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- Écrit par David Sicé
Oms en série (1957)
Sorti en 1957 chez Fleuve Noir Anticipation.
Réédité chez Denoël Présence du futur en 1972, 1973, 1976, 1989, réédité chez Folio essai en 2000.
Adapté en dessin animé La planète sauvage 1973.
De Stefan Wul aka Lionel Hudson de son vrai nom Pierre Perrault.
Pour adultes et adolescents.
(planet opera, presse) Sur la planète Ygam, les Draags entretiennent les Oms comme animaux de compagnie. Ces Oms sont les lointains descendants des êtres humains originaires de la planète Terre ramenés en captivité sur Gamay. À sa naissance, le jeune Om Terr est adopté par une petite fille dénommée Tiwa et l'accompagne dans toutes ses activités. Lorsque la jeune Tiwa apprend ses leçons grâce à ses écouteurs d'instruction, le petit Om - qui dort sur ses genoux - assimile également toutes les connaissances inculquées à l'enfant draag. Dès que les parents de Tiwa s'aperçoivent que Terr récite spontanément des leçons entières, ils s'inquiètent et demandent à Tiwa de ne plus le faire participer à ses séances d'instruction. Le jeune Terr s'échappe alors en volant les écouteurs d'instructions et se retrouve dans un parc draag habité par des bandes d'Oms sauvages qui y vivent clandestinement et refusent la servitude.
*
Le texte original de Stefan Wul de 1957 pour Fleuve Noir Anticipation et Denoël Présence du Futur.
PREMIERE PARTIE
I.
En silence, le draag s’approcha du hunlot donnant sur la salle de nature. Sourian, il regarda jouer sa fille.
C’était une jolie petite fille draag, avec de grands yeux rouges, une fente nasale étroite, une bouche mobile et, de chaque côté de son crâne lisse, deux tympans translucides à force de finesse.
Elle courait sur le gazon, faisait des culbutes et se laissait rouler jusqu’à la piscine en poussant des cris de joie. Puis elle descendait sous l’eau le plus bas possible et prenait assez d’élan pour surgir, telle une fusée, jusqu’au plongeoir où elle s’accrochait du bout des doigts.
Comme elle recommençait pour la troisième fois son manège, elle manqua le plongeoir et dut déplier la membrane de ses bras pour planer jusqu’au gazon.
Elle resta un moment debout, rêvant à quelque nouveau jeu. Menue pour ses sept ans, elle n’avait que trois mètres de haut.
Son père entra dans la salle de nature et s’avança vers elle. Il la prit par la main, souriant toujours. Elle leva la tête vers lui.
— Je t’avais promis une surprise, dit le draag.
Elle resta un moment immobile, puis, ses yeux rouges s’allumant de joie, elle serra de ses vingt petits doigts la main de son père, et cria :
— L’ome du voisin a eu son petit !
— Elle en a eu deux, dit le draag. C’est assez rare. Nous te choisirons le plus beau. Ou plutôt non, tu le choisiras toi-même.
Elle tira le bras de son père en trépignant.
— Vite, père, emmène-moi les voir !
— Habille-toi d’abord, dit le draag en montrant la tunique abandonnée sur le gazon.
A la hâte, elle passa le mince vêtement et courut devant son père pour arriver plus vite. L’un, suivant l’autre, ils traversèrent le terre-plein les séparant de la demeure voisine.
— Vite, père, disait l’enfant dreeg en se haussant sur ses jambes pour essayer de toucher l’introducteur, simple plaque brillante fixée sur la porte.
— Tu es trop petite, ne t’énerve pas, dit le draag en touchant la main l’introducteur.
Le visage du voisin apparut sur la plaque et dit :
— Te voilà, Praw, je vois que tu m’amènes Tiwa.
— Et dans quel état d’impatience ! sourit Praw de sa large fente buccale.
La porte s’ouvrit devant les visiteurs. Le voisin les attendait, debout à l’entrée de la salle de nature. Il déplia poliment ses membranes en étendant les bras.
— Bonheur sur toi, Praw.
—Bonheur sur toi, Faoz, répondit le père de Tiwa.
Déjà, se coulant sous les jambes du voisin, la petite courait sur le gazon. Son père la rappela, mi-indulgent, mi-sévère.
—Tiwa ! tu n’a pas salué.
Tiwa déplia rapidement une membrane.
—Bonheur ..., dit-elle. Oh ! voisin Faoz, où sont-ils ? Où sont les petits Oms ?
De son gros œil rouge, Faoz fit un signe complice à Praw.
—Par ici, dit-il en traversant la salle.
Ils passèrent plusieurs portes et entrèrent dans une petite omerie où flottait une légère odeur animale, malgré la propreté immaculée des lieux.
Étendue sur un coussin, une ome allaitait ses deux petits. Elle les tenait serrés contre elle dans ses bras repliés, tandis qu’ils suçaient goulûment ses deux mamelles.
Tiwa se pencha en avant pour les voirs de plus près.
— Oh ! dit-il, ils n’ont presque pas de poils sur la tête !
— Quand ils ‘agit d’un om, on dit des cheveux, et non des poils, précisa Praw. Ils viennent de naître, leurs cheveux pousseront par la suite.
Elle regarda les longs cheveux blonds de la mère.
— Est-ce qu’ils auront des cheveux dorés, comme leur maman ?
— Certainement, dit Faoz, le père était aussi de race dorée.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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Ici la page Amazon.fr du blu-ray français de Rendez-vous avec la Peur (1957)
Night of The Demon (1957)
Traduction du titre original : La Nuit du Démon.
Autre titre : Curse of The Demon.
Sorti en Angleterre le 17 décembre 1957.
Sorti aux USA en juin 1958.
Sorti en blu-ray français le 27 novembre 2013 (multi-régions, version française et anglaise incluses DTS HD MA 2.0, sous-titres non forcés).
De Jacques Tourneur ; sur un scénario de Charles Bennett et Hal E. Chester ; d'après la nouvelle Casting the Runes (1911) de M.R. James ; avec Dana Andrews, Peggy Cummins, Niall MacGinnis, Maurice Denham, Athene Seyler, Liam Redmond, Reginald Beckwith, Ewan Roberts, Peter Elliott, Rosamund Greenwood, Brian Wilde, Richard Leech, Lloyd Lamble.
Pour adultes et adolescents.
Cela a été écrit depuis le commencement des temps, même sur les anciennes pierres dressées de Stonehenge, que les créatures malfaisantes surnaturelles existent, dans un monde d'obscurité. Et il est aussi dit que les humains qui utilisent le pouvoir magique des anciens symboles runiques peuvent appeler ces anciennes forces des ténèbres, les démons de l'Enfer. A travers les âges, les humains ont redouté et vénéré ces créatures. La pratique de la sorcellerie, le culte du Mal a résisté, et persisté jusqu'à ce jour.
Une voiture file de nuit sur une route au milieu de la forêt, avec comme seule source d'éclairage ses phares. L'homme finit par arrivé au portail grand ouvert de Lufford Hall. Il se gare devant le perron de l'imposante bâtisse et frappe à la porte. Un majordome vient ouvrir. Le chauffeur de la voiture se présente comme le professeur Harrington, et il veut voir d'urgence le docteur Julian Karsweld. Le majordome prétend que Karsweld n'est pas là, mais celui-ci arrive, et congédie sa mère qui proposait de faire du thé pour Harrington. La mère de Karsweld ayant quitté le salon, Harrington supplie Karsweld d'arrêter ce qu'il a commencé et Harrington admettra publiquement que Karswell avait raison et lui, Harrington, avait tort. Karswell lui répond que tout cela est très bien, mais que certaines choses sont plus faciles à lancer qu'à stopper. Harrington répète alors qu'il a vu et qu'il sait que c'est la réalité. Karswell répond calmement que c'est Harrington lui-même qui l'a entraîné dans un scandale publique et lui a répondu de faire en retour le pire dont il était capable, précisément ce que Karswell a faire. Harrington assure qu'il arrêtera l'enquête, et que lorsqu'un certain Holden arrivera en ville, Harrington lui dira qu'il a fait une erreur, et il rédigera un communiqué de presse. Mais Karswell ne veut plus de déclaration dans les journaux, seulement la paix pour lui et ses disciples. Ce que Harrington promet. Karswell estime alors que cela suffira. Comme Harrington lui demande à nouveau s'il arrêtera ce qui est en cours, la pendule sur la cheminée sonne neuf heures. Karswell demande alors si Harrington a encore le parchemin qu'il lui a donné. Harrington répond que non : les symboles runiques ont brûlé, il n'a rien pu faire pour l'empêcher. Alors Karswell le prend par l'épaule et le raccompagne vers la sortie : il fera tout ce qu'il pourra. Harrington est soulagé et remercie plusieurs fois Karswell.
Harrington repart en voiture dans la nuit et arrive à son propre portail, alors qu'un peu de brouillard s'est insinué sur la route. Il gare sa voiture dans l'abri-garage, mais alors qu'il va refermer la porte, il s'immobilise au son d'une espèce de terrible crécelle : une boule de feu se forme au-dessus de la route, et la silhouette impossible d'un démon cornu gigantesque émerge de l'incendie, marchant lourdement dans la direction de Harrington. Horrifié, Harrington rouvre la porte de son garage, redémarre sa voiture et tente un demi-tour précipité. Il percute le pilote électrique voisin, qui se couche sur la voiture. Harrington sort alors de la voiture et s'électrocute, empêtré dans les câbles. Le monstre arrive alors sur Harrington et approche sa patte griffue pour le saisir.
Au même moment, la pendule du docteur Karsweld sonne dix heures. Karswell ramasse alors un journal sur son bureau et le jette dans le feu de sa cheminée : le journal était ouvert à la page d'un article dont le titre était que Harrington avait promis d'exposer la secte d'adorateurs du Diable de Karswell à l'occasion d'une convention scientifique. Et à cette même minute, à bord d'un avion civil à hélices, John Holden, un éminent psychologue, tente de s'endormir, en protégeant ses yeux de la lumière qu'une passagère assise derrière lui a laissé allumée - à l'aide du journal qui annonce justement son arrivée prochaine à la Convention Internationale de Science de Londres.
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La peur géante (1957)
Sorti en août 1957 chez FLEUVE NOIR ANTICIPATION FR,
Réédité en grand format en 1978,
Réédité en poche en février 1994 chez DENOEL FR, réédité en avril 1998,
Réédité en omnibus en juin 1996 chez LEFRANCQ BE, le 2 juin 2021 chez BRAGELONNE FR.
Adapté en bande dessinée en trois parties le 21 octobre 2013 par Lapière / Raynès chez ANKAMA FR.
De Stefan Wul (alias Pierre Pairault, autre pseudonyme : Lionel Hudson).
Pour adultes et adolescents.
(prospective, apocalypse) Bruno Daix, ingénieur en réfrigération dans une Afrique française futuriste utopique, voit ses vacances perturbées par un problème en apparence anodin : la glace ne se forme plus à zéro degré, ce qui provoque des réclamations chez la clientèle des frigoristes et conditionneurs d’air. En fait, la glace ne se forme plus du tout — et la gravité extrême du fait se révèle brutalement en la forme d’une monstrueuse vague provoquée par la liquéfa ction des calottes polaires – balayant tout sur son passage.
Le texte original de 1957 de Stefan Wul pour Fleuve Noir et Denoël.
CHAPITRE PREMIER
L’année 2157 vit la plus grande catastrophe affectant l’humanité depuis les temps bibliques. L’attaque, car c’en était une, commença de façon insidieuse par quelques pannes de réfrigérateurs.
Ce matin-là, Bruno Daix sortit de sa douche en sifflotant. Il s’avança sur sa terrasse en se frictionnant le torse au Floréthyl et contempla sa ville.
In Salah, capitale du Sahara et deuxième ville d’Afrance, dressait de toutes parts à l’assaut du ciel ses immeubles éclatants de blancheur. Bizarrement surmonté d’un jardin-terrasse, chaque bâtiment ressemblait à un géant glabre, coiffé d’une chevelure de feuillage.
Partout, des ponts de plastique franchissaient d’un seul élan des rues taillées en abîmes et d’où montait déjà le murmure de la circulation.
Tiède de soleil, le sol de la terrasse chauffa délicieusement les pieds nus de Bruno Daix. Il sourit de plaisir, posa son flacon de Floréthyl sur le carrelage et pencha une tête heureuse et rasée de près entre la joue épineuse d’un cactus et la caresse d’une palme.
De si haut, la végétation du square lui parut un matelas de coton vert. Il eut l’impression de pouvoir y sauter impunément, s’amusa un instant à imaginer une chute moelleuse, puis laissa errer son regard le long de l’immeuble d’en face, véritable falaise de polystyrène, criblée de fenêtres et constellée de stores multicolores.
Plus haut, des hélicoptères bourdonnaient dans le ciel bleu comme un essaim d’abeilles métalliques.
Au loin, entre les silhouettes rectilignes des buildings et l’entrelacs des ponts, on devinait le miroitement du lac sous une brume de chaleur violette.
Bruno Daix pensa qu’il allait faire très chaud et, fervent de sports nautiques, décida de faire un polyparcours avant de partir en vacances.
Il ne se doutait pas que son destin s’approchait de lui par-derrière, sous la forme du visiophone qui l’avait cherché dans tout l’appartement avant d’explorer la terrasse. Sur ses roues caoutchoutées, l’appareil s’arrêta à un stad de lui et nasilla : « Patron, quelqu’un veut vous parler ! »
Bruno sursauta et, tournant la tête, considéra l’appareil d’un œil soupçonneux. « Qui ?
— M. Driss Bouira.
— Je m’en doutais ! Dis-lui que je suis déjà sorti. »
Il secoua les épaules avec mauvaise humeur et rentra dans sa chambre en se demandant ce que lui voulait son patron.
« Je suis en vacances, bougonna-t-il. Il veut me refaire le coup de dimanche dernier. Il se passera de moi, pour une fois ; Il y a assez d’ingénieurs capables aux usines Nivôse. Je suis en vacances depuis hier soir, j’ai dit ! Je vais faire un polyparcours. »
Tout en ronchonnant, il passa rapidement un survêtement climatisé et ressortit bientôt sur la terrasse.
Suivant une allée qui serpentait à l’ombre changeante des palmes, il atteignit le garage et sauta dans sa voiture, une Assoul de fabrication tunisienne ;
Le portail automatique claqua derrière lui tandis qu’il bondissait sur la piste menant au pont 7. Il doubla plusieurs engins, passa en trombe le virage lové autour de la massive Banque Saharienne et déboucha sur le pont à toute vitesse, avec la sensation subconsciente de fuir son patron.
Il dut ralentir aux abords de la Croix, où le pont 7 coupait la piste C comme pour marquer le centre de la ville ; Agacé par la lenteur de la circulation, il obliqua sur une voix de descente et se laissa glisser en colimaçon jusqu’au pont inférieur bordé de panneaux publicitaires aux couleurs criardes, puis il plongea dans le tunnel à grande circulation, traversa toute la ville en un quart d’heure et resurgit au soleil dans la verdoyante banlieue.
En quelques minutes, il fut à destination…
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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- Écrit par David Sicé
The Fly (1957)
Attention, bien qu'écrite par un auteur parlant couramment le français et l'anglais, les versions anglaises et françaises ne sont pas des traductions l'une de l'autre et diffèrent dans leurs détails.
Sorti dans le magazine Playboy de Juin 1957.
Traduit dans le recueil Nouvelles de l’Anti-monde chez Robert Laffont en mars 1962,
Réédité en 1966 chez Marabout et Marabout Géant, réimprimé en 1973,
Réédité chez l’Arbre Vengeur en janvier 2018 ;
Réédité également chez Flammarion, étonnants classiques le 14 mai 2008, réédité le 27 février 2019.
Adapté en film américain en 1958 sous le titre français La mouche Noire avec Vincent Price.
Adapté en film américain en 1986 sous le titre français La mouche avec Jeff Goldblum.
De George Langelaan.
Pour adultes et adolescents.
(pas de résumé, lisez s’il vous plait le début de la nouvelle ci après).
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Le texte anglais de George Langelaan de 1957 pour le magazine Playboy de juin 1957.
THE FLY fiction By George Langelaan
if she looked upon the horror any longer
she would scream for the rest of her life
TELEPHONES AND telephone bells have always made me uneasy. Years ago, when they were mostly wall fixtures, I disliked them, but nowadays, when they are planted in every nook and corner, they are a downright intrusion. We have a saying in France that a coalman is master in his own house; with the telephone that is no longer true, and I suspect that even the Englishman is no longer king in his own castle.
At the office, the sudden ringing of the telephone annoys me. It means that, no matter what I am doing, in spite of the switchboard operator, in spite of my secretary, in spite of doors and walls, some unknown person is coming into the room and onto my desk to talk right into my very ear, confidentially – whether I like it or not. At home, the feeling is still more disagreeable, but the worst is when the telephone rings in the dead of night. If anyone could see me turn on the light and get up blinking to answer it, I suppose I would look like any other sleepy man annoyed at being disturbed. The truth in such a case, however, is that I am struggling against panic, fighting down a feeling that a stranger has broken into the house and is in my bedroom. By the time I manage to grab the receiver and say:"Ici Monsieur Delambre. Je vous ecoute," Iam outwardly calm, but I only get back to a more normal state when I recognize the voice at the other end and when I know what is wanted of me.
This effort at dominating a purely animal reaction and fear had become so effective that when my sister-in-law called me at two in the morning, asking me to come over, but first to warn the police that she had just killed my brother, I quietly asked her how and why she had killed Andre.
"But, Francois… I can't explain all that over the telephone. Please call the police and come quickly."
"Maybe I had better see you first, Helene?"
"No, you'd better call the police first; otherwise they will start asking you all sorts of awkward questions. They'll have enough trouble as it is to believe that I did it alone... And, by the way, I suppose you ought to tell them that Andre ... Andre's body, is down at the factory. They may want to go there first."
"Did you say that Andre is at the factory?"
"Yes ... under the steam-hammer."
"Under the what!"
"The steam-hammer! But don't ask so many questions. Please come quickly Francois! Please understand that I'm afraid ... that my nerves won't stand it much longer!"
Have you ever tried to explain to a sleepy police officer that your sister-in-law has just phoned to say that she has killed your brother with a steam-hammer? I repeated my explanation, but he would not let me.
"Oui, monsieur, oui, I hear ... but who are you? What is your name? Where do you live? I said, where do you live!"
It was then that Commissaire Charas took over the line and the whole business. He at least seemed to understand everything. Would I wait for him? Yes, he would pick me up and take me over to my brother's house. When? In five or 10 minutes.
*
La traduction au plus proche.
LA MOUCHE fiction Par George Langelaan
si elle regardait l'horreur plus longtemps
elle hurlerait pour le reste de sa vie
LES TÉLÉPHONES ET LES sonneries de téléphone m'ont toujours mis mal à l'aise. Il y a quelques années, lorsqu'ils étaient principalement fixés au mur, je ne les aimais pas, mais de nos jours, lorsqu'ils sont plantés dans tous les coins et recoins, ils sont carrément une intrusion. Nous avons un dicton en France qui dit qu'un charbonnier est maître chez lui ; avec le téléphone, ce n'est plus vrai, et je soupçonne que même l'Anglais n'est plus roi dans son propre château.
Au bureau, la sonnerie soudaine du téléphone m'agace. Elle signifie que, quoi que je fasse, malgré la standardiste, malgré ma secrétaire, malgré les portes et les murs, un inconnu entre dans la pièce et sur mon bureau pour me parler à l'oreille, en toute confidentialité, que cela me plaise ou non. À la maison, la sensation est encore plus désagréable, mais le pire est lorsque le téléphone sonne en pleine nuit. Si quelqu'un pouvait me voir allumer la lumière et me lever en clignant des yeux pour répondre, je suppose que j'aurais l'air de n'importe quel autre homme endormi, agacé d'être dérangé. Mais la vérité, dans ce cas, c'est que je lutte contre la panique, contre le sentiment qu'un étranger s'est introduit dans la maison et se trouve dans ma chambre. Lorsque je parviens à saisir le combiné et à dire : « Ici Monsieur Delambre. Je vous écoute, » je suis calme en apparence, mais je ne retrouve un état plus normal que lorsque je reconnais la voix au bout du fil et que je sais ce qu'on attend de moi.
Cet effort pour dominer une réaction et une peur purement animales était devenu si efficace que lorsque ma belle-sœur m'a appelé à deux heures du matin, me demandant de venir, mais d'abord pour prévenir la police qu'elle venait de tuer mon frère, je lui ai demandé tranquillement comment et pourquoi elle avait tué André.
« Mais, François... je ne peux pas expliquer tout cela au téléphone. Je vous en en prie, appelez la police et venez vite.
— Je devrais peut-être vous voir d'abord, Hélène ?
— Non, vous ferais mieux d'appeler la police d'abord, sinon ils vont commencer à te poser toutes sortes de questions gênantes. Ils auront déjà assez de mal à croire que j'ai fait ça toute seule... Et, à propos, je suppose que vous devriez leur dire qu'André ... Le corps d'André, est à l'usine. Ils voudront peut-être y aller en premier.
— Vous avez dit qu'André était à l'usine ?
— Oui... sous le marteau-pilon.
— Sous la quoi ?!?
— Le marteau-pilon ! Mais ne posez pas tant de questions. Venez vite, François, s'il vous plaît ! Comprenez que j'ai peur... que mes nerfs ne le supporteront plus très longtemps ! »
Avez-vous déjà essayé d'expliquer à un policier endormi que votre belle-sœur vient de téléphoner pour dire qu'elle a tué votre frère avec un marteau-pilon ? J'ai répété mon explication, mais il ne m'a pas laissé faire.
« Oui, monsieur, oui, j'entends... mais qui êtes-vous ? Quel est votre nom ? Où habitez-vous ? J'ai dit, où habitez-vous ! »
C'est alors que le commissaire Charas reprit la ligne et toute l'affaire. Lui, au moins, semblait tout comprendre. Je l'attendrais ? Oui, il viendrait me chercher et m'emmènerait chez mon frère. Quand ? Dans cinq ou dix minutes.
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Le texte français de George Langelaan de 1963.
LA MOUCHE
J’ai toujours eu horreur des sonneries. Même le jour, au bureau, je répond toujours au téléphone avec un certain malaise. Mais la nuit, surtout lorsqu’elle me surprend en plein sommeil, la sonnerie du téléphone déclenche en moi une véritable panique animale que je dois maîtrise avant de pouvoir coordonner suffisamment mes mouvements pour allumer, me lever et aller décrocher l’appareil. C’est alors un nouvel effort pour moi que d’annoncer d’une voix calme : « Arthur Browning à l’appareil » : mais je ne retrouve mon état normal que quand j’ai reconnu la voix à l’autre bout du fil, et je ne suis véritablement tranquillisé que quand je sais enfin de quoi il s’agit.
Ce fut cependant avec beaucoup de calme que je demandai à ma belle-sœur comment et pourquoi elle avait tué mon frère lorsqu’elle m’appela à deux heures du matin pour m’annoncer cette nouvelle et me demander de bien vouloir prévenir la police.
— Je ne peux pas vous expliquer tout cela au téléphone. Arthur. Prévenez la police et puis venez.
— Je ferais peut-être mieux de vous voir avant.
— Non, je crois qu’il vaut mieux d’abord prévenir la police. Autrement ils vont se faire des idées et vous poser des tas de questions… Il vous avoir assez de mal à croire que j’ai fait ça toute seule. Au fait, il faudra leur dire que le corps de Bob se trouve à l’usine. Ils voudront peut-être y aller avant de venir me chercher.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.
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