baiser derrière l’oreille de son chat, qui relève et miaule à nouveau, comme pour encourager d’un « oui ? » ; elle précise : « J’aimerais faire quelque chose de différent : j’aimerais rencontrer quelqu’un de différent… » et elle éteint l’éclairage d’un autre présentoir. Puis comme elle revient sur ses pas et regarde à travers la vitre, elle dit, en pointant le menton en direction de la rue : « Regarde, il y a cet homme, de l’étage d’au-dessus.
L’homme en question en manteau beige et feutre noir vient de descendre d’un taxi jaune à toit rouge, juste devant la vitrine de la jeune femme. Il aperçoit les fétiches cornus dans la vitrine et semble désapprouver, puis, comme il doit prendre la porte juste à côté, salue le grand fétiche de métal au nez d’aigle doigt à la bordure de son feutre, l’air de dire : « tu ne m’impressionnes pas ! »
Comme l’homme passe la porte de l’immeuble, il passe devant la double porte vitrée intérieure de la boutique, qui donne sur l’entrée de l’immeuble – sous les yeux de la jeune femme et de son chat. La jeune femme se retourne vers son chat et lui fait remarquer : « Lui est différent… » Elle pivote et demande encore à son chat : « Pourquoi est-ce que je ne rencontre jamais des gens comme ça ? hein ? » Puis elle ajoute : « Pourquoi tu ne me l’offrirais pas, lui, pour Noël, Pye ? » Et le chat approuve d’un miaulement bref. Mais elle répète, mais sa question ressemble désormais à un ordre : « Pourquoi tu ne me l’offres pas, lui ? »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.
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Le Village des damnés, le roman de 1957
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The Midwich Cuckoos (1957)
Notez que ce roman a deux titres en anglais comme en français : les Coucous de Midwich et le Village des Damnés.
Ici la page de ce blog consacré à l'excellente première adaptation filmée noir et blanc anglaise de 1960.
Ici la page de ce blog consacré à la lamentable série télévisée anglaise woke toxique de 2022.
Sorti aux USA en 1957 chez Michael Joseph,
Traduit en français en 1959 chez Denoël par Adrien Veillon.
Réédité en 1978, 1983, 1995 chez Denoël ;
Réédité en mai 2013 chez Lune d’Encres en omnibus joint avec le roman Chocky du même auteur.
De John Wyndham.
Pour adultes et adolescents.
Richard Gayford, romancier, fête un contrat d’édition à Londres avec son épouse Janet. Quand il revient chez lui à la campagne, la police de Midwich l’empêche de rejoindre son domicile au village de Midwich. Il passe outre en contournant le barrage à pied avec son épouse et s’écroule avec elle sans connaissance : depuis 10 heures 27 du soir, plus aucun être vivant n’est conscient. L’armée intervient et photographie un OVNI. Le lendemain, Midwich se réveille et la vie semble reprendre normalement. C’est alors que le scandale éclate : plusieurs femmes mariées et même une jeune fille mineures sont tombées enceintes, et ce n’est pas de leurs maris. Mais ces drames domestiques annonce en réalité une catastrophe épouvantable.
***
Un style efficace, un récit mené tambour battant, une idée de pure science-fiction parfaitement développée où les personnages ont des choix, analysent et tentent de résoudre efficacement un problème inédit. Suivant l’exemple de son grand frère, John Wyndham commence par signer des nouvelles pour le magazine Amazing Stories, aura plusieurs fois signé des romans de la qualité maximale à partir du Jour des Triffides de 1951, romans plusieurs fois adaptés pour le cinéma et pour la télévision. Le roman Le village des damnés / les coucous de Midwich a été superbement adapté au cinéma par Wolf Rilla en 1960, impressionnant considérablement le public et entraînant de nombreuses imitations, à voir absolument si possible après avoir lu le roman original.
***
Le texte original de John Wyndham (1957, chez Michael Joseph)
CHAPTER I
No Entry to Midwich
ONE of the luckiest accidents in my wife's life is that she happened to marry a man who was born on the 26th of September. But for that, we should both of us undoubtedly have been at home in Midwich on the night of the 26th — 27th, with consequences which, I have never ceased to be thankful, she was spared.
Because it was my birthday, however, and also to some extent because I had the day before received and signed a contract with an American publisher, we set off on the morning of the 26th for London, and a mild celebration. Very pleasant, too. A few satisfactory calls, lobster and Chablis at Wheeler's, Ustinov's latest extravaganza, a little supper, and so back to the hotel where Janet enjoyed the bathroom with that fascination which other people's plumbing always arouses in her.
Next morning, a leisurely departure on the way back to Midwich. A pause in Trayne, which is our nearest shopping town, for a few groceries; then on along the main road, through the village of Stouch, then the right-hand turn on to the secondary road for — But, no. Half the road is blocked by a pole from which dangles a notice 'ROAD CLOSED', and in the gap beside it stands a policeman who holds up his hand . . .
So I stop. The policeman advances to the offside of the car, I recognize him as a man from Trayne.
'Sorry, sir, but the road is closed.'
'You mean I'll have to go round by the Oppley Road?'
''Fraid that's closed, too, sir.'
'But —'
There is the sound of a horn behind.
"’F you wouldn't mind backing off a bit to the left, sir.'
Rather bewildered, I do as he asks, and past us and past him goes an army three-ton lorry with khaki-clad youths leaning over the sides.
'Revolution in Midwich?' I inquire.
'Manoeuvres,' he tells me. 'The road's impassable.'
'Not both roads surely? We live in Midwich, you know, Constable.'
'I know, sir. But there's no way there just now. 'F I was you, sir, I'd go back to Trayne till we get it clear. Can't have parking here, 'cause of getting things through.'
Janet opens the door on her side and picks up her shopping-bag.
'I'll walk on, and you come along when the road's clear,' she tells me.
The constable hesitates. Then he lowers his voice.
'Seein' as you live there, ma'am, I'll tell you — but it's confidential like. Tisn't no use tryin', ma'am. Nobody can't get into Midwich, an' that's a fact.'
We stare at him.
'But why on earth not?' says Janet.
'That's just what they're tryin' to find out, ma'am. Now, 'f you was to go to the Eagle in Trayne, I'll see you're informed as soon as the road's clear.'
Janet and I looked at one another.
'Well,' she said to the constable, 'it seems very queer, but if you're quite sure we can't get through . . .'
***
La traduction au plus proche
CHAPITRE I
Pas d’accès à Midwich
L'un des accidents les plus heureux de la vie de ma femme est qu'elle a épousé un homme né le 26 septembre. Sans cela, nous aurions sans doute été tous les deux à la maison, à Midwich, dans la nuit du 26 au 27, avec des conséquences dont, je n'ai jamais cessé de lui être reconnaissant : elle fut épargnée.
Mais comme c'était mon anniversaire, et aussi, dans une certaine mesure, parce que j'avais reçu et signé la veille un contrat avec un éditeur américain, nous sommes partis le 26 au matin pour Londres, et une fête sans excès. Très agréable, également. Quelques appels satisfaisants, du homard et du chablis chez Wheeler's, le dernier spectacle d'Ustinov, un petit souper, puis retour à l'hôtel où Janet a profité de la salle de bains avec cette fascination que suscite toujours chez elle la plomberie des autres.
Le lendemain matin, départ tranquille sur le chemin du retour vers Midwich. Une pause à Trayne, qui est notre ville commerçante la plus proche, pour faire quelques courses alimentaires ; puis la route principale, la traversée du village de Stouch, puis le virage à droite sur la route secondaire pour — Mais non. La moitié de la route est bloquée par une barre d'où pendouille un bandeau "ROUTE FERMEE", et dans l'espace à côté se tient un policier qui lève la main....
Alors je m'arrête. Le policier s'avance le long du côté gauche de la voiture, je le reconnais comme un homme de Trayne.
— Désolé, monsieur, mais la route est barrée.
— Vous voulez dire que je vais devoir faire le tour par Oppley Road ?
— J'ai bien peur que ce soit aussi barrée, monsieur.'
— Mais...
Il y a le son d'un klaxon derrière.
— Siouplait, reculez un peu sur la gauche, monsieur.
Plutôt perplexe, je fais ce qu'il demande, et un camion de trois tonnes de l'armée passe devant nous et devant lui, avec des jeunes vêtus de kaki penchés sur les côtés.
— La révolution à Midwich ? Je demande.
— Des manœuvres, il me répond. La route est impraticable.
— Sûrement pas les deux routes ? On vit à Midwich, vous savez, monsieur l’Agent.
— Je sais, monsieur. Mais il n'y a simplement aucun moyen pour y aller en ce moment. Si j'tais vous, monsieur, je retournerais à Trayne jusqu'à ce que ce soit dégagé. On ne peut pas se garer ici, pass’qu'il faut faire passer les trucs.
Janet ouvre la portière de son côté et prend son sac à provisions.
— Je vais continuer à pieds, et tu me rejoindras quand la route sera libre, elle me dit.
L'agent de police hésite. Puis il baisse la voix.
— Puisqu’ vous habitez là, m’dame, je vous l’dis — mais c'est confidentiel. Ça sert vraiment à rien d'essayer, m’dame. Personne ne peut entrer dans Midwich, et c't’un fait.
Nous le regardons fixement.
— Mais par le ciel, pourquoi pas ? demanda Janet.
— C'est justement c’ qu'ils essaient de trouver, m’dame. Maint’nant si vous alliez à l’Aigle à Trayne, je vous f’rais prévenir dès que la route s’ra libre.
Janet et moi nous regardâmes.
— Eh bien, dit-elle alors à l'agent, ça a l’air vraiment bizarre, mais si vous êtes certain que nous n’arriverons pas à passer...
***
La traduction française de 1959 de Adrien Veillon pour Denoël
Chapitre 1
Défense d’entrer à Midwich
Un des plus grands bonheurs de ma femme a été d’épouser un homme né un 26 septembre. Sans cela, nous aurions sûrement passé la nuit du 26 au 27 chez nous à Midwich, ce qui eût entraîné des conséquences qui, Dieu merci, lui ont été épargnées.
Comme c’était mon anniversaire, et que d’autre part il se trouvait que la veille, j’avais reçu et signé un contrat avec un éditeur américain, nous partîmes dans la matinée du 26 pour fêter à Londres l’une et l’autre circonstance. Ce fut charmant. Quelques visites utiles, du homard, au Chablis chez Wheeler, ensuite au spectacle, pour voir la dernière invention d’Ustinov, et après un souper fin, le retour à l’hôtel où Janet, ma femme, ne manqua pas de s’extasier sur le confort de la salle de bain, ce qu’elle fait toujours hors de chez elles.
Sans nous presser, le lendemain, nous rentrâmes à Midwich. Un arrêt chez l’épicier à Trayne, qui est notre centre de ravitaillement le plus proche. Nous reprîmes ensuite la route rpincipale traversant le village de Stouch, puis nous virâmes à droite en direction de… Mais non. Au milieu de la route, était dressé un écriteau : « Route barrée. » Près du poteau, se tenait un policier. Il leva la main.
Je stoppai. Le policier avança vers ma portière, je le reconnus, il était de Trayne.
— Désolé, Monsieur, mais la route est barrée.
— Vous voulez dire qu’il faut que je fasse le tour par la route d’Oppley ?
— J’ai bien peur qu’elle ne soit aussi fermée, Monsieur.
— Mais…
Derrière nous, un coup de klaxon.
— Serrez à gauche, s’il vous plaît, Monsieur.
Assez décontenancé, j’obtempérai, et un camion militaire de trois tonne nous dépassa. Des jeunes en khaki se penchaient sur les côtés.
— Révolution à Midwich ? demandai-je.
— Manœuvres, me répondit-il. On ne peut pas emprunter la route.
— Pas les deux routes ? Vous savez, constable, que nous habitons Midwhich.
— Je le sais, Je le sais, Monsieur, mais on ne peut pas y aller maintenant. Si j’étais vous, Monsieur, je retournerai à Trayne, jusqu’à ce que la route soit libre. Je ne peux pas vous laisser stationner ici à cause de la circulation.
Janet ouvrit la porte et ramassa son panier à provision.
— J’irai à pieds et tu me rejoindras quand la route sera libre, me dit-elle.
Le constable hésita. Puis il baissa la voix.
— Puisque vous habitez là-bas, Madame — mais ce que je vous dis est en quelque sorte confidentiel — il est inutile d’essayer, Madame, personne ne peut aller à Midwich, je vous l’assure.
Nous le regardâmes bouche-bée.
— Mais au nom du ciel, pourquoi ? dit Janet.
— C’est justement ce qu’ils sont en train de chercher à savoir. Maintenant, à votre place, j’irais à l’hôtel de l’Aigle, à Trayne, en attendant ; je m’arrangerai pour vous faire savoir quand la route sera libre.
Janet et moi nous nous regardâmes.
— Eh bien, dit-elle au constable, tout cela paraît bien étrange, mais si vous êtes tout à fait certain que nous ne pouvons pas y aller…
***
Le vagabond de l'Espace, le roman de 1958
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Have Space Suit — Will Travel (1958)
Traduction du titre original : J’ai une combinaison spatiale, je voyagerai.
Titre français : le vagabond de l’espace.
Autres titres : le jeune homme et l’espace
Paru en août, septembre, octobre 1958 aux USA dans The Magazine Of Fantasy & Science-fiction ;
en grand format américain en 1958 chez Charles Scribner's Sons ;
traduit en français en décembre 1960 par Michel Deutsch pour le magazine Fiction n° 85, 86 et 87 OPTA FR ;
réédité en grand format en 1977 chez LAFFONT, Collection l’âge des étoiles ;
réédité en poche en janvier 1983 chez POCKET, réédité en 1989 chez POCKET ;
réédité en grand format traduction de Michel Deutsch révisée par Stéphane Guillot et Xavier Mauméjan chez TERRES DE BRUME,
réédité en poche en juin 2011, traduction de Deutsch révisée par Estelle Blanquet en plus des deux précédents, au LIVRE DE POCHE.
De Robert Anson Heinlein.
Pour adultes et adolescents.
(Space Opera, prospective juvénile, presse) Dans un futur proche, la Terre a établi des bases lunaires. Clifford "Kip" Russell, élève de terminale, est déterminé à se rendre sur la Lune, mais le prix d'un billet est bien trop élevé pour lui. Son père lui propose de participer à un concours d'écriture de slogans publicitaires ; le premier prix est un voyage tous frais payés vers la Lune. Au lieu de cela, il gagne une combinaison spatiale d'occasion. Kip remet la combinaison (qu'il nomme "Oscar") en état de marche.
Kip décide à contrecœur de rendre sa combinaison spatiale en échange d'un prix en espèces pour l'aider à payer l'université, mais il l'enfile pour une dernière promenade. Alors qu'il s’amuse à brancher sa radio à ondes courtes, une personne s'identifiant comme Piwi répond et demande d’émettre un signal pour la guider. A sa grande surprise, une soucoupe volante atterrit pratiquement sur lui. Une jeune fille de onze ans et un extraterrestre s'en échappent, mais tous trois sont rapidement capturés et emmenés sur la Lune.
Un modèle du genre de la Science-fiction juvénile années 1950, à une époque où n’importe quel jeune pouvait s’amuser à construire une radio ou une voiture de toutes pièces, et l’économie autant que l’instruction et les loisirs étaient tournés sur le progrès et l’épanouissement personnel. Ecriture limpide, bon sens, merveilleux scientifique, personnages et dialogues efficaces. Jamais adapté pour la télévision ou le cinéma. Très bon souvenir d’enfance quand j’ai emprunté à la bibliothèque l’édition de l’Âge des étoiles.
*
Le texte original de 1958 de Robert Heinlein, pour The Magazine Of Fantasy & Science-fiction et Charles Scribner's Sons .
Chapter 1
You see, I had this space suit.
How it happened was this way:
"Dad," I said, "I want to go to the Moon."
"Certainly," he answered and looked back at his book. It was Jerome K. Jerome's Three Men in a Boat, which he must know by heart.
I said, "Dad, please! I'm serious."
This time he closed the book on a finger and said gently, "I said it was all right. Go ahead."
"Yes ... but how?"
"Eh?" He looked mildly surprised. "Why, that's your problem, Clifford."
Dad was like that. The time I told him I wanted to buy a bicycle he said, "Go right ahead," without even glancing up-so I had gone to the money basket in the dining room, intending to take enough for a bicycle. But there had been only eleven dollars and forty-three cents in it, so about a thousand miles of mowed lawns later I bought a bicycle. I hadn't said anymore to Dad because if money wasn't in the basket, it wasn't anywhere; Dad didn't bother with banks-just the money basket and one next to it marked "UNCLE SAM," the contents of which he bundled up and mailed to the government once a year. This caused the Internal Revenue Service considerable headache and once they sent a man to remonstrate with him.
First the man demanded, then he pleaded. "But, Dr. Russell, we know your background. You've no excuse for not keeping proper records."
"But I do," Dad told him. "Up here." He tapped his forehead.
"The law requires written records."
"Look again," Dad advised him. "The law can't even require a man to read and write. More coffee?"
The man tried to get Dad to pay by check or money order. Dad read him the fine print on a dollar bill, the part about "legal tender for all debts, public and private."
In a despairing effort to get something out of the trip he asked Dad please not to fill in the space marked "occupation" with "Spy."
"Why not?"
"What? Why, because you aren't-and it upsets people."
"Have you checked with the F.B.I.?"
"Eh? No."
"They probably wouldn't answer. But you've been very polite. I'll mark it 'Unemployed Spy.' Okay?"
The tax man almost forgot his brief case. Nothing fazed Dad, he meant what he said, he wouldn't argue and he never gave in. So when he told me I could go to the Moon but the means were up to me, he meant just that. I could go tomorrow-provided I could wangle a billet in a space ship.
But he added meditatively, "There must be a number of ways to get to the Moon, son. Better check 'em all. Reminds me of this passage I'm reading. They're trying to open a tin of pineapple and Harris has left the can opener back in London. They try several ways." He started to read aloud and I sneaked out-I had heard that passage five hundred times. Well, three hundred.
I went to my workshop in the barn and thought about ways. One way was to go to the Air Academy at Colorado Springs-if I got an appointment, if I graduated, if I managed to get picked for the Federation Space Corps, there was a chance that someday I would be ordered to Lunar Base, or at least one of the satellite stations.
Another way was to study engineering, get a job in jet propulsion, and buck for a spot that would get me sent to the Moon. Dozens, maybe hundreds, of engineers had been to the Moon, or were still there-for all sorts of work: electronics, cryogenics, metallurgy, ceramics, air conditioning, as well as rocket engineering.
Oh, yes! Out of a million engineers a handful got picked for the Moon. Shucks, I rarely got picked even playing post office.
*
La traduction au plus proche.
Chapitre 1
Vous voyez, j’avais cette combinaison spatiale.
Comment ça arriva fut de cette manière.
« Papa, j’ai dit, je veux aller sur la Lune.
— Certainement, » il répondit et replongea dans sa lecture. C’était Trois hommes dans un bateau de Jérôme K. Jérôme, qu’il doit connaître par cœur.
J’ai dit : « Papa, s’te plait ! j’suis sérieux. »
Cette fois, il referma le livre sur son doigt et répondit gentiment : « J’ai dit que c’était d’accord. Vas-y !
— Oui… mais comment ?
— Hein ? Il avait l’air un peu surpris. Eh bien, c’est tout problème, Clifford. »
Papa était comme ça. La fois où je lui avais dit que je voulais acheter une bicyclette, il m’avait répondu : Vas-y, fonce, sans même me jeter un coup d’œil alors j’étais allé droit au panier à monnaie dans la salle à manger, avec l’intention de prendre ce qu’il fallait pour une bicyclette. Mais il n’y avait que onze dollars et quarante-trois centimes dedans, alors, environ mille six cent kilomètres de pelouse tondue plus tard, j’ai acheté une bicyclette. Je n’avais rien dit de plus à Papa parce que si l’argent n’était pas dans le panier, il ne pouvait être nulle part ; Papa ne s’embêtait pas avec les banques, juste avec le panier à monnaie et celui d’à côté marqué « ONCLE SAM », le contenu duquel il empaquetait et postait au gouvernement une fois par an. Ce qui occasionait au Service des Revenus Interne une migraine considérable et une fois, ils lui envoyèrent un homme pour lui faire la remontrance.
D’abord l’homme exigea, puis il supplia. « Mais, professeur Russell, nous connaissons vos antécédents. Vous n’avez pas d’excuse pour ne pas tenir en ordre vos comptes.
— Mais c’est ce que je fais, Papa réppliqua : là dedans. » Et il tapota son front.
« La loi exige une comptabilité par écrit.
— Relisez, Papa lui conseilla: La loi n’exige même pas d’un homme qu’il sache lire et écrire. Encore du café ? » (…)
Le percepteur en oublia presque sa malette. Rien ne troublait Papa, il voulait dire ce qu’il disait, il n’en débattrait pas et il ne cédait jamais. Alors quand il m’a dit que je pouvais aller sur la Lune mais que les moyens dépendraient de moi, il voulait seulement dire cela. Je pouvais partir dès demain, si je réussissais à obtenir mon billet à bord d’un astronef.
Mais il ajouta, méditativement : « Il doit y avoir une multitude de façon d’arriver à la Lune, fiston. Tu ferais bien d’y réfléchir à toutes. Ça me rappelle ce passage que je suis en train de lire. Ils essaies d’ouvrir une conserve d’ananas et Harris a oublié son ouvre-boîte à Londres. Ils essaient plusieurs moyens. » Il commença à lire à voix haute et je m’échappais discrètement — j’avais entendu ce passage cinq cents fois. Ou peut-être trois cents.
Je suis allé à mon atelier dans la grange et j’ai réfléchi aux façons. Une façon était d’aller à l’Académie des Airs de Colorado Springs, si je décrochais un rendez-vous, mon diplôme, si j’arrivais à être recruté dans le Régiment Spatial de la Fédération, alors il y avait une chance pour qu’un jour on m’envoie sur la Base Lunaire ou au moins l’une des stations secondaires.
Un autre moyen était de devenir ingénieur, décrocher un poste dans les moteurs à réaction, et viser une place qui m’enverrai sur la Lune. Des douzaines, peut-être des centaines, d’ingénieurs allaient sur la Lune, ou peut-être y étaient encore, dans toutes sortes de spécialités : électronique, cryogénie, céramiques, climatisation, aussi bien que pour la conception des fusées.
Oh oui ! Mais sur un million d’ingénieurs, seule une poignée était choisie pour aller sur la Lune. Des nèfles ! moi qui n’était presque jamais choisi quand on jouait au Bureau de Poste.
*
La traduction révisée de Michel Deutsch pour TERRE DE BRUMES ?
1
Vous voyez, j’avais cette combinaison spatiale. Voici comment c’est arrivé…
— Papa, je voudrais aller sur la Lune.
— Bien sûr, me répondit mon père en se replongeant aussitôt dans Trois hommes dans un bateau, de Jerome K. Jerome, qu’il devait connaître par cœur.
— S’il te plaît, Papa… Je parle sérieusement…
Cette fois il ferma le livre, se servant de son doigt comme d’un signet.
— Je t’ai dis que j’étais d’accord. Vas-y !
— Oui mais… comment ?
— Hein ? Il parut légèrement étonné. Ça, Clifford, c’est ton problème !
Papa était comme ça. Le jour où je lui avais dis que j’avais envie de m’offrir une bicyclette, il m’avait répondu sans même lever la tête : « Va te l’acheter tout de suite. » Alors moi j’avais bondi sur la boite à billet de la salle à manger , avec l’idée de prélever la somme nécessaire. Seulement la boîte contenait en tout et pour tout onze dollars et quarante trois cents. J’ai donc acheté la bicyclette, mais environ mille kilomètres de pelouse tondue plus tard. Je n’avias rien dit. S’il n’y avait pas d’argent dans la boîte à billets, c’est qu’il n’y en avait nulle part. Papa ne peut pas encaisser les banques ; il ne se sert que de deux boîtes, celle à billets et une autre marquée « ONCLE SAM ». Une fois par an, il rafle le contenu de cette dernière et l’expédie au gouvernement, ce qui provoque des migraines carabinées au Ministère des Finances. Un jour, les Contributions envoyèrent quelqu’un chargé de faire des remontrances à Papa.
L’homme commença par exiger, puis il se fit suppliant :
— Mais voyons, Dr Russell, nous vous connaissons ! Rien ne justifie que vous ne teniez pas votre comptabilité.
— Mais je la tiens, répliqua Papa. Elle est là, dit-il en se tapotant le front.
— La loi exige des documents écrits.
— Relisez-la. La loi ne peut pas réclamer d’un homme qu’il sache lire et écrire. Encore un peu de café ? (…)
L’homme faillit en oublier son porte-documents. Rien ne pouvait avoir raison de Papa : tout ce qu’il disait, il le pensait, refusant d’en discuter, et ne capitulant jamais. Ainsi en alla-t-il lorsqu’il me dit qu’il ne voyait aucun inconvénient à ce que je parte pour la Lune ; mais lorsque Papa ajoutait que c’était à moi de trouver le moyen de m’y rendre, la formule devait être prise à la lettre. Je pouvais prendre le départ dès le lendemain… à condition que je parvienne à me procurer un billet !
Toutefois, il ajouta, songeur :
— Quantité de chemins peuvent mener à la Lune, fils. Le mieux est de les examiner tous. C’est comme dans le passage que je suis en train de lire : ils s’efforcent d’ouvrir un boîte d’ananas et Harris a oublié l’ouvre-boîtes à Londres. Ils essayent différentes méthodes.
Papa entreprit de lire la suite du récit à haute voix et je m’esquivai, ayant déjà entendu cet épisode cinq cents fois.
Je regagnai l’atelier que je m’étais installé dans la grange pour y réfléchir aux chemins qui mènent à la Lune. Un moyen était d’intégrer l’ »Air Academy » à Colorado Springs : si j’obtenais une inscription, si je décrochais le diplôme, si je parvenais à me faire affecter au Corps Fédéral de l’Espace, alors j’avais une petite chance d’être un jourdésigné pour la Base Lunaire — ou du moins pour une des stations satellites.
Une autre solution éventuelle était de prendre la filière mécanique : une fois ingénieur, je pourrais trouver un boulot dans la propulsion à réaction. Il y aurait alors bien une chance pour qu’on m’envoie sur la Lune. Des dizaines — pour ne pas dire des centaines — d’ingénieurs y avaient été ou s’y trouvaient encore. Ils rassemblaient une foule de spécialités : électronique, cryogénie, métallurgie, céramique, climatisation aussi bien que propulsion des fusées.
Oui ! Mais sur un million de techniciens, seule une poignée était choisie pour la Lune. La tuile, c’est qu’il m’arrivait rarement d’être choisi dans la vie, même pour jouer aux gendarmes et aux voleurs.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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L’œil dans le ciel, le roman de Philip K. Dick de 1957
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
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Eye In The Sky (1957)
Titre français : L’œil dans le ciel.
Autre titre : Les Mondes divergents.
Sorti aux USA en 1957,
Traduit en France par Gérard Klein sous le titre les mondes divergents en 1959 dans la revue Les Cahiers de la science-fiction aka Satellite,
Réédité en 1976 dans la collection Ailleurs et Demain chez Robert Laffont,
Réédité en poche chez J’ai Lu en 1981,
Réédité au Livre de poche en 1988.
De Philip K. Dick.
Pour adultes et adolescents.
(presse) Lors d'une visite au Bevatron (fictif) de Belmont, en 1959, année du futur proche du roman de 1957, huit personnes se retrouvent coincées dans une série de mondes subtilement et pas si subtilement irréels. L'incident déclencheur est un dysfonctionnement de l'accélérateur de particules, qui place tous les blessés dans des états d'inconscience totale ou partielle.
Jack Hamilton est licencié de son travail aux California Maintenance Labs en raison de la paranoïa de l'ère McCarthy concernant les sympathies politiques de gauche de sa femme Marsha ; ce licenciement est provoqué par le chef de la sécurité Charlie McFeyffe. Bill Laws, un Afro-Américain titulaire d'un doctorat en physique, est employé comme simple guide touristique pour le Bevatron.
Arthur Sylvester est un vieux conservateur politique qui croit en une cosmologie géocentrique obsolète, dérivée d'un rejeton bábí schismatique. Joan Reiss est une femme pathologiquement paranoïaque, et Edith Pritchet est une vieille femme maternelle mais censurée. Son fils David, ainsi que Charlie McFeyffe, complètent le groupe de huit personnes.
Après la défaillance du Bevatron, les huit membres du groupe sont blessés par l'effondrement d'une passerelle et par des niveaux élevés de radiation. Ils se réveillent dans un monde où les miracles, les prières et les malédictions sont monnaie courante. Hamilton et Charles McFeyffe voyagent au paradis et aperçoivent un œil gargantuesque de Dieu..
***
Le texte original de Philip K. Dick en 1957
ONE
The proton beam deflector of the Belmont Bevatron betrayed its inventors at four o’clock in the afternoon of October 2, 1959. What happened next happened instantly. No longer adequately deflected—and therefore no longer under control—the six billion volt beam radiated upward toward the roof the chamber, incinerating, along its way, an observation platform overlooking the doughnut-shaped magnet.
There were eight people standing on the platform at the time: a group of sight-seers and their guide. Deprived of their platform, the eight persons fell to the floor of the Bevatron chamber and lay in a state of injury and shock until the magnetic field had been drained and the hard radiation partially neutralized.
Of the eight, four required hospitalization. Two, less severely burned, remained for indefinite observation. The remaining two were examined, treated, and then released. Local newspapers in San Francisco and Oakland reported the event. Lawyers for the victims drew up the beginnings of lawsuits.
Several officials connected with the Bevatron landed on the scrap heap, along with the Wilcox-Jones Deflection System and its enthusiastic inventors. Workmen appeared and began repairing the physical damage.
The incident had taken only a few moments. At 4:00 the faulty deflection had begun, and at 4:02 eight people had plunged sixty feet through the fantastically charged proton beam as it radiated from the circular internal chamber of the magnet. The guide, a young Negro, fell first and was the first to strike the floor of the chamber. The last to fall was a young technician from the nearby guided missile plant. As the group had been led out onto the platform he had broken away from his companions, turned back toward the hallway and fumbled in his pocket for his cigarettes.
Probably if he hadn’t leaped forward to grab for his wife, he wouldn’t have gone with the rest. That was the last clear memory: dropping his cigarettes and groping futilely to catch hold of Marsha’s fluttering, drifting coat sleeve…
*
Traduction au plus proche
UN
Le déflecteur du faisceau de protons du Bevatron de Belmont auara trahi ses inventeurs à quatre heures de l'après-midi du 2 octobre 1959. Ce arriva ensuite eut lieu instantanément. N'étant plus correctement dévié — et donc désormais hors contrôle — le faisceau de six milliards de volts rayonna vers le haut, tout droit vers le toit de la chambre, incinérant sur son passage une plate-forme d'observation qui surplombait l'aimant en forme de beignet.
Il y avait huit personnes qui se tenait sur la plate-forme à cet instant : un groupe de touristes et leur guide. Privées de leur plate-forme, les huit personnes chutèrent sur le sol de la chambre du Bevatron et y restèrent gisant en état de blessure et de choc jusqu'à ce que le champ magnétique ait épuisé son énergie et les radiations dures soient partiellement neutralisées.
Sur les huit, quatre devaient être hospitalisées. Deux, moins gravement brûlés, sont restés en observation pour une durée indéterminée. Les deux derniers furent été examinés, soignés, puis relâchés. Les journaux locaux de San Francisco et d'Oakland rapportèrent l'événement. Les avocats des victimes préparèrent les premières actions en justice.
Plusieurs fonctionnaires liés au Bevatron débarquèrent pour visiter sur le tas de ruines, ainsi que sur le système de déflexion Wilcox-Jones et ses enthousiastes inventeurs. Des ouvriers arrivèrent et commencèrent à réparer les dommages matériels.
L'incident n'avait duré que quelques instants. À 4 heures, la déflection défectueuse avait commencé, et à 4 heures 02, huit personnes avaient plongé de 18 mètres à travers le faisceau de protons fantastiquement chargé qui rayonnait depuis la chambre interne circulaire de l'aimant. Le guide, un jeune Noir, tomba le premier et fut le premier à heurter le sol de la chambre. Le dernier à tomber fut un jeune technicien de l'usine de missiles guidés voisine. Lorsque le groupe avait été conduit sur la plate-forme, il s'est détaché de ses compagnons, s'en était retourné vers le couloir et avait fouillé sa poche à la recherche de cigarettes.
S'il n'avait pas fait un bond en avant pour attraper sa femme, il n’aurait sans doute pas été emporté avec les autres. C'était son dernier souvenir clair : lâcher ses cigarettes et tenter futilement d’agripper pour rattraper la manche palpitante du manteau flottant à la dérive de Marsha ...
***
La traduction française de Gérard Klein pour Laffont, J’ai Lu, Le Livre de Poche.
Le déflecteur du faisceau protonique du bévatron de Belmont trahit ses inventeurs le 2 octobre 1959, à quatre heures de l’après-midi. Ce qui se produisit, ensuite, ne dura qu’un instant. N’étant plus convenablement réfléchi, et ne se trouvant donc plus contrôlé, l’arc de six milliards de volts jaillit vers le plafond de la salle, brûlant tout sur son passage, et notamment une plate-forme d’observation qui surmontait le puissant aimant torique. Huit personnes se trouvaient à ce moment-là sur la plate-forme : un groupe de visiteurs et leur guide. Lorsque la plate-forme s’effondra, les huit personnes tombèrent sur le sol de la salle du bévatron et y restèrent, blessées ou plongées dans le coma, jusqu’à ce que le champ magnétique ait été interrompu et les radiations dures partiellement absorbées.
Sur les huit, quatre réclamaient une hospitalisation. Deux autres, moins gravement brûlées, restèrent sur place pour un examen approfondi. Les deux dernières, enfin, furent examinées, soignées et purent rentrer chez elles. Les journaux locaux, à San Francisco et Oakland, rapportèrent l’accident. Des avocats commencèrent à entamer des actions pour le compte des victimes. Quelques officiels furent lâchés sur le tas de débris qui contenait à la fois les restes du déflecteur Wilcox-Jones et ceux de ses brillants inventeurs. Des ouvriers arrivèrent et se mirent à réparer les dégâts matériels.
L’accident avait duré peu de temps. A quatre heures, il avait débuté, et à quatre heures deux minutes, huit personnes avaient fait une chute de soixante pieds au travers le faisceau de protons émanant de la chambre circulaire interne de l’électro-aimant. Le guide, un jeune Noir, tomba le premier et fut aussi le premier à toucher le sol. Le dernier qui tomba fut un jeune technicien de la toute proche usine de fusées. Lorsque le groupe avait été conduit sur la plate-forme, il s’était écarté de ses compagnons, regagnait l’entrée et fouillait ses poches en quête de cigarettes.
S’il ne s’était pas précipité en avant pour rattraper sa femme, il ne serait sans doute pas tombé avec les autres. C’était son dernier souvenir net : lâcher ses cigarettes et plonger en avant dans l’espoir vain de saisir le pan flottant du manteau de Marsha.
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