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- Écrit par David Sicé
Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1968. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.
Ici le calendrier cinéma pour 1969.
Ici le calendrier cinéma pour 1967.
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Annoncés pour octobre 1968
En France
Barbarella (25 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
Aux USA
Barbarella (10 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
Destination Zébra: Station polaire (23 octobre, Ice Station Zebra)
En Angleterre
Barbarella (18 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
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Annoncés pour septembre 1968
En France
2001, l'odyssée de l'espace (27 septembre, A Space Odyssey)
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Annoncés pour mai 1968
En Angleterre
2001, l'odyssée de l'espace (15 mai, A Space Odyssey)
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Annoncés pour avril 1968
En France
La planète des singes (2( avril, Planet Of The Apes)
Le Bal des Vampires 1967 (1er avril 1968, The Fearless Vampire Killers)
Aux USA
La planète des singes (3 avril, Planet Of The Apes)
En Angleterre
2001, l'odyssée de l'espace (3 avril, A Space Odyssey)
La planète des singes (12 avril, Planet Of The Apes)
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Annoncés pour février 1968
Aux USA
Les monstres de l'Espace (16 février, Quatermass And The Pit)
La guerre des cerveaux (21 février, The Power)
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- Écrit par David Sicé
Planet Of Adventure 1: City Of The Chasch (1968)
Divers titres français, dont Le cycle de Tschaï 1 : le Chasch.
Sorti aux USA en 1968 chez ACE BOOKS,
Traduit en France par Michel Deutsch le 22 septembre 1971 chez OPTA, Club du Livre d’Anticipation ;
réédité en poche chez J’ai Lu le 15 décembre 1976, en juillet 1983, en février 1985, en novembre 1985, en août 1989, en août 1991, en juillet 1994,
compilé dans l’intégrale Tschaï chez J’ai Lu Nouveaux Millénaire dans une traduction de Michel Deutsch révisée par Stéphane Guillot en mars 2016, réédité le 6 novembre 2019.
De Jack Vance.
Pour adultes et adolescents.
(Planet Opera, extraterrestres) Un vaisseau humain est envoyé pour enquêter sur un signal de détresse envoyé il y a 212 ans depuis une planète inconnue. Le vaisseau-mère est détruit et la quasi-totalité de l'équipage tué lors d'une attaque surprise de missiles. Seuls deux éclaireurs survivent et atterrissent en catastrophe sur Tschai à bord de leur bateau endommagé. Après que son compagnon ait été tué par des nomades humains, Adam Reith se retrouve seul sur un monde inconnu.
*
Le texte original américain de Jack Vance publié en 1968.
TO ONE SIDE of the Explorator IV flared a dim and aging star, Carina 4269; to the other hung a single planet, gray-brown under a heavy blanket of atmosphere. The star was distinguished only by a curious amber cast to its light. The planet was somewhat larger than Earth, attended by a pair of small moons with rapid periods of orbit. An almost typical K2 star, an unremarkable planet, but for the men aboard the Explorator IV the system was a source of wonder and fascination.
In the forward control pod stood Commander Marin, Chief Officer Deale, Second Officer Walgrave: three men similarly trim, erect, brisk of movement, wearing the same neat white uniforms, and so much in each other's company that the wry, offhand intonations in which they spoke, the halfsarcastic, half-facetious manner in which they phrased their thoughts, were almost identical. With scanscopes-hand-held binocular photomultiphers, capable of enormous magnification and amplification-they looked across to the planet.
Walgrave commented, "At casual observation, a habitable planet. Those clouds are surely watervapor."
"If signals emanate from a world," said Chief Officer Deale, "we almost automatically assume it to be inhabited. Habitability follows as a natural consequence of habitation."
Commander Marin gave a dry chuckle. "Your logic, usually irrefutable, is at fault. We are presently two hundred and twelve light-years from Earth. We received the signals twelve lightyears out; hence they were broadcast two hundred years ago. If you recall, they halted abruptly. This world may be habitable; it may be inhabited; it may be both. But not necessarily either."
Deale gave his head a doleful shake. "On this basis, we can't even be sure that Earth is inhabited. The tenuous evidence available to us-"
Beep beep went the communicator. "Speak!" called Commander Marin.
The voice of Dant, the communications engineer, came into the pod: "I'm picking up a fluctuating field; I think it's artificial but I can't tune it in. It just might be some sort of radar."
Marin frowned, rubbed his nose with his knuckle. "I'll send down the scouts, then we'll back away, out of range."
Marin spoke a code-word, gave orders to the scouts Adam Reith and Paul Waunder. "Fast as possible; we're being detected. Rendezvous at System axis, up, Point D as in Deneb."
"Right, sir. System axis, up, Point D as in Deneb. Give us three minutes."
Commander Marin went to the macroscope and began an anxious search of the planet's surface, clicking through a dozen wavelengths. "There's a window at about 3000 angstroms, nothing good. The scouts will have to do all of it."
"I'm glad I never trained as a scout," remarked Second Officer Walgrave. "Otherwise I also might be sent down upon strange and quite possibly horrid planets."
"A scout isn't trained," Deale told him. "He exists: half acrobat, half mad scientist, half cat burglar, half-"
"That's several halves too many."
"Just barely adequate. A scout is a man who likes a change."
*
La traduction au plus proche.
Prologue
D'UN CÔTÉ de l'Explorateur IV brûlait une étoile faible et vieillissante, Carina 4269 ; de l'autre, était suspendu une seule planète, gris-brun recouverte d’une lourde couverture nuageuse. L'étoile ne se distinguait que par une curieuse teinte ambrée de sa lumière. La planète était un peu plus grande que la Terre, accompagnée d'une paire de petites lunes avec de rapides périodes orbitales. Une étoile K2 presque typique, une planète sans particularité, mais pour les hommes à bord de l'Explorator IV, le système était une source d'émerveillement et de fascination.
Dans la nacelle de contrôle avant se tenaient le commandant Marin, l'officier en chef Deale et l'officier en second Walgrave : trois hommes aussi sveltes, droits, vifs dans leurs mouvements, portant les mêmes uniformes blancs soignés, et si souvent en compagnie les uns des autres que les intonations ironiques et désinvoltes dans lesquelles ils parlaient, la manière mi-sarcastique, mi-facétieuse dont ils formulaient leurs pensées, étaient presque identiques. À l'aide de scanscopes — des photomultiplicateurs binoculaires tenus à la main, capables de grossir et d'amplifier énormément - ils scrutaient en diagonale la planète.
Walgrave commenta : « A première vue, une planète habitable. Ces nuages sont sûrement de la vapeur d'eau.
— Si des signaux émanent d'un monde, répondit l'officier en chef Deale, nous supposons presque automatiquement qu'il est habité. L'habitabilité est la conséquence naturelle de l'habitation. »
Le commandant Marin a émis un petit rire sec : « Votre logique, habituellement irréfutable, est défaillante. Nous sommes actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre. Nous avons reçu les signaux à douze années-lumière, ils ont donc été diffusés il y a deux cents ans. Si vous vous souvenez, ils se sont arrêtés brusquement. Ce monde peut être habitable, il peut être habité, il peut être les deux. Mais pas nécessairement l'un ou l'autre. »
Deale secoua la tête d'un air maussade : « Sur cette base, nous ne pouvons même pas être sûrs que la Terre est habitée. Les preuves ténues dont nous disposons... »
Bip bip fit le communicateur. « Parlez ! » lança le commandant Marin.
La voix de Dant, l'ingénieur des communications, résonna dans le pod : « Je détecte un champ fluctuant ; je pense qu'il est artificiel mais je n'arrive pas à le syntoniser. Cela pourrait être une sorte de radar. »
Marin fronça les sourcils, se frotta le nez avec sa jointure : « Je vais envoyer les éclaireurs, puis nous allons reculer, hors de portée. »
Marin prononça un nom de code, donna ses ordres aux éclaireurs Adam Reith et Paul Waunder : « Aussi vite que possible, nous sommes détectés. Rendez-vous à l'axe du système, en haut, point D comme dans Deneb.
— Bien, monsieur. Axe du système, en haut, Point D comme Deneb. Donnez-nous trois minutes."
Le commandant Marin se dirigea vers le macroscope et commença une inspection anxieuse de la surface de la planète, cliquant sur une douzaine de longueurs d'onde : « Il y a une fenêtre à environ 3000 angströms, rien de bon. Les éclaireurs devront tout inspecter.
— Je suis content de n'avoir jamais été formé comme éclaireur, a remarqua l'officier en second Walgrave. Sinon, je pourrais aussi être envoyé sur des planètes étranges et probablement horribles.
— Un éclaireur n'est pas formé, lui répondit Deale. Il existe : mi-acrobate, mi-savant fou, mi-monte-en-l’air, mi-…
— C'est plusieurs moitiés de trop.
— A peine adéquat. Un éclaireur est un homme qui aime le changement. »
*
La traduction de Michel Deutsch de 1971 pour Opta et J’ai lu.
Prologue
D’un côté,d’Explorator IV luisait une étoile sombre et vieillissante, 4269 de La Carène, de l’autre flottait une planète solitaire d’un gris brunâtre enveloppée dans un épais cocon d’atmosphère. La seule particularité de l’étoile était son curieux reflet ambré. Un peu plus grosse que la Terre, la planète était escortée de deux petites lunes à la révolution rapide. Une étoile de type K2 classique et une planète qui n’avait rien de remarquable. Mais pour les hommes qui se trouvaient à bord d’Explorator IV ? ce syst-me était une source de stupéfaction et de fascination.
Ils étaient trois dans le poste de contrôle avant ; le commandant Marin, le lieutenant Deale et le lieutenant en second Walgrave. Trois hommes pimpants, sémillants, au geste vif, vêtus du même irréprochable uniforme blanc et qui s’étaient tellement faits l’un à l’autre que leurs intonations dégagées et désinvolyes, la façon à demi facétieuse avec laquelle ils formulaient leurs pensées étaient presque identiques. Avec leurs sondoscopes — jumelles portatives à haute luminosité dotées d’un pouvoir magnificateur considérable — ils scrutaient la planète.
— A première vue, elle est habitable, commenta Walgrave. Ces nuages sont certainement composés de vapeur d’eau.
— Si des signaux émanent d’un monde, on peut presque automatiquement en conclure que ce monde est habité, fit le lieutenant Deale. L’habitabilité est une conséquence naturelle de l’habitation.
Le commandant Marin émit un rire sec :
— Votre logique, d’ordinaire irréfutable, est en défaut. Nous sommes actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre. Nous avons capté les signaux alors que nous en étions à douze années-lumière. Donc, il y a deux cents ans qu’ils ont été émis. Rappelez-vous qu’ils ont brusquement cessé ». Ce monde est peut-être habitable. Il est peut-être habité. Peut-être les deux. Mais pas nécessairement.
Deale eut un hochement de tête lugubre.
— Avec ce raisonnement, on ne peut même pas affirmer avec certuitude que la Terre est habitée. Les maigres indications dont nous disposons…
Bip ! bip ! fit le communicateur.
— Parlez ! ordonna Marin.
La voix de Dant, l’officier de transmission, retentit dans le poste :
— Je reçois un champ fluctuant. Je le crois artificiel mais je n’arrive pas à le syntoniser. Si ça se trouve, ce n’est peut-être qu’une espèce de radar.
Marin fronça les sourcils et se frotta le nez avec le doigt.
— Je vais envoyer les éclaireurs en bas, ensuite nous retournerons nous mettre hors de portée. (Le Commandant lança un mot de code à l’adresse des éclaireurs, Adam Reith et Paul Waunder.) Le plus vite possible. On nous a détectés. Rendez-vous à la verticale du système, point D, comme sur Deneb.
— Compris, commandant. A la verticale du système, point D, comme sur Deneb. Accordez-nous trois minutes.
Le commandant Marin s’approcha du macroscope et se mit à quadriller fébrilement la surface de la planète en utilisant une bonne douzaine de longueurs d’ondes.
— Il y a un créneau à quelque chose comme trois mille angströms. Rien de très fameux. Il faudra que les éclaireurs se débrouillent tout seuls.
—Je suis content de n’avoir jamais reçu une formation d’éclaireur, remarqua le lieutenant Walgrave. Si tel avait été le cas, on aurait pu m’envoyer, moi aussi, sur des planètes étranges, voire horribles.
— On ne forme pas un éclaireur, rétorqua Deale. Il existe. C’est pour moitié un acrobate, pour moitié un savant fou, pour moituié un monte-en-l’air, pour moitié…
— Cela fait beaucoup de moitiés.
— Mais c’est à peine suffisant. Un éclaireur, c’est un homme qui aime le changement.
*
La traduction de Michel Deutsch de 1971 révisée par Sébastien Guillot pour l’intégrale de mars 2016 de J’ai Lu.
D’un côté de l’Explorateur IV luisait une étoile sombre et vieillissante, Carina 4269 ; de l’autre flottait une planète solitaire d’un gris brunâtre enveloppée d’une épaisse couche atmosphérique. L’étoile ne se distinguait que par son étrange teinte ambrée ; Quant à la planète, un peu plus grosse que la Terre, elle était escortée par deux petites lunes à la révolution rapide. Une étoile de type K2 presque classique, une planète qui n’avait rien de remarquable. Mais pour les hommes qui se trouvaient à bord de l’Explorateur IV, ce système constituait une source d’émerveillement et de fascination.
Dans le poste de contrôle avant se trouvaient le commandant Marin, son second, Deale, et le lieutenant Walgrave. Trois hommes pareillement sveltes, énergiques, vêtus du même uniforme blanc irréprochable, qui avaient passé tellement de temps ensemble que leur façon désinvolte de parler, mi-facétieuse, mi-sarcastique, était presque devenue identique. Ils scrutaient la planète au travers de sondoscopes — un dispositif binoculaire bénéficiant d’un énorme coefficient de grossissement.
« à première vue, commenta Walgrave, elle est habitable. Ces nuages sont sûrement composés de vapeur d’eau.
— Si des signaux émanent d’un monde, fit Deale, on peut presque automatiquement le supposer habité. L’habitabilité découle directement de l’habitation. »
Le commandant Marin partit d’un petit rire sec. « Votre logique, d’ordinaire irréfutable, est pour une fois prise en défaut. Nous nious trouvons actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre ; Nous avons capté ces signaux alors que nous en étions à douze années-lumière ; ça fait donc deux siècles qu’ils ont été émis. Rappelez-vous qu’ils ont brutalement cessé. Ce monde est peut-être habitable ; peut-être est-il habité ; peut-être même les deux. Mais pas nécessairement. »
Deale secoua tristement la tête. « Sur une telle base, on ne peut même pas affirmer que la Terre est habitée. Les maigres indications à notre disposition… »
Bip ! bip ! fit alors le communicateur. « Parlez ! » ordonna Marin.
La voix de Dant, l’officier de transmission, retentit dans la nacelle : « Je détecte un champ fluctuant — artificiel, a priori, mais je n’arrive pas à rester dessus. Il peut fort bien s’agir d’une espèce de radar. »
Marin fronça les sourcils, se frotta le nez avec un doigt. « Je vais envoyer les éclaireurs en surface, après quoi nous retournerons nous mettre hors de portée. »
Le commandant lança un mot code à l’adresse desdits éclaireurs, Adam Reith et Paul Waunder. « Le plus vite possible — on nous a détectés. Rendez-vous dans l’axe du système, point D, comme sur Deneb. »
— Compris, commandant. Dans l’axe du système, point D, comme sur Deneb. Donnez-nous trois minutes. »
Marin s’approcha du macroscope et se mit à explorer anxieusement la surface de la planète, sur une bonne douzaine de longueurs d’ondes. « Il y a une fenêtre aux alentours de trois mille angströms — rien de bien fameux. Les éclaireurs vont devoir se débrouillent (NDR : sic, lisez à la place « débrouiller ») tout seul.
— je me réjouis de ne jamais avoir reçu de formation d’éclaireur, fit remarquer Walgrave. Sans quoi moi aussi, j’aurais pu me retrouver envoyé sur des planètes étranges, voire parfaitement horribles.
—Un éclaireur ne se « forme » pas, rétorqua Deale. Il naït ainsi, voilà tout : à moitié acrobate, à moitié savant fou, à moitié monte-en-l’air, à moitié…
— Ça fait beaucoup de moitiés…
—Mais il faut bien tout ça. Un éclaireur, c’est un homme qui aime le changement. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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- Écrit par David Sicé
The Goblin Tower (1968)
Titres français : Le coffre d’Avlen.
Post sous-titré : Le Cycle de Novaria tome 1.
Autre titre : The Reluctant King (le roi réticent).
Paru en décembre 1968 ;
Traduit en français en 1970 par Simone Hilling chez Denoël Présence du Futur, réédité en 1984 et en 1998,
Compilé le 18 mai 2017 dans l’intégrale Novaria sous le titre Roi malgré lui chez Mnémos.
De Lyon Sprague de Camp.
Pour adultes et adolescents.
(Fantasy, presse) Le royaume de Xylar, l'une des douze cités-États de Novaria, a une coutume particulière pour le choix de ses rois, qui servent chacun pour un mandat de cinq ans. À la fin de cette période, il est décapité sur la place publique devant une assemblée d'étrangers, et sa tête est jetée dans la foule. L'homme qui attrape la tête est désigné comme le prochain roi. Le dernier bénéficiaire/victime de cet arrangement est Jorian de Kortoli, un homme puissant et intelligent qui s'est longuement entraîné pour une vie d'aventure, mais qui est handicapé par sa mauvaise humeur et son penchant pour la boisson et les femmes. Ayant terminé son mandat de roi au cours d'un règne caractérisé à la fois par de grandes réalisations et un désespoir croissant, il semble finalement résigné à son sort, bien qu'il soit en fait déterminé à le tromper.
*
Le texte original de Lyon Sprague de Camp de 1968.
The Goblin Tower
Chapter One
A LENGTH OF ROPE
"A CURIOUS CUSTOM," SAID THE BARBARIAN, "TO CUT OFF your king's head every five years. I wonder your throne finds any takers!"
On the scaffold, the headsman brushed a whetstone along the gleaming edge of his ax, dropped the stone into his pouch, squinted along the blade, and touched it here and there with his thumb. Those in the crowd below could not see his satisfied smile because of the black hood, which—save for the eye holes—covered his head. The ax was neither a woodcutter's tool nor a warrior's weapon. Whereas its helve, carven of good brown oak, was that of a normal ax, its blue steel head was un-wontedly broad, like a butcher's cleaver.
The scaffold rose in the midst of the drill ground, outside of the walls of Xylar City near the South Gate. Here, nearly all the folk of the city were gathered, as well as hundreds from outlying towns and villages. Around the base of the scaffold, a battalion of pikemen in black meshmail over scarlet coats was ranked four deep, to make sure that no unauthorized person reached the scaffold during the ceremony, and likewise that the victim did not escape. The two outer ranks faced outward and the two inner, inward.
Around the three sides of the scaffold, the notables of Xylar, in crimson and emerald and gold and white, sat on benches. Another rank of soldiers sundered the quality from the commonality. The latter, in brown and buff and black, stood in an expectant, amorphous mass, which filled the greater part of the field.
On the western side of the platform, this multitude surged against the inner ranks of soldiery. Here the throng consisted mainly of young men. Besides the hundreds of mechanics from the city and peasants from the farms, it included a sprinkling of the younger gentry. Hucksters wormed their way through this throng, selling cakes, sausages, fruits, sardines, wine, beer, cider, parasols, and good-luck charms. Outside the crowd of spectators, armored horsemen, with the scarlet hour-glass of Xylar on their white surcoats, patrolled the edge of the field.
Overhead, a white sun blazed in a cloudless sky. A puffy little wind ruffled the leaves of the oaks and poplars and gums that fenced the field. It fluttered the red-and-white pennants that streamed from the tops of the flagpoles at the corners of the scaffold. A few of the leaves of the gums had already turned from green to scarlet.
Seated among the notables, Chancellor Turonus answered the barbarian's question: "We have never had trouble in finding candidates, Prince Vilimir. Behold how they throng about the western side of the scaffold!"
"Will the head be thrown yonder?" asked Prince Vilimir around his forefinger, wherewith he was trying to pry loose a piece of roast from between his teeth. Although he was clean-shaven, Vilimir's long, light, gray-streaked hair, fur cap, fur jacket, and horsehide boots with the hair on gave him a shaggy look. His many massive ornaments of gold and silver tinkled when he moved. He had led the losing faction in an intertribal quarrel over who should be the next cham of the Gendings and hence was in exile. His rival, who was also his uncle, now ruled that fierce nomadic horde.
Turonus nodded. "Aye, and the catcher shall be our new king." He was stout and middle-aged, swathed in a voluminous azure cloak against the chill of the first cool day of autumn. "The Chief Justice will cast the thing yonder. It is a rule that the king must let his hair grow long, to give the judge something to grasp. Once a king had his whole head shaven the night before the ceremony, and the executioner had to pierce the ears for a cord. Most embarrassing."
"By Greipnek's beard, an ungrateful wight!" said Vilimir, a wolfish grin splitting his lean, scarred face. "As if a lustrum of royal luxe were not enough… Be that not King Jorian now?" The Shvenish prince spoke Novarian with fair fluency, but with a northern accent that made "Jorian" into "Zhorian."
"Aye," said the Chancellor, as a little procession marched slowly through the lane kept open by soldiers between the South Gate and the scaffold.
"He took me hunting last month," said Vilimir. "He struck me as a man of spirit—for a sessor, that is." He used a word peculiar to the nomads of Shven, meaning a non-nomad or sedentary person. Among nomads, the word was a term of contempt, but the Chancellor saw fit to ignore this. The exile continued: "I also found him a great talker—too much so for his own good, methinks, but amusing to listen to."
The Chancellor nodded absently, for the procession had now come close enough to recognize faces. First came the royal band, playing a dirge. Then paced the white-bearded Chief Justice of Xylar in a long, black robe, with a golden chain about his neck. Four halberdiers, in the midst of whom towered the king, followed. All those near the lane through which the party proceeded, and many in other parts of the field, sank to one knee as the king passed them.
King Jorian was a tall, powerful young man with a ruddy skin, deep-set black eyes, and coarse black hair that hung to his shoulders. His face, otherwise shaven, bore a fierce mustache that swept out like the horns of a buffalo. A prominent scar crossed his nose—which had a small kink in it—and continued diagonally down across his left cheek. He was stripped to his suppers and a pair of short, silken breeches, and his wrists were bound behind his back. A crown—a slender band of gold with a dozen short, blunt, erect spikes—was secured to his head by a chin strap.
Prince Vilimir murmured: "I have never seen a crown with a—how do you say it—a strap of the chin."
"It is needed, to keep crown and head together during the casting of the Lot of Imbal," explained Turonus. "Once, years ago, the crown came off as the head was thrown. One man caught the crown, another the head, and each claimed the throne. A sanguinary civil war ensued."
*
La traduction au plus proche
La Tour du Gobelin
Chapitre un
UNE LONGUEUR DE CORDE
« Une curieuse coutume, dit le barbare, de couper la tête de votre roi tous les cinq ans. Je m'étonne que votre trône trouve preneur ! »
Sur l'échafaud, l'homme de tête frotte une pierre à aiguiser le long du tranchant luisant de sa hache, laisse tomber la pierre dans sa poche, louche le long de la lame, et la touche ici et là avec son pouce. Ceux qui se trouvaient dans la foule en bas ne pouvaient pas voir son sourire satisfait à cause de la capuche noire qui, à l'exception des trous pour les yeux, couvrait sa tête. La hache n'était ni l'outil du bûcheron ni l'arme du guerrier. Alors que son manche, taillé dans du bon chêne brun, était celui d'une hache normale, sa tête en acier bleu était d'une largeur inouïe, comme un couperet de boucher.
L'échafaudage s'élevait au milieu du terrain d'exercice, à l'extérieur des murs de Xylar City, près de la Porte Sud. Ici, presque tous les habitants de la ville étaient rassemblés, ainsi que des centaines de personnes des villes et villages environnants. Autour de la base de l'échafaudage, un bataillon de piquiers en mailles noires sur des manteaux écarlates était rangé sur quatre rangs, pour s'assurer qu'aucune personne non autorisée n'atteigne l'échafaudage pendant la cérémonie, et de même que la victime ne s'échappe pas. Les deux rangs extérieurs étaient tournés vers l'extérieur et les deux rangs intérieurs vers l'intérieur.
Autour des trois côtés de l'échafaud, les notables de Xylar, en cramoisi, émeraude, or et blanc, étaient assis sur des bancs. Un autre rang de soldats séparait la qualité du commun. Ces derniers, de couleur brune, chamois et noire, se tenaient dans une masse attendue et amorphe, qui remplissait la majeure partie du terrain.
Sur le côté ouest de la plate-forme, cette multitude se heurte aux rangs intérieurs des soldats. Ici, la foule se composait principalement de jeunes hommes. Outre les centaines d’ouvriers venus de la ville et les paysans venus des fermes, elle comprenait un peu de la jeune noblesse. Des marchands ambulants se frayaient un chemin dans cette foule, vendant des gâteaux, des saucisses, des fruits, des sardines, du vin, de la bière, du cidre, des parasols et des porte-bonheur. À l'extérieur de la foule des spectateurs, des cavaliers en armure, avec le sablier écarlate de Xylar sur leurs surplis blancs, patrouillaient au bord du champ.
Au-dessus, un soleil blanc brillait dans un ciel sans nuage. Un petit vent soufflant ébouriffait les feuilles des chênes, des peupliers et des gommiers qui clôturaient le champ. Il faisait voltiger les fanions rouges et blancs qui flottaient au sommet des mâts aux coins de l'échafaudage. Quelques-unes des feuilles des gommiers étaient déjà passées du vert à l'écarlate.
Assis parmi les notables, le chancelier Turonus répond à la question du barbare : « Nous n'avons jamais eu de mal à trouver des candidats, Prince Vilimir. Voyez comme ils se pressent sur le côté ouest de l'échafaud !
— La tête sera-t-elle jetée là-bas ? » demanda le prince Vilimir autour de son index, avec lequel il essayait de détacher un morceau de rôti d'entre ses dents. Bien qu'il fût rasé de près, les longs cheveux clairs et grisonnants de Vilimir, son bonnet de fourrure, sa veste de fourrure et ses bottes en cuir de cheval avec les poils lui donnaient un air hirsute. Ses nombreuses et massives parures d'or et d'argent tintaient lorsqu'il bougeait. Il avait mené la faction perdante dans une querelle intertribale pour savoir qui devait être le prochain cham des Gendings et était donc en exil. Son rival, qui était aussi son oncle, dirigeait maintenant cette horde de nomades féroces.
Turonus hocha la tête. « Oui, et l'attrapeur sera notre nouveau roi. » Il était corpulent et d'âge moyen, emmitouflé dans un volumineux manteau azur contre le froid du premier jour frais de l'automne. « Le juge en chef va jeter la chose là-bas. C'est une règle que le roi doit laisser pousser ses cheveux longs, pour donner au juge quelque chose à saisir. Une fois, un roi s'est fait raser toute la tête la nuit précédant la cérémonie, et le bourreau a dû percer les oreilles pour avoir un cordon. Très embarrassant.
— Par la barbe de Greipnek, un sorcier ingrat ! » dit Vilimir, un sourire de loup fendant son visage maigre et balafré. "Comme si un lustrum de luxe royal ne suffisait pas... Ne serait-ce pas le roi Jorian maintenant ? » Le prince shvenish parlait le novarien assez couramment, mais avec un accent du nord qui transformait ‘Jorian’ en ‘Zhorian’.
« Oui, dit le chancelier, alors qu'un petit cortège défilait lentement dans la ruelle maintenue ouverte par les soldats entre la porte Sud et l'échafaud.
— Il m'a emmené chasser le mois dernier, dit Vilimir. Il m'a paru être un homme d'esprit — pour un sesseur, s'entend. » Il utilisa un mot propre aux nomades de Shven, désignant un non-nomade ou une personne sédentaire. Chez les nomades, ce mot était un terme de mépris, mais le chancelier a jugé bon de l'ignorer. L'exilé poursuit : « Je l'ai aussi trouvé très bavard - trop pour son propre bien, je crois, mais amusant à écouter. »
Le chancelier hocha distraitement la tête, car le cortège était maintenant assez proche pour reconnaître les visages. D'abord, la fanfare royale joua un chant funèbre. Ensuite, le juge en chef de Xylar, à la barbe blanche, faisait les cent pas dans une longue robe noire, avec une chaîne en or autour du cou. Quatre hallebardiers, au milieu desquels trônait le roi, suivaient. Tous ceux qui étaient près de l'allée par laquelle le groupe passait, et beaucoup d'autres dans d'autres parties du champ, tombèrent à genoux lorsque le roi les dépassa.
Le roi Jorian était un grand et puissant jeune homme à la peau basanée, aux yeux noirs et profonds, et aux cheveux noirs ébourriffés qui pendaient jusqu'à ses épaules. Son visage, autrement rasé, portait une moustache féroce qui s'étendait comme les cornes d'un bison. Une cicatrice proéminente traversait son nez — qui présentait un petit pli — et se poursuivait en diagonale sur sa joue gauche. Il était dénudé jusqu’à ses sandales et sa culotte courte en soie, et ses poignets étaient liés dans son dos. Une couronne — un mince bandeau d'or avec une douzaine de pointes courtes, émoussées et dressées — était fixée à sa tête par une mentonnière.
Le prince Vilimir murmura : « Je n'ai jamais vu de couronne avec une... comment dire... une sangle de menton.
— Elle est nécessaire pour maintenir la couronne et la tête ensemble pendant le moulage du Lot d'Imbal, expliqua Turonus. Une fois, il y a des années, la couronne s'est détachée lorsque la tête a été jetée. Un homme a attrapé la couronne, un autre la tête, et chacun a revendiqué le trône. Une guerre civile sanglante s'en suivit. »
*
La traduction française de Simone Hilling de 1970, pour Denoël.
Le coffre d'Avlen
CHAPITRE PREMIER
UN MORCEAU DE CORDE
— C’est une curieuse coutume, dit le Barbare, que de couper la tête à votre roi tous les cinq ans. ça m’étonne que votre trône trouve preneur.
Sur l’échafaud, le bourreau passait une pierre à aiguiser sur le tranchant brillant de sa hache. Il fourra la pierre dans sa poche, cligna des yeux pour examiner le fil qu’il éprouva du pouce. Son sourire de satisfaction échappa à la foule au-dessous de lui, car il avait la tête couverte d’une cagoule noire avec deux simples trous pour les yeux. La hache n’était ni un outil de bûcheron, ni une arme de guerrier. Sa tête d’acier bleu était anormalement large, comme un couperet de boucher.
L’échafaud s’élevait au milieu du terrain de parade, hors des murs de la ville de Xylar près de la porte sud. Presque toute la population s’y était rassemblée, sans compter les centaines de badauds venus des villes et des villages voisins.
Quatre rangs de piquiers, en cottes de mailles noires sur leurs vareuses écarlates, entouraient l’échafaud, pour éviter que toute personne sans laissez-passer n’atteignit l’échafaud pendant la cérémonie, et pour empêcher que la victime ne s’échappât.
Les notables, vêtus de pourpre, d’émeraude et d’or, étaient assis sur des bancs, de trois côtés de la plate-forme.
Du côté ouest de cette plate-forme, la foule moutonnait jusqu’aux premiers rangs des soldats. Elle était surtout composée de jeunes gens. Quelques jeunes nobles s’y trouvaient mêlés aux centaines d’ouvriers de la ville et aux fermiers des villages. Des colporteurs jouaient des coudes dans cette populace, vendant des gâteaux, des fruits, des sardines, du vin, de a bière, du cidre, des ombrelles et des talismans. Hors de la foule des spectateurs, des cavaliers en armure, portant le sablier écarlate de Xylar brodé sur leurs surcots blancs, patrouillaient les abords du terrain.
Un soleil blanc flambait dans un ciel sans nuages,. Des bouffées d’air frais agitaient les feuilles des chênes, des peupliers et des acacias qui entouraient la place. La brise faisait voleter les drapeaux rouge et blanc hissés en haut des mats aux quatre coins de l’échafaud. Quelques feuilles avaient déjà viré au rouge.
Assis parmi les notables, le chancelier Turonus répondit à la question du Barbare :
— Nous n’avons jamais eu aucun mal à trouver des candidats, prince Vilimir. Voyez plutôt comme la foule s’est amassée à l’ouest de l’échafaud.
— Est-ce que c’est de ce côté qu’on jettera la tête ? demanda le prince Vilimir sans cesser de se curer les dents d’un index décidé.
Bien qu’il fût rasé de près, Vilimir avait l’air hirsute, avec ses longs cheveux d’un blond grisonnant, sa toque et son justaucorps de fourrure, et ses bottes en peau de cheval, tous poils dehors. Ses bijoux massifs en or et en argent s’entrechoquaient à son moindre mouvement.
Turonus hocha la tête.
— Oui, et celui qui l’attrapera deviendra notre roi. Le Premier président de la Cour la jettera par-là. La loi oblige le roi à laisser pousser ses cheveux, pour que le Juge puisse lancer la tête. Il est arrivé qu’un roi se fasse raserr la tête la veille de la cérémonie, et l’exécuteur des hautes œuvres fut obligé de lui percer les oreilles pour y passer une ficelle. Extrêmement gênant.
— Par la barbe de Gripnek, quel misérable individu ! dit Vilimir, son maigre visage couturé de cicatrices fendu d’un sourire cruel. Est-ce que ce n’est pas le roi Jorian qui arrive ?
— Oui, dit le Chancelier, tandis qu’une petite procession s’avançait lentement dans le passage libre gardé par les soldats.
— Il m’avait invité à chasser le mois dernier, dit Vilimir. Il m’a fait l’impression d’un homme courageux ; enfin, pour un sédentaire.
Parmi les nomades, c’était un terme de mépris, mais le Chancelier fit semblant de l’ignorer. Le Prince continua :
— Je l’ai aussi trouvé très bavard, — trop pour sa tranquilité, à momn avis, mais amusant à écouter.
Le Chancelier hocha la tête d’un air absent, car la procession était maintenant assez proche. D’abord, venait la fanfare royale, jouant un hymne funèbre. Derrière elle s’avançait le Premier Président de la Cour de Xylar, vieillard à la barbe blanche, en longue robe noire avec une chaîne d’or autour du cou. Quatre hallebardiers le suivaient, entourant le Roi qui les dominait de sa haute taille. Un grand nombre de spectateurs debout le long de l’allée où s’avançait la procession, et beaucoup d’autres dans la foule, mirent un genou en terre comme le roi passait.
Le roi Jorian était un homme jeune, grand et vigoureux, au teint coloré, avec des yeux noirs profondément enfoncés dans leurs orbites, et des cheveux noirs et raides qui lui tombaient sur les épaules. Son visage, rasé de près, s’ornait d’une moustache agressive, qui se relevait en pointe comme des cornes de buffle. Une grande cicatrice lui barrait le visage, du nez, légèrement tordu, jusqu’au bas de la joue gauche. Il ne portait que des sandales, et des culottes courtes en soie. Il avait les mains liées derrière le dos, et une jugulaire lui maintenait fermement sur la tête sa couronne royale, mince bandeau d’or, orné d’une douzaine de pointes acérées.
Le prince Vilimir murmura :
— Je n’ai jamais vu de couronne avec, — comment dites-vous ? — une jugulaire.
— C’est nécessaire pour que tête et couronne ne se séparent pas au moment du lancer, expliqua Turonus. Il est arrivé une fois, il y a très longtemps, que la couronne se détache de la tête à ce moment critique. Un homme attrapa la couronne, l’autre la tête, et chacun d’eux réclama le trône pour lui-même. Cela provoqua une guerre civile sanglante.
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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- Détails
- Écrit par David Sicé
Blade Runner (1968)
Titre original : Do Androids Dream Of Electric Sheeps ?
(Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?)
Autre titre français : Robot Blues.
Sorti aux USA en 1968 chez Doubleday (grand format).
Traduit en français par Serge Quadruppani en 1976 chez Champ Libre FR
Réédité en 1979 chez Lattès (même traducteur, 256 pages) et en 1985 chez J’ai lu (poche, même traducteur).
Adapté en film en 1982.
De Philip K. Dick.
Pour adultes et adolescents.
(prospective cyberpunk, robots) En 1992, la Terre souffre d’un hiver nucléaire et ses habitants émigrent massivement pour Mars. La plupart des animaux sont morts, et ont été remplacés par des robots à leur image. Decker et son épouse rêvent de posséder un vrai mouton, et pour se l’offrir, il retrouve et abat des androïdes qui se cachent illégalement sur la Terre. Seulement, ils sont de plus en plus difficile à distinguer des humains.
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Le texte original de Philip K. Dick
ONE
A merry little surge of electricity piped by automatic alarm from the mood organ beside his bed awakened Rick Deckard. Surprised—it always surprised him to find himself awake without prior notice—he rose from the bed, stood up in his multicolored pajamas, and stretched. Now, in her bed, his wife Iran opened her gray, unmerry eyes, blinked, then groaned and shut her eyes again.
“You set your Penfield too weak he said to her. “I’ll reset it and you’ll be awake and—”
“Keep your hand off my settings.” Her voice held bitter sharpness. “I don’t want to be awake.”
He seated himself beside her, bent over her, and explained softly. “If you set the surge up high enough, you’ll be glad you’re awake; that’s the whole point. At setting C it overcomes the threshold barring consciousness, as it does for me.” Friendlily, because he felt well-disposed toward the world his setting had been at D—he patted her bare, pate shoulder.
“Get your crude cop’s hand away.” Iran said.
“I’m not a cop—” He felt irritable, now, although he hadn’t dialed for it.
“You’re worse.” his wife said, her eyes still shut. “You’re a murderer hired by the cops.
“I’ve never killed a human being in my life.” His irritability had risen, now; had become outright hostility.
Iran said, “Just those poor andys.”
“I notice you’ve never had any hesitation as to spending the bounty money I bring home on whatever momentarily attracts your attention.”
La traduction au plus proche
Un
Une joyeuse petite impulsion électrique, relayée par l'alarme automatique de l'orgue d'ambiance à côté de son lit, réveilla Rick Deckard. Surpris — il était toujours surpris de se retrouver réveillé sans préavis — il se leva du lit, se mit debout dans son pyjama multicolore et s'étira. Maintenant, dans son propre lit, sa femme Iran ouvrait ses yeux gris, sans joie, clignait des yeux, puis gémissait et refermait les yeux.
— Tu as réglé ton Penfield trop faible, lui dit-il. Je vais le réinitialiser et tu seras réveillée et...
— Ne touche pas à mes réglages. » Sa voix était d’une vivacité amère : Je ne veux pas être réveillée. »
Il s’assit à côté d'elle, se pencha sur elle et lui expliqua doucement. « Si tu règles l’impulsion assez haut, tu seras heureuse d'être réveillée ; c'est là tout l'intérêt. Au réglage C, elle passe le seuil qui bloque l’éveil, comme elle le fait pour moi. » Aimablement, parce qu'il se sentait bien disposé à l'égard du monde entier — son réglage à lui avait été sur D — il lui tapota l'épaule nue et blafarde.
— Ôte ta grosse main de flic, lâcha Iran.
— Je ne suis pas un flic... » Il se sentait irritable, maintenant, bien qu'il n'ait rien programmé pour cela.
« Tu es pire. répondit sa femme, les yeux toujours fermés. Tu es un meurtrier recruté par les flics.
— Je n'ai jamais tué un être humain de ma vie. » Son irritabilité avait augmenté, maintenant ; était devenue une franche hostilité.
Iran répliqua : Juste ces pauvres andis. »
— Je remarque que tu n’as jamais hésité à dépenser l'argent de la prime que je ramène, pour t’offrir ce qui attire momentanément ton attention. »
*
La traduction de Serge Quadruppani
1
Le déclic de l’orgue d’humeur situé près de son lit réveilla Rick Deckard. Agréablement surpris, comme chaque jour, par la qualité de son éveil, il se dressa dans son lit puis, debout dans son pyjama multicolore, il étira ses membres. Dans le lit jumeau, sa femme Iran ouvrit des yeux gris sans joie, cligna deux ou trois fois des paupières en grognant puis referma les yeux.
— Tu n’as pas réglé ton Penfield assez haut, lui fit-il observer. Je vais t’arranger ça, et tu te sentiras bien réveillée…
— Touche pas à mon orgue ! (Sa voix était pleine de rancœur.) Je ne veux pas me réveiller.
Il s’assit à côté d’elle, se pencha et lui expliqua doucement :
— Si tu règles la décharge de manière à ce qu’elle soit assez forte, tu seras heureuse de te réveiller. C’est tout l’intérêt de la chose ! Tu mets le bouton sur C et tu atteins d’un seul coup la conscience éveillée. Comme moi.
Parce qu’il se sentait bien disposé à l’égard du monde entier — il avait réglé sous propre appareil sur D —, il caressa la pâle épaule nue.
— Retire ta sale patte de flic sur mon épaule.
— Je ne suis pas un flic !
Il se sentait irrité. Ça ne correspondait absolument pas au réglage de son orgue d’humeur.
— C’est vrai, répliqua sa femme, les yeux toujours fermés, tu n’es qu’un assassin à la solde des flics.
— Jamais de ma vie je n’ai tué un seul être humain.
Il était plus qu’irrité, maintenant, carrément hostile.
— Non, bien sûr. Rien que ces pauvres androïdes
— N’empêche que tu n’as jamais eu le moindre scrupule à dépenser le fric des primes pour satisfaire tes caprices.
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La traduction de Sébastien Guillot
1
Ce fut le déclic de l’orgue d’humeur situé près de son lit qui réveilla Rick Deckard. Surpris — ça le surprenait toujours de se retrouver éveillé sans préavis —, il s’extirpa de son lit, se redressa dans son pyjama multicolore et s’étira. Iran, son épouse, ouvrit alors ses tristes yeux gris, battit des paupières, puis les referma dans un grognement.
« Tu règles ton Penfield trop bas, lui dit-il. Je vais changer le réglage, ça va te réveiller et…
— Ne touche pas à mes réglages. » Sa voix recelait une aigreur glaciale. « Je ne veux pas être réveillée. »
Il se rassit sur le lit et se pencha sur elle. « Si tu mets l’alarme suffisamment fort, lui expliqua-t-il, tu seras heureuse de te réveiller : c’est tout l’intérêt de la chose. Sur C, tu atteins d’un seul coup la conscience éveillée. Comme moi. » Aimablement, parce qu’il se sentait bien disposé à l’égard du monde — il avait choisi D pour lui-même —, il se mot à tapoter l’épaule pâle de sa femme.
« Ôte tes sales pattes de flic de là, cracha Iran.
— Je ne suis pas un flic. » Il se sentait irrité, à présent, alors qu’il n’avait pas programmé pareil sentiment.
« Non, tu es encore pire, lui dit son épouse, les yeux toujours fermés. Un meurtrier payé par les flics.
— Je n’ai jamais tué un seul être humain de toute ma vie. » Son irritabilité s’était muée en franche hostilité.
« Juste de pauvres andros.
— Je ne crois pas avoir remarqué chez toi la moindre hésitation à dépenser l’argent des primes que je rapporte à la maison pour satisfaire le moindre de tes caprices. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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