ImageFeu orange Blu-ray / DVD

Barbarella, Queen of the Galaxy (1968)
Traduction du titre original : Barbarella, reine de la Galaxie.

Sorti aux USA le 10 octobre 1968.
Sorti en Angleterre le 18 octobre 1968.
Sorti en France le 25 octobre 1968.
Sorti en blu-ray américain le 3 juillet 2012 (multi-régions, version et sous-titres français inclus).
Sorti en blu-ray français le 31 décembre 2012.

De Roger Vadim (également scénariste), sur un scénario de Terry Southern, Vittorio Bonicelli, Clement Biddle Wood, Brian Degas, Tudor Gates ; d'après la bande dessinée de Jean-Claude Forest (également scénariste) et Claude Brulé. Avec Jane Fonda, John Phillip Law, Anita Pallenberg, Milo O'Shea, Marcel Marceau, Claude Dauphin, David Hemmings, Ugo Tognazzi, Catherine Chevallier. Produit par Dino De Laurentiis .

Pour adultes.

Alors qu’elle vient de retirer sa combinaison spatiale, sous laquelle elle ne portait rien du tout, Barbarella entend son ordinateur de bord annoncer qu’elle est sur le point de receveoir un message vidéo de Dianthus, le Président de la Terre et le Premier Ministre vacationnaire du Système Solaire. Barbarella n’a évidemment pas le temps de se rhabiller et se met au garde-à-vous tandis que le Président apparaît, très satisfait, sur l’écran holographique. Le Président salue Barbarella comme le veut l’usage, en levant la main paume ouverte et en disant « Amour ». Comme Barbarella veut s’habiller, le Président lui assure qu’il ne faut pas qu’elle se dérange : c’est une affaire d’Etat – une affaire non seulement sérieuse, mais également secrète. Cela étonne beaucoup Barbarella. Le président lui demande alors si la super-agente de la Terre a déjà entendu parler d’un jeune scientifique nommé Durand Durand. Comme c’est le cas, le président apprend à Barbarella que Durand Durand a disparu lors d’un voyage vers l’Etoile Polaire, dans les régions non encore cartographiées de Tau Ceti.

Barbarella demande alors pourquoi une telle nouvelle est un secret, et le président explique que Durand Durand est l’inventeur du Rayon Positronique, et qu’il s’agit d’une… arme. Barbarella est très surprise : pourquoi, en effet, quelqu’un voudrait-il inventer une arme ? Le président de la Terre n’en sait rien. Barbarella rappelle que l’Univers est en paix depuis des siècles, mais le président la corrige : seule la partie connue de l’Univers est en paix, et ils ignorent tout de la région de Tau Ceti et de ses habitants. Barbarella demande alors au président s’il pense que les habitants de Tau Ceti vivent encore dans un état primitif d’irresponsabilité névrosée – et c’est exactement le cas. Et s’ils ont appris du jeune scientifique le terrible secret du Rayon Positronique, cela pourrait leur donner le pouvoir de détruire l’union aimante de l’univers.

Barbarella est choquée : cela pourrait mener à une insécurité archaïque et à la… Elle n’ose même pas prononcer le mot, alors le président complète pour elle : à la guerre ! Barbarella n’étant pas certaine de la définition de ce mot, elle demande de préciser s’il s’agit bien d’une compétition égoïste. Et le président insiste : un conflit sanglant entre des tribues entières. Mais Barbarella ne veut pas y croire. Cependant le président ne veut prendre aucun risque, et comme il faut faire quelque chose, et cela veut dire que c’est à Barbarella d’intervenir, car le président de la Terre n’a ni armée, ni police, et ne peut pas se passer de l’orchestre présidentiel. Et à côté de cela, Barbarella est une astro-navigatrice deux fois cinq étoiles. La mission de Barbarella sera donc de trouver Durand Durand et d’utiliser tout ses talents incomparables pour préserver la sécurité des étoiles et de sa propre planète.

Puis le président montre à Barbarella la seule photo qu’ils ont de Durand Durand : âge 26 ans, yeux noisette, plutôt beau garçon. En fait, sur la photo floue et sale, il porte un casque et, à contre-jour, on ne distingue rien de ses traits. Barbarella déclare alors qu’elle ne pense pas qu’elle sera en mesure de reconnaître Durand Durand. Alors le président lui remet par téléportation un détecteur portable d’ondes mentales : quand elle voudra détecter la présence de Durand Durand, elle n’aura qu’à presser un bouton et l’appareil émettra de la lumière. Puis le président lui téléporte toutes sortes d’armes bizarres récupérées au musée, et c’est la fin de la communication. Barbarella est très critique : la voilà armée comme un sauvage nu. Puis elle lance l’accélération de son vaisseau spatial dans le continuum spatial, et selon l’ordinateur Alfie, ils entreront dans le champ gravitationnelle de Tau Ceti dans 154 heures et 50 minutes. Alors Barbarella décide d’aller dormir pendant 154 heures et souhaite une bonne nuit à son ordinateur, qui 154 heures plus tard, la réveille avec une chansonnette, pour qu’elle prenne son repas : un verre rempli d’un liquide violet. Cependant, après le déjeuner, le vol traverse des perturbations gravitiques, et malgré les systèmes de sécurité, tout tombe en panne, et quand Barbarella prend les commandes manuelles, elle écrase son vaisseau sur une banquise d'une planète inconnue, à l’air heureusement respirable.

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

Barbarella, le film de 1968

***

Tous à Zanzibar, le roman de 1968 Feu vert livre / BD

Ici la page amazon.fr du roman poche Tous à Zanzibar 

Stand On Zanzibar (1968)
Traduction du titre original : Debout, Zanzibar !

Sorti en Angleterre en septembre 1968 chez DOUBLEDAY UK (grand format).
Sorti en France en juillet 1972 chez LAFFONT FR (grand format, traduction de Didier Pemerle)

De John Brunner.

3 mai 2010, Norman Niblock House est le nouveau vice-président  adjoint responsable du personnel et du recrutement à la General Technics. Interrompu en plein milieu d'un étrange repas d'affaire avec Georgette Tallon Buckfast, le grand manitou de sa compagnie et l'ex ambassadeur américain au Béninia, House neutralise froidement une fille de Dieu. Celle-ci, au cours d'une visite touristique, avait tenté de démolir Shalmanaser, un super-ordinateur conscient (?) à coups de hache.

Mais House n'est pas au bout de ses peines : son colocataire, Donald Hogan découvre qu'une maîtresse de passage a enregistré leur conversation sur les possibles projets de la General Technics au Béninia. Plus tard, après que tous deux aient été pris dans une émeute, Hogan avoue à House qu'il est lui aussi un espion. Est-ce la raison pour laquelle il est immédiatement réaffecté au service actif par les services secrets ?

***

> Un must de la Science-Fiction, sur le thème de la surpopulation. Ne vous laissez pas désorienter par le "zapping littéraire" de Brunner : entre les publicités, les tableaux récapitulatifs, les scénettes et les inventaires, se cache un roman de facture beaucoup plus classique, plus accessible qu'il n'y parait, et surtout très pertinent.

***

Tous à Zanzibar, le roman de 1968 Tous à Zanzibar, le roman de 1968

Tous à Zanzibar, le roman de 1968  Tous à Zanzibar, le roman de 1968 

Tous à Zanzibar, le roman de 1968  Tous à Zanzibar, le roman de 1968

***

(traduction au plus proche)

context (0)

LE MODE INNIS

(paragraphe précédent de la citation coupé par John Brunner)

L'Homme typographique peut s'exprimer mais se révèle incapable de déchiffrer les liens d'imbrication de la technologie de l'imprimerie

(Harold) Innis, dans ses travaux plus récents s'attaquait à des imbrications plutôt qu'à des suites d'évènements pour décrire leurs rapports. Dans ses travaux plus anciens, comme le Commerce de la fourrure au Canada, il avait été un organisateur conventionnel d'arguments en paquets d'éléments de points de vue inertes, statiques. Comme il commençait à comprendre le pouvoir de conditionnement des médias à imposer leurs affirmations gratuites de manière subliminale, il se mobilisa pour tenir compte de l'influence mutuelle des médias et des civilisations : "Le progrès dans les moyens de communication tout comme l'absurdité du pont qui séparait les deux pays (Canada et USA)compensaient la hausse des difficultés à se comprendre. Le câble (du télégraphe) poussait au rapprochement des langages et facilitait des échanges toujours plus grands entre la langue anglaise et américaine. Dans le vaste domaine de la fiction anglo-saxonne, l'influence des journaux, du cinéma et de la radio déterminait à l'évidence les meilleurs ventes tout en créant une classe à part de lecteurs qui n'auraient que peu de chance de communiquer entre eux." Innis peut facilement décrire les liens entre les formes littéraires et non littéraires exactement comme dans la citation précédente où il parlait des liens entre la standardisation du vocabulaire et la montée des états militaires nationalistes.

(fin du paragraphe coupé).

Il n'y a rien d'obstiné ou d'arbitraire à propos du mode d'expression de (Harold) Innis. Serait-il traduit en prose à point de vue, non seulement il demanderait beaucoup de lignes, mais la clarté apporté aux liens entre les systèmes seraient aussi perdu. Innis sacrifia le point de vue et la gloire personnelle à réalisation d'un besoin urgent de clarté. Un point de vue peut être un luxe dangereux quand il est substitué à la pertinence et la compréhension. Comme Innis gagnait en clairvoyance, il abandonna tout pur point de vue dans la transmission de la connaissance. Quand il inter-connecte le progrès de la presse à vapeur avec "le renforcement des vocabulaires" et la montée des nationalismes et des révolutions, il ne rapporte pas le point de vue de quelqu'un et encore moins le sien. Il construit un graphe en mosaïque, ou galaxie perspicace... Innis ne fait aucun effort pour "mettre en mots" les inter-connexions des composantes de sa galaxie. Il n'offre aucun plat préparé dans ses derniers travaux, seulement des kits à cuisiner soi-même.

—Marshall McLuhan, La galaxie Gutenberg.

context (1)

SCANALYSE MON NOM

Indicatif SON: "Bienvenue sur SCANALYSE, l'unique focus triquodien de la grande grande actu par Engrelay Satelsery, INvétéré, INdépendant, INstantané, INterface entre vous et votre monde!"

***

(texte original)

context (0)

THE INNIS MODE

(paragraphe original précédant la citation, coupé par John Brunner)

Typographic man can express but is helpless to read configurations of print technology

Innis in his later work tackled configurations rather than sequences of events in their interplay. In his earlier work, like The Fur Trade in Canada, he had been a conventional arranger of evidence in perspective packages of inert, static components. As he began to understand the structuring powers of media to impose their assumptions subliminally, he strove to record the interaction of media and cultures: “Improvements in communication, like the Irish bull of the bridge which separated the two countries, make for increased difficulties of understanding. The cable compelled contraction of language and facilitated a rapid widening between the English and American languages. In the vast realm of fiction in the Anglo-Saxon world, the influence of the newspaper  the cinema and the radio has been evident in the best seller and the creation of special classes of readers with little prospect of communication between them."  Innis is here speaking with ease of the interplay among literary and non-literary forms exactly as in the earlier quotation he was speaking of the interplay between the mechanization of the vernaculars and the rise of military, nationalist states.

(fin du paragraphe original précédant la citation, coupé par John Brunner)

There is nothing wilful or arbitrary about the Innis mode of expression. Were it to be translated into perspective prose, it would not only require huge space, but the insight into the modes of interplay among forms of organisation would also be lost. Innis sacrificed point of view and prestige to his sense of the urgent need for insight. A point of view can be a dangerous luxury when substituted for insight and understanding. As Innis got more insight he abandoned any mere point of view in his presentation of knowledge. When he interrelates the development of the steam press with “the consolidation of the vernaculars” and the rise of nationalism and revolution he is not reporting anybody’s point of view, least of all his own. He is setting up a mosaic configuration or galaxy for insight … Innis makes no effort to “spell out” the interrelations between the components in his galaxy. He offers no consumer packages in his later work, but only do-it-yourself kits.

—Marshall McLuhan: The Gutenberg Galaxy

context (1)

SCANALYZE MY NAME

Stock cue SOUND: “Presenting SCANALYZER, Engrelay Satelserv’s unique thrice-per-day study of the big big scene, the INdepth INdependent INmediate INterface between you and your world!”

***

(traduction de Didier Pemerle, 1972)

CONTEXTE 0

LA MÉTHODE D'INNIS

Il n'y a rien d'arbitraire ou de forcé dans le mode d'expression d'Innis. Si on le traduisait en prose perspective, non seulement faudrait-il beaucoup d'espace, mais on perdrait les intuitions, les coups de sonde à l'intérieur des modes d'interaction des formes d'organisation. Parce qu'il ressentait le besoin pressant de ce genre de pénétration, Innis a sacrifié point de vue et prestige. Un point de vue peut devenir un luxe dangereux, si on le substitue à la perspicacité et à la compréhension. A mesure qu'il voyait clair, Innis a complètement cessé d'utiliser les simples points de vue pour exprimer son sujet. Lorsqu'il relie étroitement l'invention de la presse mue à la vapeur et l'"unification des langues vulgaires" avec la montée du nationalisme et de l'esprit révolutionnaire, il n'exprime pas le point de vue de qui que ce soit, et encore moins le sien. Il compose, par la méthode des mosaïques, une configuration, ou galaxie, destinée à illuminer la question... Innis, toutefois, ne se fatigue pas à "déchiffrer" les interrelations des éléments de la galaxie. Ses deniers travaux ne sont pas des produits prêts à être consommés, mais des objets "à faire soi-même"...

Marshall McLuhan, La galaxie Gutenberg.

***

La dimension des miracles, le roman de 1968 Feu vert livre / BD

Dimension Of Miracles (1968)

Sorti aux USA en juin 1968 chez DELL BOOKS US.
Sorti en France en 1973 chez ROBERT LAFFONT FR (traduction de Guy Abadia).
Sorti en France en mai 1989 chez LE LIVRE DE POCHE FR (couverture de Lerond)
Sorti en France le 1er novembre 2009 chez LE LIVRE DE POCHE FR.

De Robert Sheckley.

Suite à une erreur informatique, Tom Carmody, un fonctionnaire malchanceux, gagne le premier prix de la Loterie Galactique, alors qu'en tant qu'humain de la Terre, il n'était pas censé pouvoir participer au jeu. Dépourvu de l'instinct galactique, il est incapable de retrouver le chemin de la Terre et se retrouve poursuivi par un prédateur qui veut le détruire. Toujours serviables, les organisateurs de la Loterie le transportent alors de Terre alternative en Terre alternative, espérant qu'il retrouvera bien un jour la sienne.

La dimension des miracles, le roman de 1968 La dimension des miracles, le roman de 1968

La dimension des miracles, le roman de 1968  La dimension des miracles, le roman de 1968

La dimension des miracles, le roman de 1968  La dimension des miracles, le roman de 1968

***

(traduction au plus proche)

Cela avait été une journée typiquement frustrante. Carmody était allé au bureau, avait tièdement dragué Mademoiselle Gibbon, avait respectueusement contredit M. Wainbock, et passé quinze minutes avec M. Blackwell à discuter des pronostics quant à l'équipe de football américain des Géants...

***

(texte original)

PART ONE
The Departure from Earth

CHAPTER 1

It had been a typically insatisfatory day. Carmody had gone to the office, flirted midly with Miss Gibbon, disagreed respectfully with Mr Wainbock, and spent fifteen minutes with Mr Blackwell, discussing the outlook for the football Giants...

***

(traduction de Guy Abadia)

PREMIÈRE PARTIE

LE DÉPART DE LA TERRE

I

La journée avait été très peu satisfaisante, comme à l'accoutumée. Carmody était allé au bureau, avait plus ou moins flirté avec Miss Gibbon, respectueusement apporté la contradiction à Mr. Wainbock, et passé quinze minutes avec Mr. Blackwell à supputer les chances des Géants à la prochaine rencontre de football...

***

Un bébé pour Rosemary, le film de 1968.Feu vert cinéma

Rosemary's Baby (1968)
Traduction : Le bébé de Rosemary.

Sorti aux USA le 12 juin 1968.
Sorti en France le 17 octobre 1968.
Sorti en Angleterre le 24 janvier 1968.

Sorti en blu-ray américain le 30 octobre 2012 CRITERION US le 30 octobre 2012.
Sorti en blu-ray français le 6 février 2013, réédité le 26 mai 2021 (multi-régions).
Sorti en coffret américain br+4K PARAMOUNT US (55e anniversaire) le 10 octobre 2023, VF incluse, multi-régions.
Sorti en coffret français br+4K PARAMOUNT FR le 11 octobre 2023.
Annoncé en coffret allemand br+4K PARAMOUNT DE le 10 octobre 2024, VF incluse, multi-régions.

De Roman Polanski (également scénariste) adapté du roman d'Ira Levin de 1967, avec Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sidney Blackmer, Maurice Evans, Ralph Bellamy.

Pour adultes.

New-York, ses barres d’immeubles de pierres assez laides en fin de compte entre Central Park et l’Hudson, à toits plats et de l’autre côté du parc, une résidence cossue aux murs de brique avec cour intérieure, aux toits biscornus, clochetons grimaçants, tourelles, et porte cochère du siècle précédent où on livrait encore à cheval.

Sous la porte-cochère, un jeune couple – une jeune femme blonde-rousse (Liz) à courte robe blanche et un jeune homme brun (Guy) à veste bleu ciel et pantalon crème, est accueilli par un homme au crâne dégarni en costume cravate sous la porte cochère que garde un affable mais âgé planton ganté de blanc en uniforme à casquette.

Le costume cravate fait signe au couple d’entrer et ils passent devant deux imposantes fontaine où des lys de céramique sortis d’une vasque grumelé vert sombre pissent depuis leur cœur dans un bassin glauque. La blonde a l’air charmée par les fontaines d’allure lovecraftienne, le vendeur en costume trace en regardant droit devant lui. Le jeune homme demande si le vendeur est diplômé, et le vendeur répond que oui. La blonde précise : « Il est acteur. » et le vendeur remarque : « On a beaucoup d’acteurs ici. Est-ce que, euh, je vous ai vu dans quelque chose ? »

Ils sont entrés dans une des ailes de l’immeuble et gravissent les quelques marches d’un escalier aux rampes de bois vernis pour arriver à un palier avec coin salon, lampe avec abat-jour flanquée d’une chaise aux coussins de cuir rouge. Le jeune homme précise au costume-cravate : « A-ah, voyons : j’ai dû jouer Hamlet il y a un certain temps déjà, n’est-ce pas Liz ? Puis nous avons fait The Sandpiper (NDT Le Chevalier des Sables)… »

Liz la blonde corrige : « Il plaisante : il était dans Luther et Personne n’aime un albatros, et dans un grand nombre de pièces de théâtre télévisée et de publicités. » Le costume-cravate, qui portait un trousseau de nombreuses clés, appelle l’ascenseur sur le premier palier, face à l’escalier et la sortie sur la cour intérieure. Le costume-cravate se retourne brièvement pour commenter : « Eh bien c’est là où il y a de l’argent, n’est-ce pas ? Dans la publicité… » Le jeune homme surenchérit, faisant mine d’en rire mais grimaçant : « Et aussi les grands frissons artistiques ! »

L’ascenseur lambrissé a également un planton souriant, qui très scrupuleux une fois le costume-cravate et le couple entré, vérifie bien avant de refermer la porte qu’il n’y a personne d’autre qui arrive par les deux côtés. « Le septième, Diego… » commande le costume-cravate. Puis tandis que la cabine se met en branle, le costume cravate commente : « à l’origine, le plus petit des appartements étaient un neuf (NDT pièces) ; ils ont été divisés en quatre, cinq et six (pièces). Le 7-E est un quatre, à l’origine la section arrière d’un dix. Il a la salle-à-manger originale en guise de salon, une autre chambre pour la chambre (de maître)… »

Le planton (Diégo) regarde le couple d’un regard entre pitié et mépris. « Et deux chambres de domestiques jointent pour une salle à manger ou une chambre d’amis. Avez-vous des enfants ? »
« Non, répond l’acteur. — Euh, fait Liz, nous en avons prévus. » Ils sont arrivés au septième et le planton ouvre la grille qui défend du vide la cage de l’ascenseur, pour laisser passer dans un couloir cossu lambrissé. Le costume-cravate sort en dernier, faisant remarquer : « Il faudra huiler cette grille, Diego. »

Depuis un appartement, les gammes d’un pianiste résonnent dans le couloir. Un ouvrier un peu gras en débardeur blanc et djinns visse une poignée de cuivre à une porte et le costume-cravate rappelle à l’ordre Liz qui s’en allait vers la fenêtre du fond du couloir : « Par ici, s’il vous plait! » Au mur, à côté de la porte sur laquelle travaille l’ouvrier, les lettres de cuivre 7B.

Dans la direction opposée à la fenêtre lumineuse, le couloir fait un angle. Le jeune couple s’arrête sur un trou dans la mosaïque du carrelage, comme éclatée par un choc violent, avec encore quelques carreaux blancs à six côtés épars. Pendant ce temps, le costume cravate a repris et le couple lui emboîte le pas rapide : « La locataire précédente, Madame Gardénia, nous a quitté, il y a seulement quelques jours de cela, donc rien n’a encore été déménagé. Son fils m’a demandé de vous dire qu’une partie du mobilier peut-être racheté, pratiquement au prix que vous voulez. »

Plus ils avancent dans le couloir, plus les murs sont abîmés. Il n’y a plus de lambris aux murs, des morceaux de papier peint d’autrefois sont arrachés ou manquent complètement sur la section du couloir. Liz demande : « Est-ce qu’elle est morte dans l’appartement ? Non pas que cela change quelque chose… »

Le costume-cravate est arrivé devant la porte appropriée et rassure : « Non, non, à l’hôpital. » Il déverrouille la serrure : « Elle est restée dans le coma pendant des semaines… » Il ouvre la porte, abaisse le commutateur à gauche à l’entrée et : « Après vous, s’il vous plait. » Liz entre : « Merci. » L’acteur passe à son tour le costume-cravate, qui entre à sa suite : « Elle était très âgées et nous a quitté sans s’être réveillée. » Le costume-cravate referme la porte. Ils sont dans un couloir au mobilier vieillot, avec tapis et bibelots. Le costume-cravate remarque : « Je serait reconnaissant pour ma part de partir ainsi quand l’heure sera venue. »

Liz explore déjà la cuisine lumineuse coquette et équipée, aux armoires et tiroirs blancs, à la petite table avec une nappe à carreaux blancs et verts et quatre chaises de bois clair. La jeune femme est visiblement ravie, et se retourne vers son mari et l’embrasse rapidement sur la bouche, pour lui prendre la main et l’entraîner à la suite du costume-cravate qui bafouille : « Non, pas dans l’appartement, non… Elle est restée de bonne humeur toute sa vie, l’une des premières femmes-avocats de la ville de New-York. »

Liz commente en découvrant le débarras avec ses étagères de plantes flétries en pots : « Et elle faisait aussi un peu de jardinage à côté. » Le concierge surenchérit : « C’était une femme exceptionnelle. Des placards, oh ça oui, plein de placards. »

Liz est allé regarder les livres reliés sur le secrétaire voisin et découvre une lettre inachevée : « Je ne peux plus longtemps m’associer à… » Le costume-cravate poursuit : « Une très belle vue du parc, très belle… Cette chambre par exemple ferait une merveilleuse chambre d’enfants. »

Liz relève la tête et admet : « Oui, du papier peint jaune et blanc l’illuminerait remarquablement… » L’acteur s’inquiète des plantes en pots étiquetées : « C’est quoi, tous ces trucs… » Liz répond « Des aromates, essentiellement. » Le costume-cravate reprend : « … Une belle et grande salle de bain. »

Liz précise : « De la menthe, du basilic… » Son mari demande, un sourire en coin : « Pas de Marie-Jeanne ? » et comme ils passent la salle de pain, il essaie de déclencher la chasse d’eau du cabinet de toilette. Elle fonctionne.

« La chambre de maîtres » présente le costume-cravate, « … et nous voilà de retour dans le couloir. » Il ouvre la porte du grand salon et Liz s’émerveille à nouveau : « Oh, Guy ! » Le costume cravate précise : « La cheminée fonctionne, bien entendu. »

Liz s’extasie : « Oh, c’est un appartement merveilleux : je l’adore ! » Guy se retourne, plaisantant : « Vous voyez ce qu’elle essaie de faire ? Elle essaie de vous faire baisser le loyer. » Le costume cravate se détourne en voulant bien rire de la plaisanterie : « Eh bien, nous le monterions si nous y étions autorisés : des appartements avec ce genre de charme… »

Le costume-cravate s’est subitement interrompu et arrêté face à une imposante armoire à tiroirs au bout du couloir qui se termine juste à l’entrée du salon. « Eh bien, ça c’est étrange ! » Il va à l’armoire, se retourne comme pour prendre à témoin le couple, examine rapidement les côtés : « Il y a un placard derrière ce secrétaire. « J’en… j’en suis certain ! »

Guy remarque en pointant le cadre de porte qui dépasse de derrière le meuble : « Je pense que vous aavez raison… » et Liz de surenchérir : « Elle l’a bougé, il était là avant. » Elle pointe les traces des pieds traînés du secrétaire sur le sol, des débris de plinte au bas du papier peint décollé et le contour clair du meuble sur le mur d’en face l’entrée du salon.

Le costume-cravate inspire brièvement puis se tourne vers Guy : « Donnez-moi un coup de main, voulez-vous ? » Guy fait un geste d’hésitation en direction de son épouse, qui lui fait signe d’obéir, et les deux hommes attrapant le bas du meuble, le déplacent par a-coups avec efforts et soupirs, jusqu’à le replacer contre le mur d’en face l’entrée du salon, sa place originelle supposée. Guy plaisante, tout rouge et essoufflé : « Je vois maintenant pourquoi elle est tombée dans le coma ! » Mais le costume-cravate s’étonne à nouveau : « Elle n’a pas pu le déplacer toute seule : elle avait 89 ans !!! »

Et comme ils se retrouvent face au placard, Liz demande : « Peut-on l’ouvrir ? Peut-être que son fils devrait le faire ? » Le costume-cravate n’hésite qu’un instant : « Je suis autorisé à faire visiter l’appartement. » Et d’ouvrir le placard : en haut des torchons et du linge, en bas, un aspirateur et des balais.

Guy, se tenant les reins et toujours rouge remarque : « Eh bien, qui y était enfermé s’est échappé. » Le costume-cravate suggère, ineptement : « Ou peut-être qu’elle n’avait pas besoin de cinq placards ? » Mais Liz conteste aussitôt : « Mais pourquoi est-ce qu’elle aurait eu besoin de cacher son aspirateur et ses serviettes ? » Le costume-cravate a réponse à tout : « Eh bien, je suppose qu’on ne le saura jamais : peut-être qu’elle était devenue sénile après tout ? »

Un bébé pour Rosemary, le film de 1968.Un bébé pour Rosemary, le film de 1968.Un bébé pour Rosemary, le film de 1968.Un bébé pour Rosemary, le film de 1968.

***

Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce film.

***