Le mystère de la maison Norman, le film de 1939
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The Cat And The Canary (1939)
Traduction du titre original : Le Chat et le Canari.
Ce film est le remake de La volonté du mort (1927, The Cat And The Canary) et The Cat Creeps (1930)
A ne pas confondre avec le remake Le chat et le Canari de 1978.
Sorti aux USA le 10 novembre 1939.
Sorti en France le 28 février 1940.
Ressorti en France le 16 octobre 1946.
De Elliott Nugent ; sur un scénario de Walter DeLeon et Lynn Starling ; d'après la pièce de théâtre de John Willard ; avec Bob Hope, Paulette Goddard, John Beal, Douglass Montgomery, Gale Sondergaard, Elizabeth Patterson, Nydia Westman, George Zucco, John Wray, George Regas, William Abbey, Chief Thundercloud, Nick Thompson.
Pour adultes et adolescents.
Non loin de la Nouvelle-Orléans, existent là encore dans une étrange solitude les bayous de Louisiane. Un individu lugubre escorte en canot à travers le marécage Maître Crosby, un homme mûr distingué en chapeau, manteau et complet cravate, tenant sa serviette contre son corps. Crosby demande combien de temps il faudra encore – peu selon son pilote. Crosby consulte sa montre et demande si quiconque habite aussi au manoir Norman à part Miss Lu. Le pilote du canot semble ne pas connaître Miss Lu et prétend que personne d’autre n’habite là-bas.
Ils arrivent en vue du manoir – une grande maison blanche à colonnade au milieu du brouillard, des arbres tordus et des lianes. Ils accostent le ponton, sous les yeux d’une femme en noir élégante qui les observent par une fenêtre. Crosby paie son pilote et lui dit de revenir le chercher dans deux heures, mais l’homme s’éloigne rapidement en pagayant, criant qu’il ne fera pas de nouveaux voyages cette nuit-là. Crosby le hèle en vain, puis se hâte le long du chemin qui mène au perron de la demeure décrépite.
Crosby fait jouer le heurtoir de la porte d’entrée tandis que les grenouilles coassent à qui mieux mieux. La porte s’ouvre alors toute seule en grinçant sur un hall illuminé – et le chat noir qui sommeillait sur le tapis se relève et détale. La porte se referme, Crosby se retourne : c’est Miss Lu qui se tenait derrière lui qui lui avait ouvert. Miss Lu salue M. Crosby, qui la salut en retour et demande si les autres sont arrivés. Elle répond que pas encore. Crosby fait remarquer que la grande horloge ne marche pas – et marque minuit, et Miss Lu répond que celle-ci s’est arrêtée quand le maître de maison est mort.
Crosby demande si rien n’a changé là depuis dix ans et Miss Lu le confirme : c’était ce qu’aurait voulu Cyrus Norman. Crosby répond que tout se passera ce soir-là comme Norman l’aurait aussi voulu : son testament sera lu dans la bibliothèque à minuit, dix ans après sa mort – et ce sera la fin, selon Crosby : un homme mort ne peut arrêter le temps à jamais, et cela fera enfin du changement. Comme Miss Lu baisse les yeux, Crosby se sort un cigare et remarque que celle-ci devrait-être heureuse car elle doit se sentir bien seule depuis toutes ces années. Sans relever les yeux, Miss Lu réplique qu’elle n’est jamais seule – elle a ses amis. Ses amis de l’Autre-Monde : il y a toujours des murmures – la maison est pleine de murmures, qui lui disent des choses. Crosby ne se trouble pas : alors Miss Lu croit aux fantômes. Crosby demande alors si les fantômes ont dit à Miss Lu que les héritiers et Crosby devraient passer la nuit au manoir ?
Miss Lu regarde alors Crosby et lui répond qu’elle a tout préparé pour. Puis elle annonce que certains des héritiers arrivent alors-même. Crosby félicite alors Miss Lu pour la qualité de ses oreilles. Et effectivement, dehors, un petit bateau à vapeur conduit par un pilote noir arrive avec à son bord deux femmes et un jeune homme. La femme la plus âgée, Susan explique au jeune homme qu’elles sont cousines au second degré du défunt : leur arrière-grand tante Elizabeth était très… avait une famille très grande.
L’autre femme, un peu plus jeune, répond par le nombre 29, puis 30 – et Susan déclare que celle-ci exagère, puis lui demande de quoi elle parle : en fait, l’autre femme comptait les crocodiles. Le jeune homme corrige : ce sont des alligators. Puis il se demande comment un homme normal pourrait-il vouloir vivre dans un endroit si lugubre. Susan répond que Cyrus Norman était bien sûr quelque peu excentrique, et le jeune homme répond que Norman était simplement dingue. Susan lui demande alors s’il n’a donc aucun respect pour un parent mort, et le jeune homme confirme : aucun. Sauf si bien entendu le parent en question s’avère avoir voulu faire de lui son seul héritier. Susan en doute : selon elle, Cyrus Norman a toujours déclaré avoir un faible pour elle. Le jeune homme la regarde et répond que c’est elle-même qui l’a dit : Cyrus Norman était un excentrique.
Pendant ce temps, Crosby ouvre un coffre-fort et en retire le testament, exactement à l’endroit où il devait être. Crosby ouvre la grande enveloppe, en sort deux enveloppe plus petites et constate : les deux enveloppes ont été manipulés, quelqu’un a dû ouvrir le coffre-fort et les lire. Pour Miss Lu, c’est impossible : personne ne savait comment ouvrir le coffre-fort, à part Crosby. Crosby répond que ce n’est pas lui, et Miss Lu lui demande s’il la soupçonnerait, elle.
Crosby s’éloigne du coffre et rétorque en souriant que si quelqu’un a essayé d’altérer le testament, il aura perdu son temps : Crosby avait fait une copie à la demande du défunt et l’avait placée dans un coffre-fort dans une banque de la Nouvelle Orléans. On frappe à la porte, et Crosby ordonne à Miss Lu de ne rien dire de tout cela. Miss Lu va ouvrir : entre Susan Tilbread qui s’étonne de la voir encore là. Miss Lu arrête le jeune homme car elle connait Mmes Tilbred et Laybert, mais pas celui qui se présente comme étant Fred Blythe.
Susan demande s’ils sont les premiers à être arrivés. Miss Lu répond que M. Crosby les attend dans la bibliothèque – mais comme ils traversent le hall, la lumière se met à baisser et à clignoter. Ils s’immobilisent et Cicilie Laybert demande ce qui se passe. Miss Lu répond que parfois, « ils » entrent à l’intérieur des machines. Alors que la lumière revient, Crosby sort de la bibliothèque et salue les trois héritiers : Susan, Cicilie et Fred. On frappe alors à la porte – et un autre homme jeune et souriant, la pipe à la bouche – Charlie Wilder, fait son entrée. C’est encore un cousin au second degré par le côté de son oncle, selon Susan Tilbread. Fred Bythe refuse de lui serrer la main. Crosby intervient, demandant de laisser de côté toute querelle. Charlie remarque qu’il n’a aucune querelle avec Fred, et Fred finit par lui serrer la main.
Susan demande quand le testament sera lu, et Crosby répond pas avant l’arrivée des autres : Joyce Norman et Wallie Campbell – la dessinatrice et l’acteur. Cicilie est enchantée car ce sont deux célébrités qu’elle adore. Dehors, Wallie Campbell arrive justement : jeune, au visage rond, il n’est vraiment pas rassuré sur le canot guetté par les crocodiles, et raconte que c’est son premier voyage en mer. Il se met à raconter une blague, qui ne fait pas rire son pilote, un grand indien. Quand Wallie lui demande pourquoi il ne rit pas, l’autre lui répond qu’il l’a déjà entendue à la radio l’année d’avant. Dans le salon, Crosby explique à Susan que Cyrus Norman est mort dans la chambre de l’autre côté du hall – en haïssant toute sa famille. Susan est sur le point d’accuser un côté de la famille d’être responsable de la haine de Cyrus, mais ils sont interrompus par Miss Lu qui fait entrer Campbell. L’acteur entre, jovial, annonçant qu’il n’aurait pas voulu retarder la fête du fantôme de Cyrus. Crosby fait les présentations, Cicilie se pâme, Campbell s’étonne de l’absence du premier rôle féminin – et Susan prétend que Campbell a hérité de la folie de Cyrus, tandis que Fred Bythe se fâche immédiatement : qu’est-ce que c’est que cette histoire de premier rôle féminin ?
Campbell s’explique immédiatement : le décor, les alligators, les héritiers rassemblés – tout ce passe comme dans un mélodrame – une énigme policière dans laquelle il a joué. Et parmi tous les acteurs, il y avait une jeune fille dans le premier rôle – moderne, charmante. Et justement, voilà Joyce qui se présente à l’entrée de la bibliothèque, remettant son bagage à Miss Lu. Joyce Norman, effectivement charmante et moderne, s’excuse pour son retard et embrasse sa chère tante Susan – salue Cicilie, Charlie (qu’elle croyait absent), Fred et enfant Wallie Campbell, très étonné : en effet, il n’a pas reconnu la petite fille qui a tant grandi et est devenue jolie... Après une dernière blague de Wallie sur l’oncle Cyrus qui avait les dents si longues qu’à sa mort il a fallu le dévisser du parquet, les héritiers s’assoient autour du bureau pour la lecture du testament. Crosby va pour ouvrir la première enveloppe. Alors que sept coups de gong retentissent, les yeux fermés, Miss Lu se met à supplier le défunt maître de la maison pour qu’il lui dise le nom. Crosby la rappelle à l’ordre, se lève et tire la gouvernante par le coude, et lui demande ce qu’était ce bruit. Miss Lu répond que c’était un avertissement, comme la nuit où le maître de maison est mort.
Wallie veut alors repartir, même à la nage : il n’a jamais hérité quoi que ce soit de quelqu’un à part le rhume des foins. Joyce le force à se rasseoir car elle prétend avoir un million de questions à poser à l’acteur. Wallie accepte à condition que Joyce obtienne des explications de la gouvernante sur ces sept coups de cloche. Miss Lu répond que les sept coups veulent dire que sept survivront. Et ajoute qu’il y a huit personnes dans la pièce – donc un mourra avant l’aube. Susan et Cicily se mettent à crier, terrifiées, et Crosby, furieux, demande à Miss Lu d’arrêter de faire peur aux gens… Beaucoup de gens ont perdu la raison à cause de la peur !
Joyce veut que Crosby commence la lecture du testament et celui-ci s’assoit pour le faire. Mais comme Wally se met à parier que c’est Joyce l’héritière, Crosby l’interrompt et lui demande de s’expliquer, s’il sait quelque chose. Wally proteste : c’est ce qui arrive dans toutes les énigmes policières. Alors Miss Lu s’élance vers Wally, fascinée : selon elle, il a des fantômes tout autour de lui ! Wally veut un verre d’alcool, Fred le fait se rasseoir et la lecture du testament commence enfin : le défunt Cyrus Norman suspectant que la folie furieuse rôde dans sa famille, il décide que si son héritier devait mourir ou devenir fou sous un mois, tout reviendrait à une personne indiquée dans la seconde enveloppe. Fred Blythe s’indigne : ce testament est une incitation au meurtre !
Puis Crosby annonce que l’héritage sera partagé en part égal à qui portera le nom de Norman parmi ceux réunis dans la bibliothèque – et il n’y a que Joyce dans ce cas. Crosby empoche la seconde enveloppe. Tout le monde la félicite, et comme Miss Lu veut lui remettre les clés de la maison, Joyce les lui rend car elle souhaite la garder comme gouvernante. Puis Miss Lu remet une enveloppe que Cyrus Norman lui avait confié pour l’héritier et dont Crosby ignorait tout. Pour Wally, c’est certain : il s’agit d’un message à propos d’un trésor enfoui dans la maison. Parce qu’il y en a toujours, et comme Wally parle d’un pot d’or ou d’un collier en diamant, Susan confirme qu’il existe bien un collier d’émeraudes et de diamants qui a disparu.
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Bilbo le Hobbit, le roman de 1937
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The Hobbit, or There and Back Again (1937)
Titre alternatif: There and Back Again (Là et de retour).
Divers titres français : Le Hobbit, Bilbo le Hobbit, ou, Histoire d'un aller et retour.
Ce roman existe en au moins deux versions (originale 1937, altérée pour devenir un prélude au Seigneur des Anneaux 1951
Ce roman emprunte certains de ses éléments notamment à :
* La Voluspa (la prophétie de la Voyante.)
Sorti en Angleterre le 21 septembre 1937 chez ALLEN & UNWIN UK,
Texte altéré en 1951 pour faire de l’anneau magique l’anneau unique du Seigneur des Anneaux,
Traduit en France en 1969 chez STOCK FR (traduction de Francis Ledoux, altérant le texte original) ;
En 1976 chez HACHETTE collection Bibliothèque Verte (texte probablement abrégé),
En Angleterre le 9 septembre 2002 chez HARPER COLLINS UK, version annotée par Douglas A. Anderson,
En France en 2012 chez CHRISTIAN BOURGEOIS FR (traduction révisée par Daniel Lauzon). De J.R.R. Tolkien.
De J.R.R. Tolkien, d'après les sagas nordiques.
(High Fantasy) Bilbo, un hobbit, c'est-à-dire un petit homme aux pieds velus habitant un luxueux terrier sous une colline, dans le pays de la Comté, se retrouve un beau matin face au Magicien Gandalf qui voudrait le voir participer à une aventure, un passe-temps détesté des Hobbits. Bilbo refuse, mais se retrouve avec une bande de nains à dîner. Les nains veulent reprendre leur palais sous la montagne qu'un dragon leur a volé, et sur le conseil de Gandalf, viennent embaucher un "voleur" dont la discrétion devrait faciliter l'exploration de l'antre du dragon et permettre de vérifier avant toutes autres choses si le dragon est bien mort comme on le dit. Bilbo n'est pas chaud, mais se retrouve entraîné sur les routes, sans même un mouchoir en poche...
*
Le texte original anglais de John Ronald Reuel Tolkien publié en 1937.
Chapter 1
An Un expected Party
In a hole in the ground there lived a hobbit. Not a nasty, dirty, wet hole, filled with the ends of worms and an oozy smell, nor yet a dry, bare, sandy hole with nothing in it to sit down on or to eat: it was a hobbit-hole, and that means comfort.
It had a perfectly round door like a porthole, painted green, with a shiny yellow brass knob in the exact middle. The door opened on to a tube-shaped hall like a tunnel: a very comfortable tunnel without smoke, with panelled walls, and floors tiled and carpeted, provided with polished chairs, and lots and lots of pegs for hats and coats — the hobbit was fond of visitors. The tunnel wound on and on, going fairly but not quite straight into the side of the hill — The Hill, as all the people for many miles round called it — and many little round doors opened out of it, first on one side and then on another. No going upstairs for the hobbit: bedrooms, bathrooms, cellars, pantries (lots of these), wardrobes (he had whole rooms devoted to clothes), kitchens, dining-rooms, all were on the same floor, and indeed on the same passage. The best rooms were all on the left-hand side (going in), for these were the only ones to have windows, deep-set round windows looking over his garden and meadows beyond, sloping down to the river.
This hobbit was a very well-to-do hobbit, and his name was Baggins. The Bagginses had lived in the neighbourhood of The Hill for time out of mind, and people considered them very respectable, not only because most of them were rich, but also because they never had any adventures or did anything unexpected: you could tell what a Baggins would say on any question without the bother of asking him. This is a story of how a Baggins had an adventure, found himself doing and saying things altogether unexpected. He may have lost the neighbours' respect, but he gained — well, you will see whether he gained anything in the end.
*
La traduction au plus proche.
Chapitre 1
Une équipée inattendue
Dans un terrier vivait un hobbin. Ce n'était pas un terrier sale, humide, rempli de vers et d'une odeur nauséabonde, ni un terrier sec, nu, sablonneux, sans rien pour s'asseoir ou manger : c'était un terrier de hobbit, et cela voulait dire du confort.
Il avait une porte parfaitement ronde comme un hublot, peinte en vert, avec un bouton en laiton jaune brillant exactement au milieu. La porte s'ouvrait sur un vestibule en forme de tube, comme un tunnel : un tunnel très confortable, sans fumée, avec des murs lambrissés, des sols carrelés et tapissés, pourvus de chaises polies, et de très nombreuses patères pour les chapeaux et les manteaux — le hobbit aimait les visiteurs. Le tunnel s’enroulait encore et encore, s'enfonçant plutôt profondément mais pas en ligne droite dans le flanc de la colline — la Colline, comme l'appelaient tous les gens à des kilomètres à la ronde —- et de nombreuses petites portes rondes débouchaient sur lui, d’abord d'un côté puis de l'autre. Pas d’escaliers pour le hobbin : des chambres, des salles de bains, des celliers, des garde-manger (il y en avait beaucoup), des penderies (il avait des pièces entières consacrées aux vêtements), des cuisines, des salles à manger, tous étaient au même niveau, et de ce fait, donnaient sur le même passage. Les meilleures chambres se trouvaient toutes du côté gauche (en entrant), car elles étaient les seules à avoir des fenêtres, profondément enfoncées et rondes, donnant sur son jardin et les prairies au-delà, descendant en pente douce jusqu’à la rivière.
Ce hobbin était un hobbin très prospère, et son nom était Sacquet. Les Sacquets vivaient depuis des temps oubliés dans le bourg de La Colline, et les gens les considéraient comme très respectables, non seulement parce que la plupart d'entre eux étaient riches, mais aussi parce qu'ils n'avaient jamais d'aventures ou ne faisaient jamais rien d'inattendu : on pouvait savoir ce qu'un Sacquet dirait sur n'importe quelle question sans prendre la peine de lui demander. Ceci est une histoire à propos de comment un Sacquet eut une aventure, se retrouva à faire et à dire des choses tout à fait inattendues. Il y perdit peut-être le respect des voisins, mais il y gagna… — enfin, vous verrez s'il a gagné ou non quelque chose à la fin.
*
La traduction de Francis Ledoux de 1969 pour les éditions Stock et pour Hachette en 1980.
I
Une réception inattendue
Dans un trou vivait un hobbit. Ce n’était pas un trou déplaisant, sale et humide, rempli de bouts de vers et d’une atmosphère suintante, non plus qu’un trou sec, nu, sablonneux, sans rien pour s’asseoir ni sur quoi manger : c’était un trou de hobbit, ce qui implique le confort.
Il avait une porte tout à fait ronde comme un hublot, peinte en vert, avec un bouton de cuivre jaune bien brillant, exactement au centre. Cette porte ouvrait sur un vestibule en forme de tube, comme un tunnel : un tunnel très confortable, sans fumée, aux murs lambrissés, au sol dallé et garni de tapis ; il était meublé de chaises cirées et de quantité de patères pour les chapeaux et les manteaux — le hobbit aimait les visites. Le tunnel s’enfonçait assez loin, mais pas tout à fait en droite ligne, dans le flanc de la colline — la Colline, comme tout le monde l’appelait à des lieux alentour — et l’on y voyait maintes petites portes rondes, d’abord d’un côté, puis sur un autre. Le hobbit n’avait pas d’étages à grimper : chambres, salles de bain, caves, réserves (celles-ci, nombreuses), penderies (il avait des pièces entières consacrées aux vêtements), cuisines, salles à manger, tout était de plain-pied, et, en fait, dans le même couloir. Les meilleures chambres se trouvaient toutes sur la gauche (en entrant), car elles étaient les seules à avoir des fenêtres, des fenêtres circulaires et profondes, donnant sur le jardin et les prairies qui descendaient au-delà jusqu’à la rivière.
Ce hobbit était un hobbit très cossu, et il s’appelait Baggins. Les Baggins habitaient le voisinage de la Colline depuis des temps immémoriaux et ils étaient très considérés, non parce que la plupart d’entre eux étaient riches, mais aussi parce qu’ils n’avaient jamais d’aventures et ne faisaient jamais rien d’inattendu : on savait ce qu’un Baggings allait dire sur n’importe quel sujet sans avoir la peine de le lui demander. Ceci est le récit de la façon dont un Baggins eut une aventure et se trouva à dire et faire les choses les plus inattendues. Il se peut qu’il y ait perdu le respect de ses voisins, mais il y gagna… eh bien, vous verrez s’il y gagna quelque chose en fin de compte.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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La vie future, le film de 1936
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Things To Come (1936)
Traduction du titre original : L'allure des choses à venir.
Autres titres : The Shape Of Things To Come, les mondes futurs.
Ce film existe dans plusieurs montages.
Sorti en Angleterre le 20 février 1936.
Sorti aux USA le 17 avril 1936.
Sorti en France le ???
Sorti en blu-ray anglais le 18 juin 2012 chez Network (région B, lisible en France, pas de version française).
Sorti en blu-ray américain le 18 juin 2013 chez Criterion (région A, lisible seulement sur un lecteur américain ou multi-régions, pas de version française).
Sorti en blu-ray français 1er juin 2014 chez Elephants Film (région B, pas de version française, sous-titres français, bonus anglais manquants).
Ici l'article de ce blog sur le blu-ray anglais sorti en 2012 chez Network.
De William Cameron Menzies. Avec Raymond Massey, Edward Chapman, Ralph Richardson, Margaretta Scott, Cedric Hardwicke, Maurice Braddell. Sur un scénario de H.G. Wells, d'après son roman.
Pour adultes et adolescents.
Londres, Noël 1940. Alors que les rumeurs de guerre font la une des journaux, la foule se presse dans les grands magasins pour faire leurs achats pour les fêtes. Les rues sont pleines et les mines réjouies contrastent avec les gros titres les plus alarmants. Chez les Cabals, on s'apprête aussi à fêter Noël entre amis : pour Passworthy, la guerre n'arrivera pas, et au pire, ce sera bon les affaires. Pour le jeune Harding, c'est l'inquiétude : que deviendra la médecine en cas de guerre mondiale ? Quand à Cabal, il est résigné et pessimiste : "si nous ne mettons pas fin à la Guerre, la Guerre mettra fin à notre existence". Mais selon Passworthy, ils n'y peuvent rien de toute manière. Alors qu'ils se souhaitent une bonne soirée, ils entendent les tirs de la défense anti-aérienne et aperçoivent les lumières des projecteurs braqués vers le ciel. Pour Passworthy, c'est pour fêter Noël...
Mais le téléphone de Cabal sonne : c'est la mobilisation générale car un bombardier a franchi les limites des eaux territoriales. Passworthy se met en route pour animer la défense civile, et le voilà à passer les consignes de sécurité à la population dont l'affolement grandit d'un cran alors que les canons s'installent en plein milieu des carrefours commerçant. Alors que l'ordre est donné de se munir de masque à gaz, d'évacuer les rues et de trouver refuge dans le métro, l'armée annonce un bombardement, mais sans grand danger. C'est alors qu'une pluie de bombes incendiaires fait s'écrouler les murs sur la foule encore dans les rues, des bombes à gaz explosent et empoisonnent l'atmosphère tandis que les survivants tombent comme des mouches à travers les décombres et les véhicules éventrés. Sous les murs de sa maison, le petit garçon de Passworthy est mort, encore vêtu de l'uniforme de petit soldat qu'il a reçu pour Noël. Après cela, la guerre fait rage partout dans le monde : de nouveaux chars détruisent la campagne, des avions continuent de faire pleuvoir les bombes à gaz. Cependant, Cabal tente de sauver un aviateur ennemi qu'il a abattu, écœuré par le massacre - mais l'autre aviateur demande à ce que son masque à gaz soit donné à une petite fille afin qu'elle survive à la nuée mortelle qu'il a semée...
Londres, 1966. Selon des tracts, la victoire est proche. Mais dans les ruines de Londres, la maladie des vagabonds guettent les survivants qui manquent de tout. Les symptômes ? Une fièvre soudaine, impossible de tenir debout. Puis, après quelques jours de lits, le malade perd la parole et se lève pour aller vagabonder à travers la ville à demi nu, au risque de contaminer la prochaine personne qui sera sur son chemin. Dans les ruines de son hôpital, le Docteur Harding se désespère : il n'a plus de médicaments et ne sait plus quoi faire pour traiter la maladie. Quand Janet, la femme de Richard Gordon, le dernier aviateur de la ville, tombe à son tour malade, l'un des gardes de la ville prend l'initiative de faire désormais abattre tous les malades. Pour cela, il va devenir le Boss - le roi de Londres...
Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937
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The Thing On The Door Step (1937)
Traduction du titre anglais : la chose sur le pas-de-porte.
Nouvelle écrite en 1933. Publié pour la première fois en janvier 1937 dans le magazine américain Weird Tales.
Traduit en français par Jacques Papy compilée en octobre 1956 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction française de Jacques Papy révisée par Simone Lamblin pour LAFFONT FR
Traduction révisée ééditée en octobre 1994 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction révisée réédité en décembre 1995 dans Le cauchemar d’Innsmouth pour J’AI LU FR,
Retraduit par Maxime Le Dain en janvier 2012 pour BRAGELONNE FR.
Retraduit par François Bon pour POINTS dans La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, rééditée le 1er octobre 2020.
Retraduit par David Camus dans Le cycle de Providence pour MNEMOS FR, réédité en septembre 2021 et le 23 septembre 2022.
De Howard Philip Lovecraft.
Pour adultes et adolescents.
(dark fantasy urbaine, horreur, presse) Daniel Upton, le narrateur de l'histoire, explique qu'il a tué son meilleur ami, Edward Derby, et qu'il espère que son récit prouvera qu'il n'est pas un meurtrier. Il commence par décrire la vie et la carrière de Derby. Derby s'intéressait à l'occultisme depuis son plus jeune âge, ce qui l'a amené à se lier d'amitié avec Upton. Tous deux discutaient de mythologie obscure pendant leur temps libre. Lors de ses visites, Derby frappait toujours de la même façon : trois coups, une pause, puis deux coups supplémentaires sur le heurtoir ; Upton avait toujours été en mesure d'identifier Derby de cette façon.
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Le texte original anglais de Howard Philip Lovecraft de janvier 1937 pour le magazine Weird Tales US.
Ce texte est dans le domaine public.
The Thing on the Door-step
By H. P. LOVECRAFT
‘A powerful tale by one of the suprememasters of weird fiction—a tale in which the horror creeps and grows, to spring at last upon the reader in all its hideous totality.'
IT IS true that I have sent six bullets through the head of my best friend, and yet I hope to show by this statement that I am not his murderer, At first I shall be called a madman—madder than the man I shot in his cell at the Arkham Sanitarium. Later some of my readers will weigh each statement, correlate it with the known facts, and ask themselves how I could have believed otherwise than as I did after facing the evidence of that horror—that thing on the door-step.
Until then I also saw nothing but madness in the wild tales I have acted on. Even now I ask myself whether I was misled—or whether I am not mad after all. I do not know—but others have strange things to tell of Edward and Asenath Derby, and even the stolid police are at their wits’ ends to account for that last terrible visit. They have tried weakly to concoct a theory of a ghastly jest or warning by discharged servants; yet they know in their hearts that the truth is something infinitely more terrible and incredible.
So I say that I have not murdered Edward Derby. Rather have I avenged him, and in so doing purged the earth of a horror whose survival might have loosed untold terrors on all mankind. There are black zones of shadow close to our daily paths, and now and then some evil soul breaks a passage through. When that happens, the man who knows must strike before reckoning the consequences.
I have known Edward Pickman Derby all his life. Eight years my junior, he was so precocious that we had much in common from the time he was eight and I sixteen. He was the most phenomenal child scholar I have ever known, and at seven was writing verse of a somber, fantastic, almost morbid cast which astonished the tutors surrounding him. Perhaps his private education and coddled seclusion had something to do with his premature flowering. An only child, he had organic weaknesses which startled his doting parents and caused them to keep him closely chained to their side. He was never allowed out without his nurse, and seldom had a chance to play unconstrainedly with other children. All this doubtless fostered a strange secretive inner life in the boy, with imagination as his one avenue of freedom.
At any rate, his juvenile learning was prodigious and bizarre; and his facile writings such as to captivate me despite my greater age. About that time I had leanings toward art of a somewhat grotesque cast, and I found in this younger child a rare kindred spirit. What lay behind our joint love of shadows and marvels was, no doubt, the ancient, moldering, and subtly fearsome town in which we lived—witch-cursed, legendhaunted Arkham, whose huddled, sagging gambrel roofs and crumbling Georgian balustrades brood out the centuries beside the darkly muttering Miskatonic.
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La traduction au plus proche.
La Chose sur le seuil
par H. P. LOVECRAFT
‘Un conte puissant par l’un des maîtres suprêmes de la Bizarre Fiction—un conte dans lequel l’horreur rampe et grandit, the horror creeps and grows, pour sauter enfin au visage du lecteur dans toute sa hideuse totalité.'
IL EST vrai que j’ai envoyé six balles à travers la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère démontrer par ce témoignage que je ne suis pas son meurtrier. En premier lieu on me qualifiera de fou furieux – plus fou que l’homme que j’ai abattu dans sa cellule capitonée du Sanitarium d’Arkham. Plus tard, quelques uns de mes lecteurs évalueront chacune de mes affirmations, les rapprocheront des faits connus, et se poseront la question de comment j’aurai pu croire autre chose que ce que j’ai cru après avoir été confronté à la preuve de cette horreur—à cette chose sur le seuil.
Et jusqu’alors, je n’y ai moi aussi rien vu que de la folie dans les fables délirantes qui m’ont fait passé à l’acte. Même à présent, je me demande encore si je me suis mépris—ou si je ne suis pas fou après tout. Je l’ignore—mais d’autres auront d’étranges choses à raconter à propos d’Edward et Asenath Derby, et même la police si butée serait bien en peine d’expliquer cette dernière, et si terrible visite. Ils ont faiblement essayé de concoter l’hypothèse d’une plaisanterie de très mauvais goût, ou la menace d’un domestique mis à la porte ; et pourtant ils savent en leur cœur que la vérité est quelque chose d’infiniment plus terrible et incroyable.
Alors je soutiendrai que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je l’ai plutôt vengé, et se faisant, j’ai purgé la Terre d’une horreur dont la survie aurait lâché des terreurs jamais articulées sur toute l’humanité. Il y a des zones d’ombres noire proche des chemins que nous suivons le jour, et de temps à autres quelque âme maléfique se fraye un passage à travers. Quand cela arrive, l’homme qui le sait doit frapper bien avant d’en mesurer les conséquences.
J’ai connu Edward Pickman Derby toute sa vie. De huit année mon cadet, il était si précoce que nous avions beaucoup en commun du temps qu’il avait hui ans et moi seize. Il était le plus phénoménal des écoliers que j’ai jamais connu, et à sept ans, il écrivait des vers d’un style sombre, fantastique, presque morbide, qui stupéfiaient les précepteurs qui l’entouraient. Peut-être que son éducation privée et son isolement choyé avait quelque chose à voir avec son épanouissement prématuré. Enfant unique, il avait une faiblesse biologique qui paniquait ses parents et les avait poussé à le garder toujours surveillé de près à leurs côtés. Il n’ était jamais autorisé à sortir sans une infirmière, et n’avait que rarement la chance de jouer librement avec les autres enfants. Tout cela sans doute aucun cultiva une étrange et secrète vie rêvée chez ce garçon, avec l’imagination comme seule avenue de liberté.
Par quelque bout qu’on le prenne, son apprentissage juvénile était prodigieux et bizarre; et sa facilité d’écriture me captivait, en dépit de mon âge plus avancé. Vers cette époque, j’étais attiré par l’art d’un style plutôt grotesque, et j’avais trouvé chez cet enfant plus jeune une rare âme sœur. Ce qui pavait notre amour commun des ombres et des merveilles était à l’évidence, l’ancienne, métamorphe et subtilement épouvantable ville dans laquelle nous vivions—Arkham infestée de sorcière et hantée par les légendes, dont les toits en bâtière recroquevillés et affaissés et les balustrades géorgiennes croulantes couvaient les siècles au bord de la sombre et murmurante Miskatonic.
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La traduction de Jacques Papy pour DENOEL FR.
LE MONSTRE SUR LE SEUIL
1
Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier. Tout d’abord, on dira que je suis fou, plus fou que l’homme que j’ai tué dans la maison de santé d’Arkham. Plus tard, certains de mes lecteurs pèseront chacune de mes assertions, les rattacheront aux faits connus, et se demanderont comment j’aurais pu avoir une opinion différente après m’être trouvé en présence de cette preuve abominable : le monstre sur le seuil de ma porte.
Jusqu’à ce moment-là, moi aussi je n’ai vu que folie dans les récits extravagants qui m’ont poussé à agir. Aujourd’hui encore je me demande si je ne me suis pas trompé, si, vraiment, je ne suis pas fou… Mais d’autres que moi ont d’étranges choses à raconter sur Edward et Asenath Derby, et les gens de la police eux-mêmes ne parviennent pas à expliquer cette dernière visite que j’ai reçue. Ils ont essayé de bâtir une théorie raisonnable : sinistre plaisanterie ou vengeance d’un domestique congédié ; mais, tout au fond d’eux-mêmes, ils savent bien que la vérité est infiniment plus terrible.
J’affirme donc que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je dirai plutôt que je l’ai vengé, et que, ce faisant, j’ai purgé la terre d’une horreur qui aurait pu déchaîner les pires désastres pour l’humanité. Il existe des zones d’ombre tout près des chemins de notre vie quotidienne, et, parfois, une âme maléfique sort des ténèbres. Quand cela se produit, l’homme qui en a connaissance doit frapper sans se préoccuper des conséquences possibles.
J’ai connu Edward Pickman Derby depuis sa plus tendre enfance. Il était si précoce que nous avions beaucoup de choses en commun alors qu’il avait huit ans et que j’en avais seize. C’était un élève pourvu de dons prodigieux. A sept ans, il écrivait des vers d’un genre fantastique, sombre, presque morbide, qui provoquèrent l’étonnement de ses professeurs privés. Fils unique, il souffrait de certaines faiblesses organiques qui poussèrent ses parents à le garder constamment auprès d’eux. Il ne sortait jamais sans sa gouvernante, et avait rarement l’occasion de jouer avec d’autres enfants. Tout cela contribua sans aucun doute à développer en lui une étrange vie intérieure, l’imagination étant son seul moyen d’évasion.
Quoi qu’il en soit, il possédait des connaissances phénoménales, et son œuvre poétique me séduisit. A cette époque, j’avais un penchant marqué pour le bizarre dans le domaine de l’art ; c’est pourquoi je découvris entre cet enfant et moi-même des affinités très grandes. A l’arrière-plan de notre amour commun des ombres et des merveilles, il y avait, sans aucun doute, l’antique et redoutable ville où nous vivions : cette vieille cité d’Arkham, maudite par les sorcières, hantée par les légendes, dont les toits en croupe affaissés bordent les eaux murmurantes du Miskatonic.
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Le Chat Noir, le film de 1934
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- Écrit par David Sicé
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The Black Cat (1934)
Autre titre : The Vanishing Body (le cadavre disparu).
Sorti aux USA le 7 mai 1934.
Sorti en France le 13 mars 1936.
Ressortie aux USA le 19 août 1938.
Sorti en Angleterre le 10 mars 1939.
Sorti en blu-ray américain le 18 juin 2019.
Sorti en blu-ray français le 25 juin 2019 (blu-ray + DVD Elephants Film)
De Edgar G. Ulmer, sur un scénario de Edgar G. Ulmer, Peter Ruric et Tom Kilpatrick : inspiré d'un récit d'Edgar Allan Poe ; avec David Manners, Julie Bishop, Bela Lugosi, Boris Karloff.
Pour adultes
(horreur fantastique) La cohue des passagers à la sortie de la gare Grand Central de New-York City, le départ d’un autre train de nuit cette fois de Paris : à bord de l’Orient Express, la police contrôle passeport de jeunes mariés, Monsieur Peter Alison et Madame Joan Alison, deux jeunes mariés tout à leurs câlins. Madame demande à Monsieur s’il a faim. Pas vraiment, répond Monsieur, mais ils éclatent de rire. Madame avoue qu’elle meurt de faim. Puis le chef de wagon vient s’excuser, il y a eu une terrible erreur : quelqu’un d’autre va voyager avec eux dans le même compartiment. L’intrus en question survient, et propose de se débrouiller dans un autre wagon, mais Monsieur affirme qu’il n’y a pas de problème l’intrus s’installe. L’arrivé de l’inconnu a jeté un froid, et ce n’est que lorsqu’un choc fait tomber un bagage que Monsieur Alison et le nouveau venu rattrape précipitamment que les présentations se font et que l’inconnu — le docteur Vitus Werdegast — explique qu’il fait le voyage pour visiter un vieil ami.
Comme le jeune couple s’est endormi, Werdegast commence à caresser les cheveux de la jeune femme. Surpris par le réveil intempestif du mari, il demande l’indulgence explique qu’il y a 18 ans il a quitté une jeune fille qui ressemblait tellement à Joan Alison. Pour aller à la guerre. C’était son épouse à lui. Puis il parle d’une prison où beaucoup d’hommes sont allés, mais bien peu en sont revenu. Lui en est revenu, après quinze années. Le train s’arrête dans la nuit et par une pluie battante. Quelques passagers descendent, dont le jeune couple et l’inconnu. Ils embarquent dans le bus de leur hôtel tandis que les éclairs et le tonnerre se succède. Le chauffeur joue les guides (en oubliant de regarder la route).
D’un coup, le bus quitte la route et se renverse dans un ravin. Monsieur Alison constate que le chauffeur est mort et les passagers survivants gravissent, valises à la main et Mme Alison évanouie et blessée dans les bras du quatrième passager, le plus fort. La route qui mène à une demeure moderne au sommet du colline, celle que l’inconnu venait visiter. Le maître des lieux, sinistre et anormalement pâle, Hjalmar Poelzig, vient visiter Joan Alison et constater que ses blessures sont légères. Werdegast complimente alors Poelzig : les années l’ont épargnées. Mais une fois seul dans le bureau de Poelzig, Werdegast annonce qu’il est venu tuer Poelzig, et surtout tuer son âme, l’accusant de l’avoir fait emprisonné. Mais avant de le tuer, Werdegast veut savoir ce que sont devenus son épouse et sa fille.
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