La chose, la nouvelle de 1938.
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Who Goes There ? (1938)
Traduction du titre original : Qui va là ?
Paru pour la première fois dans le magazine Astounding Science-fiction d’août 1938.
Paru compilé dans un recueil de nouvelles du même titre en 1948 chez SHASTA US.
Retitré en 1952 The Thing From Another World dans une version augmentée de deux chapitres (pour la sortie de l’adaptation filmée de Howard Hawks).
Traduit en français par Alain Glatigny sous le titre La bête d’un autre monde compilé dans le recueil de nouvelles de 1955 Le Ciel est Mort chez DENOEL collection Présence du futur numéro 6, réédité le 31 janvier 1972, réédité en 1981 ;
Réédité en trois parties en anglais dans le magazine américain numéro de mai 1982, Starlog.
Réédité chez LAFFONT en grand format en octobre 1992 ;
Réédité aux USA dans sa version originale de roman sous le titre de Frozen Hell (l’enfer gelé), titre alternatif Pandora.
Version française courte réédité compilée au LIVRE DE POCHE en octobre 2000. Nouvelle traduction française de Pierre-Paul Durastanti aux éditions du BELIAL FR collection une heure lumière.
Adapté au cinéma en 1951 en noir et blanc par Howard Hawkes sous le titre The Thing From Another World (titre français : la Chose d'un autre monde).
Remake du film de 1951 en 1982 en couleurs par John Carpenter sous le titre The Thing (traduction : La chose), avec Kurt Russell.
Remake du film de 1982 en 2011 en couleurs par Matthijs van Heijningen Jr., prétendu se passer en avant en couleurs sous le même titre que le film de 1982 The Thing (la chose), avec Mary Elizabeth Winstead.
De John W. Campbell Jr. aka Don Stuart.
Pour adultes et adolescents.
(Invasion extraterrestre, horreur, monstre, presse) Les chercheurs américains d’une base en Antarctique ont découvert une soucoupe volante sous la glace. Ils la détruisent en cherchant à la dégager, mais parviennent à récupérer un occupant de la soucoupe congelé en tentant de fuir le site du naufrage, et le ramène sur leur propre base.
*
Une des nouvelles les plus populaires de l’histoire de la Science-fiction — de nombreuses fois adaptées pour tous les médias, plagiées et pastichées.
***
Le texte original de Don A. Stuart aka John Campbell Jr. pour Astounding Science-fiction, numéro d’août 1938.
“Who goes there?”
THE place stank. A queer, mingled stench that only the ice-buried cabins of an Antarctic camp know, compounded of reeking human sweat, and the heavy, fish-oil stench of melted seal blubber. An overtone of liniment combatted the musty smell of sweat-and-snow-drenched furs. The acrid odor of burnt cooking fat, and the animal, not-unpleasant smell of dogs, diluted by time, hung in the air.
Lingering odors of machine oil contrasted sharply with the taint of harness dressing and leather. Yet, somehow through all that reek of human beings and their associates—dogs, machines and cooking—came another taint. It was a queer, neck ruffling thing, a faintest suggestion of an odor alien among the smells of industry and life. And it was a life-smell. But it came from the thing that lay bound with cord and tarpaulin on the table, dripping slowly, methodically onto the heavy planks, dank and gaunt under the unshielded glare of the electric light.
Blair, the little bald-pated biologist of the expedition, twitched nervously at the wrappings, exposing clear, dark ice beneath and then pulling the tarpaulin back into place restlessly. His little birdlike motions of suppressed eagerness danced his shadow across fringe of dingy gray inderwear hanging from the low ceiling, the equatorial fringe of stiff graying hair around his naked skull a comical halo about the shadow’s head.
Commander Garry brushed aside the lax legs of a suit of underwear, and stepped toward the table. Slowly his eyes traced around the rings of men sardined into the Administration Building. His tall, stiff body straightened finally, and he nodded : “Thirty-seven. All here.” His voice was low, yet carried the clear authority of the commander by nature, as well as by title.
“You know the outline of the story back of that find on the Secondary Pole Expedition. I have been conferring with Second-inCommand McReady, and Norris, as well as Blair and Dr. Copper. There is a difference of opinion, and because it involves the entire group, it is only just that the entire Expedition personnel act on it.
“I am going to ask McReady to give you the details of the story, because each of you has been too busy with his own work to follow closely the endeavors of the others. McReady ?”
*
La traduction au plus proche.
« Qui va là ? »
L’endroit puait. Une curieuse puanteur mélangée que seule les cabanons de l’Antarctique enfoncés dans la glace connaissaient, un composé d’une sueur humaine infecte, et de la puanteur d’huile de poisson chargée de la graisse de phoque fondue. Une dominante d’huile de lin luttait contre l’odeur musquée des fourrures détrempées par la neige et la transpiration. L’odeur acre de la graisse de cuisson brûlée, et celle animale, pas si déplaisante, des chiens, diluée par le temps, flottait dans l’air.
Les relents persistant d’huile mécanique tranchaient avec le moisi du cirage pour harnais et du cuir. Et pourtant, on ne sait comment, au-delà de toute cette puanteur des êtres humains et de leurs associations—chiens, machine et cuisine—s’insinuait une autre infection. Il s’agissait d’une affaire intrigante, à vous hérisser les poils de la nuque, une odeur étrangère allusive glissée parmi celles des industries et de la vie. Et c’était une odeur vivante. Mais elle provenait de la chose couchée ligotée dans de la toile cirée, sur la table, à dégouliner lentement, méthodiquement, sur les lourdes planches, molle et décharnée directement exposé à l’éclairage électrique.
Le visage de Blair, le petit biologiste chauve, tiquait nerveusement tandis qu’il fixait ce que l’emballage exposait de glace transparente ou opaque, puis il remit précipitamment en place la toile cirée.
Ses saccades d’oisillon impatient faisaient danser son ombre sur la ribambelle de caleçons longs usés gris qui pendaient du plafond bas, la couronne de cheveux hérissés poivre et sels qui ceignait le bas de son crâne dégarni lui faisait un halo comique autour de l’ombre de sa tête.
Le Commandant Garry écarta les jambes laxes d’un caleçon long, et marcha jusqu’à la table. Lentement, ses yeux scrutèrent le cercle des hommes serrés comme des sardines dans le local d’Administration. Sa silhouette longue et raide se redressa enfin, et il hocha la tête : « Trente-sept. Tous présents. » Son ton était bas, mais cependant dénotait clairement l’autorité d’un chef naturel, aussi bien que par le titre.
« Vous connaissez en gros l’histoire de cette découverte au cours de l’’Expédition Polaire d’Appoint. Je me suis entretenu avec mes seconds McReady et Norris, ainsi qu’avec Blair et le docteur Copper. Il y a divergence d’opinion, et parce que cela implique la totalité du groupe, il ne parait que plus juste de demander à l’entièreté du personnel de l’Expédition de prendre une décision.
« Je vais à présenter demander à McReady de vous donner les détails de l’histoire, parce que chacun d’entre voius aura été trop occupé par ses propres missions pour suivre de près les initiatives des autres. McReady ? »
*
La traduction de Alain Glatigny de 1955 pour DENOEL, AILLEURS ET DEMAIN, LE LIVRE DE POCHE.
LA BÊTE D’UN AUTRE MONDE
1
Cela puait dans le baraquement enfoui sous la glace. Il y régnait cette étrange odeur composite particulière aux campements de l’Antarctique. Un relent de sueur humaine se mêlait aux lourdes exhalaison de la graisse de phoque fondue et à l’odeur de friture brûlée qui flottaient dans l’air. Un parfum de liniment luttait avec la senteur moisie des fourrures imprégnées de neige et de transpiration. Le temps commençait à diluer l’odeur âcre des chiens, une odeur animale mais pas désagréable ; en revanche, un remugle persistant d’huile à machine tranchait sur les effluves de cuir et de cirage à harnais.
Mais, au milieu de ces odeurs humaines, animales et matérielles, on percevait encore une vague, une agaçante sensation olfactive : elle semblait ne pas appartenir à l’humanité, rester étrangère aux êtres et aux choses terrestres. C’était pourtant une odeur vivante. Elle émanait de ce qui était posé sur la table et qui, ficelé de cordes et enveloppé dans un prélart, s’égouttait avec une lente régularité sur les lourdes planches : c’était humide, c’était froid, et la lumière crue de la lampe électrique y sculptait des ombres brutales.
Blair, le petit biologiste chauve de l’expédition, tripotait nerveusement l’enveloppe du paquet ; il soulevait sans cesse un coin de la toile goudronnée et la laissait aussitôt retomber, après avoir découvert, pendant quelques secondes, la glace bleuâtre et transparente. Sa curiosité mal réprimée lui arrachait de petits mouvements d’oiseau qui faisaient danser sur l’écran grisâtre de linge sale suspendu au plafond une ombre comique, auréolée par la couronne de cheveux qui se dressait autour de son crâne dénudé.
Le commandat Garry repoussa les jambes molles d’un caleçon qui se balançait devant lui et s’approcha de la table. Du regard, il fit lentement le tour des hommes entassés à l’intérieur du baraqueemnt A (le centre administratif de l’expédition).
— Trente-sept… Tout le monde est là, dit-il en redressant son grand corps osseux.
Il n’avait pas élevé la voix, mais on y devinait cette autorité naturelle que le grade seul ne peut donner au chef.
— Vous connaissez déjà dans ses grandes lignes l’histoire de la trouvaille faite par l’expédition du pôle secondaire ? Je viens d’avoir une conférence avec MacReady, le commandant en second, ainsi qu’avec Norris, Blair et le docteur Copper. Les avis sont partagés. Comme la question vous intéresse tous, il est bien juste que l’expédition tout entière participe à la décision finale. MacReeady va vous donner les détails nécessaires puisque chacun d’entre vous a été trop accaparé par sa propre besogne pour s’occuper de celle des autres. MacReady, nous vous écoutons.
*
La traduction de Pierre-Paul Durastanti de 2020 pour LE BELIAL.
LA CHOSE
1.
Ça PUAIT, là-dedans.
De la puanteur singulière, brassée, des casemates d’une base antarctique enfouies dans la glace, où se mêlaient les relents de sueur rance et l’arôme de friture de la graisse de phoque fondue. Une popinte de pommade combattait l’odeur de moisi des fourrures qu’imprégnaient la sueur et la neige. Dilués par le temps, le fumet âcre de l’huile de friture brûlée et le bouquet presque plaisant des chiens planaient.
Un effluve de lubrifiant s’attardait, contrastant avec des notes de cuir et de cirage à harnais. Mais, à ce bouquet d’humains et de ce qu’on leur associe — chiens, machines, cuisine —, s’ajoutait une autre senteur. Insolite, à vous faire dresser le poil sur la nuque, elle suggérait la vague présence d’une émanation étrangère parmi les remugles de l’activité et de la vie — une odeur de vie, oui, mais issue de la chose posée sur la table et emballée dans une bâche ficelée avec soin qui s’égouttait lentement, méthodiquement, sur les planches grossières. Sous l’éclat cru de la lumière éléctrique, elle apparaissait froide, humide, décharnée.
Blair, le petit biologiste dégarni de l’expédition, triturait cet emballage avec nervosité, tantôt exposant la glace bleue transucide, tantôt remettant la bâche en place — sans arrêt. Ses gestes d’oiseau trahissant son impatience faisaient danser son ombre sur le feston de sous-vêtements grisâtres accrochés au plafond bas. Sa frange de cheveux raides parait sa silhouette d’une auréole comique.
Le commandant Garry écarta du bras les jambes flasques d’un caleçon long, s’avança jusqu’à la table, suivit des yeux les cercles concentriques d’hommees tassés telles des sardines dans le Centre, étira son long corps dingandé et enfin, opina du chef. « Trente-sept. Effectif au complet. » Sa voix, quoique mesurée, recelait l’autorité sans faille de celui qui commande par nature autant que par sa fonction.
« Vous connaissez dans ses grandes lignes le contexte de la découverte effectuée par l’Expédition du pôle secondaire. J’ai consulté le commandant en second McReady et Norris, ainsi que Blair et le docteur Copper.
« Une différence d’opinion a surgi et, comme la situation implique le groupe entier, il n’est que justice de laisser tout le personnel décider.
« Je demande à McReady de vous communiquer les détails de l’histoire, puisque chacun était trop absorbé par son travail pour suivre de près les efforts de ses collègues. Mac ? »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.
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Firefly S01E11: Histoires anciennes (2002)
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Firefly S01E11: War Stories.
Traduction : Souvenirs de guerre / Récits de la guerre / Vos histoires de soldats.
Titre français et canadien : histoires anciennes.
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Ici l'article de ce blog sur la série Firefly (2002)
Diffusé aux USA le 6 décembre 2002 sur FOX US.
Sorti en DVD anglais le 19 avril 2004 (piste français canadien incluse, sous-titres français inclus).
Diffusé en France le 5 mai 2005 sur SERIE CLUB FR.
Sorti en Blu-ray américain le 11 novembre 2008 (multi-régions, piste français canadien incluse, sous-titres français inclus).
De Joss Whedon, avec Nathan Fillion, Gina Torres, Alan Tudyk, Morena Baccarin, Adam Baldwin, Summer Glau, Sean Maher, Mark Sheppard.
Pour adultes et adolescents.
(Space opera, Western spatial, horreur, comédie) L’infirmerie du Sérénité. Sur un écran, les données recueillies sur le cerveau de River après son examen sur Ariel. Le pasteur Book demande à Simon : « Avez-vous jamais lu les œuvres de Shan Yu ? » Simon, sans quitter des yeux l’écran, répond au pasteur : « Shan Yu, le dictateur psychotique ? »
Book confirme : « Ouaip ; il se voyait assez bien en guerrier-poète… Il a écrit des tonnes de livres sur la guerre, la torture, les limites de l’endurance humaine… » Simon répond : « Sympa… »
Book reprend : « Il a dit : ‘Vivez avec un homme quarante années durant, sous le même toit, partagez son repas, abordez tous les sujets ; puis ligotez-le et suspendez-le au-dessus du volcan — et ce jour-là, vous connaîtrez enfin cet homme. » Simon objecte : « Et si on ne vit pas à côté d’un volcan ? » Book répond : « Je suppose une licence poétique de sa part. »
Simon commente : « Une merde sadique légitimée par une prose fleurie, ne me dites pas que vous êtes un fan ? » Book croise ses bras : « J’étais seulement en train de me demander si eux l’étaient — les gens qui ont fait ça à votre sœur. »
Simon se détourne enfin de son écran et regardant Book droit dans les yeux affirme : « C’est le gouvernement qui lui a fait ça. » Book répond tranquillement : « Un gouvernement est un ensemble de gens qui d’ordinaire est notablement sans gouvernance. » Simon se détourne : « Maintenant vous êtes en train de citer le capitaine. »
Book poursuit son raisonnement : « Je me demande seulement s’ils lui ont fait subir ceci juste pour voir jusqu’à quel point elle pourrait l’endurer, pour vraiment la connaître, comme Shan Yu l’aurait dit. » Simon répond : « Non, plus j’en vois, plus je pense que leurs objectifs étaient très spécifiques. Tenez, regardez ça, cette itération ; par ailleurs, s’ils ne s’étaient souciés que de faire du mal à River, ils ne seraient pas encore à lui courir après… »
Book demande : « Mais elle fait des progrès ? » Simon répond : « J’ai essayé deux ou trois traitements médicamenteux différents : elle dort mieux ; mais rien de vraiment stable. J’essaierai encore, j’ai certainement assez de substances sous la main. »
Book ironise : « Oh oui, j’avais oublié : vous êtes un génie du crime à mi-temps à présent ; avez-vous déjà plannifié votre prochain braquage ? » Simon répond, distraitement : « Non… » Puis d’ajouter : « Mais je songe à me faire pousser une grosse moustache noire : je suis un traditionaliste. »
Et même instant, de l’autre côté de l’orbite planétaire du Sérénity, à bord d’une station spatiale, une vieille connaissance de l’équipage torture un homme : le vieil homme en costume élégant demande soudain au bourreau d’arrêter les coups de fouet, puis s’adresse à sa victime : « Alors, à présent que nous sommes arrivés au bout des… euh, préliminaires, les petites questions, pourquoi est-ce que vous détournez les fonds d’assurances — comment avez-vous pu trahir ma confiance… Tout ceci nous l’avons dépassé… »
Le bourreau tend au vieillard un ustensile ouvragé, pointu, coupant et dentelé. Le vieil homme reprend : « A présent, nous en arrivons en vrais questions, à propos de qui vous êtes véritablement. »
Soudain, un employé qui s’était glissé derrière le vieil homme l’interrompt : « Je suis désolé, Monsieur… » Son patron se lamente, agitant la pointe de son couteau : « J’en arrive au cœur du débat et toujours DES INTERRUPTIONS ! »
L’employé ne se trouble pas et déclare : « L’un de nos longue portée a détecter un signal de l’autre côté de ce monde : ça pourrait être Sérénité, le vaisseau de Malcom Reynolds. » Le vieillard soupire alors de ravissement : « Oh… oh ! Ce que cette nouvelle est excitante ! Envoyez une équipe, ramenez-le ici pour moi.. Très excitant. »
L’employé acquiesce : « Oui, Monsieur. » Et de s’en aller précipitamment. Le vieil homme revient avec sa lame à l’homme ensanglanté attaché au poteau : « ..à présent, nous allons pouvoir passer un peu de temps à explorer votre véritable soi : dites-moi… » Et le vieillard enfonce son couteau dans la chair, arrachant un gémissement à sa victime. « Êtes-vous familier de l’œuvre de Shan Yu ?
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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L'effondrement S01E06 : J+50, La maison de retraite (2019)
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L'effondrement S01E06 : La maison de retraite (J+50) (2019)
Titre anglais : Collapse.
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Ici la page de ce blog consacrée à cette série télévisée.
Attention, bien que non toxique, cet épisode est déconseillé aux personnes sensibles.
Diffusé en France à partir du 11 novembre 2019 sur Canal Plus et partiellement sur Youtube à partir du 12 novembre 2019.
De Jérémy Bernard, Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto (également acteur) ; avec Catherine Salviat, Philippe Rebbot, Christelle Cornil, Naël Malassagne, Daniel Robail, Robert Sanzay, Claire Guillon.
Pour adultes et adolescents.
(apocalypse) Dans une cuisine collective obscure, une radio-cassette chante joyeusement du reggae. Le cuisinier gomme énergiquement des mots-croisés, puis va ouvrir un placard de métal au-dessus des éléments.
Le placard est rempli de conserves, et il note qu’il a pris une boite au tableau accroché au placard. Il y a le nom des jours de la semaine scotchés en bas du placard. La seule lumière est celle du jour qui entre par la porte ouverte de la cuisine.
Le cuisinier va pour ouvrir la boite mais s’arrête, coupe la musique. Il entend crier quelqu’un à l’étage. Il coupe précipitamment le gaz de la bouteille qui alimente les brûleurs de la cuisinière et court à travers les couloirs de l’EPAD, visiblement abandonné de tous les autres employés.
Dehors il faut beau. A l’intérieur il lui faut une torche électrique pour circuler. Il entre dans le local où sont rangés les médicaments, ouvre avec la clé l’armoire vitrée où ils ne reste que quelques boites, toutes ouvertes, et dont les tablettes ne contiennent plus aucun cachet.
A l’étage, l’homme appelle encore. L’infirmier-cuisiner repart en criant qu’il arrive. Il gravit l’’escalier plongé dans l’obscurité puis arrivé à l’étage déclare « C’est bon, Marcel, je suis là. »
Arrivé au lit médicalisé placé devant la baie vitrée donnant sur le jardin verdoyant, il demande ce qui arrive au vieil homme. Déchargé et rougeaud, Marcel sanglote : c’est aujourd’hui, il le sent. L’infirmier répond avec douceur : « mais non, tu vas pas mourir aujourd’hui, c’est la météo tes prédictions, t’as mal où ? »
Le vieil homme supplie alors que l’infirmier lui donne quelque chose et celui-ci répond « oui, oui, t’as mal où ? au ventre ? Fais voir ! » L’infirmier palpe l’abdomen du vieil homme, qui continue de grimacer silencieusement. L’infirmier déclare alors que ce n’est rien du tout, il va lui donner de quoi soulager la douleur…
L’infirmier prend une carafe d’eau, fait semblant de faire sortir un cachet de la tablette déjà vidée de son contenu. Puis il touille le verre d’eau et se retourne en disant : « Regarde, ça va aller mieux avec ça. »
Puis « Attens, on va se mettre bien : attention le dos… » L’infirmier redresse le vieil homme, le cale avec un coussin, puis l’aide à boire le verre d’eau…
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Bob Morane #001: La Vallée infernale, le roman de 1953.
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Bob Morane #001: La Vallée infernale (1953)
Sorti Belgique collection poche Marabout Junior chez HENRI GIRARD BE le 16 décembre 1953. Réédité en 1954, 1960, 1962, 1965, 1966, 1970.
Altéré pour la Bibliothèque Verte chez HACHETTE FR en mai 1982, réédité en 1983.
Réédité en texte original chez LEFRANCQ BE en 1992, 1993.
Compilé en omnibus chez LEFRANCQ BE en 1996, réédité octobre 2001.
Réédité en roman chez LEFRANCQ en 1999.
Réédité et adapté en roman + bande dessinée chez ANANKE en 2004.
Réédité en omnibus chez ANANKE le 12 mai 2011 ;
Réédité avec les deux épisodes suivants chez ANANKE le 5 juin 2013 ;
Réédité le roman édition du 60e anniversaire chez PERRO, 2 décembre 2013.
Réédité en grand format le 6 octobre 2023 chez ANANKE / RIPLE.
De Henri Vernes aka Charles-Henri Dewisme.
Pour adultes et adolescents.
(Aventure, éditeur) Les mains crispées sur les commandes de son bimoteur de transport, Bob Morane lutte contre les éléments. Ses ennemis : la montagne et la jungle de la Nouvelle-Guinée… les plus dangereux qu’il ait eu à combattre !
*
Le texte original de Henri Vernes de 1953.
_____Bob Morane_____
LA VALLÉE INFERNALE
Chapitre 1
La montagne, couverte d’une jungle épaisse semblable à un tapis de caoutchouc en mousse, glissa sous le ventre brillant du Mitchell. Derrière l’avion, les constructions blanches de Tamini n’étaient déjà plus qu’une agglomération de cubes minuscules à laquelle un grouillement humain conférait une vie de fourmilière.
Ses mains nerveuses crispées sur les commandes, son visage osseux tendu en avant mais sa large poitrine gonflée cependant par une sourde allégresse, Robert Morane pointait vers le ciel le nez de plexiglas de son appareil, tentant d’éviter le contact de la montagne. Cette lutte de l’homme et de l’avion unis pour former un seul être lui rappelait l’époque où, Flying Commander de la Royal Air Force, il menait son escadrille de chasse au combat. Mais à présent, au lieu d’un Spitfire, Morane pilotait un bimoteur de transport. Ses ennemis étaient la montagne et la jungle, et il était seul à les affronter. Une panne de moteur, une erreur de manœuvre et ce serait la chute dans cette forêt hostile hantée par les serpents, les crocodiles et les Papous coupeurs de têtes.
Après sa démobilisation et son retour en France libérée, où il avait achevé ses études d’ingénieur, Morane s’était senti repris par la nostalgie des vastes horizons. Cela l’avait poussé à s’engager dans l’aviation civile, en Nouvelle-Guinée Britannique, où son ancien chef de la Royal Air Force, le coriace major Gibbs, dirigeait la Papoua Airline. Cette compagnie aérienne était surtout spécialisée dans les transports vers l’intérieur montagneux de la grande île du Pacifique. Ses pilotes devaient être capables de décoller un avion lourdement chargé de terrains d’atterrissage guère plus grands que des mouchoirs de poche et de le transporter sans même avoir le temps de prendre de la vitesse, au-dessus des montagnes. Si, en cas de chute dans la forêt, le pilote voulait regagner sa base, il devait en outre posséder de solides qualités d’explorateur et d’alpiniste. Depuis sa plus tendre enfance, le Français avait possédé un goût marqué pour l’aventure, et cette vie dangereuse comblait aujourd’hui tous ses désirs.
Frôlant un bouquet de palmiers, le Mitchell avait à présent franchi la crête de la montagne et, tel un oiseau libéré, bondissait en plein ciel. Morane se détendit. L’étreinte de ses mains sur les commandes devint plus molle et ses yeux clairs perdirent leur fixité. Il passa les doigts dans ses cheveux noirs et drus, coupés en brosse. Derrière lui, la voix sonore de William Ballantine, le mécanicien, retentit :
— Encore gagné la partie de saute-mouton pour cette fois, n’est-ce pas, commandant ?
L’avion survolait à présent un paysage chaotique. À l’infini, ce n’étaient que d’étroites vallées séparées l’une de l’autre par des crêtes en lames de couteaux. Parfois, au fond d’un cañon, on apercevait la coulée argentée d’une rivière et, dans le lointain, un pic solitaire découpait sur le ciel sa masse rébarbative couronnée de nuages.
Morane se tourna vers son mécanicien.
— Pour une partie de saute-mouton c’en était une, mon vieux Bill. Une partie de saute-mouton avec le diable en personne. Tamini est bien le plus satané champ d’atterrissage que j’aie vu dans mon existence. J’ai chaque fois l’impression de m’envoler du fond d’une bouteille.
Le mécanicien se mit à rire.
— Depuis six mois, commandant, vous réussissez à vous envoler de cette bouteille deux fois par semaine sans casser de bois. C’est un record. Tous vos prédécesseurs…
Le Français lui coupa la parole.
— Cesse de parler de malheur, Bill. Nous autres pilotes sommes superstitieux tu le sais. Et cesse aussi de m’appeler commandant. La guerre est finie et je ne commande plus rien du tout.
— Ce sera comme vous voudrez, commandant, dit Bill avec une grimace comique qui fit se froncer son large visage barré par d’épais sourcils couleur de feu.
William Ballantine était un géant écossais d’une force herculéenne. Le personnel de la Papoua Airline plaisantait volontiers sur sa chevelure rousse qui, en cas de chute dans la jungle ne manquerait sans doute pas d’éveiller la convoitise des coupeurs de têtes.
— Dans dix minutes, nous serons à Téléfomin, dit Morane, et nous pourrons nous détendre un peu. Le coucou a, lui aussi, besoin d’un peu de repos. Il date quand même de la guerre et j’ai peur qu’un jour ou l’autre ses moteurs ne nous lâchent au mauvais endroit. Je n’ai jamais été un partisan acharné de la marche forcée.
De sa large main, Ballantine tapota la paroi métallique de l’appareil.
— N’ayez crainte, commandant, je le soigne. Écoutez comme les moteurs tournent rond…
Les moteurs tournaient rond en effet et Morane savait que Bill ferait l’impossible pour qu’ils continuent à tourner de la sorte.
Au flanc d’une colline, dans une étroite clairière défrichée sur la jungle, les toits coniques d’un village indigène se révélèrent. Les aviateurs pouvaient voir les silhouettes noires des Papous, la tête levée vers l’avion, fascinés par le grand balus, le grand pigeon obéissant à l’homme blanc.
*
Le texte altéré de Henri Vernes pour la Bibliothèque Verte HACHETTE 1982.
HENRI VERNES
Bob Morane
LA
VALLÉE
INFERNALE
I
La montagne, couverte d’une jungle épaisse semblable à un tapis de caoutchouc en mousse, glissa sous le ventre brillant du vieux Douglas. Derrière l’avion, les constructions blanches de Tamini n’étaient déjà plus qu’une agglomération de cubes minuscules grouillant comme une fourmilière.
Ses mains nerveuses crispées sur les commandes, son visage osseux tendu en avant mais sa large poitrine gonflée par une sourde allégresse, Bob Morane pointait vers le ciel le nez de plexiglas de son appareil, tentant d’éviter le contact de la montagne. Cette lutte commune de l’homme et de l’avion lui rappelait l’époque où il commandait une escadrille dans l’armée de l’Air française. Mais à présent, au lieu d’un chasseur, Morane pilotait un bimoteur de transport. Ses ennemis étaient la montagne et la jungle. Une panne de moteur, une erreur de manoeuvre et ce serait la chute dans cette forêt hostile hantée par les serpents, les crocodiles et les derniers Papous coupeurs de têtes.
Après avoir donné sa démission dans l’armée de l’Air, Morane s’était lancé dans une vie aventureuse. Quelques semaines plus tôt, en compagnie de son ami écossais Bill Ballantine, il s’était engagé dans l’aviation civile en Nouvelle-Guinée. Un ancien officier de la Royal Air Force, le coriace major Gibbs, y dirigeait la Papoua Airline. Une compagnie aérienne spécialisée dans les transports vers l’intérieur montagneux de cette grande île du Pacifique. Ses pilotes devaient être capables de faire décoller un avion lourdement chargé de terrains d’atterrissage guère plus grands que des mouchoirs de poche et de lui faire sauter les montagnes sans même avoir le temps de prendre de la vitesse. En cas de chute dans la forêt, si le pilote voulait regagner sa base, il devait en outre posséder de solides qualités d’explorateur et d’alpiniste. Depuis sa plus tendre enfance, Morane avait toujours fait preuve d’un goût marqué pour l’aventure. Cette vie dangereuse comblait pour le moment tous ses désirs.
Frôlant un bouquet de palmiers, le Douglas avait à présent franchi la crête de la montagne. Tel un oiseau libéré, il bondit en plein ciel. Morane se détendit. L’étreinte de ses mains sur les commandes se fit plus molle et ses yeux clairs perdirent leur fixité. Il passa les doigts dans ses cheveux noirs et drus, coupés en brosse. Derrière lui, la voix sonore de William Ballantine, son mécanicien et ami, retentit :
— Encore gagné la partie de saute-mouton, hein, commandant ?
L’avion survolait un paysage chaotique. À l’infini, ce n’étaient que d’étroites vallées séparées l’une de l’autre par des crêtes en dents de scie. Parfois, au fond d’un cañon, on apercevait la coulée argentée d’une rivière. Dans le lointain, la cime d’un pic solitaire se perdait dans les nuages.
Morane se tourna vers le mécanicien.
— Pour une partie de saute-mouton c’en était une, mon vieux Bill. Une partie de saute-mouton avec le diable, oui ! Tamini est bien le plus satané champ d’atterrissage que j’aie vu dans mon existence. J’ai chaque fois l’impression de m’envoler du fond d’une bouteille.
L’Ecossais se mit à rire.
— Depuis trois mois, vous réussissez à vous échapper de cette bouteille deux fois par semaine et sans casser de bois ! C’est un record. Tous vos prédécesseurs…
Bob Morane lui coupa la parole.
— Cesse de parler de malheur, Bill. Nous autres pilotes sommes superstitieux tu le sais. Et cesse aussi de m’appeler commandant. Depuis que je suis rendu à la vie civile, je ne commande plus rien.
— Ce sera comme vous voudrez, commandant, dit Bill avec une grimace comique qui fit se froncer son large visage barré par d’épais sourcils couleur de feu.
William Ballantine était un géant écossais d’une force herculéenne. Le personnel de la Papoua Airline plaisantait volontiers sur sa chevelure rousse. En cas de chute dans la jungle, elle ne manquerait pas d’éveiller la convoitise des coupeurs de têtes.
— Dans dix minutes, nous serons à Téléfomin, dit Morane. Nous pourrons nous détendre un peu. Le coucou a, lui aussi, besoin d’un peu de repos. Il n’est plus très jeune et j’ai peur qu’un jour ou l’autre ses moteurs ne nous lâchent au mauvais endroit. Je n’ai jamais été un partisan acharné de la marche forcée.
De sa large main, Ballantine tapota la paroi métallique de l’appareil.
— N’ayez crainte, commandant, je le soigne. Écoutez comme les moulins tournent rond…
Les moteurs tournaient rond en effet et Morane savait que Bill ferait l’impossible pour qu’ils continuent à tourner de la sorte.
Au flanc d’une colline, dans une étroite clairière défrichée sur la jungle, apparurent les toits coniques d’un village indigène. On pouvait voir les silhouettes noires des Papous, la tête levée vers l’avion, fascinés par le grand balus, le grand oiseau obéissant à l’homme blanc.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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L'effondrement S01E05 : J+45, La Centrale (2019)
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- Écrit par David Sicé
- Catégorie : Blog
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L'effondrement S01E05 : La Centrale (J+45) (2019)
Titre anglais : Collapse.
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Ici la page de ce blog consacrée à cette série télévisée.
Diffusé en France à partir du 11 novembre 2019 sur Canal Plus et partiellement sur Youtube à partir du 12 novembre 2019.
De Jérémy Bernard, Guillaume Desjardins et Bastien Ughetto ; avec Samir Guesmi, Marie Kauffman, Alicia Hava, Alexandre Prince, Lénie Cherino, Ernst Umhauer, Jay Viallet, Pierre Cevaer, Charly Fournier, Vincent Simon, Elodie Galmiche, Ludivine Galieri, Sylvain Ribot.
Pour adultes et adolescents.
(apocalypse) Ils sont nombreux à faire la chaîne depuis le cour d’eau, de nuit, sous les lampadaires électrique, à ramener des seaux pleines en passant par une brèche dans un grillage avec des barbelés au sommet.
Le meneur de groupe, Amine, demande si ça va à quelqu’un qui s’est arrêté, un genou à terre, et qui répond que oui. Droit devant Amine, une colonne de gens reviennent avec des bidons vides, et derrière eux, les bâtiments et la tour caractéristique d’une centrale nucléaire.
Une femme en nage court à la rencontre d’Amine, pour l’avertir : l’eau commence à bouillir. Amine ne veut pas le croire, ils en ont remis un stock. La femme continue : ça devient trop dangereux, tout le monde va se faire irradier, on n’est pas assez rapide.
Amine répond qu’ils accéléreront, mais la femme lui rappelle que cela fait trois semaines que c’est comme ça, ils ne vont pas y arriver. Amine rétorque qu’il faut arrêter de parler comme ça : ils vont y arriver.
Puis elle lui demande s’il a eu des nouvelles. Il pose son bidon et dit de venir, tandis qu’il s’écarte du chemin des porteurs d’eau. Il se dirige vers l’une des tentes éclairées, et demande Léa pour Amine dans son talkie-walkie, puis comme Léa répond dans le haut-parleur, il demande où ils en sont.
Léa répond qu’ils ont repéré le problème : ça vient de la turbine. Amine demande alors pour combien de temps il y en a. Léa ne sait pas trop mais lui assure qu’ils bossent comme des fous. Amine répond que oui, ok, il sait, bravo les gars. Puis il ajoute que le truc, c’est que l’eau est en train de s’évaporer et qu’ils n’ont plus beaucoup de temps.
La femme à côté d’Amine intervient : si Léa et son équipe doivent y arriver, c’est maintenant. Mais Léa ne répond rien et Amine reprend le talkie et appelle. Léa reprend la parole : « t’inquiète, une fois le barrage relancé, on aura toute l’électricité qu’il faut… tenez quinze minutes, et on pourra rebrancher le circuit de refroidissement, je te promets. »
Amine répond qu’ils comptent sur eux, et la femme à côté de lui insiste : « on n’a pas de plan B. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cet épisode.
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