Département S S01E02 : Le village désert (1969)
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Departement S S01E02: The Pied Piper of Hambledown (1969)
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De Dennis Spooner et Monty Berman ; avec Joel Fabiani, Rosemary Nicols et Peter Wyngarde.
Pour adultes et adolescents.
Hambledown, Hampshire, Angleterre, le 16 avril. Dans un village paisible à la nuit tombé, un homme se rend au bar de l’auberge locale, Le Duc de Cumberland, coupant à travers le petit carré de pelouse. Il pousse la porte vitrée du bar alors que la grande pendule à balancier marque huit heures vingt-six, et rejoint la salle animée tandis que le patron s’active derrière le comptoir : deux pintes et le double whisky. C’est alors que la charmante fille du patron lui souhaiter une bonne nuit depuis en haut de l'escalier voisin. Le patron s’étonne : déjà ? Sa fille lui répond qu’elle doit se présenter sous son meilleur jour demain. Son père se moque : jamais elle n’arrivera à s’endormir si tôt dans la soirée. La jeune fille agite alors en souriant un petit flacon de gélule : double-dose. Son père plaisante en retour : dans ce cas, elle ne se réveillera jamais (à temps). Elle s’en va, il revient à son client : ce sera 9,04 (livres).
Montée dans sa chambre et assise dans son lit rose en déshabillé de satin blanc, la jeune fille débouche soigneusement son flacon, prend les deux gélules et les avale avec un verre d’eau, puis remonte son gros réveil de cuivre et se couche dans son petit lit, éteignant sa lampe de chevet à 8 heures 30 exactement. Elle ferme les yeux. En bas dans la salle, le client déclare au patron que sa fille devrait avoir de bonnes chances de remporter le concours de beauté du lendemain : c’est la plus jolie fille d’Hambledown. Le patron répond qu’il le sait, mais que cela ne suffira jamais à la proclamer la plus jolie fille d’Europe. De toute façon, le lendemain ce sera seulement les quarts de finale. Il jette un coup d’oeil à la pendule murale au-dessus de lui : il est 9 heures 10.
Retour dans la chambre de la belle endormie : le réveil marque cette fois onze heures moins cinq. La jeune fille se retourne et fait grincer les ressorts de son lit. Elle entend alors comme une foule qui se presse dehors, et comme elle se redresse, intriguée, elle se retrouve éblouie par une espèce de lumière bleue qui passe par sa fenêtre pour la frapper elle et son lit. La jeune fille se lève, va à sa fenêtre, tire le rideau, ouvre sa fenêtre : en contre bas, un homme en combinaison environnementale verte botté, ganté et masqué juché sur le toit d’une camionnette promène un projecteur bleu sur les alentours. Et juste devant l’auberge, la foule des villageois se presse sac et valise à la main tandis que quatre autres hommes en combinaison environnementale les encadrent et les font circuler. La jeune fille se détourne, baille, va à la porte de sa chambre... et s’effondre sur son lit.
Le lendemain matin, le 17 avril. Il fait beau, les oiseaux chantent. Dans un salon abandonné avec la lampe de table allumée, un magnétophone à bande continue de tourner arrivé au bout de sa bobine. Un jeune chien aboie à la porte close, en vain. Dans un autre salon, la radio continue de jouer, sous une autre lampe restée allumée. Chez la jeune fille du patron de l’auberge, le gros réveil en cuivre sonne : il est sept heures ( ?). Les cloches sonnent. La jeune fille se lève, va à la fenêtre restée ouverte, un merle chante. Personne dehors. Elle retourne à son lit, enfile une sortie de bain rose fuschia, apparait en haut de l’escalier qui donne sur le bar et appelle : « Papa, où es-tu ? » Personne ne lui répond. Comme elle descend rapidement les marches, elle découvre sur la dernière une tache de sang frais sur le tapis. Inquiète, elle appelle encore deux fois son père. Trouve la cafetière encore branchée et l’arrête, une table non débarrassée avec une bougie qui achève de se consumer. Elle va à une fenêtre, tire le rideau, se retourne et va à la table, puis entend le chien aboyer. Décidée, elle sort et entend la radio venant de la maison d’en face, et va de fenêtre en fenêtre. La maison est vide. Elle revient au centre du village et réalise qu’il n’y a plus personne d’autre qu’elle.
Un petit paquebot encore à quai. Sullivan vient visiter son chef sur le point de partir en croisière, et le complimente sur sa vaste cabine. Son chef prétend qu’il peut à peine trouver le temps pour ce voyage – une mission diplomatique, il ne pouvait rien y faire. Puis il demande si Sullivan a lu les journaux du matin – Sullivan ramasse le Daily Mail du mercredi 13 juillet 1968, qui titre « Un village fantôme ? Hambledown ». Sullivan répond que oui, et qu’à ce stade la police ne pourrait que jouer aux devinettes, compte tenu que cela vient juste d’arriver. Le chef lui répond que cette fois, c’est différent : la police a réellement réclamé l’aide du Département S, alors que d’habitude ils n’appellent qu’après que toutes les autres enquêtes aient échoué. Clairement satisfait, le chef remarque que leur département est en train de devenir célèbre. Sullivan jette le journal sur le lit et répond qu’il ne sait pas si la chose doit lui plaire ou non. Le chef pose sa main sur une chemise posée à côté d’une pile de romans d’espionnage et répond que les rapports sont là, il ferait mieux de les prendre avec lui : la police veut que Sullivan commence immédiatement à travailler sur l’affaire.
Intrigué par la pile de romans d’espionnage, Sullivan en prend un, titré « L’index de la main gauche » et signé Jason King. Son chef répond que oui, il a finalement été converti : 18 langues et 60 millions d’exemplaires vendus. Sullivan plaisante : ou l’inverse. Son chef demande alors comment Sullivan et King s’entende. Sullivan répond énigmatiquement que les résultats parlent d’eux-mêmes. Son chef se demande d’où King peut-il bien tirer ses intrigues, et complimente que l’écriture est très bonne. Une sirène retentit, suivi de l’annonce dans le haut-parleur selon laquelle tous les visiteurs doivent à présent débarquer. Sullivan prend la chemise. Son patron dit qu’il le contactera à son retour. Il insiste sur le fait qu’il a apprécié le roman de King mais que Sullivan ferait mieux de ne pas le dire à King. Sullivan répond en souriant : aucune chance.
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Département S S01E01 : L'envers du décor (1969)
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Departement S S01E01: The Man In The Elegant Room (1969)
Traduction du titre original : L'homme dans la salle élégante.
Ici l'article de ce blog sur la série télévisée de 1969 Département S.
Diffusé en Angleterre le 9 mars 1969 sur ITV UK.
Diffusé au Canada (Québec) le 8 septembre 1970 sur RADIO TELEVISION CANADA CA.
Diffusé en France le 2 janvier 1971 sur ORTF 2 FR.
De Dennis Spooner et Monty Berman ; avec Joel Fabiani, Rosemary Nicols et Peter Wyngarde.
Pour adultes et adolescents.
Islington, Londres, Angleterre, le 12 mai. Deux hommes d’âge mûr à bord d’une voiture roulent en direction d’un entrepôt. L’homme au volant s’extasie sur l’entrepôt qui, compte tenu du prix de vente, serait une occasion merveilleuse. Son passager doute : selon la description que le conducteur lui a donné, l’entrepôt pouvait être réparé. Le conducteur confirme que, structurellement, la bâtisse est tout à fait sûre.
Le conducteur descend, ouvre les deux battants du portail en bois, remonte et roule pendant une minute jusqu’à l’entrée de l’entrepôt : un peu de peinture, continue-t-il, de rangement et son client pourrait presque s’installer de suite. Le conducteur se gare, les deux hommes descendent et entrent. Passé l’antichambre, le vendeur perd son sourire : dans la pénombre se dresse au beau milieu de l’espace de grands panneaux étayés formant un bloc octogonal avec plafond d’allure neuve. Tout autour, le sol est jonché de quelques détritus.
Le vendeur va pour faire le tour de la structure, tandis que son client le suit et lui demande ce que c’est. Le vendeur n’en sait rien : cela n’était pas là lors de sa dernière visite, il ne comprend pas du tout. L’acheteur répond qu’il peut lui dire au moins une chose : cela n’est pas arrivé là tout seul. Et de demander à quoi ça sert, et le vendeur de répondre qu’il n’en a aucune idée. Il est venu en novembre et l’entrepôt était vide, complètement vite.
Comme ils arrivent à l’autre bout de la construction, ils découvrent une pote d’entrée à panneaux de bois vernis. Comme le vendeur hésite, l’acheteur le presse d’ouvrir. Le vendeur prend une courte inspiration et essaie la poignée dorée : la porte s’ouvre... sur un large couloir tout éclairé entièrement décoré et meublé de quatre chaises et deux petites tables de style, lustre de cristal, horloge, miroir, portraits aux murs... Le couloir donnant sur une double porte également à panneaux de bois vernis avec un chapiteau.
Alors qu’ils avancent de quelques pas, ils entendent une espèce de gémissement et s’arrêtent net. Le gémissement se répète et provient de derrière la grande porte. Arrivés à la porte, le gémissement s’élève à nouveau et le vendeur ouvre les deux vantaux : ils se retrouvent devant des barreaux qui défendent l’entrée d’un grand salon du même style que le couloir.
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Calendrier cinéma 1968
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Voici la liste des articles de ce blog consacrés aux films de Science-fiction, Fantasy, Fantastique et Aventure annoncé pour l'année 1968. Cette liste sera mise à jour au fur et à mesure de la rédaction des articles.
Ici le calendrier cinéma pour 1969.
Ici le calendrier cinéma pour 1967.
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Annoncés pour octobre 1968
En France
Barbarella (25 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
Aux USA
Barbarella (10 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
Destination Zébra: Station polaire (23 octobre, Ice Station Zebra)
En Angleterre
Barbarella (18 octobre, Barbarella Queen of the Galaxy)
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Annoncés pour septembre 1968
En France
2001, l'odyssée de l'espace (27 septembre, A Space Odyssey)
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Annoncés pour mai 1968
En Angleterre
2001, l'odyssée de l'espace (15 mai, A Space Odyssey)
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Annoncés pour avril 1968
En France
La planète des singes (2( avril, Planet Of The Apes)
Le Bal des Vampires 1967 (1er avril 1968, The Fearless Vampire Killers)
Aux USA
La planète des singes (3 avril, Planet Of The Apes)
En Angleterre
2001, l'odyssée de l'espace (3 avril, A Space Odyssey)
La planète des singes (12 avril, Planet Of The Apes)
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Annoncés pour février 1968
Aux USA
Les monstres de l'Espace (16 février, Quatermass And The Pit)
La guerre des cerveaux (21 février, The Power)
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Département S S01E06 : Six jours (1969)
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De Dennis Spooner et Monty Berman ; avec Joel Fabiani, Rosemary Nicols et Peter Wyngarde.
Pour adultes et adolescents.
Le vol Astrair Golf-Alpha-Zulu-Echo-Bravo (GAZEB) en partance de Karachi à destination de Londres, 17 juillet. Dans la cabine de pilotage, le pilote ôte son casque et se lève, quitte la cabine et tire le rideau derrière lui, salut les passagers. Certains dînent, d’autres semblent dormir, d’autres lisent, tels Sir Curtis, qui se trouve être le superviseur de la section S. Le capitaine continue d’avancer pour arriver au bout. Il demande alors à l’hôtesse un café noir et fort. Retournant à l’avant, il apprend du radio qu’ils seront en avance de trente minutes pour leur arrivée à Londres. Il fait nuit. Dans la tour de contrôle, le chef écoute le message qui annonce que le vol est en approche, et semble outré. Il rejoint l’officier au radar qui guide le pilote vers la piste, et annonce que le vol sera prioritaire. Le chef de la tour de contrôle semble considérer qu’il est impossible que ce vol arrive à présent.
Et pourtant l’avion atterrit, et tandis que l’équipage de l’avion sort, il se retrouve avec un comité d’accueil inhabituel mené par le chef de la tour de contrôle, qui demande au capitaine de l’avion ce qui s’est passé. Ce dernier répond qu’ils ont été poussés par des vents d’altitude, et demande en retour pourquoi un tel empressement : ils n’ont que trente minutes d’avance. Le chef de la tour de contrôle demande alors quelle est la date de ce jour et le capitaine regarde son équipage et répond : le 11 juillet, bien sûr. Alors le chef corrige : ils n’ont pas trente minutes d’avance, ils ont six jours de retard.
Le Terminal 2 de l’aéroport. L’équipage de l’avion se présente au bureau de J. D. A. Peck, le directeur de Astra Airlines. On leur demande pourquoi ils n’ont pas essayé de contacter leurs supérieurs et où ils ont atterri. Le capitaine proteste : ils n’ont pas atterri. Leurs supérieurs en doute ouvertement : six jours sans refaire le plein ? Le capitaine lui répond qu’ils sont fous. On lui tend la première page du Daily Mail du 11 juillet : ils sont portés disparus, on craint soixante-quinze victimes. Et aujourd’hui ils sont le 17 juillet. Incrédule, le capitaine répond que bien sûr ils se sont mis en orbite de la planète Terre. Mais ce n’est pas une plaisanterie, on lui répond. Le capitaine proteste : ce n’est pas une plaisanterie, c’était un vol parfaitement ordinaire.
Du côté des passagers, Sullivan se précipite à l’arrivée de Sir Curtis, qui lui demande si sa voiture est prête. Sullivan s’indigne : sa voiture ? Tout le monde pensait que Sir Curtis était mort ! Sir Curtis ne comprend pas : est-ce que Sullivan est à l’aéroport parce qu’on lui a dit qu’il était mort ? Sullivan explique que le Département S a été appelé à la minute où l’avion de Sir Curtis a repris contact radio avec l’aéroport : l’affaire est devenu leur première priorité. Sir Curtis ne comprend toujours pas, pourquoi appeler le Département S à son sujet. Sullivan explique : Sir Curtis a six jours de retard. L’intéressé proteste : qu’est-ce que lui raconte Sullivan ? Ils ont une demi heure d’avance sur leur heure d’arrivée.
Sir Curtis est interrompu par l’hôtesse de l’air qui demande à Sir Curtis de le suivre. Sullivan leur emboite le pas jusqu’à un salon pour VIP (Very Important Persons = invités de marques). Pendant ce temps un des membres de l’équipage de l’avion retourne à la cabine. Mais il est suivi par un homme. Le pilote prend une boite à outil, ouvre une petite trappe et récupère une boite noire. L’homme qui le suivait surgit et assomme le membre d’équipage, et repart avec la boite noire.
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Tshaï 1 : Le Chasch, le roman de 1968
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Planet Of Adventure 1: City Of The Chasch (1968)
Divers titres français, dont Le cycle de Tschaï 1 : le Chasch.
Sorti aux USA en 1968 chez ACE BOOKS,
Traduit en France par Michel Deutsch le 22 septembre 1971 chez OPTA, Club du Livre d’Anticipation ;
réédité en poche chez J’ai Lu le 15 décembre 1976, en juillet 1983, en février 1985, en novembre 1985, en août 1989, en août 1991, en juillet 1994,
compilé dans l’intégrale Tschaï chez J’ai Lu Nouveaux Millénaire dans une traduction de Michel Deutsch révisée par Stéphane Guillot en mars 2016, réédité le 6 novembre 2019.
De Jack Vance.
Pour adultes et adolescents.
(Planet Opera, extraterrestres) Un vaisseau humain est envoyé pour enquêter sur un signal de détresse envoyé il y a 212 ans depuis une planète inconnue. Le vaisseau-mère est détruit et la quasi-totalité de l'équipage tué lors d'une attaque surprise de missiles. Seuls deux éclaireurs survivent et atterrissent en catastrophe sur Tschai à bord de leur bateau endommagé. Après que son compagnon ait été tué par des nomades humains, Adam Reith se retrouve seul sur un monde inconnu.
*
Le texte original américain de Jack Vance publié en 1968.
TO ONE SIDE of the Explorator IV flared a dim and aging star, Carina 4269; to the other hung a single planet, gray-brown under a heavy blanket of atmosphere. The star was distinguished only by a curious amber cast to its light. The planet was somewhat larger than Earth, attended by a pair of small moons with rapid periods of orbit. An almost typical K2 star, an unremarkable planet, but for the men aboard the Explorator IV the system was a source of wonder and fascination.
In the forward control pod stood Commander Marin, Chief Officer Deale, Second Officer Walgrave: three men similarly trim, erect, brisk of movement, wearing the same neat white uniforms, and so much in each other's company that the wry, offhand intonations in which they spoke, the halfsarcastic, half-facetious manner in which they phrased their thoughts, were almost identical. With scanscopes-hand-held binocular photomultiphers, capable of enormous magnification and amplification-they looked across to the planet.
Walgrave commented, "At casual observation, a habitable planet. Those clouds are surely watervapor."
"If signals emanate from a world," said Chief Officer Deale, "we almost automatically assume it to be inhabited. Habitability follows as a natural consequence of habitation."
Commander Marin gave a dry chuckle. "Your logic, usually irrefutable, is at fault. We are presently two hundred and twelve light-years from Earth. We received the signals twelve lightyears out; hence they were broadcast two hundred years ago. If you recall, they halted abruptly. This world may be habitable; it may be inhabited; it may be both. But not necessarily either."
Deale gave his head a doleful shake. "On this basis, we can't even be sure that Earth is inhabited. The tenuous evidence available to us-"
Beep beep went the communicator. "Speak!" called Commander Marin.
The voice of Dant, the communications engineer, came into the pod: "I'm picking up a fluctuating field; I think it's artificial but I can't tune it in. It just might be some sort of radar."
Marin frowned, rubbed his nose with his knuckle. "I'll send down the scouts, then we'll back away, out of range."
Marin spoke a code-word, gave orders to the scouts Adam Reith and Paul Waunder. "Fast as possible; we're being detected. Rendezvous at System axis, up, Point D as in Deneb."
"Right, sir. System axis, up, Point D as in Deneb. Give us three minutes."
Commander Marin went to the macroscope and began an anxious search of the planet's surface, clicking through a dozen wavelengths. "There's a window at about 3000 angstroms, nothing good. The scouts will have to do all of it."
"I'm glad I never trained as a scout," remarked Second Officer Walgrave. "Otherwise I also might be sent down upon strange and quite possibly horrid planets."
"A scout isn't trained," Deale told him. "He exists: half acrobat, half mad scientist, half cat burglar, half-"
"That's several halves too many."
"Just barely adequate. A scout is a man who likes a change."
*
La traduction au plus proche.
Prologue
D'UN CÔTÉ de l'Explorateur IV brûlait une étoile faible et vieillissante, Carina 4269 ; de l'autre, était suspendu une seule planète, gris-brun recouverte d’une lourde couverture nuageuse. L'étoile ne se distinguait que par une curieuse teinte ambrée de sa lumière. La planète était un peu plus grande que la Terre, accompagnée d'une paire de petites lunes avec de rapides périodes orbitales. Une étoile K2 presque typique, une planète sans particularité, mais pour les hommes à bord de l'Explorator IV, le système était une source d'émerveillement et de fascination.
Dans la nacelle de contrôle avant se tenaient le commandant Marin, l'officier en chef Deale et l'officier en second Walgrave : trois hommes aussi sveltes, droits, vifs dans leurs mouvements, portant les mêmes uniformes blancs soignés, et si souvent en compagnie les uns des autres que les intonations ironiques et désinvoltes dans lesquelles ils parlaient, la manière mi-sarcastique, mi-facétieuse dont ils formulaient leurs pensées, étaient presque identiques. À l'aide de scanscopes — des photomultiplicateurs binoculaires tenus à la main, capables de grossir et d'amplifier énormément - ils scrutaient en diagonale la planète.
Walgrave commenta : « A première vue, une planète habitable. Ces nuages sont sûrement de la vapeur d'eau.
— Si des signaux émanent d'un monde, répondit l'officier en chef Deale, nous supposons presque automatiquement qu'il est habité. L'habitabilité est la conséquence naturelle de l'habitation. »
Le commandant Marin a émis un petit rire sec : « Votre logique, habituellement irréfutable, est défaillante. Nous sommes actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre. Nous avons reçu les signaux à douze années-lumière, ils ont donc été diffusés il y a deux cents ans. Si vous vous souvenez, ils se sont arrêtés brusquement. Ce monde peut être habitable, il peut être habité, il peut être les deux. Mais pas nécessairement l'un ou l'autre. »
Deale secoua la tête d'un air maussade : « Sur cette base, nous ne pouvons même pas être sûrs que la Terre est habitée. Les preuves ténues dont nous disposons... »
Bip bip fit le communicateur. « Parlez ! » lança le commandant Marin.
La voix de Dant, l'ingénieur des communications, résonna dans le pod : « Je détecte un champ fluctuant ; je pense qu'il est artificiel mais je n'arrive pas à le syntoniser. Cela pourrait être une sorte de radar. »
Marin fronça les sourcils, se frotta le nez avec sa jointure : « Je vais envoyer les éclaireurs, puis nous allons reculer, hors de portée. »
Marin prononça un nom de code, donna ses ordres aux éclaireurs Adam Reith et Paul Waunder : « Aussi vite que possible, nous sommes détectés. Rendez-vous à l'axe du système, en haut, point D comme dans Deneb.
— Bien, monsieur. Axe du système, en haut, Point D comme Deneb. Donnez-nous trois minutes."
Le commandant Marin se dirigea vers le macroscope et commença une inspection anxieuse de la surface de la planète, cliquant sur une douzaine de longueurs d'onde : « Il y a une fenêtre à environ 3000 angströms, rien de bon. Les éclaireurs devront tout inspecter.
— Je suis content de n'avoir jamais été formé comme éclaireur, a remarqua l'officier en second Walgrave. Sinon, je pourrais aussi être envoyé sur des planètes étranges et probablement horribles.
— Un éclaireur n'est pas formé, lui répondit Deale. Il existe : mi-acrobate, mi-savant fou, mi-monte-en-l’air, mi-…
— C'est plusieurs moitiés de trop.
— A peine adéquat. Un éclaireur est un homme qui aime le changement. »
*
La traduction de Michel Deutsch de 1971 pour Opta et J’ai lu.
Prologue
D’un côté,d’Explorator IV luisait une étoile sombre et vieillissante, 4269 de La Carène, de l’autre flottait une planète solitaire d’un gris brunâtre enveloppée dans un épais cocon d’atmosphère. La seule particularité de l’étoile était son curieux reflet ambré. Un peu plus grosse que la Terre, la planète était escortée de deux petites lunes à la révolution rapide. Une étoile de type K2 classique et une planète qui n’avait rien de remarquable. Mais pour les hommes qui se trouvaient à bord d’Explorator IV ? ce syst-me était une source de stupéfaction et de fascination.
Ils étaient trois dans le poste de contrôle avant ; le commandant Marin, le lieutenant Deale et le lieutenant en second Walgrave. Trois hommes pimpants, sémillants, au geste vif, vêtus du même irréprochable uniforme blanc et qui s’étaient tellement faits l’un à l’autre que leurs intonations dégagées et désinvolyes, la façon à demi facétieuse avec laquelle ils formulaient leurs pensées étaient presque identiques. Avec leurs sondoscopes — jumelles portatives à haute luminosité dotées d’un pouvoir magnificateur considérable — ils scrutaient la planète.
— A première vue, elle est habitable, commenta Walgrave. Ces nuages sont certainement composés de vapeur d’eau.
— Si des signaux émanent d’un monde, on peut presque automatiquement en conclure que ce monde est habité, fit le lieutenant Deale. L’habitabilité est une conséquence naturelle de l’habitation.
Le commandant Marin émit un rire sec :
— Votre logique, d’ordinaire irréfutable, est en défaut. Nous sommes actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre. Nous avons capté les signaux alors que nous en étions à douze années-lumière. Donc, il y a deux cents ans qu’ils ont été émis. Rappelez-vous qu’ils ont brusquement cessé ». Ce monde est peut-être habitable. Il est peut-être habité. Peut-être les deux. Mais pas nécessairement.
Deale eut un hochement de tête lugubre.
— Avec ce raisonnement, on ne peut même pas affirmer avec certuitude que la Terre est habitée. Les maigres indications dont nous disposons…
Bip ! bip ! fit le communicateur.
— Parlez ! ordonna Marin.
La voix de Dant, l’officier de transmission, retentit dans le poste :
— Je reçois un champ fluctuant. Je le crois artificiel mais je n’arrive pas à le syntoniser. Si ça se trouve, ce n’est peut-être qu’une espèce de radar.
Marin fronça les sourcils et se frotta le nez avec le doigt.
— Je vais envoyer les éclaireurs en bas, ensuite nous retournerons nous mettre hors de portée. (Le Commandant lança un mot de code à l’adresse des éclaireurs, Adam Reith et Paul Waunder.) Le plus vite possible. On nous a détectés. Rendez-vous à la verticale du système, point D, comme sur Deneb.
— Compris, commandant. A la verticale du système, point D, comme sur Deneb. Accordez-nous trois minutes.
Le commandant Marin s’approcha du macroscope et se mit à quadriller fébrilement la surface de la planète en utilisant une bonne douzaine de longueurs d’ondes.
— Il y a un créneau à quelque chose comme trois mille angströms. Rien de très fameux. Il faudra que les éclaireurs se débrouillent tout seuls.
—Je suis content de n’avoir jamais reçu une formation d’éclaireur, remarqua le lieutenant Walgrave. Si tel avait été le cas, on aurait pu m’envoyer, moi aussi, sur des planètes étranges, voire horribles.
— On ne forme pas un éclaireur, rétorqua Deale. Il existe. C’est pour moitié un acrobate, pour moitié un savant fou, pour moituié un monte-en-l’air, pour moitié…
— Cela fait beaucoup de moitiés.
— Mais c’est à peine suffisant. Un éclaireur, c’est un homme qui aime le changement.
*
La traduction de Michel Deutsch de 1971 révisée par Sébastien Guillot pour l’intégrale de mars 2016 de J’ai Lu.
D’un côté de l’Explorateur IV luisait une étoile sombre et vieillissante, Carina 4269 ; de l’autre flottait une planète solitaire d’un gris brunâtre enveloppée d’une épaisse couche atmosphérique. L’étoile ne se distinguait que par son étrange teinte ambrée ; Quant à la planète, un peu plus grosse que la Terre, elle était escortée par deux petites lunes à la révolution rapide. Une étoile de type K2 presque classique, une planète qui n’avait rien de remarquable. Mais pour les hommes qui se trouvaient à bord de l’Explorateur IV, ce système constituait une source d’émerveillement et de fascination.
Dans le poste de contrôle avant se trouvaient le commandant Marin, son second, Deale, et le lieutenant Walgrave. Trois hommes pareillement sveltes, énergiques, vêtus du même uniforme blanc irréprochable, qui avaient passé tellement de temps ensemble que leur façon désinvolte de parler, mi-facétieuse, mi-sarcastique, était presque devenue identique. Ils scrutaient la planète au travers de sondoscopes — un dispositif binoculaire bénéficiant d’un énorme coefficient de grossissement.
« à première vue, commenta Walgrave, elle est habitable. Ces nuages sont sûrement composés de vapeur d’eau.
— Si des signaux émanent d’un monde, fit Deale, on peut presque automatiquement le supposer habité. L’habitabilité découle directement de l’habitation. »
Le commandant Marin partit d’un petit rire sec. « Votre logique, d’ordinaire irréfutable, est pour une fois prise en défaut. Nous nious trouvons actuellement à deux cent douze années-lumière de la Terre ; Nous avons capté ces signaux alors que nous en étions à douze années-lumière ; ça fait donc deux siècles qu’ils ont été émis. Rappelez-vous qu’ils ont brutalement cessé. Ce monde est peut-être habitable ; peut-être est-il habité ; peut-être même les deux. Mais pas nécessairement. »
Deale secoua tristement la tête. « Sur une telle base, on ne peut même pas affirmer que la Terre est habitée. Les maigres indications à notre disposition… »
Bip ! bip ! fit alors le communicateur. « Parlez ! » ordonna Marin.
La voix de Dant, l’officier de transmission, retentit dans la nacelle : « Je détecte un champ fluctuant — artificiel, a priori, mais je n’arrive pas à rester dessus. Il peut fort bien s’agir d’une espèce de radar. »
Marin fronça les sourcils, se frotta le nez avec un doigt. « Je vais envoyer les éclaireurs en surface, après quoi nous retournerons nous mettre hors de portée. »
Le commandant lança un mot code à l’adresse desdits éclaireurs, Adam Reith et Paul Waunder. « Le plus vite possible — on nous a détectés. Rendez-vous dans l’axe du système, point D, comme sur Deneb. »
— Compris, commandant. Dans l’axe du système, point D, comme sur Deneb. Donnez-nous trois minutes. »
Marin s’approcha du macroscope et se mit à explorer anxieusement la surface de la planète, sur une bonne douzaine de longueurs d’ondes. « Il y a une fenêtre aux alentours de trois mille angströms — rien de bien fameux. Les éclaireurs vont devoir se débrouillent (NDR : sic, lisez à la place « débrouiller ») tout seul.
— je me réjouis de ne jamais avoir reçu de formation d’éclaireur, fit remarquer Walgrave. Sans quoi moi aussi, j’aurais pu me retrouver envoyé sur des planètes étranges, voire parfaitement horribles.
—Un éclaireur ne se « forme » pas, rétorqua Deale. Il naït ainsi, voilà tout : à moitié acrobate, à moitié savant fou, à moitié monte-en-l’air, à moitié…
— Ça fait beaucoup de moitiés…
—Mais il faut bien tout ça. Un éclaireur, c’est un homme qui aime le changement. »
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Ici la page du forum Philippe-Ebly.fr consacrée à ce roman.
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