Le monstre sur le seuil, la nouvelle de 1937
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The Thing On The Door Step (1937)
Traduction du titre anglais : la chose sur le pas-de-porte.
Nouvelle écrite en 1933. Publié pour la première fois en janvier 1937 dans le magazine américain Weird Tales.
Traduit en français par Jacques Papy compilée en octobre 1956 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction française de Jacques Papy révisée par Simone Lamblin pour LAFFONT FR
Traduction révisée ééditée en octobre 1994 dans Par delà le mur du sommeil pour DENOEL FR,
Traduction révisée réédité en décembre 1995 dans Le cauchemar d’Innsmouth pour J’AI LU FR,
Retraduit par Maxime Le Dain en janvier 2012 pour BRAGELONNE FR.
Retraduit par François Bon pour POINTS dans La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, rééditée le 1er octobre 2020.
Retraduit par David Camus dans Le cycle de Providence pour MNEMOS FR, réédité en septembre 2021 et le 23 septembre 2022.
De Howard Philip Lovecraft.
Pour adultes et adolescents.
(dark fantasy urbaine, horreur, presse) Daniel Upton, le narrateur de l'histoire, explique qu'il a tué son meilleur ami, Edward Derby, et qu'il espère que son récit prouvera qu'il n'est pas un meurtrier. Il commence par décrire la vie et la carrière de Derby. Derby s'intéressait à l'occultisme depuis son plus jeune âge, ce qui l'a amené à se lier d'amitié avec Upton. Tous deux discutaient de mythologie obscure pendant leur temps libre. Lors de ses visites, Derby frappait toujours de la même façon : trois coups, une pause, puis deux coups supplémentaires sur le heurtoir ; Upton avait toujours été en mesure d'identifier Derby de cette façon.
***
Le texte original anglais de Howard Philip Lovecraft de janvier 1937 pour le magazine Weird Tales US.
Ce texte est dans le domaine public.
The Thing on the Door-step
By H. P. LOVECRAFT
‘A powerful tale by one of the suprememasters of weird fiction—a tale in which the horror creeps and grows, to spring at last upon the reader in all its hideous totality.'
IT IS true that I have sent six bullets through the head of my best friend, and yet I hope to show by this statement that I am not his murderer, At first I shall be called a madman—madder than the man I shot in his cell at the Arkham Sanitarium. Later some of my readers will weigh each statement, correlate it with the known facts, and ask themselves how I could have believed otherwise than as I did after facing the evidence of that horror—that thing on the door-step.
Until then I also saw nothing but madness in the wild tales I have acted on. Even now I ask myself whether I was misled—or whether I am not mad after all. I do not know—but others have strange things to tell of Edward and Asenath Derby, and even the stolid police are at their wits’ ends to account for that last terrible visit. They have tried weakly to concoct a theory of a ghastly jest or warning by discharged servants; yet they know in their hearts that the truth is something infinitely more terrible and incredible.
So I say that I have not murdered Edward Derby. Rather have I avenged him, and in so doing purged the earth of a horror whose survival might have loosed untold terrors on all mankind. There are black zones of shadow close to our daily paths, and now and then some evil soul breaks a passage through. When that happens, the man who knows must strike before reckoning the consequences.
I have known Edward Pickman Derby all his life. Eight years my junior, he was so precocious that we had much in common from the time he was eight and I sixteen. He was the most phenomenal child scholar I have ever known, and at seven was writing verse of a somber, fantastic, almost morbid cast which astonished the tutors surrounding him. Perhaps his private education and coddled seclusion had something to do with his premature flowering. An only child, he had organic weaknesses which startled his doting parents and caused them to keep him closely chained to their side. He was never allowed out without his nurse, and seldom had a chance to play unconstrainedly with other children. All this doubtless fostered a strange secretive inner life in the boy, with imagination as his one avenue of freedom.
At any rate, his juvenile learning was prodigious and bizarre; and his facile writings such as to captivate me despite my greater age. About that time I had leanings toward art of a somewhat grotesque cast, and I found in this younger child a rare kindred spirit. What lay behind our joint love of shadows and marvels was, no doubt, the ancient, moldering, and subtly fearsome town in which we lived—witch-cursed, legendhaunted Arkham, whose huddled, sagging gambrel roofs and crumbling Georgian balustrades brood out the centuries beside the darkly muttering Miskatonic.
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La traduction au plus proche.
La Chose sur le seuil
par H. P. LOVECRAFT
‘Un conte puissant par l’un des maîtres suprêmes de la Bizarre Fiction—un conte dans lequel l’horreur rampe et grandit, the horror creeps and grows, pour sauter enfin au visage du lecteur dans toute sa hideuse totalité.'
IL EST vrai que j’ai envoyé six balles à travers la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère démontrer par ce témoignage que je ne suis pas son meurtrier. En premier lieu on me qualifiera de fou furieux – plus fou que l’homme que j’ai abattu dans sa cellule capitonée du Sanitarium d’Arkham. Plus tard, quelques uns de mes lecteurs évalueront chacune de mes affirmations, les rapprocheront des faits connus, et se poseront la question de comment j’aurai pu croire autre chose que ce que j’ai cru après avoir été confronté à la preuve de cette horreur—à cette chose sur le seuil.
Et jusqu’alors, je n’y ai moi aussi rien vu que de la folie dans les fables délirantes qui m’ont fait passé à l’acte. Même à présent, je me demande encore si je me suis mépris—ou si je ne suis pas fou après tout. Je l’ignore—mais d’autres auront d’étranges choses à raconter à propos d’Edward et Asenath Derby, et même la police si butée serait bien en peine d’expliquer cette dernière, et si terrible visite. Ils ont faiblement essayé de concoter l’hypothèse d’une plaisanterie de très mauvais goût, ou la menace d’un domestique mis à la porte ; et pourtant ils savent en leur cœur que la vérité est quelque chose d’infiniment plus terrible et incroyable.
Alors je soutiendrai que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je l’ai plutôt vengé, et se faisant, j’ai purgé la Terre d’une horreur dont la survie aurait lâché des terreurs jamais articulées sur toute l’humanité. Il y a des zones d’ombres noire proche des chemins que nous suivons le jour, et de temps à autres quelque âme maléfique se fraye un passage à travers. Quand cela arrive, l’homme qui le sait doit frapper bien avant d’en mesurer les conséquences.
J’ai connu Edward Pickman Derby toute sa vie. De huit année mon cadet, il était si précoce que nous avions beaucoup en commun du temps qu’il avait hui ans et moi seize. Il était le plus phénoménal des écoliers que j’ai jamais connu, et à sept ans, il écrivait des vers d’un style sombre, fantastique, presque morbide, qui stupéfiaient les précepteurs qui l’entouraient. Peut-être que son éducation privée et son isolement choyé avait quelque chose à voir avec son épanouissement prématuré. Enfant unique, il avait une faiblesse biologique qui paniquait ses parents et les avait poussé à le garder toujours surveillé de près à leurs côtés. Il n’ était jamais autorisé à sortir sans une infirmière, et n’avait que rarement la chance de jouer librement avec les autres enfants. Tout cela sans doute aucun cultiva une étrange et secrète vie rêvée chez ce garçon, avec l’imagination comme seule avenue de liberté.
Par quelque bout qu’on le prenne, son apprentissage juvénile était prodigieux et bizarre; et sa facilité d’écriture me captivait, en dépit de mon âge plus avancé. Vers cette époque, j’étais attiré par l’art d’un style plutôt grotesque, et j’avais trouvé chez cet enfant plus jeune une rare âme sœur. Ce qui pavait notre amour commun des ombres et des merveilles était à l’évidence, l’ancienne, métamorphe et subtilement épouvantable ville dans laquelle nous vivions—Arkham infestée de sorcière et hantée par les légendes, dont les toits en bâtière recroquevillés et affaissés et les balustrades géorgiennes croulantes couvaient les siècles au bord de la sombre et murmurante Miskatonic.
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La traduction de Jacques Papy pour DENOEL FR.
LE MONSTRE SUR LE SEUIL
1
Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier. Tout d’abord, on dira que je suis fou, plus fou que l’homme que j’ai tué dans la maison de santé d’Arkham. Plus tard, certains de mes lecteurs pèseront chacune de mes assertions, les rattacheront aux faits connus, et se demanderont comment j’aurais pu avoir une opinion différente après m’être trouvé en présence de cette preuve abominable : le monstre sur le seuil de ma porte.
Jusqu’à ce moment-là, moi aussi je n’ai vu que folie dans les récits extravagants qui m’ont poussé à agir. Aujourd’hui encore je me demande si je ne me suis pas trompé, si, vraiment, je ne suis pas fou… Mais d’autres que moi ont d’étranges choses à raconter sur Edward et Asenath Derby, et les gens de la police eux-mêmes ne parviennent pas à expliquer cette dernière visite que j’ai reçue. Ils ont essayé de bâtir une théorie raisonnable : sinistre plaisanterie ou vengeance d’un domestique congédié ; mais, tout au fond d’eux-mêmes, ils savent bien que la vérité est infiniment plus terrible.
J’affirme donc que je n’ai pas assassiné Edward Derby. Je dirai plutôt que je l’ai vengé, et que, ce faisant, j’ai purgé la terre d’une horreur qui aurait pu déchaîner les pires désastres pour l’humanité. Il existe des zones d’ombre tout près des chemins de notre vie quotidienne, et, parfois, une âme maléfique sort des ténèbres. Quand cela se produit, l’homme qui en a connaissance doit frapper sans se préoccuper des conséquences possibles.
J’ai connu Edward Pickman Derby depuis sa plus tendre enfance. Il était si précoce que nous avions beaucoup de choses en commun alors qu’il avait huit ans et que j’en avais seize. C’était un élève pourvu de dons prodigieux. A sept ans, il écrivait des vers d’un genre fantastique, sombre, presque morbide, qui provoquèrent l’étonnement de ses professeurs privés. Fils unique, il souffrait de certaines faiblesses organiques qui poussèrent ses parents à le garder constamment auprès d’eux. Il ne sortait jamais sans sa gouvernante, et avait rarement l’occasion de jouer avec d’autres enfants. Tout cela contribua sans aucun doute à développer en lui une étrange vie intérieure, l’imagination étant son seul moyen d’évasion.
Quoi qu’il en soit, il possédait des connaissances phénoménales, et son œuvre poétique me séduisit. A cette époque, j’avais un penchant marqué pour le bizarre dans le domaine de l’art ; c’est pourquoi je découvris entre cet enfant et moi-même des affinités très grandes. A l’arrière-plan de notre amour commun des ombres et des merveilles, il y avait, sans aucun doute, l’antique et redoutable ville où nous vivions : cette vieille cité d’Arkham, maudite par les sorcières, hantée par les légendes, dont les toits en croupe affaissés bordent les eaux murmurantes du Miskatonic.








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La vie future, le film de 1936
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Things To Come (1936)
Traduction du titre original : L'allure des choses à venir.
Autres titres : The Shape Of Things To Come, les mondes futurs.
Ce film existe dans plusieurs montages.
Sorti en Angleterre le 20 février 1936.
Sorti aux USA le 17 avril 1936.
Sorti en France le ???
Sorti en blu-ray anglais le 18 juin 2012 chez Network (région B, lisible en France, pas de version française).
Sorti en blu-ray américain le 18 juin 2013 chez Criterion (région A, lisible seulement sur un lecteur américain ou multi-régions, pas de version française).
Sorti en blu-ray français 1er juin 2014 chez Elephants Film (région B, pas de version française, sous-titres français, bonus anglais manquants).
Ici l'article de ce blog sur le blu-ray anglais sorti en 2012 chez Network.
De William Cameron Menzies. Avec Raymond Massey, Edward Chapman, Ralph Richardson, Margaretta Scott, Cedric Hardwicke, Maurice Braddell. Sur un scénario de H.G. Wells, d'après son roman.
Pour adultes et adolescents.
Londres, Noël 1940. Alors que les rumeurs de guerre font la une des journaux, la foule se presse dans les grands magasins pour faire leurs achats pour les fêtes. Les rues sont pleines et les mines réjouies contrastent avec les gros titres les plus alarmants. Chez les Cabals, on s'apprête aussi à fêter Noël entre amis : pour Passworthy, la guerre n'arrivera pas, et au pire, ce sera bon les affaires. Pour le jeune Harding, c'est l'inquiétude : que deviendra la médecine en cas de guerre mondiale ? Quand à Cabal, il est résigné et pessimiste : "si nous ne mettons pas fin à la Guerre, la Guerre mettra fin à notre existence". Mais selon Passworthy, ils n'y peuvent rien de toute manière. Alors qu'ils se souhaitent une bonne soirée, ils entendent les tirs de la défense anti-aérienne et aperçoivent les lumières des projecteurs braqués vers le ciel. Pour Passworthy, c'est pour fêter Noël...
Mais le téléphone de Cabal sonne : c'est la mobilisation générale car un bombardier a franchi les limites des eaux territoriales. Passworthy se met en route pour animer la défense civile, et le voilà à passer les consignes de sécurité à la population dont l'affolement grandit d'un cran alors que les canons s'installent en plein milieu des carrefours commerçant. Alors que l'ordre est donné de se munir de masque à gaz, d'évacuer les rues et de trouver refuge dans le métro, l'armée annonce un bombardement, mais sans grand danger. C'est alors qu'une pluie de bombes incendiaires fait s'écrouler les murs sur la foule encore dans les rues, des bombes à gaz explosent et empoisonnent l'atmosphère tandis que les survivants tombent comme des mouches à travers les décombres et les véhicules éventrés. Sous les murs de sa maison, le petit garçon de Passworthy est mort, encore vêtu de l'uniforme de petit soldat qu'il a reçu pour Noël. Après cela, la guerre fait rage partout dans le monde : de nouveaux chars détruisent la campagne, des avions continuent de faire pleuvoir les bombes à gaz. Cependant, Cabal tente de sauver un aviateur ennemi qu'il a abattu, écœuré par le massacre - mais l'autre aviateur demande à ce que son masque à gaz soit donné à une petite fille afin qu'elle survive à la nuée mortelle qu'il a semée...
Londres, 1966. Selon des tracts, la victoire est proche. Mais dans les ruines de Londres, la maladie des vagabonds guettent les survivants qui manquent de tout. Les symptômes ? Une fièvre soudaine, impossible de tenir debout. Puis, après quelques jours de lits, le malade perd la parole et se lève pour aller vagabonder à travers la ville à demi nu, au risque de contaminer la prochaine personne qui sera sur son chemin. Dans les ruines de son hôpital, le Docteur Harding se désespère : il n'a plus de médicaments et ne sait plus quoi faire pour traiter la maladie. Quand Janet, la femme de Richard Gordon, le dernier aviateur de la ville, tombe à son tour malade, l'un des gardes de la ville prend l'initiative de faire désormais abattre tous les malades. Pour cela, il va devenir le Boss - le roi de Londres...
Four Frightened People, le film de 1934
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Four Frightened People (1934)
Traduction : Quatre personnes effrayées.
Sorti aux USA le 26 janvier 1934 ;
Sorti en Angleterre le 27 février 1934.
Sorti en DVD américain.
Annonce en blu-ray américain le le 3 août 2021.
De Cecil B. DeMille, sur un scénario de Bartlett Cormack et Lenore J. Coffee ; d’après le roman de E. Arnot Robertson. Avec Claudette Colbert, Herbert Marshall, Mary Boland, William Gargan. Pré-code, tourné en décors naturels.
Pour adultes et adolescents.
À bord d’un vapeur colporteur fumant le long de la côte malaise, se trouvent beaucoup de manœuvres chinois — les coolies —, des passagers de toutes les races dont quatre qui se sont rencontrés par hasard : Steward Corder, un correspondant de presse et de radio d’un journal fameux à qui la civilisation a tout donné ; Mrs Mardick, l’épouse d’un officier britannique stationné en Malaisie, qui à travers ses activités associatives, détourne la civilisation à des fins personnelles, et cette saison, c’est diminuer le nombre de naissance ; Arnold Ainger, un chimiste sans importance spécialisé en caoutchouc , trop sensible et trop timide pour dégager son cou de la botte que la Vie a posé dessus ; et Judy Jones une institutrice de Chicaho, si peu importante que la Vie elle-même ne l’a pas remarquée. À l’esprit de chacun d’eux, il n’y a rien d’autre que la nécessité de parvenir à New-York City d’ici une certaine date — quand soudain le Destin mélange leurs cartes, et...
Dans la nuit, à bord du vapeur, deux coolies emballent l’un des leurs décédés et l’emporte sur le pont, tandis que le radio frénétiquement transmet en morse le message suivant : Appelons Singapour — peste à bord — peste bubonique — morts et mourants — ne pouvons pas garder secret longtemps — équipage et coolies se rebelleront — craignons mutineries — passagers ignorent situation — ...
À l’insu du capitaine, quatre passagers ont déjà sauté dans une barque malaise : tandis que Ainger le chimiste empêche l’institutrice de crier, ils se tiennent baissés pour ne pas être vus du pont, et le meneur tient sous la menace d’un pistolet le coolie qui conduit la barque. Comme la barque glisse le long du vapeur, ils sont éclaboussés par le cadavre que l’on balance du haut du pont : Corder estime qu’ils se sont échappés juste à temps, et Mrs Mardick traduit l’ordre de Corder de les emmener jusqu’à la rive. Comme enfin, on permet enfin à Judy de protester, Corder explique à nouveau pourquoi ils devaient absolument quitter le bord — les coolies mourants, ils seraient confinés à bord et mourraient à leur tour. Comme Mrs Mardick (et son petit chien) veut chaperonner Judy Jones, Corder la retient : les filles du genre de Judy se chaperonnent toutes seules.
Ils aperçoivent la côte : un grand feu derrière le rideau des cocotiers et des tambours. Ils débarquent et envoient le coolie en éclaireur. Le grand feu est tout proche, sûrement une cérémonie religieuse d’après Corder. Il y a aussi des chants. Soudain Judy poussent un hurlement : elle vient d’apercevoir une armée de cannibales qui se glissent furtivement entre les arbres à leur rencontre. Corder envoie Mrs Mardick et son chien parlementer, et elle retourne vite, épouvantée. Mais leur chef, un anglophone fort urbain qui porte la cravate d’un club anglais, les invite fort aimablement à les suivre afin qu’il les ramène à la civilisation...
Le Chat Noir, le film de 1934
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The Black Cat (1934)
Autre titre : The Vanishing Body (le cadavre disparu).
Sorti aux USA le 7 mai 1934.
Sorti en France le 13 mars 1936.
Ressortie aux USA le 19 août 1938.
Sorti en Angleterre le 10 mars 1939.
Sorti en blu-ray américain le 18 juin 2019.
Sorti en blu-ray français le 25 juin 2019 (blu-ray + DVD Elephants Film)
De Edgar G. Ulmer, sur un scénario de Edgar G. Ulmer, Peter Ruric et Tom Kilpatrick : inspiré d'un récit d'Edgar Allan Poe ; avec David Manners, Julie Bishop, Bela Lugosi, Boris Karloff.
Pour adultes
(horreur fantastique) La cohue des passagers à la sortie de la gare Grand Central de New-York City, le départ d’un autre train de nuit cette fois de Paris : à bord de l’Orient Express, la police contrôle passeport de jeunes mariés, Monsieur Peter Alison et Madame Joan Alison, deux jeunes mariés tout à leurs câlins. Madame demande à Monsieur s’il a faim. Pas vraiment, répond Monsieur, mais ils éclatent de rire. Madame avoue qu’elle meurt de faim. Puis le chef de wagon vient s’excuser, il y a eu une terrible erreur : quelqu’un d’autre va voyager avec eux dans le même compartiment. L’intrus en question survient, et propose de se débrouiller dans un autre wagon, mais Monsieur affirme qu’il n’y a pas de problème l’intrus s’installe. L’arrivé de l’inconnu a jeté un froid, et ce n’est que lorsqu’un choc fait tomber un bagage que Monsieur Alison et le nouveau venu rattrape précipitamment que les présentations se font et que l’inconnu — le docteur Vitus Werdegast — explique qu’il fait le voyage pour visiter un vieil ami.
Comme le jeune couple s’est endormi, Werdegast commence à caresser les cheveux de la jeune femme. Surpris par le réveil intempestif du mari, il demande l’indulgence explique qu’il y a 18 ans il a quitté une jeune fille qui ressemblait tellement à Joan Alison. Pour aller à la guerre. C’était son épouse à lui. Puis il parle d’une prison où beaucoup d’hommes sont allés, mais bien peu en sont revenu. Lui en est revenu, après quinze années. Le train s’arrête dans la nuit et par une pluie battante. Quelques passagers descendent, dont le jeune couple et l’inconnu. Ils embarquent dans le bus de leur hôtel tandis que les éclairs et le tonnerre se succède. Le chauffeur joue les guides (en oubliant de regarder la route).
D’un coup, le bus quitte la route et se renverse dans un ravin. Monsieur Alison constate que le chauffeur est mort et les passagers survivants gravissent, valises à la main et Mme Alison évanouie et blessée dans les bras du quatrième passager, le plus fort. La route qui mène à une demeure moderne au sommet du colline, celle que l’inconnu venait visiter. Le maître des lieux, sinistre et anormalement pâle, Hjalmar Poelzig, vient visiter Joan Alison et constater que ses blessures sont légères. Werdegast complimente alors Poelzig : les années l’ont épargnées. Mais une fois seul dans le bureau de Poelzig, Werdegast annonce qu’il est venu tuer Poelzig, et surtout tuer son âme, l’accusant de l’avoir fait emprisonné. Mais avant de le tuer, Werdegast veut savoir ce que sont devenus son épouse et sa fille.
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Sonya La Rousse, la nouvelle de 1934
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The Shadow Of The Vulture (1934)
Traduction du titre original : L’ombre du Vautour.
Titre français : Sonia La rousse.
Sorti aux USA en janvier 1934 dans The Magic Carpet Magazine.
Traduit en français par François Truchaud en juillet 1985 dans Sonya La Rousse, traduction du recueil The Sowers of the Thunder (les semeurs de tonnerre) — le titre de la nouvelle de 1932 joint au recueil avec The Lion of Tiberias de 1933 aux éditions NEO FR.
Réédité au Fleuve Noir en 1992.
Retraduit par Patrice Louinet, compilé dans Le Seigneur de Samarcande, en juillet 2009 chez BRAGELONNE FR.
"Adapté" en film en 1985 sous le titre anglais Red Sonja, et le titre français Kalidor.
De Robert E. Howard.
Pour adultes et adolescents.
(presse, Fantasy historique, aventure) À Istanbul, le sultan ottoman Soliman le Magnifique renvoie chez eux les membres d'un envoyé diplomatique du Saint Empire qu'il a gardé emprisonné pendant neuf mois. Il reconnaît cependant l'un des membres, un chevalier du nom de Gottfried Von Kalmbach, qui l'avait grièvement blessé lors de la bataille de Mohács. Le grand vizir ottoman Pargalı Ibrahim Pasha confie au soldat très redouté, Mikhal Oglu, le soin de traquer Von Kalmbach et de récupérer sa tête.
Mikhal Oglu et ses guerriers font un raid dans la campagne entre l'Empire ottoman et Vienne pour préparer l'attaque de Soliman sur la ville. Ils attaquent un petit village danubien, dans lequel Von Kalmbach s'est endormi après avoir bu la nuit précédente. Il se bat pour se libérer et se rend à Vienne, où les habitants se préparent à l'arrivée de Soliman.
L'armée ottomane au complet arrive, et le siège commence. Von Kalmbach combat les soldats turcs qui envahissent les murs. Il rencontre une femme belliqueuse aux cheveux roux qui se bat aux côtés des hommes - la "Rouge" Sonya de Rogatino, qui se révèle être la sœur de la fille du harem préférée de Soliman, Hurrem Sultan. Lorsqu'un combat contre un certain nombre de Turcs s'avère insurmontable, elle vient en aide à Von Kalmbach.
*
Le texte original de Robert E. Howard dans The Magic Carpet Magazine de Janvier 1934, illustré par M. Brundage.
1
“Are the dogs dressed and gorged?” — "Aye, Protector of the Faithful!” — "Then let them crawl into the Presence.”
So they brought the envoys, pallid from months of imprisonment, before the canopied throne of Suleyman the Magnificent, Sultan of Turkey, and the mightiest monarch in an age of mighty monarchs. Under the great purple dome of the royal chamber gleamed the throne before which the world trembled—gold- panelled, pearl-inlaid. An emperor’s wealth in gems was sewn into the silken canopy from which depended a shimmer¬ ing string of pearls ending a frieze of emeralds which hung like a halo of glory above Suleyman’s head. Yet the splendor of the throne was paled by the glitter of the figure upon it, bedecked in jewels, the aigret feather rising above the diamonded white turban. About the throne stood his nine viziers, in attitudes of humility, and warriors of the imperial bodyguard ranged the dais—Solaks in armor, blade and white and scarlet plumes nod¬ ding above the gilded helmets.
The envoys from Austria were properly impressed—the more so as they had had nine weary months for reflection in the grim Castle of the Seven Towers that overlooks the Sea of Marmora. The head of the embassy choked down his choler and cloaked his resentment in a semblance of submission—a strange cloak on the shoulders of Habordansky, general of Ferdinand, Archduke of Austria. His rugged head bristled incongruously from the flaming silk robes presented him by the contemptuous Sultan, as he was brought before the throne, his arms gripped fast by stalwart Janizaries. Thus were foreign envoys presented to the sul¬ tans, ever since that red day by Kossova when Milosh Kabilovitch, knight of slaughtered Serbia, had slain the conquer or Murad with a hidden dagger. (…)
4
(…)Bullets glanced from the crenelles and whined off venom¬ ously into space. One flattened against Gottfried’s hauberk, bringing an outraged grunt from him. Turning toward the abandoned gun, he saw a colorful incongruous figure bending over the massive breech.
It was a woman, dressed as von Kalm- bach had not seen even the dandies of France dressed. She was tall, splendidly shaped, but lithe. From under a steel cap escaped rebellious tresses that rippled red gold in the sun over her compact shoulders. High boots of Cordovan leather came to her mid-thighs, which were cased in baggy breeches. She wore a shirt of fine Turkish mesh-mail tucked into her breeches. Her supple waist was confined by a flowing sash of green silk, into which were thrust a brace of pistols and a dagger, and from which depended a long Hungarian saber. Over all was carelessly thrown a scarlet cloak.
This surprizing figure was bending over the cannon, sighting it in a manner betokening more than a passing famil¬ iarity, at a group of Turks who were wheeling a carriage-gun just within range.
''Eh, Red Sonya!” shouted a man-at- arms, waving his pike. "Give ’em hell, my lass!”
"Trust me, dog-brother,” she retorted as she applied the glowing match to the vent. “But I wish my mark was Roxelana’s-”
A terrific detonation drowned her words and a swirl of smoke blinded every one on the turret, as the terrific recoil of the overcharged cannon knocked the firer flat on her back.
*
Traduction au plus proche
1
« Les chiens sont-ils habillés et gavés ?" — "Oui, Protecteur des Fidèles !" — "Alors laissez-les ramper jusqu'à la Présence. »
Ils amenèrent donc les envoyés, blêmes après des mois d'emprisonnement, devant le trône à baldaquin de Soliman le Magnifique, Sultan de Turquie, et le plus puissant monarque d'une époque de puissants monarques. Sous le grand dôme pourpre de la chambre royale brillait le trône devant lequel le monde tremblait — lambrissé d'or, incrusté de perles. La richesse en pierres précieuses d'un empereur était cousue dans le dais de soie d'où pendait un chatoyant collier de perles terminant une frise d'émeraudes qui pendait comme un halo de gloire au-dessus de la tête de Suleyman. Cependant, la splendeur du trône était atténuée par le scintillement du personnage qui y était assis, paré de bijoux, la plume d'aigrette s'élevant au-dessus du turban blanc diamanté. Autour du trône se tenaient ses neuf vizirs, dans des attitudes d'humilité, et les guerriers de la garde du corps impériale étaient alignés sur l'estrade - des Solaks en armure, lames et plumes blanches et écarlates nichant au-dessus des casques dorés.
Les envoyés d'Autriche furent impressionnés comme il se doit, d'autant plus qu'ils avaient eu neuf mois de réflexion épuisante dans le sinistre château des Sept Tours qui domine la mer de Marmora. Le chef de l'ambassade étouffa sa colère et dissimula son ressentiment sous un semblant de soumission — un étrange manteau sur les épaules de Habordansky, général de Ferdinand, archiduc d'Autriche. Sa tête robuste se hérissait de façon incongrue des robes de soie flamboyantes que lui présentait le sultan méprisant, alors qu'il était amené devant le trône, ses bras étant fermement saisis par de robustes janissaires. C'est ainsi que les envoyés étrangers étaient présentés aux sultans, depuis ce jour rouge de Kossova où Milosh Kabilovitch, chevalier de la Serbie massacrée, avait tué le conquérant Murad avec un poignard caché. (...)
4
(...) Les balles jaillissaient des créneaux et s'échappaient dans l'espace avec un gémissement venimeux. L'une d'elles s'écrasa contre le haubert de Gottfried, lui arrachant un grognement outré. Se tournant vers le canon abandonné, il vit une silhouette incongrue et colorée se pencher sur la culasse massive.
C'était une femme, habillée comme von Kalmbach n'avait jamais vu les dandys de France s'habiller. Elle était grande, de forme splendide, mais souple. De sous une casquette d'acier s'échappaient des tresses rebelles qui ondulaient au soleil sur ses épaules compactes. De hautes bottes en cuir de Cordoue lui arrivaient à mi-cuisses, qui étaient enveloppées dans une culotte ample. Elle portait une chemise en fine maille turque rentrée dans sa culotte. Sa taille souple était délimitée par une ceinture fluide de soie verte, dans laquelle étaient glissés une paire de pistolets et un poignard, et d'où partait un long sabre hongrois. Par-dessus le tout était jeté négligemment un manteau écarlate.
Cette surprenante figure se penchait sur le canon, le regardant d'une manière qui dénotait plus qu'une familiarité passagère, sur un groupe de Turcs qui faisaient rouler un canon de charrette juste à portée.
"Eh, Sonya la Rousse !" cria un homme d'armes en agitant sa pique. "Envoie-les en enfer, ma fille !"
"Fais-moi confiance, frère de chien", rétorqua-t-elle en frottant l'allumette rougeoyante sur la bouche d'aération. "Mais j'aimerais que ma marque soit celle de Roxelana..."
Une terrible détonation étouffa ses paroles et un tourbillon de fumée aveugla tout le monde sur la tourelle, alors que le terrible recul du canon surchargé a fait tomber la tireuse sur le dos.
*
La traduction française de François Truchaud de 1985 pour NEO (Nouvelles éditions Oswald)
« Hé, Sonya la Rouge ! cria un homme d'armes. Envoie-les en enfer, ma fille !
— Fais-moi confiance, camarade ! rétorqua-t-elle en approchant la mèche enflammée de l'orifice de la culasse.
Une détonation terrifiante recouvrit ses paroles. Un tourbillon de fumée aveugla tous ceux qui se trouvaient sur la tourelle. La femme qui s'appelait Sonya la Rouge poussa un hurlement de joie sincère. Le boulet de canon avait frappé de plein fouet les artilleurs turcs. Ils gisaient sur le sol, le crâne réduit en bouillie et le corps déchiqueté.
Gottfried von Kalmbach s'approcha, lorgnant avec une admiration non dissimulée le splendide renflement des seins de la jeune femme sous la cotte de mailles souple, la courbe de ses hanches pleines et ses membres ronds. Elle se tenait à la façon d'un homme, fièrement campée, jambes écartées et pouces glissés dans sa ceinture. Pourtant, tout proclamait la femme en elle. »
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La traduction française de Patrice Louinet, de juillet 2009 pour BRAGELONNE FR.
... à venir.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à cette nouvelle.
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