Firefly S01E09: La panne (2002)
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Firefly S01E08: Out of gas (2002)
Traduction : A court de carburant.
Titre canadien : Panne sèche ; français : La panne.
Episode précédent <> Episode suivant.
Ici l'article de ce blog sur la série Firefly (2002)
Diffusé aux USA le 18 octobre 2002 sur FOX US.
Sorti en DVD anglais le 19 avril 2004 (piste français canadien incluse, sous-titres français inclus).
Diffusé en France le 14 avril 2005 sur SERIE CLUB FR.
Sorti en Blu-ray américain le 11 novembre 2008 (multi-régions, piste français canadien incluse, sous-titres français inclus).
De Joss Whedon, avec Nathan Fillion, Gina Torres, Alan Tudyk, Morena Baccarin, Adam Baldwin, Summer Glau, Sean Maher, Mark Sheppard.
Pour adultes et adolescents.
(Space opera, Western spatial, horreur, comédie) Le Sérénité flotte dans l’Espace Profond. Le poste de pilotage est désert, illuminé, une console sur le côté pleine de lumières rouges.
Le couloir des cabines de l’équipage qui mène au poste de pilotage est également désert, également éclairé. La salle à manger est également déserte, en désordre — trois sièges renversés, de la vaisselle et des serviettes abandonnées par terre, encore enfumée.
La salle des machine est éteinte, le moteur arrêté. Le salon des passagers également abandonnée, en désordre, les lumières en veille, l’infirmerie encore allumée. La soute principale est également déserte.
Sauf qu’un homme tombe à plat ventre sur les grilles du sol : Malcom Reynolds, le capitaine qui selon la tradition aura décidé de sombrer avec son navire. En nage, ayant des difficultés à respirer, il hallucine…
Un homme lui parle : « N’est-il pas de toute beauté ? Ah oui, Monsieur ! Je vous le dit : vous achetez ce vaisseau, vous le traitez comme il faut, il vous restera jusqu’au bout de votre vie. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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Midnight Texas S02E03: L’Enfer des sorcières (2018)
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Midnight, Texas S02E03: To Witch Hell and Back (2018)
Traduction du titre original : Aller retour pour l'Enfer des Sorcières.
Titre français : L’Enfer des sorcières.
Episode précédent <> Episode suivant.
Ici l'article de ce blog consacré à la série Midnight, Texas 2017.
Diffusé aux USA à partir du 9 novembre 2018 sur NBC US.
Sortie le 29 janvier 2020 en coffret 3 br français ELEPHANT FR (image et son bon, pas de réel bonus).
De Monica Owusu-Breen et Mark Hentemann ; d'après les romans de Charlaine Harris ; avec François Arnaud, Dylan Bruce, Joanne Camp, Parisa Fitz-Henley, Arielle Kebbel, Jason Lewis, Shannon Lorance, Lora Martinez-Cunningham, Peter Mensah, Nestor Carbonell, Jaime Ray Newman.
Pour adultes et adolescents
(fantasy urbaine) La blonde Patience Lucero, tout de blanc vêtue, ranime Manfred à terre : « Est-ce que ça va, mon chéri ? »
Manfred se relève vivement et fixe le tableau maudit de la femme voilée à lanterne dans la forêt. Patience constate : « Je vois que tu as trouvé l’ancêtre de Kaï… »
Manfred se retourne vers Patience, la prenant à témoin : « Les choses dans cette ville peuvent tourner vraiment bizarre ; mais une tête coupée… » Patience s’est aussi relevée répond : « Ce n’est pas ce que tu crois… » Manfred réplique : « Eh bien, ça m’a laissé sur le cul… » Patience admet : « Parce que c’est une relique très puissante, Kaï en tire tout son pouvoir, c’est tout. » Manfred est dubitatif : « C’est tout ? »
Patience remarque : « Mais qu’est-ce que tu étais venu faire ici toi-même ? Manfred avoue : « Les derniers mots que Caroline m’a dits furent ‘il y a des secrets dans les bois’, alors j’ai pensé au tableau, j’ai fureté , et… nous voilà. » Patience soupire et répète : « Et nous voilà. » Manfred admet : « Je n’aurais pas dû fureter, c’est juste… »
Patience complète : « Difficile de faire confiance les nouveaux venus. » Manfred confirme : « Quelque chose du genre. » Patience répond : « Ecoute, nous voulons juste être de bons voisins, établir la confiance. » Manfred l’assure : « Nous voulons ça aussi… »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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Ghosts : Fantômes en héritage, la série télévisée de 2025.
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Ghosts : Fantômes en héritage (2025)
Traduction : Fantômes, fantômes en héritage (en anglais Ghosts, inherited ghosts)
Une saison de six épisodes de 30 minutes environ chaque.
Cette sitcom est l'adaptation française de Ghosts 2019, la série anglaise annulée en 2023, déjà adaptée aux USA depuis quatre saisons avec Ghosts 2021 toujours en cours et renouvelé à ce jour (avril 2025) pour une cinquième et sixième saison (titre français, fantômes à la maison).
Annoncé à partir du 9 avril 2025 sur DISNEY MOINS seulement FR (les six épisodes de la première saison).
Annoncé ensuite en France sur TF1 FR.
De Arthur Sanigou et Joris Goulenok d'après la série de 2019 de Mathew Baynton, Simon Farnaby, Martha Howe-Douglas, Jim Howick, Laurence Rickard, et Ben Willbond ; avec Camille Chamoux, Natacha Lindinger, Fred Testot, Tiphaine Daviot, François Vincentelli, Bruno Sanches, Paul Scarfoglio, Monsieur Poulpe, Paul Déby, Camille Combal, Éric Judor, Matthias Quiviger.
Pour adultes et adolescents ?
(Comédie fantastique potentiellement woke toxique propagandaire artificiel, presse) Alison et Nabil héritent d'un château, hanté entre autres (?) par la comtesse Marie-Catherine de Mérudeaux, l'homme politique Roland Givorant, la paysanne du moyen-âge Berthe, le commandant Georges Peyrache, le chef scout Daniel Quignon, dit Dani, le poète Auguste Montfleury, l'homme préhistorique Tayac, le collabo François Laval, le chef des Gaulois Albos et possiblement l'idole de jeunesse d'Alison.
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Amazing Stories, le numéro 14 mai 1927.
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Amazing Stories #014 (1927)
Titre complet : Volume 2, mai 1927, numéro 2.
Traduction : Histoires étonnantes.
Numéro précédent <> Numéro suivant.
Publicités toxiques.
Pour adultes et adolescents.
Présumé sorti en kiosque aux USA le 5 mars 1927 daté de avril 1927, prix 25 cents, soit 4.51 dollars 2024 en tenant compte de l'inflation (4,33 en Euro du 23 janvier 2025).
De Hugo Gernsback, F. R. S. (rédacteur en chef), Dr. T. O'Conor Sloane, M. A., Ph. D. (directeur de publication), Wilbur C. Whitehead, rédacteur littéraire, C. A. BRANDT, rédacteur littéraire.
Pour adultes et adolescents.
(revue littéraire de Science-fiction) Définitivement et en tout point du magazine une source d'inspiration sans limite si vous êtes auteur en tous genres littéraire ou joueur du jeu de rôles sur table de l'Appel de Cthulhu. Je crois bien qu'il n'y a rien de tel pour s'immerger dans une époque et par contre coup immerger dans cette époque, ou n'importe laquelle transposée de la première, vos lecteurs, auditeurs, spectateurs.
Certains auteurs sont plus verbeux que l'autre, mais à la traduction, le style donc la pensée et son pouvoir d'évocation, quand l'auteur est bon, ressort de manière tellement plus flagrante que dans les traductions d'origine, que je ne peux que maintenir mon conseil de lire en version originale, en prenant vraiment son temps de peser chaque mot et en laissant votre imagination et votre culture générale tirer les fils pour en arriver à une expérience multi-sensorielles, à développer dans les rêves éveillés et ceux de la nuit suivante et de toutes les autres.
Oui Gernsback peut divaguer dans ses éditos et certains auteurs faire du remplissage de colonne, et une partie des textes déjà pré-exister, éparpillés sur la planète et dans le temps -- mais au total, numéro après numéro, illustration après illustration, Amazing Stories est bien pionnier planétaire et l'effet cumulé de tout cet effort tendu vers l'enrichissement imaginatif et scientifique est patent (NDT manifeste, évident).
Lisez le courrier extrêmement pertinent de Daniel D. Moloney de Brooklyn, état de New York, que j'ai traduit en intégralité plus bas.
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Les numéros de pages imprimés à l'intérieur ne tiennent pas compte des quatre pages de couverture.
p. 3 = 2 : sommaire.
"Amazing Stories est publié le 5 de chaque mois. Il y a 12 numéros par année. L'abonnement est de 2.50 dollars (44.56 dollars 2024 idem euro) par an aux USA et possessions, 2,50 dollars (53.47 dollars 2024, idem en euro) au Canada et à l'étranger. Les pièces et timbres Etats-Uniens sont acceptés (pas les pièces et timbres étrangers, un exemplaire d'échantillon sera gratuitement envoyé à la demande... Toutes les contributions acceptées sont payées à publication. Amazing Stories est en vente dans tous les kiosques des Etats-Unis et du Canada. Agents européens S. J Wise et Cie 40 place verte, Antwerp, Belgique. Imprimé aux U. S. A."
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p.5 = 483 : Ours et Edito de Hugo Gernsback, F. R. S.
De la fiction extravagante aujourd'hui... à la froide réalité de demain.
ÉTONNANTES CREATIONS.
par HUGO GERNSBACK
"Quoi que l'esprit humain puisse penser (NDT imagine), ce sera créé (NDT : inventé). Ainsi file une phrase galvaudée, des plus utilisées ces jours-ci. Bien sûr, on ne peut pas s'attendre que chaque pensée conçue dans le cerveau humain représente une possibilité, bien qu'un nombre indénombrable d'idées fussent parfaitement possible en réalisation. La pensée de l'automobile précéda l'accomplissement de fait, exactement comme la pensée de la presse à imprimer, le phonographe, le téléphone et des milliers d'autres merveilleuses choses précédèrent leur invention. Pourtant, quand nous lisons une histoire de scientifiction de ces derniers jours, nous nous arrêtons pour nous demander si oui ou non de telles choses à propos desquelles on écrit, ne surviendront jamais (dans la réalité).
La rédaction d'Amazing Stories (NDT Histoires étonnantes), au moins, font de leur mieux pour écarter de ce magazine les récits qui relèvent davantage du conte de fées que de la scientification. Le conseil de rédaction d'Amazing Stories fait cette fine distinction : un récit pour être de la véritable scientification, devrait avoir une base scientifique de plausibilité, afin que, quand bien même il ne semble pas possible d'accomplir le miracle cette année ou la suivante, il puisse être imaginable que cela se réalise d'ici 500, 5.000 ou 500.000 années.
La question que doit alors se poser le lecteur est, qui dans cette rédaction, sera encore là dans 500, 5.000, 500.000 pour valider la réalité de cette invention alors, et répondre de son mensonge ou de son erreur si cette invention ne s'est pas exactement réalisée.
Parce qu'en restant suffisamment vague et en jouant sur les mots, le contexte, les métaphores, on peut prédire n'importe quoi : ce ne sont que des mots, n'est-ce pas MM. Nostradamus et Paco Rabanne ?
Or la description "scientifique" implique que ce qui est raconté soit constamment vérifié par l'expérience et la contrexpérience selon le même protocole par autant d'équipes de chercheurs que vous voulez. Ou par le premier venu qui aurait à sa disposition les moyens de le faire avec le même protocole.
Autrement dit, la "base de plausibilité" aura beau être "scientifique" (donc vérifiée par l'expérience et la contre-expérience), le récit de scientifiction ne le sera jamais. Il n'est donc jamais objectivement "réalisable" peu importe quand. "Quand" importe quand on prétend qu'un risque ou une chance sont réels, cela fait partie du contexte.
Par ailleurs une invention "miraculeuse" (notez le vocabulaire religion) peut être réalisable et jamais réalisée, par exemple si un lobby empêche sa réalisation, et cela arrive tout le temps. Par exemple le moteur à alcool fonctionne depuis des siècles, c'est une énergie réellement verte et renouvelable car nous parlons d'alcool fabriqué à partir de la fermentation végétale, et ce moteur ne pollue que de l'eau potable.
Pourtant le moteur à alcool est interdit en France et probablement partout où les cartels pétroliers (qui ont littéralement assassiné les producteurs pétroliers indépendants) ont pu le faire interdire sous tous les prétextes imaginables, et c'est quotidiennement que nos politiques, institutions, journaux et "scientifiques" prétendent que le moteur à alcool n'existe pas et qu'il faut maximiser la production de moteurs toujours plus polluant, à l'énergie absolument pas renouvelable si on tient compte que les matériaux constituant une batterie électriques reste fossiles et leur production détruit l'eau potable --- ou que nous n'avons pas besoin de mélanger du pétrole ou n'importe quoi d'autre à l'alcool pour faire tourner un moteur, tandis que le prix des carburant est quasi intégralement fictif et arbitrairement fixé par qui le taxe et se paye ensuite sur les taxes.
Beaucoup de récits qui sont excellents d'un point de vue littéraire se révèlent pauvre en science. Ces histoires sont invariablement rejetées par AMAZING STOIRIES, comme étant habituellement du type pays des fées. Récemment, un excellent récit nous a été proposé où un scientifique a conquis la distance au moyen d'un rayon. Il était alors possible de transporter une habitation à des milliers de miles de votre pas de porte, ce qui en surface pouvait sembler être impossible à accomplir. Nous pourrions concevoir d'inventer un rayon qui pourrait annuler la distance, qui traduit en bon anglais signifierait la télévision, et je peux penser dans ce sens transporter la Cathédrale Saint Pierre ou la Tour Eiffel dans ma salle d'étude. Mais il semble impossible d'apporter ces mêmes objets physiquement dans ma salle pour beaucoup de raisons évidentes.
Et pourtant, cela n'empêchera pas la Scientifiction d'AMAZING STORIES ou la science-fiction de l'âge d'or ou cyberpunk de cumuler les "inventions" scientifiques basées sur du virtuel. Quelles séries animées voire films en vrais acteurs ne cesse de confondre la virtualité et la réalité en projetant les héros dans des jeux vidéos, ou encore en prétendant qu'un robot ou une intelligence artificielle a la même sensibilité, la même liberté de pensée ou la même conscience qu'un être vivant qui s'est déjà reproduit sur des générations incommensurables, ce qui impliquerait dès lors que le temps n'est qu'une représentation, qu'un être vivant quel qui soit -- la définition scientifique de vivant est le fait qu'il se reproduit cellulairement comme à l'échelle de sa lignée) dépasse infiniment le moindre réseau neuronaux aux performances extrêmement coûteuses en ressources et en pollution.
Quantité de notion telles le voyage à travers un temps linéaire ou la téléportation à la Star Trek qui semble évoquée dans l'édito sont ineptes et relèvent du délire schizophréniques que des agences spécialisées dans la manipulation des populations, ou même simplement les agences publicitaires et tout discours vantant l'intelligence artificiel ou généré par intelligence artificiel cultivent particulièrement en ce moment même où nos médias prétendent faire la chasse à la désinformation. Cf. l'Arche perdue retrouvée soit-disant par la CIA, la prétendue cité verticale censée se trouver sous les pyramides --- incidemment générée par intelligence artificielle à partir d'un bruit électronique d'une image satellite en gros radar qui n'arrive même pas à afficher ce qui existe et peut se visiter à l'intérieur de la Grande Pyramide.
Car si l'intelligence artificielle l'hallucine, c'est que cela doit être vrai et que personne n'est responsable de rien si c'est complètement faux et que ça tue, fait déporter ou fait perdre de l'argent ?
Concernant la téléportation à la Star Trek, je rappelle qu'elle se fait bien dans cette fiction à l'aide d'un "rayon" type téléporteur (à l'écran dans les années 60, un trucage réalisée en faisant pleuvoir des paillettes sur une zone surexposée de la pellicule occupé par l'acteur illuminé d'un spot, et on ajoute au son une musique évoquant justement un conte de fée)
En fait il s'agit même dans ces séries Star Trek plusieurs rayons : un au départ qui désintègre de fait l'objet ou l'être à téléporter aka le tue et le sépare de sa conscience + un qui porte physiquement les informations de la structure de l'objet ou l'être censé être transporté aka seulement sa description donc sa représentation et certainement pas la réalité de cet objet ou de cet être + un qui "reconstruit".
Le téléporteur selon Star Trek sera rebaptisé par les fans autant que les critiques et les scénaristes comme le "téléporteur magique TM" (NDT Trade Mark, marque déposée) parce qu'il sert à faire arriver n'importe quoi qui puisse arranger les scénaristes en mal d'inspiration et le plus souvent complètement à la masse scientifiquement et littérairement parlant. La seule chose qui compte alors dans Star Trek est de pondre un script et le tourner dans la semaine, en ménageant sept pauses "dramatiques" pour déverser de la publicité abrutissante dans les yeux et les oreilles des spectateurs d'alors.
Et avec le streaming, plus de publicité à intervalle prévisible, donc plus de garantie pour le spectateur de pauses dramatiques. Ou d'intrigues solides, ou de personnages développés au delà du cliché qui garantissent ces intrigues solides.
En clair et un peu comme cet édito, la fiction n'a rien à voir avec la science, et la plausibilité compte moins que le baratin quand il s'agit de faire la promotion d'un comité rédactionnel ou d'un service de streaming ou d'un message de propagande peu importe lequel.
Mais encore une fois, le discours erratique de fait de Gernsback tout autant que n'importe quel type de fiction réellement bourrées d'idées et mise en mots par un être humain qui d'une manière ou d'une autre emprunte à la réalité, peut enrichir le lecteur, et fournir matière à réflexions, débats et investigations, pouvant éventuellement mener à des inventions ou à la prévention de risques majeurs. Autrement dit la clé de la survie de n'importe quel individu encore vivant sur cette planète.
Et oui, on peut concevoir que la "scienfifiction", c'est-à-dire emprunter aux découvertes, aux inventions, à la réalité de comment le monde fonctionne plutôt qu'à des délires schizophréniques, peut aider à écrire des récits plus enrichissants.
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p 06= 110 : The MOON POOL (le bassin de la Lune) par A. Merritt.
CHAPITRE 1: La chose sur le chemin de la Lune.
Deux mois durant j'ai été sur les îles d'Entrecastaux à rassembler des données pour les chapitres conclusifs de mon livre sur la flore des îles volcaniques du Pacifique Sud. Le jour d'avant, j'avais atteint Port Moresby et avait veillé à ce que mes spécimens soient stockés en sécurité à bord de La Reine Australe. Comme je restais assis sur le pont supérieur, je pensais, avec le mal du pays, aux longs lieux qui me séparaient de Melbourne, et les plus longs encore qui séparaient Melbourne de New York.
C'était l'un de ces matins jaunes de Papouasie quand elle se présenta dans son humeur la plus sombre, la plus renfermée. Le ciel était d'un ocre suffocant. Planant sur l'île, couvait un esprit maussade, étranger, implacable, rempli de la menace latente, maléfique de forces qui n'attendaient que de se déchaîner. Il semblait qu'une émanation se dégageait du cœur sauvage, sinistre de la Papouasie elle-même -- sinistre même quand elle souriait. Et de temps à autre, porté par le vent, arrivait un souffle des jungles vierges, chargé d'odeurs dérangeantes, mystérieuses et menaçantes.
C'est l'un de ces matins-là que la Papousie te murmura son ancienneté immémoriale et sa puissance. Et, comme tout homme blanc le doit, je combattais son envoûtement. Alors que je luttais, je vis une longue silhouette avancer à grands pas sur le quai ; un garçon Kapa-Kapa suivait faisant se balancer une valise neuve. Il y avait quelque chose de familier à propos de cet homme élancé. Alors qu'il atteignait la passerelle d'embarquement, il me regarda droit dans les yeux, me fixa un instant, puis me salua de la main.
Alors je le reconnaissais : c'était le Professeur David Throckmartin--"Throck" comme je l'avais toujours appelé, l'un de mes plus vieux amis et, de même, un esprit de la plus pure eau, dont l'autorité et les réussites avaient été pour moi une source constante d'inspiration comme ils l'étaient, je le savais, pour d'autres.
Coïncidemment avec ma réalisation, survient le choc d'une surprise--définitivement déplaisante. C'était bien Throckmartin-- mais à son propos, il y avait quelque chose qui dérangeait, qui détonnait de l'homme que j'avais connu depuis si longtemps, et auquel j'avais fait mes adieux ainsi qu'au petit entourage d'alors, il y avait moins d'un mois de cela avant que je ne fasse voile vers ces mers. Seulement quelques semaines auparavant, il s'était marié avec Edith, la fille du Professeur William Frazier, d'une décade plus jeune que lui, mais ne faisant qu'un du point de vue de ses idéaux, et au moins autant du point de vue du sentiment amoureux, si cela était possible, que Throckmartin l'était.
(...) Je savais qu'il avait prévu de passer au moins une année dans ces ruines, non seulement de Ponape, mais de Lele, cités jumelles au cœur d'une énigme colossale pour l'Humanité, une bizarre fleur de civilisation éclose des âges avant que les germes de l'Egypte ne soient semés ; l'une de ces cultures dont nous ne connaissions à peine l'existence et dont nous n'avions aucune maîtrise. Il avait apporté avec lui un équipement inhabituellement complet pour la mission qu'il s'attendait à remplir, et dont il espérait faire son monument.
Qu'est-ce qui, alors, avait amené Throckmartin à Port Moresby, et quel était ce changement que j'avais détecté en lui ?
Me précipitant au pont inférieur, je le trouvais avec le commissaire de bord. Comme je l'apostrophais il se retourna, me tendant une main pressante--et alors je vis ce que c'était cette différence qui m'avait tant ému. Il savait, bien sûr, parce que je m'étais subitement tu, et que je m'étais involontairement tassé sous le coup du choc de l'avoir vu de plus près. Ses yeux se remplirent de larmes ; il se détourna brusquement du commissaire de bord, d'abord hésitant--puis se dépêchant de rejoindre sa cabine privée.
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p. 41 = 145 : The MAN WHO DIED by PROXY (L'homme qui mourut par substitution) par Frank Gates.
Si un noir avait pu devenir blanc, Sam serait certainement un homme blanc à présent," déclara le Colonel Harold Preston, un éminent procureur, alors qu'il parlait à son ami, le Juge Paul.
Ils s'étaient échappés à la clôture d'un procès stressant pour un peu de relaxation, et étaient à pêcher dans les torrents de montagne. Ils avaient emmené avec eux Sam, le serviteur de toujours du Colonel Preston. En suivant le coude du torrent, ils s'étaient soudain retrouvés devant un ours énorme, et pour rendre tout cela plus enthousiasmant, deux petits oursons mignons jouaient dans le torrent. Aucun des deux hommes n'avait de fusil ou tout autre moyen de protection, et Sam, qui ouvrait la marche, fit demi-tour si vite qu'il culbuta le juge. Après deux ou trois bonds, il s'était soudain plaqué au sol, et dans sa frayeur, il enfouit son visage dans les feuilles en poussant un cri strident de terreur, qui à travers les bois, sonnait comme le hurlement transperçant d'une âme perdue.
Il aurait été aléatoire de savoir qui ce cri épouvanta le plus-- le Colonel Preston, le Juge ou les ours. Avec un rugissement furieux, la maman-ours décampa en aval du ruisseau, suivie par ses oursons.
Bien que le choc avait été plutôt soudain pour les deux hommes, il n'avaient pas pu s'empêcher de rire de la frayeur de Sam, et il prit le temps aux deux hommes de solennellement jurer qu'il n'y avait plus aucun danger avant de pouvoir le relever--le Colonel Preston l'assurant-- "Quoi, Sam, cette ourse aurait à nous passer sur le corps à nous deux avant d'arriver on ne sait où à proximité de vous."
Sam répondit : "Ouais, sûr, Chef, mais j'voudrais juste vous poser la question : suis-je pâle ?"
Le Colonel en rit : "Je ne vous trouve pas exceptionnellement pâle, Sam, mais je n'ai jamais vu un autre être humain exprimant la terreur à ce point sur son visage, que vous-même quand vous avez vu cette ourse."
Se retournant vers le Juge Paul, il demanda : "Et vous, Juge ?"
L'air d'une réflexion intense passa sur le visage du Juge Paul, et après quelque temps, il répondit : "Oui, oui, oui, une fois, lorsque j'ai rencontré l'homme qui mourut par substitution." Puis il reprit : "Bien sûr, vous avez entendu parler de Felix Dzershinsky, feu le Chef de la police secrète de toutes les Russies. Il était connu de part le monde entier comme "Le Monstre soviétique'".
"Comme vous le savez, j'étais à l'Ambassade Américaine il y a quelques années de cela, à Moscou, et en dépit de toutes les rumeurs de terreur dont le monde avait vent, aucune ne pouvait se comparer à l'horreur des atrocités de cet homme. Il était homme à se vanter de n'avoir jamais eu d'ami, et le pouvoir qu'il avait sur ses associés soviétiques était plus grand que celui de n'impotre quel dictateur que le monde ait jamais connu. Les tortures qui depuis longtemps avaient été bannies d'Europe étaient partout employées. Dans son service, il y avait un expert Chinois dans l'art (?) de torturer--- certaines de ses méthodes étaient inconnues y compris au Moyen Âge."
"A ce sujet, j'ai une coupure de presse dans ma poche recopiée de journaux soviétiques datant d'Octobre 1917. Le nombre de massacrés de sang froid par les tribunaux révolutionnaires à la requête de Dzeshinsky en cinq années était d'un million cinq cent soixante-douze mille sept cent dix-huit. Lire les classifications de ces victimes était époustouflant. Par exemple, pour les seuls officiers de police, dix mille ; pour les propriétaires, douze mille neuf cent cinquante... (...) L'article se poursuit en disant que, en dépit du fait que Dzershinksy s'était tenu occupé jusqu'à la date de sa mort, il n'y avait aucun chiffre pour les massacres postérieurs.
Noter que lorsque qu'un africain à la peau noire subit une très grande émotion, il devient gris, pas blanc. Ses cheveux peuvent, comme pour tous les êtres humains, effectivement devenir blancs.
Toutes les couleurs de peau changent avec le déplacement du sang de surface vers les profondeurs, qui est un réflexe biologique pour sauver les organes humains les plus fragiles, ou simplement l'effet de la gravité quand le cœur humain s'arrête de battre et qu'il n'y a aucune machine pour prendre le relais et faire circuler le sang à la place du cœur.
Sans le sang, la couleur de peau naturelle d'un "blanc" est verdâtre, une couleur habituellement associée au teint des cadavres (donc des zombies et démons) dans l'iconographie depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Voilà pourquoi par exemple le responsable du tirage photographique de la pellicule test pour Star Trek la série originale ne pouvait pas s'imaginer que la jolie extraterrestre esclave d'Orion devait être verte à l'écran, et corrigeait toujours les couleurs pour qu'elle redevienne rose charmant.
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p. 44 = 148 : The TIME MACHINE (La machine du Temps, titre français "La machine à explorer le Temps") par H. G. Wells.
CHAPITRE I (NDT 1, un) : L'inventeur
L'homme qui fit la Machine du Temps-- l'homme que je me dois d'appeler le Voyageur du Temps-- était bien connu dans les cercles scientifiques d'il y a quelques années, et le fait de sa disparition est également bien connu. Il était un mathématicien d'une subtilité particulière, et l'un des chercheurs les plus en vue en matière de physique moléculaire. Il ne se limitait pas aux sciences abstraites. Quelques brevets dont un ou deux des plus ingénieux et profitables lui appartenaient ; très profitables en l'espèce, comme pouvait l'en témoigner sa très belle résidence à Richmond. Pour ceux qui figuraient parmi ses amis proches, ses recherches scientifiques n'étaient rien en comparaison de sa faconde. A ces heures d'après le dîner, il était un orateur passionnant sur tous les sujets, et parfois, ses points de vue fantastiques et souvent paradoxales devenaient si dense et imbriquées qu'ils ne formaient plus qu'un seul et unique discours ininterrompu. A ces moments-là, il était on-ne-peut-plus dissemblable de l'image que pouvait se faire le public d'un chercheur scientifique : ses joues s'empourpraient, ses yeux pétillaient ; et le plus étrange étaient les idées qui jaillissaient et encombraient son cerveau, les plus joyeux et les plus animés seraient ses exposés.
Jusqu'au dernier tandis qu'il se tenait à son domicile une soirée informelle, à laquelle il fut mon privilège d'assister, et où, à un moment ou à un autre, j'avais rencontré la plupart de nos personnalités littéraires et scientifiques. Il y avait eu un dîner assez simple à sept heures. Après quoi, nous nous étions déplacés dans une pièce garnie de fauteuils inclinables et de petites tables, et là, parmi les libations alcoolisées et les pipes empestant, nous évoquerions les dieux. Au début, la conversation n'était que bavardage à bâtons rompus, avec quelques lacunae (NDT lacunes, interruptions) de silence digestif ; mais aux alentours de neuf heures ou neuf heures et demi, si les dieux étaient favorables, un sujet particulier triomphera par, en quelque sorte, sélection naturelle, et deviendrait centre commun d'intérêt. Il en fut ainsi, je me souviens, le denier jeudi de tous les jeudis -- le jeudi où j'entendis parler pour la première fois parler de la Machine du Temps.
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P.76 = p.1980 The SINGING WEAPON (l'arme chantante) par Bent Prout.
Le désir passionné de Feodore Kelinev de voir son fils Josef devenir un musicien fut l'une de ces causes insignifiantes qui produisent les résultats les plus choquants. Son effet sur les vies d'à la fois le père et le fils en cette année cruciale de l'Holocauste Jaune a été oublié depuis long, mais ce fut la vraie raison pour laquelle les deux hommes en vinrent à jouer un rôle si important dans la quasi tragédie qui suivit l'invasion asiatique de 1945.
Trois années avant la guerre, Josef avait 22 ans. Il avait reçu avec les honneurs le diplôme de mathématique et science à l'Université de Columbia. Son père insistant, il avait en parallèle mené des études de violoniste. Mais son coeur n'y était pas, et quand enfin il était rentré chez lui avec les diplômes convoités, Feodore prit personnellement en main l'avancée de l'éducation musicale de son fils.
Feodore à vingt ans avait joué avec l'orchestre symphonique de Boston. En tant que violoncelliste, il adorait la musique avec toute la ferveur accumulée de générations de maîtres polonais. En cela, Josef n'avait hérité en rien de l'intensité des sentiments de son père pour la musique; et le fait qu'il préférait les calculs et les formules aux subtilités d'une vénérable polonaise, était la croix la plus lourde que le vieil homme avait à porter.
Josef, qui aimait son père et désirait lui plaire, astreint son esprit brillant au déplaisant objectif d'apprendre à jouer du violon. Il pratiquerait des heures avec son père au piano, à l'exhorter et le critiquer tandis que son fils jouait, toujours froidement, tel un automate mécanique.
Un jour trop chaud d'Août 1943, Feodore arriva aux limites de sa patience. Josef ne parvenait pas à rendre l'esprit d'un final qui se terminait par un trille d'harmoniques suraigües. Soudain, le vieil homme frappa ses deux mains ouvertes sur le clavier du piano et cria : "Josef, tu n'apprends rien. Toujours tu fais la même chose. Comme un âne imbécile brayant à la lune. Oh si seulement je pouvais te montrer... (...)
Soudain, une note s'échappa de l'instrument pour vriller l'air, un étrange couinement en guise de note qui était si léger et si dur qu'il mettait les nerfs en pelote.
Et au même instant, une chose curieuse arriva. La mère de Josef, qui n'avait pas été artiste mais imprégnée de l'amour pour la beauté d'un artiste, avait, alors qu'elle avait voyagé presque à travers le monde entier avec Feodore, avait fait collection fameuse de verre vénitien. Inclues dans la collection, se trouvaient deux vases auxquels elle tenait énormément.
Depuis sa mort à elle, Feodore les avait placé sur le piano, étant donnée qu'il s'agissait de la place où ils risquaient le moins d'être abîmés. Il connaissait leur valeur, et s'il n'appréciait pas tant que cela leur beauté iridescente, il les chérissait parce qu'ils lui faisaient penser à son épouse.
Comme ses doigts agrippés tiraient cette bizarre harmonie du violon de Josef, l'un des deux précieux vases se craquela en deux moitiés, et l'une des moitiés roula du bord du dessus du piano, enfonça plusieurs touches et alla s'écraser au sol.
Feodore était horrifié par l'accident. Mais Josef bondit pour agir sur le champ : "Père, pour l'amour de Dieu ne bouge pas tes doigts. Essaie de refaire la même note !"
*
p. 84 = 188 : The MAN WHO WAS (L'homme qui fut) par Walter Burch.
I (NDT 1, un) L'exécution.
Richard Ames marcha jusqu'à la chaise électrique d'un pas assuré. Comme il dépassait le groupe pâle des responsables de la prison, des représentants de la presse et des amis personnels, assemblés en tant que témoin du châtiment de la peine de mort, il parla d'une voix bien timbrée, sans aucun tremblement. Il y a avait un accent de désinvolture dans ses salutations--comme s'il pourrait y avoir d'autres lendemains. Que cette attitude puisse être assumée pour ménager ses amis de la tristesse incidente au tragique d'une telle scène, ou qu'elle puisse trahir quelque confiance secrète, il était évident qu'il était alors le plus en possession de ses moyens de la salle. Tous étaient ses amis ; même les responsables de la prison avaient appris à l'estimer, peu importait le verdict incriminant, et partageaient avec les hommes de presse, qui s'étaient si vaillamment battus pour une peine miséricordieuse, la conviction intime que la Justice avait fait erreur-- une conviction que magnifiaient les horreurs du spectacle qu'ils étaient sur le point de contempler. Toutefois, bien que confronté à l'inévitable, la vie semblait animer Richard Ames plus ordinairement qu'aucun de ses spectateurs.
(..) Le Crime avait laissé sa marque sur une épouse fidèle et un bébé innocent né depuis l'incarcération de son père; et pourtant Richard Ames marchait à la chaise électrique avec l'air confiant et plein d'espoir. D'espoir de quoi ?
II (NDT 2, deux) : La bataille pour la vie.
La réponse à cette question aurait pu ou non être trouvée dans la carrière et les états de service du Docteur Grant. Lui, de même avait connu le succès, d'abord en tant que pratiquant de la médecine, puis en tant que chirurgien et finalement dans le domaine de la recherche scientique. La richesse avait été conditionnée à ses yeux à l'idée de rendre service ; néanmoins, ses revenus avaient été suffisant pour justifier une résidence luxueuse dans un des quartiers résidentiels les plus élitistes; (...) "les actes dont il est accusé sont incompatibles avec sa personnalité" avait déclaré le Docteur, "et dès lors, quelqu'un d'autre doit être le vrai coupable." La logique de cette conclusion était satisfaisante en elle-même, mais même la logique doit faire avec les décisions judiciaires et quand la fatidique nouvelle tomba qu'un appel avait été refusé et que le gouverneur avait indiqué son hostilité à la clémence, le Docteur Grant résolut d'user de la pleine puissance de sa personnalité dans la bataille pour la vie-- ou plutôt contre la mort! Il se battrait avec touts les moyens à sa portée. Il suspendrait les lois mêmes de la Nature si c'était dans le domaine du possible de l'accomplissement scientifique, de triompher d'une erreur de justice aussi manifeste.
*
p. 96 = 200 : The STAR of DEAD LOVE (L'étoile de l'Amour Mort) par Will H. Gray.
Le docteur Joyce était assis dans sa véranda un soir à fumer et à ne rien penser en particulier, quand son attention fut attirée par ce qui semblait être des rayons de lumière bleu faiblissant projeté sur la pelouse. Ils étaient assez faciles à distinguer au ras du sol, mais s'effaçaient à une hauteur de quelques centaines de pieds (NDT cent mètres environ). Etant un scientifique, son intérêt s'éveilla et il se demanda quelle origine ils pouvaient avoir. Comme il observait, une forme humaine se dessina à l'endroit où les rayons touchaient la pelouse. Cette silhouette était celle d'une jeune femme en blanc, avec des cheveux blonds attachés en chignon, mais mis à part le fait qu'elle était semi-transparente, il n'y avait rien de très fantomatique à son sujet.
Le docteur, homme doté du plus grand sens pratique, marcha jusqu'aux degrés descendant de la véranda et d'un signe de la main en direction de la forme, fit signe d'approcher de la maison. Elle arriva aussitôt et le docteur pointa calmement la chaise longue à côté de la sienne. Elle s'y installa, et lui, surveillant attentivement le moindre détail, pensa voir un léger mouvement d'enfoncement du tissu quand elle avait pris place. Il retourna à son propre siège et la regarda minutieusement. Il avait trop de contrôle sur lui-même pour supposer être en train de rêver ou souffrir d'hallucinations. Une idée lui vint à cet instant. Rallumant sa pipe, il observa avec soin la fumée tandis que celle-ci dérivait vers elle. Oui, c'était là la preuve qu'il recherchait ; la fumée, quand elle l'atteignit, se détourna de sa trajectoire et la contourna au lieu de la traverser. Il sourit, tendit la main pour tenter de toucher la sienne, mais il échoua. Il se leva, entra dans la maison, revint avec une bobine d'un fil fin, en déroula peut-être deux pieds (NDT soixante centimètres) qu'il tint tendus devant elle. Elle comprenait ses intentions et tenta de tendre la main comme pour tenter de casser le fil, mais il sembla traverser sa main sans difficulté. Il était cependant très satisfait, car il avait remarqué une légère courbure du fil quand elle l'avait touché, bien que de manière insuffisante pour qu'il puisse en sentir la tension supplémentaire.
Quand il fut arrivé à la conclusion qu'elle était un être réel, il commença à l'étudier, elle, soigneusement...
*
p.204 : Discussions (courrier des lecteurs et réponses de la rédaction) : Ce monde anti-scientifique qui est le nôtre.
J'ai été à acheter ce magazine depuis plusieurs mois et je pense qu'il remplit une fonction importante quoi que très négligée dans la littérature actuelle. La plupart des suggestions que je m'aventurerais à répéter ont déjà été désirée comme une amélioration de la présentation du journal, un changement de titre ou de sous-titre tel Histoires futuristes, Histoires d'imagination scientifiques, Histoires de nouvelles sciences et vies.
Selon mon opinion la plupart des récits échouent à inclure davantage qu'un nombre très limité de domaines du progrès scientifique. La plupart des conteurs développent leur imagination en matière de découvertes ou d'invention en matière physique ou chimique.
Mais la découverte et l'invention doit toucher dans le futur un arc très large de centre d'intérêt, qui relève des champs de prédilections du psychologue, du sociologue, de l'industriel, de l'ingénieur en sciences humaines. Ces spécialités et d'autres scientifiques offrent de vastes domaines pour explorer et développer en partage l'imagination disciplinée.
Parmi tous les 1,74 milliards d'individus désormais sur la terre, il se trouve au moins des étudiants et témoins du progrès scientifique en science physique accompli au cours du siècle dernier, et comparativement très peu connaissent les bases de la science.
Edison a fort justement déclaré qu'il est mensonger d'appeler (notre siècle) comme l'âge de la Science. Le potentiel de compétence scientifique d'un très grand nombre d'Européens et de Nord-Américains n'a simplement pas encore été mobilisé. Les splendides dons de vastes populations en Chine, Inde, Amérique du Sud, Afrique a été à peine effleuré par la Science.
Pourtant nous possédons à l'heure actuelle un système de communication universel et instantané, nous avons les ressources pour triompher de l'adversité, des maladies et des empêchements du climat.
C'est pure flatterie, illusion, biais irréaliste que d'assumer, comme cela est constamment fait, que ces pouvoirs sont correctement, et adéquatement, popularisé, et efficaces y compris dans notre propre patrie, que ce soit en ville ou à la campagne.
Wells en conséquence a abandonné le domaine étroit des avancées scientifiques et désormais s'intéresse aux progrès en parallèles dans les domaines de l'esprit et de la société.
Accordons-nous (dans nos récits de scientifiction) autant de faits heureux qu'épouvantables. La vigueur et l'abandon ne sont pas les qualités exclusives des criminels et des fous : des esprits adultes s'autorisent aussi à se mettre en quête de dénouements heureux.
Signé Daniel D. Moloney de Brooklyn, état de New York.
Réponse de la rédaction : notre correspondant ne sait pas le mal et le temps que nous avons eu à choisir le nom Amazing Stories. Nous avons obtenu des suggestions (de noms) d'un grand nombre de personnalités variées et qualifiées, scientifiques et littéraires et avons choisi le nom que vous n'aimez pas.
Nous savons et réalisons tristement que le monde autour de nous manque de connaissance scien-tifique et que le travail qu'il est requis pour donner une vue complète de n'importe laquelle des branches (de la science), sans parler de ses subdivisions. Mais nos récits appartiennent à toutes ces branches en même temps : entomologie, paléontologie, chimie, histoire naturelle, parmi tant d'autres, tout comme nous traitons de télévision (NDT je crains que la rédaction évoque en fait la perception extra-sensorielle, et non les chainers hertziennes, câbles et streaming), de télépathie, de psychologie, et la physiologie.
Les lettres comme celles-ci sont très appréciées et l'un des aspects les plus agréables de notre travail. Signé LA REDACTION.
... et à nouveau, tout en la citant, la rédaction semble passer complètement à côté des points toujours valides à ce jour pour la Science-fiction, l'enseignement et le divertissement d'aujourd'hui. Mon impression est que la rédaction, bien qu'accomplissant un travail remarquable est complètement en mode pilotage automatique, peu importe ce que les lecteurs éclairés ou pas relèveront, la seule chose qui compte est de collecter les textes pouvant passer pour de la Science-fiction de qualité donc pour scientifique, et que l'éditeur encaisse le fric des annonceurs et des abonnements en satisfaisant jusqu'à un certain point les attentes des lecteurs. C'est une qualité que d'avoir le sens pratique et les pieds sur terre, mais ce terre-à-terre qui affleure dans toutes les réponses au courrier des lecteurs voire dans les éditos ou les présentations des nouvelles porte-à-faux et contredire tout le baratin des marchands de savons qui auraient trouvé le filon.
Je me demande si le ton changera quand le milieu de l'édition magazine va vraiment commencer à tanguer, aux alentours de 1929 et avec l'apparition d'une concurrence digne de ce nom en matière de récits de Science-fiction vendus en kiosque.
p. 101 : Discussions (suite) Poussière rouge de champignons, M. Burrough et les Allemands.
p. p. 103 = 207 : Discussion (suite) Sortir Jules Verne de l'obscurité; plus à propos d'invisibilité
***
Publicités :
p.3 (seconde de couverture manquante ?) : Un trésor enfoui peut encore être découvert en Chimie.
p.4 Lancez vous dans les affaires / La "grande" seconde édition de Popular Magic.
p. p. 101 = 204 : ils se mirent à rire quand je m'étais assis devant le piano, mais quand je commençais à jouer ! Un grand télescope de 90 centimètes de long gratuit oui absolument gratuit pour seulement un dollar et 85 centimes (sic). Hôtel The Breakers à Atlantic City. Un homme de Chicago découvre le miracle de la Gasoline. Faite vous un gros tas de fric en vous abonnant à Science et Invention et d'autres magazines nationaux. (Gagnez) cent dollars par semaine en vendant des chemises.
P. 102= 206 trois colonnes de publicités plus ou moins déguisées en petites annonces.
p. 103= 207 deux colonnes de publicités.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce numéro.
***
R.U.R., Rossum's Universal Robots, la pièce de théâtre de 1920.
- Détails
- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
- Affichages : 43
Rossumovi Univerzální Roboti (1920)
Titre alternatif : R.U.R.
Sorti en République Tchécoslovaque (Tchécoslovaquie, Czechia) en 1920 chez AVENTINUM CZ.
Produite pour la première fois sur scène le 2 janvier 1921 à Hradec Králové = Königgrätz.
Traduit en trente langues dès 1923.
De Karel Čapek.
Pour adultes et adolescents.
(Prospective, Apocalypse, Robots, presse) L’an 2000 : les robots omniprésents dans l’industrie partout sur la planète Terre. Ils ont été créés par le jeune Rossum à partir d’une substance organique découverte par son père et ont rendu Rossum Junior très riche. Héléna, la fille d’un baron de l’Industrie débarque sur l’île occupée par les usines Rossum pour en rencontrer le directeur général et visiter les installations.
***
Le texte original de Karel Capel de 1920 avec la traduction juxtalinaire anglaise de 1923 de Paul Selver et française au plus proche.
Ústřední kancelář továrny Rossum's Universal Robots.
Le siège de l’usine des Robots Universaux de Rossum.
Central office of the factory of Rossum's Universal Robots.
Le siège de l’usine des Robots Universaux de Rossum.
Vpravo vchod.
Entrée sur la droite.
Entrance on the right.
Entrée sur la droite.
Okny v průčelní stěně pohled na nekonečné řady továrních budov.
Les fenêtres de la façade donnent sur des rangées interminables de bâtiments industriels.
The windows on the front wall look out on the rows of factory chimneys.
Les fenêtres du mur du fond ont vue sur les rangées de cheminées d’usine.
Vlevo další ředitelské místnosti.
A gauche, un autre bureau de direction.
On the left more managing departments.
Sur la gauche, davantage de bureaux de direction.
Domin: (sedí u velikého amerického psacího stolu v otáčecím křesle.
Domin : (assis à un grand bureau américain dans un fauteuil pivotant.
Domin is sitting in the revolving chair at a large American writing table.
Domin est assis sur la chaise pivotante d’un grand bureau américain.
Na stole žárovka, telefon, těžítka, pořadač dopisů, atd.,
Sur le bureau, ml y a une ampoule électrique, des presse-papiers, un classeur à courrier, etc.
(pas traduit par Paul Selver en 1923)
na stěně vlevo veliké mapy s lodními a železničními liniemi,
Sur le mur de gauche, de grandes cartes montrant les routes maritimes et des lignes ferroviaires.
On the left-hand wall large maps showing steamship and railroad routes.
Sur le mur de gauche, de grandes cartes montrant les routes maritimes et des lignes ferroviaires.
veliký kalendář, hodiny, jež ukazují něco málo před polednem;
un grand calendrier, une horloge qui indique un peu avant midi ;
(traduction manquante chez Paul Selver)
na stěně vpravo tištěné plakáty:
des affiches imprimées sur le mur de droite :
On the right-hand wall are fastened printed placards.
Sur le mur de droite sont fixés des affiches imprimées.
„Nejlacinější práce: Rossumovi Roboti“
« La main d’oeuvre la moins chère : les robots Rossum »
"Robot's Cheapest Labor," etc. (les autres ne sont pas traduites par Selver)
„Tropičtí Roboti, nový vynález. Kus 150 d.“
« Robots tropicaux, une nouvelle invention. Pièce 150d. »
„Každý si kup svého Robota!“
« Tout le monde achète son Robot ! »
„Chcete zlevnit svoje výrobky? Objednejte si Rossumovy Roboty.“
« Vous voulez que vos produits soient moins chers ? Commandez les robots de Rossum ».
Dále jiné mapy, dopravní lodní řád,
Egalement d'autres tableaux, des horaires d'expédition,
(pas traduit par Selver)
tabulka s telegrafickými záznamy kursů atd.
tableau des relevés télégraphiques des cours, etc.
(pas traduit par Selver)
V kontrastu k této výzdobě stěn je na zemi nádherný turecký koberec,
En contraste avec cette décoration murale, le sol est recouvert d'un magnifique tapis turc,
In contrast to these wall fittings, the floor is covered with a splendid Turkish carpet
Contrastant avec ce mobilier mural, le sol est recouvert d'un splendide tapis turc.
vpravo kulatý stůl, pohovka, kožená klubovní křesla a knihovna,
table ronde à droite, canapé, fauteuils club en cuir et bibliothèque,
a sofa, leather armchair, and filing cabinets.
Un sofa, un fauteuil de cuir et des rayonnages.
v níž místo knih stojí láhve s vínem a kořalkami.
avec des bouteilles de vin et d'alcool au lieu de livres.
(pas traduit par Selver)
Vlevo pokladna.
Sortie à gauche.
(pas traduit par Selver)
Vedle Dominova stolu psací stroj,
A côté du bureau de Domin, une machine à écrire
At a desk near the windows
A un bureau près des fenêtres
na němž píše dívka Sulla.)
à laquelle tape la jeune Sulla).
Sulla is typing letters.]
Sulla dactylographie des lettres.
Domin: (diktuje)
Domin : (dicte)
Domin [Dictating]: Ready?
Domine (dictant) : Prête ?
(pas dans l’original)
Sulla : Yes.
Sulla : Oui.
To E. M. McVicker and Co., Southampton, England.
À E. M. McVicker et Compagnie, Southampton, Angleterre.
(Retour à l'original)
„–že neručíme za zboží poškozené dopravou.
« -que nous ne sommes pas responsables des marchandises endommagées par le transport.
"We undertake no guarantee for goods damaged in transit.
Nous ne garantissons pas les marchandises endommangés au cours du transport.
(pas dans l’original)
As soon as the consignment was taken on board
Aussitôt que la cargaison a été embarquée
(Retour à l'original)
Upozornili jsme vašeho kapitána hned při nakládání,
Nous avons prévenu votre capitaine au moment du chargement,
we drew your captain's attention
Nous avons attirer l’attention de votre capitaine
že loď je nezpůsobilá k dopravě Robotů,
que le navire n'était pas adapté au transport de robots,
to the fact that the vessel was unsuitable for the transport of Robots,
sur le fait que le vaisseau ne convenait pas au transport de robots.
takže zkáza nákladu nepadá na náš účet.
donc la destruction de la cargaison n'est pas de notre ressort.
and we are therefore not responsible for spoiled freight.
Et de ce fait nous ne sommes pas responsables de la cargaison gâchée.
Znamenáme se–za Rossum s Universal Robots–
Cela signifié au nom de notre société, Robots Universels de Rossum.
“We beg to remain for Rossum's Universal Robots.
Nous vous prions de rester fidèle aux Robots Universels de Rossum.
(pas dans l’original)
Yours truly."
Bien à vous.
[Sulla, who has sat motionless during dictation,
Sulla, qui était restée assise immobile durant la dictée,
now types rapidly for a few seconds, then stops,
à présent tape rapidement pendant quelques secondes puis s’arrête
withdrawing the completed letter.]
retirant (de la machine à écrire) la lettre complète.
(Retour à l'original)
Hotovo?
C'est fait ?
Ready?
Prête ?
Sulla: Ano.
Sulla : Oui.
Sulla : Yes.
Sulla : Oui.
(pas dans l’original)
Another letter. To the E. B. Huyson Agency, New York, U. S. A.
Une autre lettre. À l’Agence E. B. Huyson, New York, U. S. A.
"We beg to acknowledge receipt of order for five thousand Robots.
Nous vous prions d’accuser réception de cinq mille robots.
As you are sending your own vessel,
Comme vous envoyez votre propre navire.
please dispatch as cargo equal quantities of soft and hard coal for R. U. R.,
envoyez s’il vous plait en tant que cargaison en part égale houille cokéfiante de haute qualité et de charbon demi-gras.
the same to be credited as part payment of the amount due to us.
La même devant être créditée en tant que paiement partiel de la somme qui nous est due.
We beg to remain, for Rossum's Universal Robots.
Nous vous prions de rester fidèle aux Robots Universels de Rossum.
Yours truly." [Sulla repeats the rapid typing.] Ready?
Bien à vous.” (Sulla répète la dactylographie rapide). Prête ?
Sulla : Yes. Domin : Another letter.
Sulla : Oui. Domin : Une autre lettre.
(retour à l’original)
Domin: Nový list. Friedrichswerke, Hamburk.–Datum.–
Domin : Nouvelle lettre. Friedrichswerke, Hambourg.-la date.-
"Friedrichswerks, Hamburg, Germany.
Friedrichswerke, Hambourg, Allemagne.
„Potvrzujeme objednávku patnáct tisíc Robotů–“
« Confirmation de la commande de quinze mille robots... »
We beg to acknowledge receipt of order for fifteen thousand Robots."
Nous prions de trouver cet accusé de réception de votre commande de quinze mille robots.
(zazvoní domácí telefon. Domin jej zvedne a mluví do něho)
(le téléphone sonne, Domin décroche et parle)
[Telephone rings.]
(Le téléphone sonne)
Haló–Zde centrální–ano.–Zajisté.
Bonjour, ici le siège… oui… bien sûr.
Hello! This is the Central Office. Yes. Certainly.
Allo, c’est le Siège (NDT bureau central). Oui. Certainement.
Ale ano, jako vždycky.–Ovšem, kabelujte jim.
Oh, oui, comme toujours. D'accord, câblez-les.
Well, send them a wire. Good.
Eh bien, envoyez-leur un télégramme. Bien.
–Dobrá–(zavěsí telefon) Kde jsem přestal?
-D’accord... (raccroche le téléphone) Où en étais-je ?
[Hangs up telephone.] Where did I leave off?
(raccroche le téléphobne) Où je me suis arrêté ?
Sulla: Potvrzujeme objednávku na patnáct tisíc R.
Sulla : Confirmation de commande pour quinze mille Rs.
"We beg to acknowledge receipt of order for fifteen thousand Robots."
Nous prions de trouver cet accusé de réception de votre commande de quinze mille robots.
Domin: (zamyšleně) Patnáct tisíc R. Patnáct tisíc R.
Domin : (pensif) Quinze mille Rs. Quinze mille Rs.
Fifteen thousand R. Fifteen thousand R.
Quinze mille Rs. Quinze mille Rs.
Marius: (vstoupí)
Marius : (entre)
[Enter Marius.]
[Entre Marius]
Domin : Well, what is it? (pas dans l’original)
Domin : Eh bien, qu’est-ce qu’il y a ?
Pane řediteli, nějaká dáma prosí–
Monsieur le Directeur, une dame vous demande...
There's a lady, sir, asking to see you.
Il y a une dame, Monsieur, qui demande à vous voir.
Domin: Kdo?
Domin : Qui ?
A lady? Who is she?
Une dame ? Qui est-elle ?
Marius: Nevím. Podává vizitku.
Marius : Je ne sais pas. Elle a donné une carte de visite.
I don't know, sir. She brings this card of introduction.
Je ne sais pas Monsieur. Elle apporte cette carte de présentation.
Domin: (čte) Prezident Glory.–Že prosím.
Domin : (lit) President Glory. Bien, qu’elle entre.
[Reads the card]: Ah, from President Glory. Ask her to come in.
(il lit la carte) : Ah, du Président Glory (NDT gloire), demandez-la d’entrer.
Marius: (otevře dveře) Račte, paní.
Marius : (ouvre la porte) Venez, madame.
Marius : Please step this way.
Marius : s’il vous plaît, entrez par ici.
(vejde Helena Gloryová. Marius odejde)
(Entrée en scène de Helena Glory, sortie de Marius)
[Enter Helena Glory.] [Exit Marius.]
(Héléna Glory entre) (Marius sort)
Domin: (vstane) Račte.
Domin : (se lève) Venez.
(pas traduit par Selver)
Helena: Pan centrální ředitel Domin?
Helena : Monsieur le directeur général Domin ?
Helena : How do you do?
Héléna : Comment allez-vous ?
Domin: Prosím.
Domin : à votre service.
Domin : How do you do. [Standing up.] What can I do for you?
Comment allez-vous (se levant) Que puis-je faire pour vous ?
(pas dans l’original)
Helena : You are Mr. Domin, the General Manager.
Vous êtes Monsieur Domin, le directeur général.
Domin : I am.
Domin : je le suis.
(retour à l’original)
Helena: Jdu k vám–
Héléna : Je viens vous voir...
Helena : I have come——
Héléna : Je suis venue…
Domin:–s lístkem prezidenta Gloryho. To stačí.
Domin:-avec la carte du président Glory. C’est suffisant.
Domin : With President Glory's card. That is quite sufficient.
Avec la carte du Président Glory. C’est assez suffisant.
Helena: Prezident Glory je můj otec. Jsem Helena Gloryová.
Helena : Le président Glory est mon père. Je suis Helena Glory.
President Glory is my father. I am Helena Glory.
*
Texte original Tchèque chez Wikisource
https://cs.wikisource.org/wiki/R.U.R.
Traduction anglaise de Paul Selver chez Wikisource
https://en.wikisource.org/wiki/R._U._R. ... sal_Robots)
Traduction anglaise de Paul Selver et Nigel Playfair chez Gutenberg.org.
https://gutenberg.org/cache/epub/59112/ ... mages.html
*
La traduction de Hanuš Jelinek de 1924
PROLOGUE
Bureau central de l’usine Rezon’s Universal Robots. Entrée à droite. Par les fenêtres du fond, on voit une interminable file de bâtiments d’usine. à gauche, l’entrée des autres bureaux de la direction.
DOMIN, assis sur un fauteuil tournant, a un grand bureau américain. Sur le bureau, une lampe électrique, téléphone, un classeur, des lettres, des presse-papiers, etc. Sur le mur, à gauche, de grandes cartes indiquant les lignes de chemins de fer et des paquebots, un grand calendrier, une pendule indique bientôt midi. A droite, sur le mur, de grandes affiches imprimées : « Travail à meilleur marché. Le Rezon’s Robot, 150 dollars la pièce. » « Qui n’a pas son Robot ? » « Voulez-vous vendre à bas prix ? Commandez des Robots. » D’autres cartes, indicateur du service maritime, fiche indiquant les cours du change, etc. Un magnifique tapis turc jure avec cet arrangement. A droite, une table onde, un divan, quelques fauteuils en cuir, une bibliothèque garnie de bouteilles de liqueurs et de vin au lieu de livre. A gauche, un coffre-fort. A côté du fauteuil de DOMIN, une machine à écrire, sur laquelle tapote la jeune fille SYLLA.
DOMIN. — Continuez. (Dictant.) « Que nous ne prenons aucune responsabilité pour les avaries arrivées en cours de route. Nous avons attiré l’attention de votre capitaine lors du chargement sur ce fait que le navire n’est pas approprié au transport des Robots, de sorte que l’avarie ne peut pas être mise à notre charge. Recevez, monsieur... — Pour Rezon’s Universal Robots. » Terminé.
SYLLA. — Oui, monsieur.
DOMIN. — Une autre : « E. B. Huysums Agency. New York. La date. Nous vous accusons réception de votre commande de cinq mille Robots. Comme vous envoyez votre propre navire, veuillez charger — à titre de compensation — des briquettes de houille pour R. U. R. Agréez... » Terminé ?
SYLLA (finissant de taper.) — Oui, monsieur,
DOMIN. — Continuez : « Friedrichswerke, Hamburg. La date. Nous vous accusons réception de votre commande de quinze mille Robots. » (Sonnerie au téléphone de la maison. Domin prend le récepteur.) C’est le directeur général. Oui. Certainement. Mais oui, comme toujours. Mais oui, câblez. Bien. (Il raccroche.) Où en sommes-nous ?
SYLLA. — Nous vous accusons réception de quinze mille Robots...
DOMIN (songeur.) — Quinze mille Robots. Quinze mille Robots...
MARIUS (entre) — Monsieur le directeur, c’est une dame qui…
DOMIN. — Quelle Dame ?
MARIUS (il présente la carte.)
DOMIN (lisant.) — Le président Glory. Faites entrer.
MARIUS (ouvrant.) — Entrez, madame.
(Entre Hélène Glory. Marius sort.)
DOMIN (se levant.) — Vous désirez ?
HÉLÈNE. — Ai-je l’honneur de parler au directeur général ?
DOMIN. — A votre service.
HÉLÈNE. — Je me permets de venir vous voir.
DOMIN. — Avec une carte d’introduction de la part du président Glory. Cela suffit.
HÉLÈNE. — Le président Glory est mon père. Mon nom est Hélène Glory.
***
L’adaptation de Jean-Claude Heudin de 2015 pour Science eBook
Prologue
Domin était assis dans un large fauteuil en cuir. Sur son bureau, un écran translucide distillait les dernières informations boursières sous la forme de graphiques animés.
D’un air pensif, il dictait à sa secrétaire un courrier tout en regardant par la baie vitrée l’alignement des bâtiments de l’usine. C’était une belle journée et il se disait qu’il aurait préféré être ailleurs qu’enfermé dans ce bureau malgré son luxe. Un splendide tapis persan couvrait la majeure partie du sol en marbre blanc. Au centre, une table basse en verre au désign épuré et quelques sièges contemporains donnaient à l’ensemble un aspect zen, sensé (NDT faute d’orthographe d’origine, il faut ici écrire censé) détendre l’atmosphère lors des fréquentes réunions de travail avec ses collaborateurs et clients.
Il était presque midi et il avait encore beaucoup de travail avant de pouvoir aller déjeuner. Et puis, surtout, en tant que Directeur Général des usines R.U.R., il devait être irréprochable et montrer à tous son dévouement et son implication.
Domin était serein. Jamais auparavant, l’entreprise R.U.R. n’avait connu un tel développement. En effet, depuis sa nomination, le chiffre d’affaire n’avait cessé de grimper en flèche. Il venait de fêter ses trente-huit ans il y avait juste quelques jours. Plutôt beau garçon, mince, le visage rasé de prêt (NDT faute d’orthographe d’origine, il aurait fallu écrire de près), il portait un costume gris confectionné sur mesure, parfaitement en accord avec son niveau de responsabilité. L’image même du succès professionnel.
Derrière lui, une affiche dans un cadre chromé ventait (NDT faute d’orthographe d’origine, il aurait fallu écrire vantait) les mérites du dernier produit de l’entreprise :
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Domin avait lui-même choisit le graphisme et il était fier du résultat obtenu. Il se leva de son bureau et fit quelques pas vers sa secrétaire qui se tenait debout, immobile, près de la porte. Il continua de lui dicter un courrier sur un ton monocorde :
— … et que nous déclinons toute responsabilité en cas de dégâts causés par le transport. Notre représentant ayant prévenu le capitaine du navire que celui-ci était inadapté au transports des robots, virgule, la dégradation de la marchandise ne peut être prise en considération. Point à la ligne, veuillez agréer nos salutations distinguées, etc., pour Robots Universels de Rossum.
La jeune femme blonde ne bougeait pas. Elle se contentait découter.
— C’est faitn Sylla ? demanda Domin.
— Oui, Monsieur, répondit-elle en souriant.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette pièce de théâtre.
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